Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Vous allez leur donner une
leçon… » Comment ça ?
« Assez simplement. En
retrouvant Charlotte et pour ça, vous allez directement les en avertir comme
d’une provocation. Notez : vous irez à l’ambassade à votre retour à Paris et
vous demanderez à voir le capitaine Igor Valantinovich. Normalement, il n’est
pas là mais à Moscou. Il n’empêche que ça va très vite revenir aux oreilles de
son colonel, Sergueï Karolovski et il s’arrangera pour vous croiser une fois
que Charlotte et Aurélie seront en lieu sûr. »
Et ?
« Là, je leur transmettrai deux
messages. Le premier c’est qu’en représailles, un membre du SVR décédera tout
comme le patron du GRU… »
C’est quoi toutes ces abréviations ?
Le GRU, c’est le service de renseignement militaire des russes. « Ce sont eux qui se sont fait piégés par le
FSB dans l’affaire Skripal. Leur boss se fera liquider par eux-mêmes. Mais je
ne sais pas par quel service. »
Et le SVR ?
« C’est le service auquel
appartient le capitaine Igor. Le service « action » du FSB, le
service d’espionnage de la Russie, anciennement KGB d’où est issu le président
Poutine.
Les chiens ne font pas de chat, même
dans ce pays-là, figurez-vous ! »
Et il meurt comment le gars du SVR ?
« Dans un accident d’avion. Et
votre propos prédictif va les inquiéter un long moment et au plus haut point,
tel qu’ils vont vraiment se calmer… »
Et s’ils ne meurent pas, finalement, qu’est-ce qui se passe ?
« Mais enfin, vous douteriez de
ce que je vous raconte ? »
Pas du tout, mais c’est quand même étrange de pouvoir être aussi précis
sur un avenir totalement incertain.
« Vous allez découvrir dans vos
recherches et pérégrinations que j’ai eu les moyens de savoir ces détails…
d’avenir ! C’est aussi ce à quoi servent mes deux biographes, vous et ce
« I-Cube ». »
Paul n’en dit pas plus pour l’heure.
« Quant au second message, qu’ils
vont utiliser rapidement, c’est que je suis prêt à rencontrer ledit capitaine
que je vais emmener en Angleterre avec vous pour lui montrer que je ne m’occupe
plus de sécurité… ni d’autre chose qui peut les concerner. Avant qu’il ne
réalise qu’ils se seront fait rouler, j’aurai des associés nettement plus
coriaces à pénétrer pour le projet spatial… »
Ils en seront marris…
« Bon, si je comprends bien, je
rentre à Paris, je rencontre les gens que vous dîtes. J’envoie un message aux
russes pour vous plaire, mais je fais comment pour retrouver Charlotte ? »
Et la libérer…
Non, c’est l’inverse.
« Vous ? Trois fois rien. D’abord,
je souhaiterai, si ce n’est pas abuser, que vous suiviez un petit stage
commando cet été, histoire de vous aguerrir juste un peu. Vous en aurez besoin
à l’occasion de la superbe aventure à vivre après notre retour de Londres. »
C’est dangereux ?
« Pas vraiment puisque nous
rentrons sains et saufs pour écrire la suite. Pour ce qui est de la libération
de Charlotte et Aurélie, vous vous laisserez conduire par les commandos de
Gustave et quand vous verrez Charlotte, vous lui demanderez qui est votre père
biologique… Facile, non ? »
Justement, c’est son vis-à-vis qui doit le lui apprendre.
« Effectivement. Car elle n’en
sait rien. Je crois qu’elle vous a donné quelques noms, mais il n’y en a qu’un
de valable. »
Elle penche actuellement entre deux groupes d’hommes : des
collaborateurs, peut-être son chef d’antenne, et un des membres de l’ambassade.
« Ce n’est pas ça. Sans vouloir
vous offusquer, votre mère n’était pas du tout un « canon de beauté »
comme vous… »
Il exagère probablement.
