Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« C’est pour cette raison que
je vous ai choisie pour devenir ma biographe officielle… »
Il parait qu’il en a déjà un…
« Effectivement. Et il m’est
utile, seulement, un, il n’est pas « autorisé », deux, il va mourir.
Et trois, il va vous falloir songer à le remplacer. »
Et puis Paul lui raconte le détail : « Il prend des libertés en romançant mon parcours. Pas bien grave tant
que ça figure uniquement sur un blog sans importance parmi des dizaines de millions
d’autres, qu’on peut bloquer à tout moment et que ce n’est lu que par une petite
poignée de personnes.
Seulement voilà, depuis peu, il s’est
imaginé de pouvoir publier au bénéfice du grand-public à travers une maison
d’édition ayant pignon sur rue, et là, on change de dimension.
Aussi, je l’ai « coincé » en
le jetant dans les bras d’un éditeur « à la demande » qui va me le garder
« au chaud » pendant quelques années et s’obliger à ne rien lui imprimer.
Pas mal comme idée de censure,
non ? D’autant que pour pousser ses ventes, il a retiré son texte de son
blog, l’andouille ! »
Curieux comme démarche… « Pourquoi ? »
C’est justement le cœur du problème : « Il cause de secrets d’État qu’il convient de garder sous le coude
encore quelques années avant que ces éléments ne soient déclassés un jour ou
l’autre.
Vous allez les toucher du doigt et vous
aussi, vous ne publierez rien sur ces « mystères » sans mon
autorisation et de mon vivant. En revanche, une fois que j’aurai trépassé,
j’aurai besoin que vous mettiez en ligne et en librairie mon historiographie complète
à votre tour. »
Et pourquoi ça ?
« Quoique je dis ça, vous allez
rencontrer le correspondant d’I-Cube, mon pseudo biographe. Il s’agit de son
« gardien » qui lui est identifié par l’intermédiaire de ce premier éditeur.
Je pensais qu’il en avait deux. Lui et un certain « Momo » qui semble
avoir disparu des circuits… »
Et elle en fait quoi ?
« Vous vous arrangez avec lui,
qui s’arrangera avec I-Cube pour des publications avant l’heure. Je crois
qu’ils font ça avec Amazon.com. Pas très dangereux tant qu’il n’y a pas d’effet
de notoriété.
Car vous entrez dans la danse à titre
personnel. »
Comment ça ?
« Je vais vous entrainer, avec
votre consentement, dans une aventure absolument… « passionnante », réellement
sortant de l’ordinaire, inédite. Vous verrez.
Commencez par le début, vous le saurez
assez tôt. »
Un début qui consiste en quoi ?
« Pour aujourd’hui, je vous ai
fait retenir une suite au Sofitel Mauritius « L’Impérial », un 5
étoiles niché à l’ombre d’une cocoteraie verdoyante sur « Flic en
Flac ». C’est sur la côte Ouest de l’île, sur la belle plage de Wolmar qui
s’étale sur plusieurs kilomètres. Les couchers de soleil sont à couper le
souffle et l’hôtel arbore une architecture de style asiatique ainsi qu’une
décoration à la fois orientale et moderne.
Vous verrez, il possède une grande
piscine entourée de palmiers, de beaux jardins asiatiques et des chambres
modernes. »
C’est à moins d’une demi-heure de route au sud de la capitale, Port Louis.
« Typique également, la
capitale. Ça vaut le détour au moins une fois dans votre vie. Mais il y en a
plein d’autres à faire sur cette île-là. Si ça vous tente… N’oubliez quand même
pas qu’on vous attend à Paris… »
Là, elle devra prendre des contacts utiles pour le travail qu’elle aura à
rendre.
« Si vous voulez reconstituez
ma vie sans intérêt, il vous faudra commencer par le début. Celui qui me
connaît le plus anciennement, c’est mon frère aîné, Jacques de Bréveuil. Il est
avocat au Conseil – ils ne sont pas nombreux à faire ce métier-là – et avec un
peu d’entêtement, vous lui ferez raconter la vie de ma famille. Je complèterai
ultérieurement, parce que je ne suis pas resté en très bon termes avec lui et qu’il
n’a pas tout compris de nos histoires de famille. »
Alexis a sorti son cahier de notes tout en sirotant son mojito et en
réajustant ses lunettes…
« La seconde personne à voir
reste Mylène Tradoire. Elle tient un restaurant sur les bords du Cher. Une
vieille copine qui vous donnera d’autres noms à aller interviewer et plein de
détails.
La troisième, c’est ma femme. Elle ne
connaît rien à rien de mes activités, mais elle vous causera de ses aventures
avec moi.
La quatrième, vous le connaissez déjà,
c’est l’amiral Morthe-de-l’Argentière.
Mais la principale, ça reste Charlotte
Maltorne. Je la croise et recroise depuis 2005. Nous avons été longtemps
associés, et nous avons fait de nombreux « coups pas pendables » mais
depuis quelques temps, je fais autre chose où elle n’a pas sa place. »
Celle qui a disparu ?
« Exactement ! Mais vous
allez devoir la retrouver… »
Comment ça ?
« Assez simplement… »
Jusqu’en Russie ?
« Elle n’est pas retenue en
Russie, mais à Paris. Détenue par les russes, bien sûr ! »
Quelle idée !
« Oh, vous savez, ce sont des
gens compliqués. C’est une vaste opération qui vise à savoir ce que je fais de
ma fortune au milieu de l’Océan Indien. Alors pour votre gouverne, ils pensent
peut-être que je monte un « big data » en lien avec notre logiciel
« BBR ». Vous en avez déjà entendu parler, je crois ? »
Oui, un peu.
