C’est la règle des trois et demi pour cent…
Théorisée par une chercheuse de Harvard, cette loi des
3,5 % prétend expliquer comment les opinions de quelques-uns peuvent déterminer
le destin d’un pays.
Car, après avoir analysé plus de 300 mouvements de contestation dans le monde entier depuis 1900 (323 exactement), la sublime (ça dépend des goûts et de sa coiffure) Erica Chenoweth, politologue à l’université Harvard, a constaté une chose effrayante : Pour qu’une manifestation ait la garantie d’obtenir une victoire sérieuse, elle doit réunir au moins 3,5 % de la population nationale autour de sa cause !
Supposons que, comme « Mes-Luches », « Marinella-tchi-tchi »
ou « Sophia-Bidet » vous rêviez de détrôner le gouvernement pour être
couronné « Calife à la place du Calife » des « Gauloisiens-abrutis ».
Fantasme de gamin imberbe ou ambition dévorante d’œuvrer pour la bien de la Patrie
(et s’en foutre plein les poches d’une tenue vestimentaire toute neuve payée
par le kon-tribuable), il vous faudra visualisez 2,3 millions de personnes, de
Lille à Marseille, qui se lèvent pour descendent dans la rue, brandissent des
pancartes, bloquant les ronds-points, distribuant des tracts, boycottant tout,
bloquant le reste et désobéissant toute la journée en tirant des bras et des
doigts d’honneur à toute forme d’autorité : C’est clair, en deçà de ce
seuil, point d’espoir !
Et encore, tel quel c’est insuffisant : Il vous faut que ce raz-de-marée reste pacifique et tienne deux ans car les statistiques sont formelles : Seulement à ces conditions, vous avez toutes les chances de finir sur le trône du Calife, couronne sur la tête et sceptre à la main.
Le secret de ce(t) (impitoyable) succès ?
Eh bien la règle des 3,5 % !
La politologue à l’université Harvard, qui survivra malgré les assauts de « Trompe », a constaté que pour qu’une manifestation ait la garantie d’obtenir une victoire sérieuse, elle doit réunir au moins 3,5 % de la population nationale : Aucune campagne n’a échoué après avoir franchi ce seuil, assure-t-elle.
Aucune sauf exception…
Et de vous informer que les manifestations non violentes ont largement plus de chances d’aboutir. « Les campagnes non violentes sont six fois plus susceptibles de réussir que les campagnes violentes, même lorsqu’elles font face à une répression brutale du régime », explique-t-elle dans son étude.
« Trompe » va avoir du souci à se faire…
Alors que « Poux-tine » réprime tout velléité de contestation bien avant ces seuils, selon les leçons de rhétoriques politique de son modèle, Alexandre Loukachenko de Minsk, qui en est à son huitième mandat provisoire…
Elle confiait d’ailleurs à la BBC (une radio
révolutionnaire animée par des agités du bocal) avoir été surprise de constater
que personne n’avait encore comparé de manière exhaustive les taux de réussite
des manifestations dans l’histoire.
Elle explique même qu’elle ne s’attendait pas du tout aux résultats obtenus : « J’étais vraiment motivée par un certain scepticisme quant à l’efficacité de la résistance non violente pour réaliser des transformations majeures dans la société », raconte-t-elle à ses interlocuteurs ébahis.
Car ses résultats prouvent le contraire.
Pour arriver à ce « petit manuel de l’insurrection »,
Chenoweth et sa complice Maria
Stephan (un peu plus « sémillante », mais là encore, ça
dépend de l’œil qui regarde et de la coiffure), chercheuse à l’ICNC
(International Center on Nonviolent Conflict), ont donc épluché 323 campagnes
majeures (plus de 300, quoi…), de la chute des dictatures à l’indépendance des
nations.
Leur définition est stricte : Une campagne, c’est une série d’actions coordonnées, continues, avec un objectif politique clair, menée par des acteurs non étatiques.
Elle devient violente si elle fait exploser des bombes ou kidnappe, non violente si elle paralyse seulement la société par la masse et la discipline.
Et une difficulté surgit immédiatement : Qu’est-ce qui
fait qu’un mouvement de contestation qui obtient une victoire ?
Une campagne est considérée comme un succès si elle atteint son principal objectif dans les deux ans suivant la fin de la campagne, et si elle a eu un effet direct sur le résultat politique.