« … avec son bec de lièvre qui
la rendait immonde malgré sa gentillesse. Ça tombait bien, dans ce pays-là à
cette époque-là, toutes les femmes étaient voilées. Son handicap était donc
masqué, sauf justement pour ses « collaborateurs ».
Alors cherchez ailleurs ! »
Un passant ?
« On peut dire ça comme ça. Parce
que sans vouloir être goujat, elle avait quand même le feu au cul, ce qui peut
se comprendre dans son état. Mais pas un autochtone. L’adultère était puni de
lapidation pour les femmes et les hommes allaient aux putes. En général des
libanaises. C’était et c’est toujours un pays de Charia. Votre mère ne pouvait
pas espérer une relation suivie avec un koweïtien hors mariage alors qu’elle
vivait déjà mal d’être en manque, non-satisfaite sur ce plan-là.
Et donc son convertissement préalable à
l’Islam, ce qu’elle n’a jamais envisagé ! »
Alors qui ?
« Retrouvez donc d’abord Charlotte.
Avec « sa » logique et nos moyens à la CISA, vous allez tomber peu ou
prou sur deux noms comme je vous l’ai déjà affirmé. Là, je vous dirai comment
vérifier l’identité de votre père parmi ces deux-là. »
« Parce que vous savez ? »
Comme il vient de le dire, il a des moyens « privilégiés » pour
connaître des détails, même ceux issus du futur…
« Pourquoi toutes ces tortures
à mon égard ? »
Il va expliquer : « Premièrement,
si je vous le dis tout-de-go vous n’avez aucune raison de me croire, au
contraire. Tant que vous n’aurez pas compris qui je suis et comment je peux
savoir, ça vous passera tellement au-dessus de la tête que ce n’est même pas
envisageable. Deuxièmement, ce n’est pas moi qui suis allé vous chercher. Mais
vous qui êtes « entrée dans le circuit » au moment du décès de votre
grand-mère. Je me trompe ? »
Non, effectivement.
« Alors chaque chose en son
temps. Et pour l’heure, profitez de cette île paradisiaque. Les gens y sont vraiment
charmants, le pays est beau et c’est « ma boutique » qui régale vos
extras. N’abusez tout de même pas, Martine, la contrôleuse de gestion, pourrait
râler et Oriane, la secrétaire générale, pourrait faire des pieds et des mains
auprès de Gustave pour qu’il ne vous rembourse pas vos excès ! »
Des questions ?
Une foultitude… Mais avant, il faut qu’elle remette de l’ordre dans ses
notes.
« Trois dans l’immédiat ?
On se trouve quand et on communique comment ? »
« Je crois qu’on se revoit à
Paris en partance pour Londres. On communique par Internet et téléphone
portable. Vérifiez que le vôtre passe correctement. Sans ça, vous appelez le
siège depuis un fixe. »
Ils les mettront en communication.
« Deuxièmement, est-ce que je
peux rencontrer votre « biographe officieux » ? »
Naturellement !
« Il doit camper à Londres en
ce moment. Passez tout de même par son « gardien » qui est à Paris et
signe « flibustier 75006 », soj arrondissement de résidence
habituelle et lisez d’abord ce qu’il écrit, je vous le recommande. Ensuite vous
comprendrez mieux ce qui se passe… »
Ah…
« Et enfin, pourquoi les filles
du groupe ADN ne vous ont jamais rencontré ? »
Ah ça, c’est une question impertinente !…
« Écoutez, moi je suis marié…
ou tout comme et j’ai déjà bien profité de la vie jusque-là. Alors les
midinettes qui fantasment sur un patron qui n’en est pas vraiment un, puisque
je ne m’occupe pas de leurs activités, c’est Nathalie qui le fait, qui plus est
réputé bourré aux as, on verra ça quand le démon de midi me démangera de
nouveau. Pour l’heure, vous voyez bien que j’ai des projets plus urgents et qui
me pompent tout mon temps.
D’ailleurs, il faut que je file si je
ne veux pas rentrer à nocturne… »
Et il se lève mettant fin à l’entretien.
