Les grecs votent !
Et toute la question est de savoir si Syriza, le parti d’extrême-gôche,
aura ou non une majorité absolue à l’issue de ce scrutin : Une immense
première puisque ce pays est traditionnellement habitué aux accords et aux
compositions sur « tapis-vert » entre les partis se disputant le vote
des électeurs, tant les majorités absolues sont rares et les majorités
relatives la norme.
Parce qu’il ne fait plus aucun doute pour personne que
de toute façon le « Mélangeons-local » a déjà gagné ce scrutin.
En tout cas, c’est largement anticipé par les
politiques et même par « les marchés ».
La réaction des « politiques », c’est d’abord
l’avenir de l’Union Européenne et son soldat « Euro ». Or, l’euro, c’est
aussi « les marchés » et pas seulement la masse des dettes publiques
à refinancer.
Et ceux-ci restent largement perturbés par plusieurs « chocs »,
du prix du baril au franc-suisse fort, en passant par la « croissance-molle »
pour 2015, jusqu’en Chine et au Brésil, mais y compris aux USA, le front du
chômage avec ses plus de 200 millions de « sans travail » de par le
monde, l’exode massif des capitaux notamment russes et le spectre d’une « déflation »
mondiale…
Et sur ce « marché », tout le monde sait le
défaut à venir de la dette grecque, déjà provisionnée depuis plusieurs années.
Sauf chez les banquiers centraux : Ils ne le peuvent
pas !
Et le FMI n’a jamais perdu d’argent, rappelle-t-on :
Il a toujours été remboursé de ces aides et avances…
Si dimanche, c’est un tel résultat qui devait sortir
des urnes, cela donnerait à ce parti de gôche les coudées franches pour pouvoir
renégocier en position de force avec les créanciers de la Grèce, qu’il s’agisse
du FMI, de la BCE ou encore plus de la Commission européenne qui se fait ces
derniers temps de plus en plus discrète et pour cause.
Ce qu’il faut bien avoir à l’esprit c’est que, lorsque
je dois 100.000 euros à une banque et que n’ai pas les moyens de « faire
face », j’ai un gros problème.
Mais si je dois 10 milliards d’euros à cette banque,
ce n’est pas moi qui ai un gros problème… mais mon banquier !
Il en va de même pour la Grèce qui doit quelques
centaines de milliards d’euros qu’elle ne remboursera jamais, ce dont tout le
monde aujourd’hui est à peu près convaincu.
Reste à définir les modalités concrètes du défaut de
paiement de la Grèce afin qu’il soit le plus propre possible et se fasse de la
façon la plus ordonnée.
En attendant, les Grecs sont forcément séduits par les
propositions de Syriza et en particulier toutes celles faisant partie du volet
fiscal.
Parce que ce pays est devenu un enfer : En récession
depuis 2008, le PIB y a reculé de 22 %, le chômage touche plus d'une personne
sur 4 (25,5 %), le déficit budgétaire atteint 12 % et la dette, qu'on estimait
insoutenable en 2009 (elle atteignait 130 % du PIB), en est aujourd'hui à 177 % !
Presqu’un miracle que ce pays soit resté une
démocratie presque pacifique…
Rappelons qu’1 Grec sur 3 est désormais exclu du
système de santé public, que le chômage des jeunes atteint des records et que l’argent
manque partout.
Les DAB sont à sec, les billets circulent tellement qu’ils
ont totalement usés.
Et les sacrifices demandés (par le FMI & l'UE)
sont restés vains.
Même « Marinella-tchi-tchi » déclare espérer
la victoire de la coalition de gôche et d’extrême-gôche Syriza, c’est dire la
convergence historique entre ces deux positionnements politiques en principe
diamétralement opposés, mais qui se retrouvent sur le principe de la sortie, forcée
ou négociée, de l’Euro.
Et quelques autres mesures phares de leurs programmes
économiques respectifs : Il n’y a pas de secret chez les démagogues !
Mesures d’allégement de la pression fiscale ? « Ces mesures forment le deuxième pilier du
programme et incluent le soutien aux PME, la constitution de comités régionaux
ayant pour mission le règlement extra-judiciaire des dettes envers l’État et
les caisses de sécurité sociale échelonné de sorte à ce que les paiements ne
dépassent pas 30 % du revenu annuel du débiteur.
Les
majorations ne dépasseront pas 30 % du capital dû. »
Il est également prévu de cesser les saisies et les
poursuites pénales pour tous ceux qui engageront un règlement extra-judiciaire
; elles seront suspendues sine die pour
ceux dont il est prouvé qu’ils ne disposent d’aucun revenu.
La procédure anticonstitutionnelle est engagée
d’office et les dettes envers l’État seront supprimées.