Toutefois, un changement de régime résultant d’une intervention militaire étrangère n’est pas considéré comme un succès.
Tant pis pour « Poux-tine » en Ukraine…
Par conséquent, terminé les clichés du révolutionnaire
armé, kalachnikov à l’épaule, portrait du « Ché » affiché au col de la
veste kaki et regard de braise : C’est la foule pacifique, désarmée mais
déterminée, qui fait vaciller les régimes.
Les chiffres sont implacables : Les campagnes non violentes ont, en moyenne, deux fois plus de chances de triompher que les soulèvements violents !
Un véritable basculement politique dans 53 % des cas pour les mouvements pacifiques, contre un modeste 26 % pour ceux qui ont choisi la voie des armes.
La raison de cette efficacité tient à la puissance du nombre, selon les « trouveuses-ricaines ».
Là où la violence isole, la non-violence rassemble.
Erica le souligne : Une campagne pacifique, c’est la capacité de fédérer bien au-delà des cercles militants !
On y croise à la fois des étudiants, des retraités, des ouvriers, des mères de famille, des prêtres, parfois même des policiers.
Et nous, de la « Patrie des droits de l’Homme », nous pensons à Mirabeau sous la Révolution tricolore – « Tant que les femmes ne s’en mêlent pas, il n’y a pas de véritable révolution » – ou à Kamel Daoud : « Quand les gens bougent, c’est une émeute ; lorsque les femmes les rejoignent, cela devient une révolution. »
Lui, il purgera ses années de geôle, faute du soutien des femmes, car quand les femmes montent sur Versailles pour quémander du pain et qu’on leur offre de la brioche, c’est foutu pour le régime en place…
Il faut convenir que les chiffres parlent d’eux-mêmes
: Parmi les 25 plus grandes campagnes de l’histoire contemporaine, 20 étaient
non violentes.
Et, sur ces 20, 14 ont été des victoires éclatantes !
L’intuition de Chenoweth s’incarne dans les grandes scènes du XXème et du XXIème siècle, où l’histoire bascule sous la pression tranquille des foules.
Rappelons-nous qu’en 1986, aux Philippines, la marée humaine de la « People Power » – des millions de citoyens, chapelets à la main, priant et chantant dans les rues de Manille – fait vaciller la dictature de Ferdinand Marcos en à peine quatre jours.
Et l’étude des « ricaines » fourmille d’exemples, comme la révolution des Roses en Géorgie en 2003.
Mais il y en a plein d’autres qui ont fait vaciller les dictatures les mieux établies.
Et quand elles n’y réussissent pas comme en Syrie, c’est le sort des armes qui trace l’histoire en lettres de sang.
À l’inverse « Mes-Luches » et les « Gilets-jaunes », « Bonnets-rouges », « Bloque-tout », « Taxons les riches » ne font jamais que « bouger les frontières » sans renverser leur régime de domiciliation…
Pourtant, à première vue, le taux de 3,5 % paraît être
un pourcentage bien modeste. Mais, pour les États-Unis, par exemple, cela
signifie plus de 11 millions de personnes dans la rue, et, en « Gauloisie-impécunieuse »,
2,3 millions qui réclament explicitement la destitution d’un gouvernement.
Or, comme pressenti précédemment, Les « Gilets jaunes », par exemple, rassembleront à leur pic de mobilisation environ 283.000 participants, selon le gouvernement, et ses revendications n’étaient pas toutes unies autour de l’objectif clair de renverser le régime.
Échec patent…
Malgré son surnom de « règle », le seuil de 3,5 % n’est
toutefois pas une loi absolue. Erica tempère l’enthousiasme de certains
militants qui ont cru trouver une recette magique.
Elle rappelle que le contexte historique compte : Son étude portait principalement sur des mouvements visant des changements radicaux (chute d’une dictature, indépendance nationale) et non de simples réformes partielles.
La chercheuse insiste aussi sur le fait que la corrélation qu’elle a mise en évidence est descriptive, pas prescriptive : « Essayer d’atteindre ce chiffre sans construire une vaste base de soutien n’assure en rien la réussite », avertit-elle.
En effet, dans les « ékoles », on retient en général le seuil psychologique de 5 %. 1 sur 20.
