Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Alors ? Il est comment
le big-boss ? »
C’est Noeline qui accueille de la sorte Alexis à Roissy-Charles-de-Gaulle.
« Bonjour au fait ! »
Elle la salue en retour et lui fait même la bise.
Elles sont où les deux autres ?
« En vacances. Je te ramène.
Mais dis-moi : il est comment ? Beau ou non ? »
Il n’est pas mal pour un quinqua. « Grand avec de très beaux restes. »
Et… est-ce qu’il est « chaud » ?
« Pas testé la marchandise. Je te
le laisse, mais tu as peu d’espoir… Il me l’affirmé ! »
La déception qui se lit sur le visage de Noeline…
« Et pourquoi ça ? »
Marié avec une paire de marmots…
« Ça n’empêche… »
Il a autre chose à faire… « Pour
le moment ! »
Et c’est quoi cette « autre chose » ?
« Là, je n’ai pas bien
compris : il fait des trous dans un atoll pour créer une nouvelle
génération de lanceurs spatiaux ! »
Tiens ? Originale comme idée, ça… des trous dans l’eau pour aller
dans les étoiles !
« Bon, il faut que je rencontre
aussi plusieurs personnes. Mais en priorité aller à l’ambassade russe… »
Ah là, comme ça, il faut d’abord en parler à « Gusgusse ». Et de
toute façon, elle part dans le Var faire son stage avec Nathalie.
Alex se laisse conduire « au siège », remet ses justificatifs de
dépenses à Nathalie qui les conduit dans le bureau, de Gustave
Morthe-de-l’Argentière.
« Oui, je suis au courant.
Feu-vert. Il faut les remuer. Mais à votre retour. Vous partez pour une
fondation archéologique dans le Haut-Var. En fait, c’est là que mon lieutenant
de vaisseau a fini de purger ses arrêts de rigueur de retour d’Afghanistan. »
Elle croisera le chef Rémarde et son épouse qui les attendent, elle et
Nathalie.
Et il fait un topo de la situation.
« Charlotte et Aurélie ont
disparu maintenant depuis 10 jours. Un de leur téléphone a été détecté aux
environs de Mourmansk quelques minutes, le surlendemain mais nous n’avons reçu
ni appel ni message… Ce qui veut dire que… »
On essaye de leur faire croire qu’elles sont en Sibérie !
« Mais ça ne colle pas !
Certes, il y a eu un vol au départ du Bourget à destination de Mourmansk tout
de suite après l’arrivée des filles de la CIA et leur enlèvement. Et on sait
que leur véhicule était sur le tarmac du Bourget. Et plus tard on a pu décoder
les mouvements de la base militaire des russes sur place. »
Le lendemain, il y a eu un vol d’hélicoptère lourd, probablement pour un
ravitaillement ou une évacuation sanitaire, pour le grand large en mer du Nord
avec deux ravitaillements en vol. Donc un « long trajet »…
« Il se peut qu’elles aient été
à bord, d’autant qu’il y avait des navires de surface de la flotte russe dans
les parages. Et de toute façon, le bornage téléphonique a eu lieu après… à
terre ! »
« Autre aspect : les
voitures qui étaient au Bourget sont bien des Mercédès propriétés de
l’ambassade russe. Si Paul vous dit d’y aller pour vous signaler, c’est qu’il a
d’excellentes raisons. Ne me demandez pas lesquelles, parce que je les ignore, mais
j’ai appris à me fier à ses intuitions. »
Et l’une de ces limousines a été tracée jusqu’à la cathédrale orthodoxe
russe quai Branly directement depuis Le Bourget.
« Du coup, pendant que vous la
couliez douce à l’Île Maurice, on a commencé à cerner l’endroit pour aller y
jeter un coup d’œil à l’occasion, sans se faire repérer.
Vous serez de l’équipée à votre retour,
si j’ai le feu vert du capitaine de frégate de Bréveuil ! »
C’est qui celui-là se demande Alexis, un homonyme ou son frangin
avocat ?