L’impôt-guillotine sur la propriété immobilière (qui a
été installé de manière rétroactive sur plusieurs années) sera supprimé et
remplacé par un impôt équitable sur la grande propriété immobilière.
Le revenu non imposable sera fixé à 12.000 €/an pour
tous, alors qu’à présent les indépendants sont imposés dès le premier euro et tout
le monde est imposable dès 5.000 € de revenus annuels.
Le plan inclut également la création d’une Banque
publique de développement (comme chez nous), ainsi que de banques spéciales
pour les PME et les agriculteurs, tandis qu’il est envisagé d’appliquer un plan
d’annulation des dettes concernant les prêts échus.
« Syriza » s’engage également à ne pas
permettre aux banques de toucher à la résidence principale (et souvent unique)
des classes moyennes et des ouvriers…
Il faut bien avoir à l’esprit que si les Grecs n’ont
pas vraiment payé leurs impôts pendant quelques décennies, les impôts qu’on
leur demande de payer aujourd’hui sont tout bonnement impossibles à régler pour
l’immense majorité du peuple grec.
Il ne s’agit plus de savoir si les Grecs « l’ont bien cherché », si c’est juste ou
injuste, non, il s’agit de constater le fait que lorsque vous ne gagnez presque
rien il est difficile de payer plus d’impôts que d’argent gagné !
C’est une évidence, comme on le constate même en « Gauloisie-fiscale »
où plus les taux augmentent, plus les assiettes se réduisent, moins la recette
fiscale rentre dans les caisses.
En Grèce, ils en sont aussi arrivés là.
Le journal « l’Express.be » indique que, « le journal grec Kathimerini rapporte que les
recettes de l’État grec se sont écroulées sur les derniers jours, en raison de
l’incertitude liée aux élections qui doivent se tenir dans le pays le 25
janvier prochain.
La
plupart des Grecs choisissent de différer le paiement de leurs impôts en
attendant d’être fixés sur la situation de leur pays », comme on
vient de le dire.
Le parti donné gagnant dans les sondages, SYRIZA, a en
effet promis d’annuler la taxe sur les propriétés immobilières (ENFIA), et
d’annuler les dettes en souffrance.
« Selon
Kathimerini, l’État grec s’attend à collecter 4,5 milliards d’euros d’impôts
pour le mois de janvier, mais les paiements reçus au cours des 10 premiers
jours du mois étaient en baisse de 70 à 80 % par rapport aux montants qui
avaient été collectés à la même époque il y a un an ».
Alors les Grecs qui étouffent sous une fiscalité
jamais vue sont en train de se rebiffer et attendent patiemment l’arrivée de
Syriza au pouvoir… pour ne plus payer les impôts que Syriza s’est engagé dans
ses propositions de campagne à ne plus faire payer !
Un peu comme chez nous où l’on retenait le paiement
des amendes routières, comptant sur une amnistie générale à l’occasion de l’élection
d’un nouveau Président… tous les 5 ans, désormais (et que « François III »
a oublié).
Évidemment, cela provoque un trou gigantesque dans les finances
publiques grecques et quelques frictions avec la Commission européenne et les
différents bailleurs de fonds qui, eux, veulent revoir leur argent…
Ça c’était pour le volet fiscal et les rentrées
financières.
Concernant les banques grecques, la situation n’est
pas plus joyeuse, ce qui est somme toute assez logique car si vous pensez que
votre pays risque de sortir de l’euro et que vous pourriez vous retrouver avec
une monnaie dévaluée de 60 %, vous allez chercher par tous les moyens à vous
prémunir en changeant déjà de monnaie : Cela veut dire par exemple acheter du
franc suisse ou du dollar, changer de banque, aller vers une banque dans un
pays étranger et enfin acheter de l’or ou de l’argent métal…
C’est bientôt la « panique bancaire » !
« Pire, dans ce
qui semble être une répétition de la crise de 2011, ces derniers jours, deux
banques grecques auraient sollicité l’ELA (Emergency Liquidity Assistance). »
L’ELA consiste en un prêt d’urgence que les banques
centrales nationales de la zone euro peuvent attribuer à des banques
connaissant des pénuries de liquidités ponctuelles de nature à perturber gravement
le système, avec l’aval de la BCE.
Ces pénuries de liquidités peuvent notamment survenir
lorsqu’un grand nombre d’épargnants se présentent simultanément pour récupérer
leurs économies, ce que l’on appelle une panique bancaire, ou « bank run ».
Et c’est ce qui se passe depuis plusieurs jours à
Athènes.
En décembre, les retraits sur les comptes
d’entreprises et de particuliers des banques grecques se sont montés à 3
milliards d’euros, en nette accélération, et ce mouvement s’est poursuivi
depuis le début du mois de janvier.
