Vous
avez tous un sérieux problème…
Je ne sais pas si vous vous rendez compte qu’en
« Gauloisie du chiffre », personne ne semble savoir compter !
Par exemple, tout le monde annonce des économies de dépenses
publiques de 21 milliards en 2015.
Or, il n’y a rien à faire, page 26 du document de
présentation du budget de l’année prochaine, il est indiqué que les
« Dépenses totales » de l’État en 2014 (après moult révisions à la
hausse, et ce n’est pas terminé…) seraient de 370,56 Md€…
Et pour des dépenses budgétées de 2015 de 372,95 Md€.
Soit 2,39 Md€ de plus
et non pas 21 Md€ de moins !
Qui d’ailleurs se retraduisent par un beau ratio d’évolution
la ligne en-dessous de – 2,52 % …
Comme quoi, même dans les règles-de-trois, ils n’ont pas les
bons logiciels.
Et ça veut faire « sérieux » ?
Et gouverner en plus…
Avouez que c’est fort de café : Ma calculette (celle
qui sait par cœur tous les résultats de toutes les opérations possibles et
imaginables), ne donne pas du tout la même chose.
(Bill Gates, « tu
vas voir ta gueule à la récrée », si j’te croise !)
Autre « délire » arithmétique qui passe tout
autant inaperçu, page 22 : Il est précisé que le niveau de PIB gaulois
serait de 2.139 Md€ en 2014 et que celui de 2015 est attendu à 2.179 Md€…
Soit une augmentation de 1 % en volume, 1,9 % en valeur
(en comptant une inflation de 0,9 point, moins que le taux retenu par
comparaison au niveau de l’UE de 1,1 point… la performance, n’est-ce pas) !
Bill Gates se fouterait-il de notre tronche pour ne pas
avoir appris à compter comme chez nos fonctionnaires-assermentés de
« Les-Ducs-Nationale », parce que 2.179 divisé par 2.139, ça donne
invariablement 1,87 % ?
Vous me direz, ce sont les « pouillièmes »
d’arrondis, ça ne compte pas.
Sauf qu’un millième, 3 en l’occurrence, c’est déjà 653,7 M€
manquants…
Plusieurs dizaines d’Airbus d’écart…
Et puis j’attends qu’on m’explique un truc macro-économique
qui crie, que dis-je, qui hurle depuis des années :
– PIB = C+I+G+(X-M), où Consommation (C), Investissements
(I), Dépenses publiques courantes (G) et Exportation (X) et Importation (M)
sont agrégés.
– Et que le PIB est aussi égal à la somme des revenus bruts
des secteurs institutionnels : rémunération des salariés (RS), impôts sur la
production et les importations moins les subventions (T), excédent brut
d’exploitation et revenus mixtes (EBE).
Autrement dit : PIB = (S + B + I + Rn + A ) + (Tn + D ),
où Rémunération des salariés (S), Bénéfices des sociétés avant Impôts (B), Intérêts
et revenus divers de placement (I), Revenus nets des entreprises (Rn), Ajustement
de la valeur des stocks (A), Taxes nettes (Tn) et Dépréciation (D) sont
également agrégés.
Vous avez suivi ?
Si oui, vous aurez noté qu’il y a
« équilibre » où nécessairement « Tn » (les taxes nettes,
dont est ôté tout ce qui ressemble de près ou de loin à une subvention publique
à toutes les autres recettes publiques) de la seconde équation, doit
correspondre au « G » de la première, à savoir les « Dépenses
publiques courantes » pour qu’il y est égalité entre les deux équations.
Autrement dit la « puissance pue-blique » est
neutre dans la formation du PIB d’un pays.
Ah mais sûrement, sauf dans le cas d’un déficit … pue-blique,
justement !
Et là, on nous annonce bien 4,3 % de déficit (soit pas loin
de 93,697 Md€) qu’il faudrait normalement retirer du montant prévisionnel du
PIB pour un véritable équilibre, soit un « PIB-Production » réduit
d’autant à 2.085 Md€, ou une régression de l’ordre de – 2,5 % d’une année sur
l’autre.
Pas loin des – 2,52 % annoncés plus haut…
Là encore, vous me direz, déjà en 2014, il y avait la
« même astuce » dans les comptes.
C’est vrai.
Et c’est vous dire, que depuis 40 ans, si nous chutons tous
les ans.
Et encore, si on « travaille » en euro constant,
hors l’inflation, la dégringolade est encore plus vive !
Ceci dit (et signalé), une fois qu’on a compris qui étaient
leurs professeurs d’arithmétique à l’ENÂ, qu’on les aura pendus par les parties
sensibles sur la place « pue-blique », il est encore de quoi en rire
quand on fait le détail des économies.
On ne va pas tout voir aujourd’hui, tellement il y en a
trop : Faudra y revenir.
Mais par exemple, en ce qui concerne les effectifs, on va
créer 11.601 postes nouveaux à financer, contre 10.979 en 2014 (même si la
fonction pue-blique n’est plus aussi attractive qu’on en a bien du mal à
embaucher…).
Objectif 2017, les fameux 60.000 postes nouveaux à effectif
constant, qui seront… 65.176 !