« Il y a trois data center
: un se situe dans mes locaux du Kremlin-Bicêtre, un autre, en Normandie où
j’ai mes habitudes avec ma femme, Florence, là où j’ai hérité de la maison
de mon grand-père paternel. Les serveurs de sauvegarde sont installés dans un
bunker et un autre de secours en Islande… Mais pas du tout au milieu de rien
dans l’océan.
Non ici, je prépare la troisième
génération des lanceurs spatiaux… »
Rien que ça !
« Vous savez, on a démarré la
conquête spatiale avec des moteurs chimiques. Des missiles initialement issus
des V2 allemands de la dernière guerre mondiale. Ça eu été très bien, puisqu’on
en a même posé et ramené des hommes sur la Lune. C’est juste de la
balistique-appliquée. Mais ces lanceurs sont devenus des monstres.
La seconde génération reste toujours
avec des moteurs chimiques et si ça reste tout autant des monstres, tout le
monde tente de récupérer les lanceurs pour pouvoir refaire les pleins et les
réutiliser plutôt que de les balancer à la mer. Question de coût !
Il y a mieux à faire… »
Ah ? Et quoi donc ?
« Ne pas envoyer son carburant
avec l’engin à mettre en orbite ! »
Comment ça ?
« En lui donnant la vitesse
requise dans une gigantesque fronde électromagnétique que je vais creuser aux
îles Chagos à 1.800 km d’ici. Quoique pour l’heure, on en est à sortir de terre
une piste d’avion compatible avec les gros-porteurs qui existent, un port de
débarquement pour les matériaux et matériels qui vont nous permettre de forer
les sous-sols et, pour l’heure, à sonder les sous-sols par carottage.
Demain on montera une centrale
nucléaire pour fabriquer l’électricité dont on aura besoin et on sera alors capable
d’envoyer de lourdes charges en orbite, comme des obus, mais sans dégazer le
moindre carburant de mise en orbite.
Ça, c’est le premier point pour fournir
la logistique à des stations orbitales.
En revanche, ce moyen est impraticable
pour les humains. Alors dans quelques mois, on va s’atteler à fabriquer des
navettes entièrement réutilisables comme d’un avion pour faire voyager des
hommes.
Mais pour l’heure, la technologie n’est
pas encore opérationnelle. Question de temps… »
Vertigineux, si c’était vrai…
« C’est vrai. Ils sont
plusieurs milliardaires, américains notamment, à tenter de se positionner sur
ce marché-là. »
« Et ça demande beaucoup
d’argent, je suppose. »
Elle suppose bien.
« Il se trouve que j’en ai
encore un peu à dépenser pour ces projets-là ! »
D’ailleurs, la cinquième personne à rencontrer restera Lady Joan Thornner
à Londres.
« Je vous la présenterai cet
automne à l’occasion d’un déplacement à Londres. C’est elle qui vous expliquera
l’historique et le détail des financements de ma fondation Luxembourgeoise qui
pourvoie aux financements de mes divers projets… »
Et ensuite ?
Alexis ira voir une sixième personne : Lady Margaret en Écosse, pour
le dernier projet en cours d’élaboration.
De quoi s’agit-il ?
« Pour assurer « mes
rentes » et un peu d’intendance une fois que le projet spatial deviendra financièrement
autonome, j’ai besoin d’une compagnie croisiériste. On doit l’acquérir d’ici la
fin d’année, justement à l’occasion de notre déplacement à Londres… Mais elle
est un peu particulière. À bord, je veux une grande densité de robots androïdes.
Vous viendrez avec moi plus tard en
Écosse pour voir les premiers prototypes, si ça vous intéresse… »
Et comment !
Alexis en a comme un vertige… Est-ce l’énoncé de ce fatras de combinaisons
et de projets incompréhensibles parce que probablement « opaques » ou
seulement celui du mojito ?
« Je ne comprends pas tout très
bien… »
Logique : elle va découvrir au fil de ses recherches.
« Que viennent faire les russes
là-dedans ? »
Ils ne savent même pas ce qu’ils cherchent !
« Mais je vais leur expliquer
qu’ils devront nous foutre la paix et je vais bien leur bourrer le mou avec mes
histoires de croisière. Pour l’heure, ils ont plusieurs opérations qui
s’entrecroisent en France. Déstabiliser le pouvoir « Makaronnien »,
pour mieux jouer la division européenne qui pour l’heure se renforce plutôt et grâce
au Brexit des anglais suscité par eux-mêmes via leur armée de trolls.
Or là, pour eux, c’est un échec :
le Brexit devait jouer ce rôle de désunion dans l’UE et ils ont été actifs à ce
jeu-là, jusqu’à favoriser une « internationale de nationalistes-populistes »
au sein de l’UE à l’occasion des prochaines élections du Parlement Européen en
mai prochain, en même temps qu’ils ont réussi à donner un grand coup de pied à
la diplomatie américaine avec la poussée du président Trempe qui poursuit les
mêmes objectifs de « nuisances » sur les affaires du monde.
Mais là, c’est plutôt l’effet d’un
concours de circonstances.
Vous ne le savez pas encore, mais
l’opération Skripal fait partie d’une de leurs entourloupes qui visent à
rentrer en contact avec moi.
Franchement, ils auraient pu prendre
leur téléphone, ça aurait été plus simple. Mais comme ce sont des gens
compliqués qui se pensent être des maîtres supérieurs au jeu d’échecs, ils ne
font jamais rien simplement…
C’est comme ça ! »
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