Mais elle ne pose pas la question…
« Dès que Dimitri aura fini de
pirater les systèmes de sécurité de l’endroit, on ira sur place. Mais en
attendant, mesdames, Alexis Dubois sera au cœur d’un dispositif de
« sphère de sécurité » dès qu’elle rentre de Fox. Et vous ne la lâcherez
pas. Organisez-vous entre vous dès que tout le monde sera sur le pont. Moi je
retourne à Marciac.
Des questions ? »
C’est quoi au juste cette « sphère de sécurité » ?
« C’est une spécificité de la
maison, jeune-fille ! Vous lui expliquerez, les filles. »
Alexis, Nathalie et Noeline redescendent vers la cafétéria, sous le
lumineux patio.
En chemin elles se font intercepter par Martine qui sort de son bureau du
premier étage avec son air renfrogné.
« C’est quoi toutes ces
factures de pâtisserie et de confiserie ? La pension n’était pas
suffisante à votre hôtel ? »
Des souvenirs…
« Excusez-moi, j’ai pensé vous
faire plaisir en vous rapportant quelques souvenirs, et je n’ai même pas pensé
à vous les offrir. Il y a plusieurs boîtes de gâteau et de pâte d’amende pour
vous toutes. Pour vous, les « filles », je vous ai aussi ramené des
paréos. »
Et de s’excuser auprès de Martine : « J’ignorai encore votre existence avant aujourd’hui, Martine, je suis
désolée… Vous partagerez les confiserie et gâteaux… »
Ouah, c’est gentil ça de penser à ses collègues !
« Bon viens ! Moi je
prends le bleu. On va voir Dimitri, il va t’expliquer mieux que nous ce
qu’est une « sphère de sécurité » ! »
Et Martine reste comme deux ronds de flan avec ses factures et les deux
boîtes déballées à la va-vite du sac de voyage d’Alexis.
Mais retrouve son sourire lumineux…
« Dimitri, c’est notre expert
informatique. Il fait vivre la base de données de la boutique et c’est lui et
Nathalie qui font vivre les « sphères de sécurité ». »
Dimitri est un petit blondinet au cheveu rare, aux grands yeux bleu-clair-acier
et aux petites lunettes cerclées de fer…
Qui dénote par rapport à Huyck pour ceux qui connaissent les deux
« pisseurs de lignes » de la maison, le batave et coconcepteur du
logiciel, pourvu d’une chevelure et d’une barbe hirsute et multicolore. Autant
Dimitri reste un gringalet, autant Huyck, qu’Alexis ne connaît pas, reste un géant
de près de deux mètres…
« C’est très simple. Nous
disposons d’une base de données qui regroupe tout ce qui bouge sur une vaste
partie du continent. Et quand je dis, « tout ce qui bouge », il faut
entendre aussi bien les bipèdes que les véhicules, les navires, les aéronefs,
les trottinettes et les vélos connectés et même les bovins pucés. En fait, il
faut également comprendre « tout ce qui se connecte », quel que soit
le réseau emprunté, que ce soit votre smartphone, ou la puce de votre montre
dès lors qu’elle est connectée, votre frigo s’il est connectable, votre télé,
etc.
Pour la France, ça représente plus de
deux milliards d’identifiants, depuis les registres de l’état-civil, en passant
par le fichier des cartes-grises, celui des cartes Navigo, tous les GMS, etc. »
Impressionnant…
Et pour en faire quoi ?
« Bé le principe c’est de
relier tout ça aux mêmes personnes qui en disposent.
L’objectif premier, c’était de repérer
des profils suspectés de djihadisme. On les repère par leurs navigations
internet, par le trafic de leurs forums et quantité d’autres données.
Avec l’accès aux caméras de
surveillance et nos logiciels de reconnaissance faciale, on est aussi capable
de les identifier même quand ils sont entièrement déconnectés. Et quand ils ne
sont pas là où ils devraient être selon leurs habitudes quotidiennes, notre
logiciel déclenche des alertes.
Mais la « sphère de
sécurité », c’est autre chose : quand on a un « client »
qui veut être protégé, il y a bien sûr des g-men connectés ou non autour de
lui, mais au-delà on est capable de lister toutes les personnes qui peuvent
représenter un danger pour le client. Et ceux-là sont tout simplement tracés en
direct.
Quand elles approchent trop de notre
client, le logiciel alerte les body-guards d’escorte sur place et ils prennent
les mesures qui s’imposent pour mettre notre client à l’abri. »
Et ça marche ?
« Personne n’a eu à s’en
plaindre, jusque-là. Et ça marche même avec les malfrats. Ça c’est suite à
quelques agressions sur l’autoroute A1 de vol à la roulotte et le vol des
bijoux de la Castafiore des réseaux sociaux, la célèbre Kim Kardashian. »
Elle avait lu ça sur le blog qu’elle avait pu explorer, sans vraiment rien
y comprendre : trop technique[1].
« Et au moins depuis qu’on s’en
occupe et qu’on repère des « regroupements » suspects de suspects. Alors
on détourne les cibles et personne n’a plus jamais été attaqué… »
Oui, mais en ce qui la concerne, ça va servir à quoi ?
« On a perdu Charlotte et
Aurélie bêtement parce qu’il n’y avait pas de « sphère de sécurité »
autour d’elle à leur descente d’avion. On ne les savait pas menacées. De toute
façon, si c’est le fait des russes, on n’aurait pas pu empêcher quoique ce
soit : il y a souvent des russes et plein d’étrangers qui déboulent à
Roissy. Leurs regroupements ne sont pas tous et de très loin, des menaces
détectables. »
Ça ne répond pas à sa question…
« Le « Big-chief »,
ne veut pas vous perdre. ADN sera vos « g-women » et le logiciel sera
là pour prévenir d’une quelconque menace s’il y en a une. »
Rassurant ou effarant ?
« Écoutez, évitez seulement de
couper votre portable, même quand vous le mettez en charge ou que vous dormez.
Vous ne le savez peut-être pas, mais on
est capable de suivre les mecs qui font leur jogging, et de compter leurs
performances. Quelques malins ont réussi à identifier de la sorte les lieux de
campements soi-disant secrets des bases américaines en Irak ! Juste avec
le jogging matinal des trouffions qui tournaient autour. »
Elle avait entendu parler de ça…
« Nous n’en sommes pas encore
là, au moins au Moyen-Orient, mais on balise déjà tout l’espace Schengen, et ça
va jusqu’à l’Islande où se trouve Huyck en ce moment, et une grande partie de
la zone euro.
Vous voulez savoir où se trouve Huyck,
par exemple ? »
Neoline fait que oui.
Dimitri tapote son clavier et s’affiche une carte qui pointe sur ses
locaux au sud de Reykjavik.
« À cette heure-ci, il va aller
faire un tour en ville pour s’enfiler quelques bières à son pub préféré. Et
comme vous le voyez, « sa zone » est claire et il sait même que je le
pointe alors qu’il vérifie la position des voitures de police… »
Et le « Big-boss » ?
« Il dort sur son yacht au
Chagos, mais là, la sphère ne fonctionne pas : il n’y a que de l’eau sur
des centaines de kilomètres à la ronde. »
Et sur l’écran, apparaissent de multitude de points blancs et trois
étoiles noires…
En zoomant, on se rend compte que rien ne semble bouger…
« Les étoiles, c’est lui et les
deux ingénieurs qui l’accompagnent. Les points blancs, ce sont les différentes
personnes qui travaillent avec eux. Pas de menace…
Ah tiens, il y en a un qui vient de se
lever. Probablement pour aller pisser ! »
Très, très impressionnant… ce « direct » !
« Et puis il y a un frigo qui
va tomber en panne… »
Le « détail » qui en laisse coite Alexis.
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