En deçà, ça reste proche du « NS », non significatif comme en disaient mes commissaires aux comptes.
Alors qu’un de mes métiers étaient d’aller récupérer les « 2 % » d’erreur (inhérente à toutes activités humaines : 2 % sur des milliards, ça fait des dizaines de millions, de quoi financer des équipes de contrôleurs… la difficulté étant de trouver des « clients à milliards ». Les convaincre, ce n’était pas trop difficile puisqu’ils ne payaient rien et encaissaient la moitié des corrections !).
Et puis la réalité a rattrapé la théorie il y a
quelques années. En 2020, Erica Chenoweth a admis une exception à la règle :
Bahreïn, entre 2011 et 2014. Dans ce minuscule royaume du Golfe, la
contestation prodémocratie a réuni jusqu’à 100.000 manifestants (soit plus de 6
% de la population).
Pourtant, la monarchie a tenu bon et le régime est resté en place…
Le prince sunnite avait les moyens de résister à la populace chiite qui se croyait la plus forte parce que la plus nombreuse, selon les préceptes et croyances de Marx (Karl, pas Groucho).
Alors, que « Mes-Luches », « Marinella-tchi-tchi »
et quelques autres y réfléchissent à deux fois avant de présenter leur
candidature de futur Calife de « Gauloisie-républicaine » : L’histoire
n’est jamais écrite que quand elle entre dans les livres d’histoire.
Et si ce sont bien « les hommes (et leurs femmes qui) font l’histoire, (… ils) ne savent (généralement) pas qu’ils la font. »
En bref, l’avenir est encore dans le clavier (à défaut d’encre et de plume d’oie ou « Sergent Major[1] »)…
Bonne semaine à toutes et à tous !
I3
Pour mémoire (n’en
déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE
PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE »,
REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Pour les « boomers », uniquement…
Car, après avoir analysé plus de 300 mouvements de contestation dans le monde entier depuis 1900 (323 exactement), la sublime (ça dépend des goûts et de sa coiffure) Erica Chenoweth, politologue à l’université Harvard, a constaté une chose effrayante : Pour qu’une manifestation ait la garantie d’obtenir une victoire sérieuse, elle doit réunir au moins 3,5 % de la population nationale autour de sa cause !
Et encore, tel quel c’est insuffisant : Il vous faut que ce raz-de-marée reste pacifique et tienne deux ans car les statistiques sont formelles : Seulement à ces conditions, vous avez toutes les chances de finir sur le trône du Calife, couronne sur la tête et sceptre à la main.
Eh bien la règle des 3,5 % !
La politologue à l’université Harvard, qui survivra malgré les assauts de « Trompe », a constaté que pour qu’une manifestation ait la garantie d’obtenir une victoire sérieuse, elle doit réunir au moins 3,5 % de la population nationale : Aucune campagne n’a échoué après avoir franchi ce seuil, assure-t-elle.
Aucune sauf exception…
Et de vous informer que les manifestations non violentes ont largement plus de chances d’aboutir. « Les campagnes non violentes sont six fois plus susceptibles de réussir que les campagnes violentes, même lorsqu’elles font face à une répression brutale du régime », explique-t-elle dans son étude.
« Trompe » va avoir du souci à se faire…
Alors que « Poux-tine » réprime tout velléité de contestation bien avant ces seuils, selon les leçons de rhétoriques politique de son modèle, Alexandre Loukachenko de Minsk, qui en est à son huitième mandat provisoire…
Elle explique même qu’elle ne s’attendait pas du tout aux résultats obtenus : « J’étais vraiment motivée par un certain scepticisme quant à l’efficacité de la résistance non violente pour réaliser des transformations majeures dans la société », raconte-t-elle à ses interlocuteurs ébahis.
Car ses résultats prouvent le contraire.
Leur définition est stricte : Une campagne, c’est une série d’actions coordonnées, continues, avec un objectif politique clair, menée par des acteurs non étatiques.
Elle devient violente si elle fait exploser des bombes ou kidnappe, non violente si elle paralyse seulement la société par la masse et la discipline.
Une campagne est considérée comme un succès si elle atteint son principal objectif dans les deux ans suivant la fin de la campagne, et si elle a eu un effet direct sur le résultat politique.
Toutefois, un changement de régime résultant d’une intervention militaire étrangère n’est pas considéré comme un succès.