Euh… Ils étaient 1.910.212 à émarger en 2012, ils seront
donc 1.903.238 en 2015 + 10.886 en 2016 et + 13.921 en 2017… soit 17.833 de plus en 5 ans.
Hein, « effectif constant », c’est finalement très
relatif chez ces gens-là.
À 1 % près finalement…
Les fameux « pouillièmes » qui changent tout…
Les dégraissages, c’est pour l’armée (c’était prévu) mais
pas pour les services du premier ministre : 94 embauches prévues sur 10.284
personnes à son service exclusif, et 34 de plus en 2013, + 142 en 2014.
Bon, le gros, ça reste « Les-Ducs-Nationale »
(pour enfin apprendre à compter, n’est-ce pas), loin devant la justice et les
forces de l’ordre-intérieur… + 1.121 au total.
C’est vous dire si on s’enfonce vers du toujours « plus
sécuritaire ».
Mais ce qui m’a fait me conforter dans mon exil, ça reste
finalement cette « poésie-surréaliste » du « pas d’augmentation
d’impôt ».
Là, j’adore comme tous les ans, en plus.
C’est vrai que les 3,7 Md€ d’économies demandées (imposées)
aux collectivités territoriales, après les 1,5 Md€ de cette année 2014 (objectif
11 Md€ en 2017), ça ne s’est pas du tout retraduit dans les impôts locaux, mais
pas du tout, n’est-ce pas !
Tout le monde a payé, y compris les entreprises dont on
attend toujours plus – si elles ne crèvent pas avant – et qu’elles n’ont jamais
répercuté dans leurs prix d’intervention jusque dans votre assiette :
C’est c’là, voui !
C’est comme le reste : Le timbre augmente de 10 %, le
gaz de 3,4 %, la redevance télé de 3 €, le gazole de 4,8 centimes au litre (en comptant la précédente loi
sur le sujet et la TVA à 20 %), mais c’est juré, on ne t’en prend pas plus,
finalement.
Gros éclat de rire !
Bref, aucune rupture, ni dans la méthode de présentation (je
fais des économies sur les augmentations que j’aurai pu arrêter, j’enfle les
effectifs en affirmant qu’ils se réduisent), ni quant au fond (je claque
toujours du fric que personne n’a encore et n’aura peut-être jamais).
Autistes, vous dis-je.
Avouez que c’est très drôle finalement, non ?
Notez que ce n’est pas forcément mieux ailleurs.
Sauf peut-être à Monaco, où le conseiller gouvernemental
pense finir l’année 2014 avec un excédent budgétaire…
Notez que le milliard d’euro du budget, il ne pèse
finalement que moins de 30 % du PIB local.
Et personne ne s’en plaint, parce que même les trottoirs
restent propres…
Les économies sont généralement des diminutions des hausses des dépenses! C'est auinsi que nous sommes montés à un niveau de dépenses de 57% du PIB. Note aussi la contradiction d'être va-t-en guerre tout en diminuant les moyens de l'armée. C'est politiquement correct, c'est la grande muette, mais ça va finir par poser problème, si on fait la guerre aux quatre coins de la méditerranée et du proche orient.
RépondreSupprimerTiens, si tu veux déprimer encore plus, penche-toi sur la transition énergétique. On devra obligatoirement faire en même temps des travaux d'isolation si on refait sa toiture. Même si les combles ne sont pas aménageables, et les plafonds des étages supérieurs bien isolés. Bien sûr, les travaux faits soi-même, ça ne compte pas! Alors qu'il n'est pas très compliqué d'isoler soi-même sa toiture avec de la laine de verre. Petites précisions de cette loi de finances.
Je sais pas où on va... Mais on y va!
La laine de verre, j'en garde un assez mauvais souvenir dans la gargote de mes parents : j'étais gamin et je me vautrais volontiers dedans.
RépondreSupprimerDepuis, ça ma passer, comme les champs d'orties !
Et puis je ne me sens pas concerné par la transition énergétique : Sur mon voilier, le vent pourvoie à mes déplacement et l'éclairage. En plus des panneaux solaires.
Je parviens même à rendre de l'eau de mer potable. Bon, fait un peu de soleil et la passer deux ou trois fois dans mon dispositif à la neuneu pour qu'elle perde son goût saumâtre, avoue-je : Plus simple d'aller au robinet du poste sur le ponton.
Pour les OPEX, ils comptent sur les "REX", recettes exceptionnelles payées sur la bête ou par l'ONU pour refaire les pleins...
Que là encore, on est en plein opacité démocratique... Secret-défense oblige !
Pour le reste, j'avais envie de me fâcher, mais finalement, c'est trop drôle pour devenir vraiment méchant : On ne change surtout rien à rien, même pas dans la façon de faire et même et surtout pas si on saut que ça ne marche de toute façon pas.
Reste à voir la réaction de Brussel et de notre commissaire aux affaire économiques tricolore : "Moscou-vicié" !
Là, on va rigoler !
Merci d'être passé, jeune-homme...
Sache que mon compte hotmail est toujours bloqué par l'autorité... Inaccessible et du coup, je ne sais plus où tu en es de tes propres publications...
Faudrait que je prenne le temps de faire un tour sur ton blog : Avec mes bricolages informatiques, j'avoue que ce n'est pas vraiment l'urgence...
S'cuze-moi !
Bien à toi !