Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Paul verserait-il dans le « culte de la personnalité » qui lui
faille déjà un biographe ?
Si jeune ?
Lui n’a même pas encore réuni ses notes et dossiers pour écrire ses
mémoires…
Et puis, quelle « affaire sur Charlotte » ? Si elle rentre,
c’est que le dossier est clos, non ?
« Non, il s’ouvre seulement… »
Comment ça ?
« Rien ne vous étonne, vous, l’ex
grand patron des services de renseignements militaire du pays, qu’une
« petite détective » privée se fasse recevoir, tapis-rouge déroulé,
jusqu’au siège du FSB à Moscou ? »
Justement, si !
« C’est devenu un agent des
russes ! »
Ah, quand même…
« Oui, mais elle ne le sait pas
encore. »
Comment ça ? C’est pourtant assez clair, désormais…
« Les russes me visent et à
travers moi, la CISA, figurez-vous : ils sont perdus quant à nos activités
et introduisent un « agent » dans notre entourage pour recueillir du
renseignement de première main. Et en le payant cher, en plus ! »
Oui, mais là, il suffit de « couper
les ponts » comme en dit Gustave.
« C’est plus compliqué que
ça ! »
Ah ?
« Il se trouve que si je me souv…
si je résonne correctement, ce n’est pas en la payant grassement qu’ils y
parviendront. Charlotte est tombée dans un piège, qui consiste à la griller
même auprès de nos autorités et c’est justement ce qui va nous permettre de la
libérer de leur emprise… »
Que Paul s’explique, s’il lui plait bien, car tout ex-vice-amiral qu’il
est, il est un peu perdu, là.
« Oh c’est très simple et même
vous, vous allez comprendre… »
Si Paul l’affirme…
« Ils vont vouloir la forcer à
collaborer plus avant qu’elle ne l’imagine. Mais ça ne se fera pas : on va
leur envoyer notre petite « biographe » dans les pattes, soutenue par
le groupe ADN, là, sur Paris, dès que Charlotte y revient. Quoiqu’on va
attendre un peu histoire qu’elle en prenne de la graine. »
Qu’il commence par mettre en alerte le groupe des filles « ADN »
et un filochage informatique « BBR » autour de Charlotte dès qu’elle
pose le pied à Roissy.
Pas de problème…
« Notre Alexis n’entrera dans
la course qu’après avoir été mise à niveau sur le plan de la self-défense par
vos équipes alors qu’ADN vérifiera plusieurs points en amont. »
Lesquels ?
« Que Charlotte et Aurélie
auront bien atterrit à Roissy… et n’apparaissent plus dès le lendemain à leurs
rendez-vous. Premier point.
Ensuite, Alexis, la biographe, sera
chargée de prendre contact avec les personnes qui me connaissent le
mieux : ma femme, vous, et justement en commençant par Charlotte. C’est là
qu’elle va s’appuyer sur le groupe ADN. »
Mais s’il sait tout ça, le Paul, au milieu de son océan indien, comment on
retrouve Charlotte, si jamais elle disparaît ?
Elle aura été expédiée à l’autre bout de l’univers, entre-temps, dans
cette hypothèse…
« Pas du tout ! Ils vont
tenter de nous le faire croire, bien sûr, mais pour des tas de raisons, ils ne
vont pas le faire. »
Quelles sont ses raisons ?
« Mais enfin, amiral, vous
suivez un peu l’actualité du pays, oui ou non ? »
Ce qui veut dire…
« L’affaire Ben-Balla va avoir
des conséquences politiques et se rajouteront aux blocages des ronds-points par
les gilets jaunes qui vont déboucher sur une crise politique qui va se
prolonger jusqu’aux delà des élections européennes… »
Encore des fariboles : c’est quoi cette histoire de gilets
jaunes ?
« Peut-être, mais ce n’est pas
par hasard, justement au moment où le Brexit va mettre en difficulté les anglais.
Que croyez-vous que l’affaire Skripal ne s’inscrirait donc pas dans un plan
d’ensemble de « convergences » destructrices ? »
Il faudrait que ce soit généré par un « complot d’ensemble »
terriblement élaboré.
« C’est le cas, mais par touche
successives et disparates, pour faire grimper les « populismes » en
Europe. Le Président Russe se sent piégé, par l’Otan entre la Turquie au Sud
qui verrouillent le détroit du Bosphore, les États Baltes à sa porte avec des
avions américains en position avancée, par Pékin à l’Est, et par l’UE à
l’Ouest : il a juste sauvé son port en eau-profonde de Sébastopol en
lâchant Odessa, s’est assuré un point d’appui en Syrie et va tenter la même
opération au Venezuela pour continuer à se désenclaver ! Logique,
non ! »
Logique, mais ça aura une fin, même si tout n’est pas encore avéré.
« Bien sûr, mais il ne sait pas
encore : il est dans une logique d’affrontement au lieu d’être dans une
logique de collaboration et d’entente. Enfin bref, ce n’est pas que lui qui
choisit tout non plus, et ça nous éloigne de nos propres objectifs. »
Qui sont ?
« Soyez un peu clairvoyants,
s’il vous plait… Si Charlotte a été adroitement « retournée » par le
FSB à ne même pas s’en apercevoir elle-même, il nous faut la retourner à notre
tour. »
Et on fait ça comment ?
