Conforme
aux anticipations…
C’est sans surprise que la Grèce a donné le pouvoir à Syriza
et voté contre l’austérité.
Un avertissement à tout notre personnel politique-autiste.
En revanche, mais ce n’est qu’une demi-surprise, c’est la
composition de l’alliance du premier parti grec annoncé dès hier midi :
Avec 149 sièges, pour 300 députés, il lui a fallu l’appoint des 13 sièges du
parti des « Grecs indépendants » (Anel) à tendance « souverainiste »
de Panos Kammenos…
Un peu comme si notre « Mélangeons-national » allait
gouverner avec « Du-Pont-Gnan-gnan » !
Bé… les grecs, ils savent faire ce genre de grand-écart une
fois que les urnes ont parlé et que l’avenir du peuple est en jeu, respectueux de
règle la démocratique qu’ils sont !
Après la très nette victoire de son parti (à un poil près,
une majorité absolue), dimanche soir, face à ses supporters massés sur une
grande place du centre-ville d'Athènes, son leader a d’ailleurs pris la stature
et le ton de premier ministre.
« Le mandat donné par
le peuple annule les plans d'austérité », a lancé Alexis Tsipras à la foule
en délire.
« Le nouveau
gouvernement évitera la confrontation destructrice avec ses partenaires »
européens, a-t-il toutefois prévenu, en souhaitant négocier avec ses créanciers
une « nouvelle solution viable » pour
la Grèce et l'Europe, sans toutefois sortir de l’Euro, en traduit-on.
Il faut dire que le budget « primaire », sans le
poids des dettes et des intérêts, reste positif, pas comme chez certains :
Il y a donc de la marge, même si la « maturation » de l’endettement
public est déjà reporté aux … « Calendes-Grecques ».
Quant à la dette à rembourser à nos banques, souvenez-vous, elle
a déjà été abandonnée par le CA, le LCL, la BNP, nos caisses d’épargne et la SG
sur vos avoirs, il y a deux ans de ça, un coupe-gorge sur… la gorge !
« Nous sommes
conscients que les Grecs ne nous ont pas donné un chèque en blanc (...) nous avons devant nous une occasion importante
pour la Grèce et l'Europe ».
Alexis Tsipras avait fixé une ligne à d'éventuelles
alliances : « Aux commandes, il
n'est pas question pour nous d'accepter des représentants des points de vue de
Mme « Mère-quelle ». Nous n'avons pas l'intention de nous allier dans
un gouvernement avec les envoyés du mémorandum » de la troïka, quatre ans d’austérité
qui mène à la faillite, en échange de 240 milliards d'euros de prêts pour
sauver le pays de la… faillite.
Se disant même « prêt
à coopérer et à négocier pour la première fois avec ses partenaires une
solution juste, viable et qui bénéficie à tous ».
Ce n’est donc la sortie de l’Euro pour tout de suite, n’en
déplaise à « Marinella-tchi-tchi »…
Ce qui n’a pas empêché « Bling-Bling » d’aller
poser une bise hier matin sur les larmes coulant sur les joues de « Mère-quelle »
pour la consoler de son échec personnel, le leur commun en fait, d’avoir si
bien su contraindre les grecs à la misère.
Comme s’il était toujours à la tête de notre pays, tiens
donc : Magnifique de fatuité, celui-là, finalement !
De toute façon, parmi les partis « anti-austérité », Syriza
ne peut pas compter sur ses frères ennemis et staliniens du KKE, le Parti
communiste grec, crédité de 4,5 à 5,5 %.
C'était également impossible avec les néo-nazis de « l'Aube
dorée », dont il faut souligner le score exceptionnel, alors que toute la
direction de ce parti est actuellement en prison.
Bien qu'à l'opposé de l'échiquier politique, le parti des « Grecs
indépendants » a voté contre le « mémorandum » et est donc
retenu dans le futur gouvernement.
L'alliance entre l'extrême gauche et cette droite
nationaliste n’était donc encore pas totalement inconcevable.
Alexis Tsipras, 40 ans, devient en tout cas le plus jeune
Premier ministre du pays depuis 150 ans.
« François III » a été parmi les premiers à le féliciter,
lui faisant part de « sa volonté de
poursuivre l'étroite coopération entre nos deux pays, au service de la
croissance et de la stabilité de la zone euro, dans l'esprit de progrès, de
solidarité et de responsabilité qui est au cœur des valeurs européennes que
nous partageons ».
Ne rigolez pas : « François III » pourrait
presque envisager de prendre sa carte chez « Mélangeons » (et Macron à
l’UMP).
Le Premier ministre britannique David Cameron s'est en
revanche ouvertement inquiété, sur son compte Twitter, d'une élection grecque
qui « accroîtra l'incertitude économique
en Europe ».
Il n’a pas tort, sauf qu’elle est monétaire, l’inquiétude,
et pas seulement économique, et que lui n’est pas dans l’Euro-zone.
Le succès de Syriza a fait naître l'espoir chez les partis
de gauche radicale européens. Pablo Iglesias, le dirigeant de Podemos en
Espagne, s'est réjoui que les Grecs aient désormais « un véritable président et non plus un délégué (de la chancelière
allemande) », même si la droite espagnole, au pouvoir, dit ne pas redouter
une contagion.
En « Gauloisie-autiste », le leader du PdG a évoqué « une lame de fond (…) une page nouvelle pour l'Europe ».
« Ce n'est pas de
l'ordre du gadget ce qui vient de se passer (…) C'est une page nouvelle pour l'Europe. Peut-être que nous tenons
l'occasion de refonder l'Europe, qui est devenue l'Europe fédérale des
libéraux. »
Lui veut celle des peuples, rappelle-je.
Ce succès montre que l’« on
peut changer complétement la donne par la voie démocratique, par la voie
pacifique, en passant par le bulletin de vote (…) Quand l'histoire s'accélère, c'est un pur moment de bonheur ».
Le vice-président du FN a exprimé sa vive satisfaction par
un tweet : « Gifle pour la caste UMPS
européiste et belle espérance car les vrais débats vont pouvoir prospérer : sur
l'austérité, l'euro, l'UE ! »
« Marinella-tchi-tchi » quant à elle célèbre « l'ouverture du procès de l'euro-austérité. »
« Je me réjouis de la
gifle démocratique monstrueuse que le peuple grec vient d'administrer à l'Union
européenne. »
« Freddie Mythe-errant » a définitivement raison :
C’est décidément l’égérie des gays ! Grande, blonde, aux yeux-bleus, à la
carrure imposante, la voix forte, rocailleuse et grave, ne connaissant de la
douceur-féminine que les méthodes musclées !
Tout ce qu’il aime…
« Riri-Guano » : « Si ça pouvait faire réfléchir l'Europe et la faire revenir sur ses
dogmes, ce serait un mal pour un bien ».
« Sicile Du-flot-vert » : « L’élection grecque ouvre enfin une brèche dans le glacis libéral »…
Même la lumineuse « Y’a-ma-Râ qu’à-dératée » s’en
mêle : « Toute l'extrême gauche est de
sortie » !
Elle devrait planquer ses miches, quand ils sont de sortie, justement…
L'UDI prédit une « une
crise politique européenne ».
« Deux-noix âme-mont » emphatique et en grec dans
le texte : « Nous remercions le
peuple grec, votre vote inspire dans toute l'Europe ».
L'Italie voit dans cette victoire la possibilité de plus de
flexibilité en Europe : « Il y
a eu [en Europe] une lutte acharnée
depuis des mois entre austérité et flexibilité ». Aucun doute que le
résultat grec « favorisera la
demande de mettre un terme à la rigidité que nous, Italiens, avons toujours
réclamée » en dit le ministre des affaires étrangères (no comment : Je suis en exil chez eux !).
Mais le propos aurait pu être tenu par les chypriotes et
quelques autres encore, avec la même crédibilité.
« Du-pont-gnan-gnan » déclare de son côté avoir une « nuance
» vis-à-vis de Syriza : « Je pense
que tant qu'ils seront dans l'euro, ils auront du mal à créer des emplois parce
que l'euro est trop cher pour la Grèce ».
« Jupette » affirme que le choix des Grecs « doit être respecté »…
Marrant comme idée, non ? Parce que ça aurait pu être
le contraire ?
Même son de cloche chez « Bling-bling » d’ailleurs.
« Poux-tine » félicite Alexis Tsipras : « Le chef d'État russe a exprimé la certitude
que la Russie et la Grèce continueront de renforcer la coopération
traditionnellement constructive dans tous les domaines et pourront coopérer de
manière efficace pour régler les problèmes actuels en Europe et dans le monde »,
a précisé le Kremlin.
Et Washington espère travailler « étroitement » avec Alexis Tsirpas.
La Bourse d'Athènes chute : Ouverture avec une baisse
de 2,04 %, puis de 5,5 % dix minutes après le début de la séance, avant de se
limiter à – 3,83 %. À 15 heures hier, moment où j’écrivais ces lignes, on en
était revenu à moins de – 2 %.
Le CAC 40 progresse : + 9 % depuis le début de l’année,
pulvérisant les 4.600 points. « La Grèce
ne représente pas un risque de contagion à court terme » et « les craintes d'une répudiation de la dette
sont vraisemblablement surfaites, même si des déclarations de Syriza pourraient
laisser croire le contraire dans les prochains jours », selon le courtier
Aurel BGC…
À voir…
Notons que l’euro dévisse contre toutes les autres devises (–
16 % depuis le début de l’année contre le CHF), même le rouble (– 3 %).
La victoire de Syriza reste néanmoins sans grand impact sur
les taux grecs hier matin, le taux d'emprunt pour les obligations remboursables
dans 10 ans était à 8,458 %, en hausse modérée. Il valait 8,386 % vendredi à la
clôture, sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.
Les marchés asiatiques ont plutôt mal réagi, mais sans
panique : L'euro, déjà bas, a touché pendant un instant son plus bas niveau
depuis onze ans, à 1,1098 dollar, avant de se reprendre, tandis que la Bourse
de Tokyo chutait de – 1,29 % à l'ouverture, son niveau de 2003.
À Tokyo, la monnaie européenne s'est aussi affaissée face à
la monnaie nippone à 130,14 yens à 8 h 50, lundi toujours, avant de
remonter à 131,88 yens une demi-heure plus tard.
L'UE, indiquait-on à Bruxelles, semblait vouloir envoyer des
signaux à Alexis Tsipras dès lundi matin, lors justement d'une réunion des
ministres des Finances de la zone euro consacrée au programme d'aide à la
Grèce.
Le pays doit théoriquement en finir fin février avec le
programme d'aide de l'UE, avec 7 milliards d'euros de crédits supplémentaires à
la clé.
« On ne va pas
échapper à une renégociation (sur la dette), la question est sur quoi va-t-elle porter : les échéances, les
montants ou les deux ? » confiait dimanche une source européenne à
Bruxelles.
« Pour les
montants, ce sera plus difficile. » (300 milliards d'euros et 175 % du
PIB).
En effet, pour un membre du directoire de la BCE :
« Il est absolument clair que nous
ne pouvons approuver aucune réduction de la dette qui toucherait les titres grecs
détenus par la BCE. Cela est impossible pour des raisons juridiques »,
déclare-t-il dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt.
Le mandat de la BCE lui interdit de financer les États
européens, ce qui serait le cas lors d'une telle opération.
Mais pour ce qui est des autres titres en circulation, « ce n'est pas à la BCE de décider si la Grèce
a besoin d'une réduction de sa dette », renvoyant la balle dans le
camp politique européen.
Le président de la banque centrale allemande, quant à lui a
exhorté M. Tsipras à « ne pas faire
de promesses illusoires » à ses concitoyens.
Ce en quoi, outre le
volet fiscal que nous avons déjà effleuré, le nouveau premier ministre Grec
vise par exemple à une remontée du niveau du salaire minimum de 580 à 751
euros, restaurer la « prime de Noël » pour les « petits » retraités,
instaurer la gratuité des soins et de la pharmacopée pour les chômeurs, ainsi
que la gratuité de l’électricité pour les personnes vivant sous le seuil de pauvreté
(local), éventuellement renationaliser, etc. etc.
Les grecs vont vivre un peu mieux dans les prochaines
semaines, en revanche en réduisant les rentrées fiscales et en augmentant les
dépenses sociales et notamment les charges pesant sur les entreprises, ce n’est
pas bien sûr que le pays (qui ne représente que 2 % du PIB européen, comparés
au 20 % de la « Gauloisie-dispendieuse » et au 28 % de
l’Allemagne-teutonne) s’en sorte mieux, alors que justement, il s’agit
d’effacer la dette (au moins partiellement) et d’introduire une clause
d’indexation de croissance dans son remboursement…
Merci à qui ? Mais tout simplement à la logique de la
politique économique de la zone euro, qui, engluée dans une logique financière
et comptable, s'est révélée terriblement néfaste et contre-productive.
Même les plus orthodoxes des commentateurs doivent le
reconnaître aujourd'hui : Alors que les économies des autres pays occidentaux
redémarrent, la zone euro reste dans l'ornière.
Les politiques budgétaires qu'elle a imposées à ses membres,
à commencer par les plus fragiles d'entre eux comme la Grèce, se sont révélées totalement
inadaptées.
Ça, on savait avant même de commencer, rappelle-je : On
avait assez prévenu comme ça ! Et on continue de dire ce qu’il faut en
dire : Réduire la part des dépenses publiques dans l’économie, au lieu d’augmenter
les recettes publiques, rendre l’initiative au secteur privé au lieu de le
nationaliser de façon rampante en l’étouffant dans un carcan réglementaire et
fiscal absurde comme chez nous.
Et surtout, ne pas pousser, la baïonnette dans les reins, à
détruire l’économie d’un pays tout entier comme en Grèce, mais agir avec
intelligence et clairvoyance.
Ce qui a manqué et manque encore à beaucoup, aveuglé par des
dogmes illusoires.
Car les mesures imposées aux grecs (jusqu’à vendre le port
du Pirée à des chinois) n'ont produit que de longues récessions dans plusieurs
pays et de multiples souffrances inutiles chez eux.