Selon Euractiv, « depuis 2010, les banques grecques ont perdu 69 milliards d’euros de
dépôts, soit près de 30 % du total… »
Autant dire que les banques grecques sont moribondes.
En attendant, la BCE devrait nous annoncer un QE « à
l’européenne » dans la matinée (on parlait hier de 500 à 600 Md€/an et si tel est le cas, nous y reviendrons, parce que ce n'est pas un hasard, mais un calcul... hasardeux), ce qui se traduirait d’après « François
III », par « la décision de
racheter des obligations d’États, ce qui fournira des liquidités importantes à
l’économie européenne et créera des bases favorables pour la croissance… »
On en rigolera moins cet après-midi quand on en connaîtra
le détail.
Car selon d’autres rumeurs circulant encore hier, ce
QE annoncé se traduirait pour chaque banque centrale nationale par un rachat des
obligations de son propre pays.
Ces rumeurs viennent d’Allemagne et l’on voit bien la
logique de « Mère-Quelle » derrière où nos amis d’outre-Rhin refusent
obstinément toute forme de mutualisation des dettes (ce qui peut se
comprendre).
Mais si tel était le cas, cela reviendrait à faire le
premier pas vers la fin de l’euro.
C’est tout l’enjeu du scrutin de dimanche. Les
européens sont encore incapables d’une vision « politique » de leur propre
monnaie commune.
Enfin quoi, quand aux USA un État fédéré a des difficultés,
les autres États mieux dotés viennent à sa rescousse.
En « Euroland », les allemands n’ont pas
encore compris ça…
Mais comme je te
le vous supposais encore récemment, c’est l’Allemagne qui s’apprête
à sortir de l’euro !
Et nous, au « Club-Med » des « f’Pigs »
(France ; Portugal ; Italie ; Grèce et Spain), nous pourrons
enfin débloquer la situation monétaire désastreuse d’une devise devenue trop
forte pour nos économies patriotes anémiées.
Pas pour rien que « Marinella-tchi-tchi »
soutient SYRIZA : A 5, il sera plus facile de renégocier la dette libellée
en « Ecu-nouveau » en notant au passage que forcément, on se sera
fait arnaquer par un « Euro-Mark » fort dont on ne voulait pas.
L’avant-dernier héritage de « Mythe-errant »
qui vous a fait voter « Maastricht » aux forceps, alors qu’il n’était
pas encore temps : C’est vous dire si j’avais pu avoir raison, à l’époque.
Son dernier héritage à gérer consistant à indemniser
nos « vétérans du golfe » pollué par les poussières d’uranium
appauvri jusqu’à leur en pourrir l’existence depuis presque 25 ans, avec l’argent
détourné de la « Division
Daguet », reçu du Koweït et autres émirats, actuellement
toujours en remboursement par l’Irak via la Cinu.
Dommage pour le beau rêve d’une monnaie-majeure où il
aurait été de bon sens de capitaliser les efforts en commun en allant de l’avant :
C’est toujours mon opinion, malgré tout et elle est partagée même aux USA (nous y reviendrons peut-être).
Le monde « anglo-saxon » aura eu le dessus
encore quelques temps, avant que le « monde d’après » ne prenne décidément
forme.
RépondreSupprimerJ’ai pris le lien.
Très bien, c’est effectivement le dernier cadeau post-mortem de « Myth-Errant ».
Encore qu’il y a l’affaire des puits de pétrole en feu au Koweït.
Pas pu répondre, j’étais dans la salle d’opération, en anesthésie générale, avec Suzanne qui s’est jetée sur ma mâchoire !...
J’aurais préféré autre-chose !...
Bien à vous !...
Haddock
Aaaaah Suzanne !
RépondreSupprimerComme je vous comprends.
J'espère qu'elle en a profité et abusé pendant votre anesthésie générale... San que vous ne vous en rendiez compte : Pensez, le "six-coups des cockpit", ce n'est pas souvent qu'on l'a sous la main depuis qu'il ne vole plus !
La division Daguet ET les puits de pétrole en feu éteint grâce au procédé Ferrayé payé 22 milliards de dollars que personne, et surtout pas son inventeur n'ont officiellement vu... Sauf dans les comptes de la CINU, justement !
D'autant que dans l'hypothèse du roman de cet été (http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/11/mains-invisibles.html) "Mains invisibles", l'escroquerie est dédoublée.
Mais sur ce coup-là "Mythe-errant" n'a pas été tout seul.
Saluez la "Baronne" pour moi, en espérant qu'elle en a terminé de hacher son fameux régime Cauchois, mondialement réputé...
Bien à vous !
I-Cube