Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Ce qu’il y a d’assez extraordinaire, en y réfléchissant, c’est qu’il y a
eu un silence de plomb dans les médias grand public sur le fait qu’aucun des
premiers intervenants ou du personnel de l’hôpital de Salisbury n’a été affecté
par l’agent neurotoxique le plus mortel connu au monde, même si aucune
précaution n’a été prise contre lui pendant au moins deux jours.
Toutes les infirmières ont manifestement supposé qu’il s’agissait d’une
surdose d’opiacés…
C’est seulement lorsque les résultats des analyses sanguines de Porton Down
ont révélé la présence de Novichok dans les échantillons de sang que les
combinaisons de protection contre les matières dangereuses ont été enfilées et
l’hôpital serait passé en mode panique !
On peut supposer aussi que qu’il s’agissait d’une mascarade odieuse mais bien
entretenue…
Autre élément d’une supercherie : le sergent Bailey, qui aurait été
contaminé par du Novichok bien que la police n’arrive pas à décider où, raconte
dans le film Panorama de la BBC projeté en novembre que les infirmières qui
s’occupaient de lui portaient des combinaisons complètes, mais sa femme et ses
enfants sont venus le voir sans protection du tout…
De toute évidence, les infirmières se livraient à une mascarade mandatée
par les autorités britanniques, mais elles ne pouvaient l’imposer à sa famille
parce qu’elles savaient qu’il n’y avait pas de Novichok présent.
Bailey, sans doute aussi drogué par un opiacé, aurait alors été choisi
comme fausse victime britannique pour susciter encore plus d’indignation contre
la Russie et pour ajouter de fausses preuves que le Novichok avait été utilisé,
ce sur quoi l’absence totale de contamination des premiers intervenants
pourrait jeter le doute.
Dans le cadre de cette mascarade, tous les meubles et effets personnels du
pauvre homme ont été détruits par les agents du MI6, ce qu’il raconte en
pleurant, pour inciter une haine plus irrationnelle de la Russie, épisode que
le public britannique a trouvé particulièrement bienséant.
Bien sûr, l’échec de la tentative d’assassinat avec le flacon de parfum et
la nécessité de changer de drogue et d’utiliser, dans l’urgence, un opiacé au
lieu du Novichok aurait laissé au MI6 et à la police la tâche d’expliquer
comment le Novichok fantôme avait été administré.
L’histoire grotesque qu’ils ont finalement inventée, à savoir qu’elle a
été vaporisée sur la poignée de la porte d’entrée des Skripal avec le flacon de
parfum, n’aura pourtant convaincu que les masses.
Même l’histoire ubuesque du ministre des Affaires étrangères selon
laquelle le MI6 lui avait montré un manuel d’espionnage russe qui décrivait
comment leurs espions s’étaient récemment entraînés à mettre du Novichok sur
les poignées de porte (une compétence technique nécessitant évidemment des
semaines de formation et sur le point d’être lancée en masse contre les
poignées de porte britanniques sans méfiance), bien qu’il ne pouvait naturellement
pas produire ce manuel tel quel, aura fait hurler de rire le public.
C’était digne d’un sketch des Monty Python, ce que les Russes, qui sont de
grands fans de comédie britannique, ont pu apprécier.
Même l’idée que des assassins puissent s’approcher de la porte d’entrée
d’une maison en terrasse en plein jour, une porte avec des panneaux de verre
transparent au milieu et sur les deux côtés, de sorte que n’importe qui à
l’extérieur soit visible depuis le couloir, et vaporiser la poignée de porte de
Novichok pendant que les Skripal étaient à l’intérieur et leur voiture dans
l’allée, est simplement inconcevable.
Des assassins professionnels dont d’ailleurs personne, pas même les vidéos
de surveillance, n’aura vu de voiture ni même de bicyclette pour s’enfuir dans
l’urgence s’ils étaient vus…
Et puis les deux versions policières de l’heure à laquelle les agresseurs
ont fait cela, d’abord à 9 h 15 avant que les Skripal ne quittent la maison et
ensuite à 13 h 30, après que la police eut révisé leur emploi du temps pour
qu’il corresponde à celui des trains des deux Russes visibles sur la
vidéo-surveillance, auraient toutes deux laissé plusieurs heures de délai, bien
trop long, avant que cet agent neurotoxique ne fasse effet à 16 h 15.
Et avec ça, il faudrait croire que deux personnes de taille et de
corpulence très différentes, un homme de 66 ans et une jeune femme de la moitié
de cet âge, seraient tombés inconscients au même moment, soit sept heures ou
trois heures après avoir été empoisonnés avec un agent neurotoxique mortel « de
qualité militaire ».
Pas très logique, cette version « officielle » là…
Pourquoi cet effet différé ? Serait-ce utile pour une arme chimique sur un
champ de bataille de laisser l’ennemi actif pendant plusieurs heures ?
Et comment obtenir un effondrement simultané plusieurs heures plus tard ?
Aucune explication logique à retenir pour Charlotte : c’est beaucoup
trop d’incohérences en même temps.
Et si le Novichok a été utilisé pour attaquer les Skripal, pourquoi
Abigail McCourt n’a-t-elle pas été affectée lorsqu’elle leur a donné les
premiers soins et pourquoi sa mère, infirmière militaire hautement qualifiée,
lui a-t-elle permis de toucher les victimes d’un neurotoxique mortel ?
Même les personnels qui travaillent à l’hôpital de Salisbury n’ont
sûrement pas été dupes de cette tromperie grotesque, criblée de choses
impossibles…
Il faudrait enquêter sur place pour en être certain.