Et, comble du comble, elles n'ont même pas permis de diminuer
les dettes publiques… !
Ce qui était largement prévisible : À croire que nous n’avions
affaire qu’à des autistes.
Un grand pays de la zone euro, il y a deux ans et demi de ça,
aurait pu « renverser la table »
pour reprendre la métaphore européenne convenue de l’époque.
« François III » aussi, alors porté au pouvoir, promettait
d'en découdre avec la logique « austéritaire ».
Il avait juré de renégocier le pacte budgétaire signé par
son prédécesseur.
Il a pourtant fini par l'avaler, parmi quelques autres
couleuvres.
C'est ce brutal retour dans le rang, péché originel de son
quinquennat, qui lui a valu, dans l'opinion et ailleurs, la spectaculaire
descente aux enfers que l'on a connue jusqu’à récemment.
Et quoi qu'il en dise, il n'a pas sauvé l'euro alors au bord
de l'explosion : Le seul changement notable, pendant l'été 2012, est venu du
président de la BCE, qui a annoncé aux marchés qu'il rendrait toutes les
mesures nécessaires (« whatever it
takes ») pour préserver la monnaie unique.
Cette petite phrase, à elle seule, a calmé la spéculation
sur les marchés, fait baisser les taux d'intérêt et permis à la Troïka de
poursuivre ses plans contestables.
L'heure des grandes remises en question n'en a été que
retardée.
Et il faut bien reconnaître que dans cette négociation qui
s'ouvre, « François III » a une vraie carte à jouer après avoir
reconquis une crédibilité dans l'opinion des gaulois et des Européens pour
avoir su gérer avec assurance la crise qui a suivi la sanglante tragédie « Charlie-Hyper-Cacher
& Cie ».
Sur l'échiquier politique, il se retrouve en effet miraculeusement
au centre du jeu, entre d'un côté une Allemagne arc-boutée sur sa rigidité monétaire
et de l'autre, le vent du changement qui souffle en Grèce, en Espagne et
ailleurs.
D'un coup, il me semble qu’il est investi d'une très grande
responsabilité : Il peut mettre son fameux talent « d'homme de la
synthèse » au service de la réorientation de l'Europe à laquelle, dans ses
discours, il continue d'aspirer.
C’est la vraie question de l’élection d’avant-hier : Le
fera-t-il ou restera-t-il à jamais sans kouilles pour sauver les
« sans-dents » face à son « ennemi-personnel », celui qui
ne vote pas ?
C’est l’occasion ou jamais : L’euro, on y reviendra,
après l’annonce des QE de la BCE, pourrait ne devenir que l’ombre de lui-même
et c’est presqu’à souhaiter.
Car ça tombe bien, la facture énergétique va à la baisse,
compensée au moins partiellement par la chute de l’Euro sur les marchés :
Autrement dit, une vraie dévaluation compétitive comme on n’en a pas vue depuis
bien longtemps, risque d’inflation à deux chiffres pour l’heure largement
écarté.
Sera-ce suffisant pour calmer les allemands et leur faire
miroiter ce qu’ils refusent de voir, à savoir une « fenêtre de tir »
à effet démultiplicateur tous azimuts, même pour leur économie archi-exportatrice ?
Avec une monnaie « faible », la Chine a su devenir
l’atelier du monde.
Avec un euro affaibli, il n’en faudrait pas beaucoup pour
que l’Allemagne devienne l’usine du monde…
Après tout, l’Allemagne s’offre des excédents budgétaires,
ce qui va permettre de financer encore plus leur marché intérieur, doper la
compétitivité de leurs entreprises, n’emprunte plus en « net pour
net » sur les marchés dès avant la fin de l’année, bien à l’abri d’une
flambée des taux.
Alors même que la BCE met finalement à l’abri tout le monde
avec son mode de distribution des QE tout neuf au profit des … allemands en
premier !
C’est d’ailleurs pour « François III » la seule
façon de creuser l’écart avec les guignols de l’UMP et faire barrage à
« Marinella-tchi-tchi » qui n’aura aucun mal à tirer ses marrons du
feu s’il ne se bouge pas les fesses…
Et moi, je rentre à Paris, achète un appart avec parking et terrasse
sur la ville, pour recommencer à payer (un peu) d’impôt dans mon pays qui le
vaut bien.
Et ensuite mieux y mourir l’âme en paix.
En bref, une élection qui rebat les cartes bien au-delà des
frontières grecques et c’est ce qu’on attendait depuis 2012.
Et ce qui me gêne, c’est que nous le devons à un
« gamin » de 40 piges, ex-militant du KKE (le parti-coco-stalinien)
dans les années 80 !
Faut vraiment le faire…
Comme quoi, on a jusque-là et jusque chez nous un personnel
politique décidément le plus débile du monde.
À suivre.
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