Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée
(et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement,
totalement et parfaitement fortuite !
On peut même imaginer que Steele se soit probablement tourné vers ses amis
de la CIA pour obtenir des suggestions sur la façon de piéger la Russie. Ils
ont trouvé le Novichok. Cet agent neurotoxique inventé par un chimiste
soviétique qui s’est ensuite installé aux États-Unis et a publié la formule qui
permettait d’épingler la Russie, car il s’agit d’une « arme chimique » propre à
la Russie. Peu importe que n’importe quel laboratoire décent puisse le
produire, comme en a témoigné un professeur de chimie à Cornell. Peu importe
que l’agent neurotoxique VX inventé par les Britanniques ait été utilisé pour
assassiner le demi-frère de Kim Jong-Un à l’aéroport de Kuala Lumpur sans que
la Malaisie ne crie que c’est la Grande-Bretagne qui a fait ça.
La Russie c’est différent. La haine hystérique peut être instantanément
provoquée contre la Russie par les médias contrôlés par le MI6 et les
politiciens qui ont subi le lavage de cerveau du MI6. Quiconque doute de la
culpabilité de la Russie peut être vilipendé comme un pantin de Poutine. Que le
Novichok ait été envoyé des États-Unis ou produit à Porton Down n’est finalement
pas important. Ce qui est important, c’est que la tentative du MI6 de tuer les
Skripal avec le Novichok a échoué de manière désastreuse.
Et Charlotte poursuit ses raisonnements : prenons le fameux flacon de
parfum Nina Ricci, truffé de Novichok, trouvé dans une poubelle ou un conteneur
de bienfaisance par « un SDF » (qui n’en n’était pas vraiment un) et
remis quelques semaines plus tard à son amie, qui est morte tragiquement après
l’avoir vaporisé sur son poignet.
Le récit de la police est que ce flacon de parfum a été utilisé pour transporter
le Novichok de Russie dans les bagages d’un des agents présumés du GRU vu sur
la vidéo-surveillance de Salisbury. Le Novichok a ensuite été pulvérisé sur la
poignée de porte de la maison des Skripal. Les assassins ont ensuite jeté sans
pitié la bouteille (dont ils savaient qu’elle contenait assez de Novichok pour
tuer plus de gens) dans une poubelle de bienfaisance, montrant leur
indifférence concernant les pertes humaines, ainsi que celle de laisser des
indices partout dans la ville.
Il faut reconnaître objectivement qu’il y a de nombreux problèmes avec ce
récit.
Ce qui n’est pas logique, c’est qu’il a été affirmé que le flacon de
parfum était encore dans sa boîte scellée dans de la cellophane, preuve qu’il
n’a pas été rouvert après avoir été mélangé avec du Novichok et reconditionné
par des professionnels.
Or, les deux présumés agent du GRU, s’ils sont des
« professionnels » ne sont pas équipés pour une telle manipulation.
La bouteille n’aura donc pas pu être utilisée (comme on le prétend) pour
vaporiser le Novichok sur la poignée de porte, sinon le sceau de cellophane
aurait été brisé.
Et des assassins loin de chez eux ne transportent généralement pas de
machines d’emballage en cellophane pour reconditionner les flacons de parfum
ouverts, surtout lorsqu’ils vont simplement les jeter à la poubelle. Ils ne
prendraient pas non plus le risque, après avoir installé le pulvérisateur sur
le flacon et aspergé la poignée de porte, de le démonter à nouveau pour le
remettre dans la boîte, sachant qu’une goutte sur leur peau pourrait les tuer.
Et où effectueraient-ils cette opération délicate ? Dans la rue ?
Ce flacon de parfum empoisonné n’a donc jamais été rouvert, jamais utilisé
et n’a touché personne jusqu’à ce qu’il finisse par être ouvert par la victime
elle-même.
Alors à qui et à quoi était-il destiné ?
À moins qu’il n’y ait pas eu un seul flacon mais au moins deux…
Certes, ce serait une explication logique, mais alors se pose la question
« pourquoi deux si un seul suffisait ? »
Piste rejetée…
D’autant que les flacons de parfum pour dames sont normalement destinés
aux femmes. Et combien y a-t-il de femmes dans cette histoire ? Il n’y en a
qu’une seule à l’origine !