« Je vous explique : je
rentre à Diego Garcia. Je suis ensuite obligé de reprendre un hydravion pour
finir mon trajet et la nuit, amerrir, ça reste sportif quand c’est sans
visibilité pour peu que la mer se soit formée : on ne voit pas le sens des
vagues… Il faut donc que je décampe pour avoir trois heures et demie de vol
avant le coucher du soleil… qui tombe très vite dans ces régions.
Une prochaine fois, je vous emmènerai.
Mais là, je n’ai pas de temps à perdre à refaire un aller et retour de plus
avec tout ce qui m’attend sur place… »
Si c’est lui qui le dit… et du coup elle reste avec sa troisième question
laissée sans réponse : elle n’a même pas eu le temps de la poser et sur le
coup, elle ne se rappelle même plus quelle était-elle tellement la fin de
l’entretien est brutale.
C’est là qu’ils se séparent. Le « beau-quinqua » retourne vers
son destin, la laissant seule avec ses interrogations et ses bagages.
Il est peut-être temps de prendre ses quartiers à son hôtel et de profiter
un peu de l’air du temps…
Un cinq étoiles, ça ne vous laisse pas indifférent : chaque détail
est un régal d’harmonie pour les yeux. La chambre est vaste et donne sur une
terrasse qui s’ouvre elle-même sur la mer et la piscine. On pourrait camper à
quatre dans le lit. Le linge est d’un blanc immaculé impeccable, la salle de
bain immense avec une baignoire et une douche italienne attenante. Tout est
nickel-propre, jusqu’à la corbeille de fruits frais et les bouquets de fleurs
majestueuses. Et le petit-frigo recèle des merveilles et supporte une cafetière
et une théière avec leurs capsules idoines et des tasses.
Alexis commence par se « décrasser » : un maillot de bain
et un tour vers l’océan qui lui en revanche reste « frais ».
Sable blanc qui ressemble à du velours sous les pieds, lagon au reflet turquoise
malgré le soleil déclinant.
Il est peut-être temps de penser à se restaurer au restaurant de l’hôtel
où les plateaux de fruits de mer sont surmontés chacun d’une queue de langouste
décortiquée et elle ne manque pas de se faire draguer par deux célibataires en
goguette qui veulent l’emmener en ville.
Elle ne peut pas pour ce soir : elle est impatiente d’ouvrir le lien
que Noeline lui aura envoyé.
L’ordinateur mis à la disposition des clients de l’hôtel est un peu une
antiquité sous Windows 7, mais il fonctionne.
Un petit blog[1] sans
intérêt qui affiche seulement quelques centaines de milliers de visiteurs
depuis sa création et cause de tout et de rien sans véritable intérêt :
c’est juste le reflet d’une vision un peu tarabiscotée de l’actualité, avec
parfois des éclairages inhabituels qu’on retrouve essentiellement dans la
rubrique des posts les plus visités.
Mais tout de suite après cette première approche, elle note une rubrique
dénommée « Les enquêtes de Charlotte » (encore elle !) qui
regroupe les sommaires de neufs « romans ».
Le premier[2] relate notamment
deux enquêtes criminelles, un enlèvement et un meurtre en Islande, justement,
ainsi que les grandes lignes de ce Paul de Bréveuill lui expliquait il y a
encore quelques heures plus quantité de détails sur la vie politique du pays
ces derniers mois.
Le second[3] relève
de la science-fiction : un voyage intersidéral à une époque reculée de
l’avenir et l’arrivée aux îles Chagos.
Le troisième[4] retrace
justement les histoires de logiciel de la CISA, mais surtout un long détour
dans le passé à l’occasion de la guerre du Golfe que couvrait sa mère.
Pas de doute, Paul de Bréveuil a eu une relation sexuelle avec sa
mère : c’est lui son père !
Le salaud, il aurait pu le lui dire tout de suite…
[1] Cf.
http://flibustier20260.blogspot.com
[2] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit - suite » aux éditions I3
[3] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit » aux éditions I3
[4] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… » aux éditions I3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire