Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
On est à ce moment-là au début de l’affaire « Ben-Balla » qui
mènera à la démission du ministre de l’intérieur et des enquêtes tous azimuts
du parquet, du Sénat et des journalistes dénonçant le népotisme du président
Makaron.
C’est « sensible » d’autant que tout le monde sait au FSB que
l’ex-garde du corps présidentiel use et abuse de ses relations pour jouer un
rôle « incontrôlable » auprès d’agents du Mossad en Afrique, alors
même que c’est un ami de l’homme du Kremlin qui lui aura mis le pied à
l’étrier, l’oligarque Iskandar Makhmudov.
« Pas de vague », lui
avait intimé son colonel !
Il aura contacté directement Charlotte de la « CIA » après la
mi-juillet par téléphone pour être parfaitement bilingue francophone, avec un
« fort accent » certes, qui trahit ses origines.
Non sans mal.
Pour convenir d’un rendez-vous dans la semaine.
Charlotte, la petite-grosse au nez qui bouge quand elle parle, se montre tout
d’abord très suspicieuse.
Il lui a alors raconté sa belle histoire et elle l’a écouté.
« Je vais
être clair avec vous : je suis un officier du FSB. Plus exactement du
contre-espionnage, le SVR russe. Et je vais vous parler d’une affaire qui fait
tanguer la diplomatie Est-Ouest depuis plusieurs mois. L’affaire de
l’empoisonnement du dénommé Skripal.
Est-ce
que ça peut vous intéresser ? »
En quoi peut-elle se rendre utile à la paix en
Europe ?
« C’est un
peu compliqué. Avez-vous un peu de temps pour que je vous expose les éléments
que j’ai en ma possession ? »
Elle vend du temps… assorti de quelques compétences en
matière de déduction.
« Je
suppose que vous le savez, que vous connaissez mes tarifs et que vous savez que
je présume que vous avez tous les moyens nécessaires pour résoudre vos propres
énigmes sans l’aide de quiconque… »
Sous-entendu qu’elle n’a rien à leur apporter…
« C’est
plus complexe que ça. Nous avons effectivement des antennes partout et savons
beaucoup de choses sur bien des choses et des gens qui vous étonneraient :
c’est notre métier…
C’est
d’ailleurs pour ces raisons que j’ai reçu l’autorisation de vous solliciter.
Mais là,
on est… comment dire… un peu coincé. »
Comment ça ?
« Si nous
enquêtons sur des agents du GRU en vadrouille en Angleterre, plus ou moins
associés à cet incident à Salisbury, mais non pas du suivant de ces derniers
jours dans le voisinage, car certes nous en avons la compétence juridique, ça
va rallumer une guerre des services dont mes chefs ne veulent surtout pas. »
Et probablement mettre inutilement la puce à l’oreille
des SIS… « si nous nous rendons sur
place pour cette seconde affaire… »
Comment ça un « incident » ?
« Il y a eu
tentative d’assassinat… et même un récent décès prématuré ! »
S’il y avait eu volonté d’assassinat, Skripal ne
serait plus de ce monde !
« Croyez-moi !
Les agents du GRU sont des militaires entrainés à tuer sans état d’âme. Ils
l’ont maintes fois démontré. Or, les Skripal sont toujours en vie à ce qu’on
sache et probablement mis au secret. »
Quelle se souvienne de quelques affaires qui ont fait
scandale, jusqu’au MH17…
Qu’il ne compte pas sur elle pour localiser les
Skripal : ce serait une complicité de meurtre futur !
« Je sais
que vous prétendrez pouvoir les retrouver. Mais justement, nous ne voulons pas
les retrouver ! Les gars du GRU voudront « finir le travail » si
ce sont bien eux les initiateurs. Et nous n’aurions pas besoin de vous. Nous
sommes capables de les retrouver jusque n’importe où, où ils se sont cachés. Ce
n’est pas ça… »
Même pas une priorité…
Alors quoi ?
« Pour
commencer, on aimerait bien savoir ce que nos agents du GRU sont allés faire à
Salisbury. Car très probablement, ils y étaient comme ils l’affirment pour
faire du tourisme. Le reste c’est l’œuvre du diable, comme a pu le prétendre un
de vos ministres de l’intérieur à une époque lointaine, et des coïncidences qui
ne plaident pas en leur faveur…
Or, avec
les expulsions de « diplomates » qui ont suivi cette affaire, on
manque de moyens sur place. Au moins provisoirement alors même que nos
services, je veux dire mon service, le FSB, sont sollicités à outrance,
notamment pour cette seconde affaire récente. C’est juste une question de temps
et nous n’avons pas de piste.
En fait,
on aimerait en savoir plus sur les liens impossibles à faire avec cette seconde
affaire : ils démontreraient plutôt que justement, faute de coïncidence
malheureuse, nos services de renseignements militaires n’y sont vraiment pour
rien. »
Qu’elle se remémore : May prétend que les deux
hommes ont été envoyés par le service d’espionnage militaire russe mais la
police métropolitaine ne fait pas, de son côté, de telles affirmations. Theresa
May n’a pas dit non plus sur quelle preuve elle avait fondé sa conclusion.
« Il semble
n’y en avoir aucune. »
Il y a des vidéos de surveillance qui les avaient
repérés « à ce que je sache… »
« Ils ne le
nient pas. Nous pensons seulement qu’ils se sont fait piéger et plusieurs
éléments le laisse supposer, comme l’absence d’échantillon de la substance
répandue auprès des instances internationales. Toutes ces accusations reposent
sur les assertions non prouvées du gouvernement britannique. La présence de nos
concitoyens aura peut-être déclenché une opération de discréditation de mon
pays à l’avant-veille de nos élections présidentielles. Une manière de les influencer. »
Les britanniques se mêlant de politique intérieure
russe, « c’est parfaitement
improbable alors même que l’issue ce scrutin ne faisait aucun doute… »
En revanche, l’inverse… n’est-ce pas.
Peut-être et justement d’ailleurs une revanche
conjointe quant aux accusations « infondées » de manipulation de
l’opinion à l’occasion des élections américaines et du Brexit ?…
« Ça n’a eu
aucune influence chez nous, au contraire… »
Et le capitaine Igor de rappeler que le 18 mars, Vladimir Poutine est réélu Président
fédéral de Russie avec 56.206.514 bulletins sur 110.864.228 inscrits sur les
listes électorales… au premier tour !
Entre la Géorgie, la Syrie, la Crimée et le Donbass, le président sortant
est plébiscité avec 76,69 % de voix exprimées !
Un franc succès que rien ne peut venir entraver, pas même les
britanniques.
« Qui de toute façon avaient
bien d’autres préoccupations à ce moment-là… » rajoute-elle faisant
allusion au Brexit en cours de négociation.
« De plus
si les services de Londres semblaient être pris au dépourvu pour n’avoir pas su
détecter les aller-et-venues des agents russes comme il est prétendu, il en va
tout autant de ceux du GRU qui n’ont pas l’habitude d’envoyer une équipe «
d’assassins russes », issus d’un service secret hautement professionnel, voyager
en groupe et utilisant des vols directs entre Moscou et Londres. Cela semble
extraordinairement insouciant même pour un tiers, figurez-vous ! »
Elle en convient : ce n’est pas logique…
Pourquoi ne pas voyager séparément et via un pays
tiers ?
« Et
pourquoi une équipe d’assassins professionnels déposerait-elle un flacon de
parfum non ouvert, enveloppé avec du papier en cellophane et contenant le même
poison, dans une poubelle derrière des magasins de la rue Catherine à Salisbury
où Charlie Rowley le retrouverait 14 semaines plus tard »
rajoute-il ?
« C’est peut-être
ce qui nous dédouanera définitivement – ce qu’on cherche – alors même que nous
sommes empêchés de le faire. D’où ma présence dans vos locaux. »
Qu’elle se rassure, la même démarche est effectuée par
ailleurs, dans d’autres pays, auprès d’agences d’enquête similaires à la sienne :
« On met le paquet ! »
« Mais la
police a déclaré avoir trouvé des traces de Novichok dans l’hôtel où vos « agents
russes » étaient restés entre le 2 et le 4 mars » à Londres.
Elle a en trouvé des traces, « mais elle a attendu plusieurs semaines, le 4
mai, pour demander publiquement aux autres clients de l’hôtel de contacter la
police !
Si
l’incident était une tentative d’assassinat professionnel avec un composé «
Novichok » extrêmement puissant, le plus étonnant pour tous les spécialistes,
c’est que 4 personnes sur les 5 qui sont entrées en contact avec lui ont
survécu ! »
Un taux d’échec de 80 % est incompatible avec le conte
effrayant sur le très puissant poison Novichok « russe »….
Ce n’est pas faux, reconnaît-elle.
« Tout cela est bien étrange et
plusieurs théories se dégagent. »
Lesquelles ?
« La première, c’est qu’il
s’agit d’un service concurrent, probablement américain, qui aurait profité de
l’opportunité de trouver nos deux concitoyens au bon endroit pour tenter
d’assassiner Skripal. »
Et pour quel motif ?
« Là deux hypothèses :
mettre en difficulté le gouvernement britannique au moment où s’embourbent les
négociations sur le brexit, ou, seconde possibilité, mettre un coup de
projecteur sur les activités du laboratoire NBC de Porton Down. »
Ce serait plutôt avantageux pour vous, les russes : « Tremp n’a rien à gagner à malmener un allié
historique… En revanche, le Kremlin… »
Peut-être… peut-être pas.
« Nous n’en savons pas plus.
Mon gouvernement entretient déjà d’assez mauvaises relations avec Londres pour
ne rien avoir à gagner à en rajouter, je vous rassure.
En revanche, Porton Down aurait pu
fournir des gaz aux syriens ou à El Nostra pour mener des actes chimiques en
Syrie. Là non plus, on n’en sait pas beaucoup plus… »
Quel intérêt pour les américains ?
« Peut-être ont-ils un autre
mobile qui ne nous apparaît pas encore. À vous de le découvrir ou d’enterrer
cette idée. »
Charlotte ne voit toujours pas comment elle peut « rendre service à
la paix mondiale »…
Il y a une seconde hypothèse.
Laquelle ?
« Un chimiste fou ! »
Ah oui ?
« Un type qui aurait sorti
quelques productions de Porton Down et aurait fait des expérimentations à l’air
libre. Par hasard ou non, il commence sur Skripal. Franchement, nous, on s’en
fout : mort ou vif, c’est un traître, il paye sa dette et puis c’est tout.
Ce n’est même pas un opposant, ni même un « gros poisson ». Juste une
larve qui a seulement servi à un échange d’agents. Le seul vrai service qu’il
ait rendu à mon pays.
Pas bien important.
Mais ce qui nous fait avancer cette
seconde hypothèse, c’est le second incident. Avouez que ça nous dédouane, parce
que par bonheur et vues l’absence de relations « touristiques » que
nous avons avec la Perfide Albion en ce moment, il n’y avait aucun membre de
nos services dans les environs ! »
Là, on ne peut plus accuser ni le GRU, ni le FSB…
« C’est peut-être un accident.
La décédée de ce mois juillet était peut-être elle aussi un agent
retourné ? »
Igor en rit franchement à gorge déployé !
Il ne s’attendait pas à ça…
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