De toute façon, on peut même croire que beaucoup de membres du personnel
de l’hôpital soupçonnaient le MI6 d’être à l’origine de tout cela, mais ils ont
accepté la mascarade proposée à cause des ordres « supérieurs » reçus
après coup…
Là, ça devient alors logique.
Ils y voyaient un jeu d’espionnage passionnant auquel ils participaient
avec leurs merveilleux services secrets qui avaient gagné la guerre et sauvé le
monde. C’était une question de loyauté envers la Grande-Bretagne que de
défendre ce mensonge.
Ils ont dû aussi soupçonner que les échantillons de sang des Skripal
avaient été mélangés avec du Novichok.
Peut-être que l’OIAC aussi, puisqu’elle a affirmé que les traces de Novichok
étaient « très pures ».
C’était un indice indiquant que cela n’avait jamais traversé un corps
humain ?
On peut même comprendre que les Russes aient essayé de pirater les
ordinateurs du laboratoire pour savoir si l’un ou l’autre des experts avait
exprimé des doutes ou des soupçons à ce sujet. Puisqu’ils devaient savoir qu’ils
étaient victimes d’une conspiration éhontée des services britanniques pour les
piéger, tout ce qu’ils pouvaient faire était d’essayer de la dénoncer par tous
les moyens dont ils disposaient.
D’où, in fine, la présence du
capitaine Igor armé de sa démarche curieuse et d’un chèque jusque dans les
locaux de Charlotte…
Là, c’est du « cohérent ».
Il faut bien reconnaître que le scénario officiel avec tous « ces
trous » et contradictions relevés par divers commentateurs dissidents dans
les médias alternatifs soulève toujours la même question : que s’est-il
vraiment passé ?
Charlotte retient que des faits marquants de cette affaire sont :
– l’état du flacon de parfum Nina Ricci, qui n’a clairement jamais été
ouvert après avoir été mélangé avec du Novichok et reconditionné, et donc
jamais utilisé pour pulvériser du Novichok où que ce soit ;
– l’impossibilité qu’un agent neurotoxique mortel ait un délai d’effet de
trois heures et touche alors deux personnes très différentes en même temps ;
– l’improbabilité qu’une infirmière
en chef de l’armée permette à sa fille de toucher les victimes d’un agent
neurotoxique ;
– l’improbabilité que le Novichok soit utilisé, plutôt qu’un opiacé, étant
donné l’absence de tout effet sur les premiers intervenants, et le fait que les
enfants du sergent Bailey pouvaient l’approcher sans porter de combinaisons
étanches, que les infirmières portaient, elles.
– la qualité « pure » du Novichok dans les échantillons de sang
soumis examen qui signifie qu’il n’a pas été dégradé par l’organisme des
victimes…
Comparé avec la rapidité du récit officiel, ainsi que la rapidité avec
laquelle le gouvernement britannique a blâmé la Russie pour cet événement, il y
a de quoi en rester étonné !
D’autant qu’aucun agent neurotoxique dont la formule a été publiée n’est
le monopole d’une nation, et son utilisation n’incrimine aucun pays.
Cette précipitation dans le jugement révèle a priori d’un plan prémédité de la Grande-Bretagne celui d’utiliser
cet événement soit pour saboter la Coupe du monde de football de la Russie
(qu’elle avait déjà comparée aux Jeux olympiques d’Hitler) dans le cadre d’un
objectif britannique à long terme pour isoler, discréditer et ruiner
économiquement la Russie.
Soit la nécessité pour le MI6 d’empêcher Skripal de dénoncer le dossier
Steele, produit par les contacts de Skripal au sein du MI6, car il montrerait
le degré d’ingérence cynique de la Grande-Bretagne dans les élections
américaines pour discréditer Tremp et détruire tout rapprochement avec la
Russie, motifs assez puissants l’un et l’autre pour les agents britanniques de
commettre cette tentative de meurtre.
En combinant les deux choses, en tuant les Skripal et en crucifiant la
Russie pour cela, ça aura peut-être été vu comme un « grand coup »
par le MI6. Il a été jugé encore plus ingénieux de donner suite à cette
prétendue attaque aux « armes chimiques » sur le sol britannique avec la fausse
attaque chimique à Douma, peut-être organisée par les Casques blancs.
Peut-être s’agissait-il également de relancer la guerre pour renverser
Assad et démanteler la Syrie, donner aux Américains et aux Israéliens ses
gisements de pétrole et permettre l’acheminement du gaz qatari vers l’Europe
pour remplacer le gaz russe.
Tous ces objectifs correspondent finalement aux objectifs stratégiques
connus de la Grande-Bretagne et de l’OTAN.
La rapidité de la réaction spontanée des pays de l’OTAN qui ont expulsé
des diplomates russes, sans débat ni demande de preuves d’aucun parlement, fait
soupçonner que cela a été planifié non par le seul MI6 seul mais probablement
aussi conjointement avec la CIA et d’autres services secrets de l’OTAN, qui
contrôlent largement des gouvernements supposés démocratiques.
Le harcèlement continu de l’OTAN, les sanctions et les campagnes de mensonges
et de fausses accusations contre la Russie, y compris la rhétorique de guerre
flagrante du secrétaire à la Défense britannique, en sont autant d’indices qui
forgent les convictions de Charlotte.
Peu à peu, à l’étude de tous ces éléments réunis par « DD » avec
des « informations ouvertes » consolident ses analyses et elle en
vient bien, contrairement à son premier réflexe, à penser que le capitaine
russe n’aurait peut-être pas tort…
Elle en parle à Aurélie le soir venu avant d’entamer la rédaction de son
rapport qui se laisse définitivement convaincre.
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