« Bé, vous allez vous montrer
intelligent sur ce coup-là ! »
Une flatterie ou une ânerie ?
« Je vous propose de donner un
peu de temps au temps histoire de lui mettre un peu de plomb dans la cervelle.
Mais pas trop : elle pourrait couler ! »
Même pas drôle…
« Juste le temps à ma biographe
pour se former à un peu de « discrétion » et à nos techniques
d’enquête, le temps de la faire venir jusqu’à Port-Louis de l’Île Maurice. Là,
je la rejoins, je lui explique ce qu’elle a à faire. Je repars de mon côté et
elle du sien et vous la mettez sur le terrain.
Elle et HLM libèrent
« Charlotte » et je m’occupe des russes… Ça vous va ? »
Et si ça ne lui allait pas, il n’en ferait quand même qu’à sa tête…
« D’ailleurs, j’y pense, il
faudrait que Dimitri nous casse les accès secrets des locaux du FSB situés sous
la cathédrale russe du quai Branly… »
Dimitri part en vacances et lui aussi et il n’y a pas de locaux du FSB
sous la cathédrale du quai Branly.
Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire-là qui sera pour plus
tard ?
« Oh écoutez, ne faites pas
l’ignorant. Tout le monde sait que si l’édifice cultuel est ouvert à tous et
sous l’autorité des ecclésiastes orthodoxes, l’ensemble a été financé par le
gouvernement russe et y sont adjoints des bâtiments sécurisés. Ce sont les
sous-sols qui sont notre cible. »
Cible de quoi ?
« Vous n’ignorez pas, amiral,
que c’était le siège de Météo-France dans le temps et que les sous-sols
descendent jusqu’à 15 mètres sous le niveau de la Seine. Retrouvez donc
ça à votre retour : on y accède par les tunnels ferroviaires du RER C et
les égouts. Il faudra que le groupe HLM pratique discrètement une ouverture, à
l’occasion des passages de train, et que Dimitri puisse se frayer un chemin
informatique pour neutraliser les alarmes le jour j. »
Paul doit être victime du soleil des tropiques : si c’est bien dans
la logique des russes de piéger Paris jusqu’en son centre, tout comme les
américains et les anglais le font bien depuis leurs ambassades respectives, ils
ont déjà leurs locaux boulevard Lannes en bordure du bois de Boulogne, à deux
pas de l’ancien siège de l’Otan qui abrite désormais la faculté de Dauphine et
la résidence de l’ambassadeur rue de Grenelle, en plein cœur du quartier des
ministères.
D’ailleurs, à ce jeu-là, entre les Suédois, les Marocains, les Japonais et
quelques autres, ce sont les Italiens qui sont situés le plus proche de l’hôtel
Matignon et les Anglo-saxons du palais de l’Élysée : tout le monde
espionne tout le monde…
Mais une cathédrale orthodoxe russe… pas étonnant, à la réflexion,
finalement.
C’est même astucieux : il va se « mettre en piste » et
lancer le logiciel « BBR » sur tous les personnages qui tournent
bêtement autour de ces lieux « privilégiés » pour
« identification » préventive.
Dimitri et Huyck en inventeront d’ailleurs une nouvelle catégorie de
« suspects » : les « étoilés », déclinés dans toutes
les couleurs du logiciel selon leur degré de menace !
Les cartes « interactives » vont en devenir un vrai fouillis…
« Dites commandant, si vous
savez tout ça à l’avance, pourquoi n’irions-nous pas nous saisir de Charlotte
et Aurélie dès leur descente de l’avion ? »
Parce que ce n’est pas comme ça que ça se passe…
Là, il faut qu’il s’explique, le Paul.
« Une autre fois, amiral.
Promis ! »
Il avait déjà fait cette promesse sans encore la tenir, jusque-là…
Gustave comprend que ça va être compliqué. Mais s’il s’agit de donner une
leçon de savoir-vivre à cette petite gourde de Charlotte, pourquoi pas ?
« Je sais : chaque chose
en son temps. »
Charlotte et Aurélie sont bien à la descente de leur avion. Anaïs en
témoigne de visu à la sortie de la
remise de leurs bagages et après le passage en douane.
Elle les perd rapidement de vue pour aller s’engouffrer non pas dans un
taxi, mais une limousine genre VTC qui les attendait.
Affolement : il faut récupérer la voiture pilotée par Delphine qui se
trouve « circuler » d’entrée en sortie du parking du terminal avec
Noeline à bord… Et puis accélérer un peu pour la retrouver en direction de
Paris Porte de la Chapelle. Comme elles avaient emprunté l’autre voie, l’A3,
elles parviennent à revenir sur l’A1 au niveau de Garonor et à se mettre dans
le sillage de la limousine.
Normalement, elles auraient dû aller vers Bagnolet pour repiquer ensuite
vers le Buttes-de-Chaumont, là où les deux filles habitent.
D’où le choix de l’A3, mais on peut aussi bien rejoindre leur domicile
depuis la Porte de la Chapelle.
Contact téléphonique avec « le siège » : les
« machines » ont bien repéré le bornage à Roissy, mais ont depuis
perdu le contact.
« C’est là que ça commence, les
filles : elles n’émettent plus, c’est qu’elles ne sont plus maîtresses de
leurs contacts ! »
Effectivement, quelques minutes plus tard, surprise : la limousine
sort direction le Bourget !
Et entre sur l’aéroport…
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