La seule explication possible de l’existence de ce flacon de parfum non ouvert
et inutilisé mélangé à du Novichok est que c’était un cadeau empoisonné destiné
à Ioulia Skripal !
Et pourquoi ne l’a-t-elle pas ouvert ?
Eh bien parce qu’elle avait un père espion qui l’a regardé et aura dit : «
N’y touche pas ! »
Ça c’est un scénario alternatif qui reste logique.
Du coup, cela implique que le MI6 aurait eu la brillante idée de mettre du
Novichok dans un flacon de parfum Nina Ricci et de l’envoyer comme cadeau
d’anniversaire à Ioulia Skripal, chez son père. Son anniversaire était le 17
mars, et ce « cadeau » a probablement été livré le 3 mars, le jour de
son arrivée, afin d’étouffer dans l’œuf leur plan de fuite.
C’était censé ressembler à un cadeau de sa famille ou de son petit ami.
Mais ça n’a pas fonctionné.
Dans cette dernière hypothèse, il ne ferait aucun doute que le colis
portait des timbres russes, conçus pour piéger l’État russe lorsque les Skripal
auraient été retrouvés morts dans leur maison avec un flacon de parfum ouvert
dans les mains d’Ioulia.
Ça ne s’est pas passé comme ça.
Malheureusement pour le MI6, Sergueï a jeté un coup d’œil à ce flacon de
parfum Nina Ricci et son instinct d’espion a senti le danger.
Il a refusé de l’ouvrir, il est parti avec faire une longue promenade et
l’a mis dans un conteneur de bienfaisance à mi-chemin dans la ville.
Là, il a été trouvé par celui qui allait le remettre à son amie, victime
inattendue du MI6.
D’ailleurs, même après que le MI6 ait su qu’il avait disparu, il n’a pas
averti le public de ne pas ramasser un flacon de parfum Nina Ricci car il ne
voulait pas se dénoncer comme étant des assassins.
L’échec du flacon de parfum à tuer les Skripal a dû alarmer le MI6. Le lendemain,
ils ont suivi le père et la fille autour de Salisbury pendant qu’une autre
équipe aurait vaporisé la poignée de porte. « Ça ne tient pas la route » se dit Charlotte.
Où sont-ils allés ? Charlotte ne peut pas en être sûre, puisque d’une part
elle n’a pas pu pêcher les images par l’intermédiaire du logiciel BBR de la
CISA et d’autre part parce qu’on n’a pas donné toutes les images des
vidéo-surveillances.
Pour être totalement logique, il convient de signaler tout de même que la
voiture des Skripal a fait des voyages inexpliqués vers la périphérie de la
ville.
Par ailleurs, les deux agents présumés du GRU qui ont été vus dans la
vidéo-surveillance de Salisbury ont marché dans des directions inexpliquées,
sans la moindre preuve qu’ils se trouvaient à moins de 500 m de la maison des
Skripal.
Et si les deux voyages inexpliqués se croisaient ?
Pas nécessairement dans le temps, mais dans l’espace.
Et s’ils s’étaient retrouvés, dans ce cliché d’histoires d’espionnage, à
un point de livraison discret de colis ?
Le trou dans un mur juste assez grand pour cacher quelque chose ?
Pour étayer cette dernière hypothèse, « DD » aura repiqué le
commentaire d’un espion du Mossad sur le récit de la police britannique, qui a
déclaré qu’aucune équipe d’assassinat du GRU n’aurait jamais volé directement
de Russie avec des passeports russes.
Mais une équipe de soutien qui livre un colis ?
Pourquoi pas ? Que risquaient-ils ?
Autre question : qu’est-ce que le GRU, qui déplace deux officiers,
devait livrer à Sergueï Skripal pour l’aider à fuir la Grande-Bretagne et à
retourner en Russie ?
Clairement, un passeport, même si sa fille aurait pu s’en charger.
Le MI6, une fois qu’ils ont suspecté sa déloyauté, l’aurait mis sur une
liste de surveillance aéroportuaire. Il aurait eu besoin d’un passeport sous un
faux nom pour sortir, et peut-être d’un billet d’avion pour Moscou sous le même
nom pour qu’il n’ait pas besoin de faire une réservation sur Internet,
facilement espionné.
Mais le passeport ne pouvait pas être vierge. Il avait besoin d’un visa
britannique et d’un tampon d’entrée.
Ainsi, le troisième agent russe qui, selon Bellingcat, ne s’est pas
présenté pour le vol de retour vers Moscou, devait faire en sorte que son siège
soit pris par Sergueï Skripal, qui utiliserait son passeport et son visa qu’il
avait reçu quelques jours auparavant remis par ses deux collègues à Sergueï ce
jour-là.
Soit Sergueï et le troisième homme avaient une ressemblance physique
suffisante soit un faussaire expérimenté à Londres a changé la photo du
passeport. Malheureusement, bien que Sergueï ait maintenant un passeport
utilisable, il a été attaqué avant d’arriver dans l’avion.
Ce qui cadre bien avec les autres éléments réunis…
Mais alors, le MI6, après l’échec de la tentative du flacon de parfum,
savait qu’il devait agir rapidement pour empêcher les Skripal d’aller à
l’aéroport. Une fois qu’ils ont vu la remise du colis au point de livraison,
ils ont deviné qu’il s’agissait d’un passeport. Il n’y avait plus aucune chance
d’utiliser le Novichok. Les Skripal étaient peu susceptibles de rentrer chez
eux et de faire leurs valises, alors ils ont dû être endormis dans un endroit
public.
Utiliser le Novichok et risquer la vie de dizaines d’autres personnes
était trop pour le MI6.
Ils ont donc décidé de les asperger dans la rue avec un opiacé comme le
Fentanyl, et plus tard ajouter du Novichok aux échantillons de sang qu’ils
envoyaient à Porton Down pour analyse sans bien sûr aucune chaîne de traçabilité
contrôlée sauf la leur.
Or, il ressort de tous ces éléments que les Skipal ont été neutralisés
avec un opiacé et non un agent neurotoxique à la suite d’un simple incident –
en fait, dans cette hypothèse, une erreur.
Pour étayer ce scénario, de ce que l’on sait, c’est que la première
personne sur les lieux lorsque les Skripal se soient effondrés sur leur banc
était une infirmière de l’armée, l’infirmière en chef de l’armée britannique, la
colonel Alison McCourt, accompagnée de sa fille adolescente, Abigail.
Un hasard ?
Ne faisait-elle pas partie de l’équipe du MI6 en train de suivre les
Skripal et de chercher une occasion de les droguer discrètement ?
Or, la colonel McCourt avait déjà une longue expérience du virus Ebola en
Sierra Leone et du danger des armes chimiques pendant son service en Irak, où
la protection contre les agents neurotoxiques était une priorité. Elle connait
les énormes précautions à prendre pour s’approcher d’une victime d’une attaque
par un agent neurotoxique.
Pourtant, la colonel McCourt encourage sa fille à se précipiter vers les
Skripal effondrés et à leur administrer les premiers soins, ce qui est très
dangereux si un agent neurotoxique avait été utilisé, sauf si elle savait,
avant, le peu de risques encourus avec un simple opiacé.
Plus tard, elle a même recommandé sa fille Abigail pour une médaille d’héroïsme
pour son action, et c’est la raison pour laquelle on en a parlé dans les
journaux retrouvés par la suite par « DD », la boule de suif experte
en « informations ouvertes » chez Charlotte.
« Soyons logique » se
réclame pour elle-même Charlotte : comment la colonel McCourt a-t-elle su
qu’un agent neurotoxique n’avait pas été utilisé sur les Skripal, à moins
qu’elle ne fasse partie de l’équipe qui les avait aspergés d’un opiacé ?
Aurait-elle permis à sa fille de toucher les Skipal à moins d’être
certaine qu’il n’y avait pas d’agent neurotoxique ?
« C’est ce qu’on appelle un
pistolet fumant, ça » !
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