Tant pis pour « Poux-tine » en Ukraine…
Les chiffres sont implacables : Les campagnes non violentes ont, en moyenne, deux fois plus de chances de triompher que les soulèvements violents !
Un véritable basculement politique dans 53 % des cas pour les mouvements pacifiques, contre un modeste 26 % pour ceux qui ont choisi la voie des armes.
La raison de cette efficacité tient à la puissance du nombre, selon les « trouveuses-ricaines ».
Là où la violence isole, la non-violence rassemble.
Erica le souligne : Une campagne pacifique, c’est la capacité de fédérer bien au-delà des cercles militants !
On y croise à la fois des étudiants, des retraités, des ouvriers, des mères de famille, des prêtres, parfois même des policiers.
Et nous, de la « Patrie des droits de l’Homme », nous pensons à Mirabeau sous la Révolution tricolore – « Tant que les femmes ne s’en mêlent pas, il n’y a pas de véritable révolution » – ou à Kamel Daoud : « Quand les gens bougent, c’est une émeute ; lorsque les femmes les rejoignent, cela devient une révolution. »
Lui, il purgera ses années de geôle, faute du soutien des femmes, car quand les femmes montent sur Versailles pour quémander du pain et qu’on leur offre de la brioche, c’est foutu pour le régime en place…
Et, sur ces 20, 14 ont été des victoires éclatantes !
L’intuition de Chenoweth s’incarne dans les grandes scènes du XXème et du XXIème siècle, où l’histoire bascule sous la pression tranquille des foules.
Rappelons-nous qu’en 1986, aux Philippines, la marée humaine de la « People Power » – des millions de citoyens, chapelets à la main, priant et chantant dans les rues de Manille – fait vaciller la dictature de Ferdinand Marcos en à peine quatre jours.
Et l’étude des « ricaines » fourmille d’exemples, comme la révolution des Roses en Géorgie en 2003.
Mais il y en a plein d’autres qui ont fait vaciller les dictatures les mieux établies.
Et quand elles n’y réussissent pas comme en Syrie, c’est le sort des armes qui trace l’histoire en lettres de sang.
À l’inverse « Mes-Luches » et les « Gilets-jaunes », « Bonnets-rouges », « Bloque-tout », « Taxons les riches » ne font jamais que « bouger les frontières » sans renverser leur régime de domiciliation…
Or, comme pressenti précédemment, Les « Gilets jaunes », par exemple, rassembleront à leur pic de mobilisation environ 283.000 participants, selon le gouvernement, et ses revendications n’étaient pas toutes unies autour de l’objectif clair de renverser le régime.
Échec patent…
Elle rappelle que le contexte historique compte : Son étude portait principalement sur des mouvements visant des changements radicaux (chute d’une dictature, indépendance nationale) et non de simples réformes partielles.
La chercheuse insiste aussi sur le fait que la corrélation qu’elle a mise en évidence est descriptive, pas prescriptive : « Essayer d’atteindre ce chiffre sans construire une vaste base de soutien n’assure en rien la réussite », avertit-elle.
En effet, dans les « ékoles », on retient en général le seuil psychologique de 5 %. 1 sur 20.
En deçà, ça reste proche du « NS », non significatif comme en disaient mes commissaires aux comptes.
Alors qu’un de mes métiers étaient d’aller récupérer les « 2 % » d’erreur (inhérente à toutes activités humaines : 2 % sur des milliards, ça fait des dizaines de millions, de quoi financer des équipes de contrôleurs… la difficulté étant de trouver des « clients à milliards ». Les convaincre, ce n’était pas trop difficile puisqu’ils ne payaient rien et encaissaient la moitié des corrections !).
Pourtant, la monarchie a tenu bon et le régime est resté en place…
Le prince sunnite avait les moyens de résister à la populace chiite qui se croyait la plus forte parce que la plus nombreuse, selon les préceptes et croyances de Marx (Karl, pas Groucho).
Et si ce sont bien « les hommes (et leurs femmes qui) font l’histoire, (… ils) ne savent (généralement) pas qu’ils la font. »
En bref, l’avenir est encore dans le clavier (à défaut d’encre et de plume d’oie ou « Sergent Major[1] »)…
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Pour les « boomers », uniquement…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire