Cinquante-sixième
chapitre : Cap sur les caraïbes.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages,
des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs
dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est
donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Les financements, ce n’est pas encore un problème depuis le
coup réalisé grâce à George, son MIB, sur les BKR-A, que même Anjo en est resté
tout retourné.
Ça devait être pour développer le « 003 »,
mais là, il va prendre du retard…
« En
revanche, je verrai bien le matériel informatique enterré sous le hangar que
vous allez faire bâtir de l’autre côté du petit-bois (et de la colline). Quitte à ce que Nathalie, qui ne voudra pas
venir vivre jusqu’ici, puisse piloter la machine depuis une tête de pont dans
l’immeuble du siège des « Prestige Spirits » au Kremlin-Bicêtre.
Là-bas, la sécurité des matériels n’est pas forcément assurée, c’est bien trop
dense en racailles diverses et pas forcément bien intentionnée, et toujours à
la merci d’un coup de sang des autorités, comme on l’a vécu avec le « Comité
Libecciu » (cf. épisode « Mains invisible », publié aux
éditions I-Cube) »
Gustave acquiesce : « Il faudra simplement prévoir une bonne liaison à très haut débit. »
Plusieurs même, de la fibre optique : une devant, et
une passant par l’hôtel, « Les collines de Cabourg », à travers les
bois…
« – De
toute façon, j’aimerai qu’on pense à avoir une alimentation EDF classique, mais
aussi une de secours qui passe par l’hôtel en plus d’un groupe de secours et
d’un onduleur qui lui sera indispensable pour une alimentation de
qualité : le réseau du pays est bourré de microcoupures. D’ailleurs, et
tant qu’à faire, une petite arrivée d’eau, un recyclage des eaux-usées et un
petit passage discret jusqu’à l’hôtel me permettrait de vivre en autarcie
prolongée sans avoir à me mettre à découvert. À prévoir, si ce n’est pas trop
cher et ne défigure pas les bosquets !
–
Peut-être, mais je ne comprends pas : de toute façon on va vous repérer,
dans le coin. Le voisinage va bien voir nos travaux, non ? Et se poser des
questions.
– Pas de
souci. C’est administrativement un abri anti-aérien, officiellement un site de
recherche, d’où la partie enterrée, officieusement un laboratoire de l’armée à
entrée interdite, ce qui justifiera la présence de clôtures sécurisées un peu
inhabituelle dans le bocage. Et n’apparaîtront en surface que le bulbe
végétalisé de l’entrée du hangar qui rattrapera la pente originelle, d’après
les plans laissés par Florence, la guitoune de contrôle et des petits bureaux
au-dessus.
Pas
question de montrer les installations invisibles derrière ledit hangar, ni ce
qu’il y aura en-dessous : ça n’existe même pas !
Mais le
reste, on pourra faire visiter aux plus curieux, ou aux plus anxieux en toute
quiétude. »
Pas idiot…
D’autant qu’effectivement, les plans sont prêts et les
contrats d’entreprise, le terrassement, le béton et le gros-œuvre, sur le point
d’être signé.
Avec toutefois une difficulté pas encore tout-à-fait
réglée : Paul veut un cuvelage et un drainage sous et autour des
installations, ce que la nappe phréatique n’impose pas, mais aussi une
particularité assez spéciale que les gens du cru ne savent pas proposer. Il
s’agit d’utiliser de la ferraille à béton, destinée à donner un peu de « souplesse »
aux efforts de flexion à supporter par le béton, en acier inoxydable, traité
antirouille et enduit d’une étanchéité en néoprène.
Une façon de parer et prévenir le « cancer du
béton » : l’humidité du béton au moment de son coulage, mais aussi les
microfissures propres à ce matériau et sa relative porosité par
micro-capillarité finissent par attaquer l’acier des fers. Se faisant, ceux-ci
rouillent et en rouillant, ils gonflent. Or, quand ils changent de volume, ils
exercent une pression qui finit par fendiller le béton ce qui accélère le
phénomène de destruction de l’ouvrage.
Or, la solution existe, mais, elle est coûteuse, elle
ralentira le chantier qui dès lors ne peut être réalisé que par une entreprise
au fait de ces techniques : il ne s’agit pas d’un vulgaire
« bétonneur » avec sa toupie qui espère que le retrait hydraulique se
fasse tout seul.
« Là, il
faut faire comme en Sibérie : chauffer le béton pour le renforcer et
accélérer les réactions chimiques des ciments. »
Ce qui pose quelques difficultés aux entreprises du cru.
Morthe-de-l’Argentière n’aura plus qu’à surveiller le
plus étroitement possible.
Justement.
« Dites
donc, mon cher, tout cela est bien beau venant d’un subalterne comme vous, mais
je deviens votre maître-d’ouvrage délégué avec des missions bien plus étendues
que prévu… »
Que ça vaut bien quelques compensations financières.
« Bien sûr,
Amiral. C’est également prévu. D’autant que si votre emploi-du-temps le permet,
il va falloir que vous vous amarriez aussi à Barbara et son assistante pour
recruter les premiers équipages de « nos voitures », que vous leur
donniez en plus, avec Nathalie, un minimum de formation et qu’à mon retour on
ait une équipe à tester en terme de « protection-volante ».
C’est quoi encore, ce nouveau mystère ?
« À l’occasion,
on va pousser le dispositif jusqu’à ses limites par tests successifs dès qu’il
sera près. »
Et il voit ça comment, le « chef » ?
« Oh, très
facilement. J’ai trois équipes qui tournent bruyamment sur tous les campus
universitaires d’Europe pour vendre « mes petits-flacons » en
deux saisons. Il suffit de tester nos propres équipes de recherche de
renseignement sur ces « anonymes-là » en les prenant pour cible.
Et puis,
je vais même vous dire, comme vos équipes n’ont pas besoin de me connaître et
que je dispose de deux identités de couverture, on peut jouer comme ça
indéfiniment.
Mieux, à
l’occasion, on peut même inventer un avatar de moi-même en faisant circuler une
carte bancaire et un téléphone portable à travers toute l’Europe pour dérouter
n’importe qui : ceux qui ne me veulent pas que du bien, et vos détectives
à affuter.
Qu’en
pensez-vous, amiral ? »
Que ce n’est pas idiot non plus, mais va demander un
peu de temps et des fonds.
« Ma protection personnelle d’abord, incognito,
mais attention, des gusses aussi capables de mener de vraies enquêtes en
profondeur à la pêche des renseignements manquants de Nathalie et de sa base de
données sur les menaces pesant sur nos « cibles-virtuelles ».
Notez
qu’en plus, toutes ces équipes ne me croisent jamais. Sauf sous couverture et
ignore mon rôle dans toutes ces affaires : au mieux, je n’existe pas, au
pire, je suis un client assidu et chiant ! »
Ça va être charmant tout ce micmac…
« C’est mon
ultime protection : je reste une ombre, un fantôme en qualité de de Bréveuil,
au moins tant que les menaces qui planent autour de moi ne sont pas levées. Et
quand bien même, il y en aura d’autres qui vont probablement naître : un
patron invisible, ça intriguera forcément… »
Il ne serait pas plus simple de s’enterrer quelle que
part sur une île déserte ?
« On en a
déjà causé : je ne peux pas ! »
Et puis il y a deux raisons tactiques qui viennent à
l’esprit de Paul :
« Premièrement,
je n’ai pas du tout envie de finir paranoïaque comme tous ces milliardaires que
j’ai pu croiser qui se promènent avec une armée privée.
Qui
d’ailleurs ne sert à rien face à des gens décidés, juste à leur compliquer les
choses. Alors
certes, je vais en avoir besoin, mais comme on en a dit, si la mise de fonds je
l’assume, en revanche j’écrase les coûts de fonctionnement en partageant les
dispositifs, parce que ma tirelire n’est pas infinie. Alors ils ont d’autant
plus intérêt à être performants. »
Logique, c’est le format originel de la CISA.
« – Deuxièmement,
dans une situation de grand-danger, la vie m’aura appris et confirmé que celui
qui ne bouge pas, dans cette lutte du glaive contre le scutum, le bouclier des
légionnaires romains, il est toujours le perdant.
Et dans
mon cas, c’est ma peau que je risque.
Je l’ai
déjà assez mise en jeu par le passé, pour désormais en prendre soin. Faut pas
croire que le SIS ou le SIV feront éternellement barrage avec leurs moyens, et
je ne compte même pas sur nos effectifs nationaux : ils n’ont pensé qu’à
augmenter la densité des patrouilles de gendarmerie dans le coin et pour quelques
temps, mais rien à Paris ou au Kremlin-Bicêtre. Et alors, l’examen des menaces,
ça leur est complètement passé par-dessus le képi !
Pourtant,
on en a fait, tous les deux, pour la sécurité d’autrui, que ce soit à Paris ou
en Afghanistan.
Alors, il
me faut prendre le relai. Et là, je compte sur vous pour mettre tout ça en
place en mon absence. Puis-je ?
–
Naturellement, c’est même passionnant, mais ça ne répond pas à ma question…
– Avec ou
sans les ticket-restaurant ? »
Rappel d’un fou-rire passé chez Maxim’s…
En fait, Gustave finira par être associé, exactement
usufruitier des parts de la société à créer, sa fille naturelle se portant ainsi
associée-nue-propriétaire, lui assurant une succession future, hors droits à
payer, qui pourrait la laisser avec en héritage de son père naturel un outil de
travail qu’elle aura elle-même monté et qu’elle saura donc utiliser.
« Elle ne
porte pas le même nom que le mien et ça pourrait nuire à mes futures démarches
auprès des autorités… »
S’il veut, après tout…
« – Eh
bien, je vous remercie, ça va plus qu’arrondir mes fins de mois de pensionné
des armées. Mais nos sécurités à nous, à moi, à ma famille, à toutes les
équipes à recruter et à leurs familles ?
– Mais
ils sont inclus tous dans le même dispositif de la sphère de « couverture
de sécurité ». En priorité permanente, bien sûr… »
Voilà qui est rassurant : tout le monde a intérêt
à être performant.
« Mieux que
ça ! Quelle crédibilité aurions-nous dans ce projet, s’il y avait le
moindre pépin à déplorer ? »
Ceci dit, les grands axes ayant été plus qu’ébauchés,
il convient d’adapter le second-œuvre des locaux à creuser à ce cahier des
charges et finir de solliciter les autorisations, voire la collaboration des
autorités, qu’elles soient françaises, anglaises, vaticanes ou autres.
Tout comme il faut embaucher du monde. Des chauffeurs,
certes, mais des gars un peu baraqués et sportifs pour faire illusion.
Barbara s’en occupera, aidée d’Élodie, sa nouvelle
assistante, de Gustave et de sa fille Nathalie pour la recherche des
antécédents des impétrants.
Quant à Paul, il s’occupe de l’équipage pour sa
traversée de l’atlantique alors que Mylène va venir à la rescousse pour faire
tourner son restaurant refait « à son goût » et plus tard baptisé
« Cuisine de filles »…
Une idée à elle.
Sur ces entrefaites, « beau-papa » et
« belle-maman » font le détour à l’improviste chez Paul, qui les
recevra dans sa cuisine, le chantier de rénovation envahissant de gravats les
locaux, avec un prétexte gros comme ça d’une envie subite de découvrir le
« Mémorial pour la paix » de Caen : il faut dire qu’il ferme en
janvier, en général, pour permettre des petits travaux d’entretien et de remise
en état.
Une idée qui a germée dans l’esprit du maire de Caen,
Jean-Marie Girault en 1969, lui qui a vécu la bataille de Normandie en jeune adolescent
qu’il était et a assisté, impuissant à la destruction totale de son cadre de
vie et de sa ville en 1944.
Le 10 septembre 1986, les 13 premières pierres du
bâtiment sont posées sur l’emplacement du poste de commandement du général
Richter, commandant la 716ème division d’infanterie allemande
pendant le Débarquement et la Bataille de Normandie. Le bâtiment est inauguré
le 6 juin 1988 par le président de la République nouvellement réélu en présence
des chefs d'État ou de gouvernement de onze autre pays impliqués dans la
Bataille de Normandie.
Depuis, tous les « D-Day », c’est l’occasion
de festivités autour du souvenir de la bataille de Normandie gagnée par les
alliés, avec visite d’officiels au cimetière
militaire américain de Colleville-sur-Mer : plus de 400.000 visiteurs/an et
la famille « Rantanplan » n’y seraient jamais passés ?
Très embarrassés « beau-papa-belle-maman »…
Viennent-ils annoncer l’imminence du mariage de leur
unique fille ?
Pas du tout, pas du tout ! Ils veulent comprendre
pourquoi Paul n’a pas « régularisé » ni avant la naissance
d’Annabelle ni après celle de Louis.
« Écoutez,
on aurait « régularisé », comme vous dites, ça n’aurait rien changé.
Elle est tombée sur un bellâtre archi-multimilliardaire et même si elle devra
partager sa fortune avec sa première épouse à lui, il en restera assez pour que
je ne sois plus dans la course, là. Faut la comprendre… »
Il est en train de leur expliquer calmement que leur
fille est vénale, comparable à une bagasse ou une gourgandine à pluri-milliards
et ils ne réagissent même pas : curieux, non ?
Pas une once d’indignation…
« Et puis,
imaginez la situation si nous avions dû divorcer ? Elle aurait inventé
n’importe quelle histoire pour en justifier et vous aurait demandé d’apporter
votre témoignage contre moi pour je ne sais quelle turpitude à imaginer. Vous
auriez fait ça, vous les grands-parents des petiots à l’encontre de leur
père ? Non mais imaginez un peu la suite, les affaires de garde, les
droits de visite et tout le toutim…
Là au
moins, c’est plus simple. »
Sidérés !
Il approuve alors ?
« Non pas
du tout, pensez bien ! D’abord parce qu’on n’a rien réglé des problèmes
autour des enfants, mais qu’en plus l’autre con ne sait pas encore à quelle
sauce il va être mangé pas la mère de ses propres gosses.
Je ne
suis pas contre les familles recomposées, mais là, à mon sens, ça va être
saignant avant qu’ils trouvent un accord. »
Et de rajouter que comme emmerdeuse, il semble qu’elle
se pose là : il a failli en goûter, d’ailleurs… qu’elle était partie pour
une « nuit de compensation » dans les bras de Paul, cocu pour cocu, à
laquelle aurait bien participé la veuve toute-neuve de n° 4, la
belle-marâtre !
Cocasse, quand on y songe…
« Votre
fille n’a pas fini d’en baver ! Mais pire que ça, Junior, je le connais et
j’étais un ami de son père. Or, son père vient d’être assassiné pour des
raisons de pognons. Une affaire pas très claire, mais qui porte sur des dizaines
de milliards de dollar disparus…
Alors
bon, je serai Florence, tel père, tel fils, moi, je me méfierai. Je dis ça, je
n’ai rien dis ! »
Beau-papa est le premier à avoir une réplique, pendant
que « belle-maman », toujours aussi décolorée, rumine du neurone en
mâchouillant nerveusement son chewing-gum :
« – On m’a
dit que vous-même, tout n’étiez pas très clair… L’attentat ici même. Florence
nous a raconté… vos… vos aventures…
– Mes
aventures, comme vous dites, c’était avant la conception d’Annabelle. Quant
aux… incidents ici-même, c’était juste un racketeur qui cherchait à m’acheter
la boutique pour pas cher. Il a envoyé des « casseurs » et ça a mal
tourné pour eux parce qu’ils ont cru malin de venir avec des kalachnikovs. Ce
n’est pas pareil. »
Une façon comme une autre de voir les choses et de
couper court à toute autre explication…
« – Et ils
ne sont pas près de revenir. Vous avez vu les flics dehors ? Vous avez
croisé, la « roussette » envoyé par Elizabeth II et le cureton que le
Vatican m’a envoyé en protection ?…
– Le
Vatican ?
– Bé
oui ! Vous vous souvenez tout de même de votre passage à Londres, chez la
Reine Elizabeth, où j’ai reçu l’ordre de je ne sais plus quoi pour services
rendus à la couronne. Le GCVO ou « Chevalier Grand-croix » (cf. épisode « Mains
invisibles », chapitre XXII, des enquêtes de Charlotte publiées aux éditions I3),
je crois. Bé le Vatican en a rajouté,
figurez-vous et pour les mêmes raisons. Mais votre fille n’y est pas allée.
– Ah
bon ? Des mains du Pape ?
– Et de
qui d’autre ? Tout ça pour vous dire qu’entre des voyous qui s’étripent
sur les bords d’un océan lointain pour des dizaines de milliards volés et mes
petites frappes-locales, compte tenu des appuis et protections dont je dispose,
je ne suis pas bien sûr que Florence ait fait le meilleur choix, question
sécurité.
Enfin
tant pis. Moi, si je m’inquiète c’est pour mes enfants, c’est tout… »
Ils sont repartis … « secoués », c’est le
minimum qu’on puisse dire.
Même si Paul sait très bien qu’objectivement et pour
l’heure, elle est finalement plus en sécurité là où elle est sous la protection
du FBI, plutôt qu’à se terrer ici auprès de lui, puisqu’il n’a pas d’autres
solutions à lui proposer.
En attendant, Paul fignole son départ sur Phillipsburg.
Il s’agit d’armer Eurydice et de finir de recruter l’équipage. Shirley sera de
la partie, mais ce serait bien d’avoir deux gars robustes pour les manœuvres de
pont et les quarts.
Deux « tatoués » repérés sur les docks du Havre
et qui sont partants non pas pour la solde, mais parce qu’ils peuvent embarquer
leur minette…
Ce qu’on ne rencontre plus vraiment dans la marchande,
hors les officiers.
Dans le tas, Éric le moins costaud mais le plus
« civilisé », semble accroché par l’idée de faire du cabotage dans
les caraïbes. Reste qu’il n’a aucun diplôme de « chef-de-bord ».
Quant à leur « poulettes », ce n’est pas de
la première qualité : l’une rentre aux îles avec ses formes agressivement
rondelettes et cuisine les acras et le « colombo » avec passion,
l’autre n’est pas trop tatouée, mais ne sait pas ce que c’est qu’un
rasoir : c’est « nature », avec des touffes qui sortent de
partout… Faut aimer.
En exagérant à peine, Chubaka ferait presque imberbe,
à côté…
Ils lèvent l’ancre avec la marée descendante du matin,
l’aube à peine naissante pour trois petites semaines sans histoire.
Malgré la température qui pince, la goélette est
vraiment ravie de gonfler ses voiles, d’enfiler la petite houle presque en se
vautrant de plaisir dans l’écume d’étrave.
Naturellement, la traversée du golfe de Gascogne est
un peu plus agitée, Paul mettant cap sur le Finistère ibérique tout en évitant
tant faire ce peut la route des cargos qui remontent d’Afrique vers le rail
d’Ouessant.
Puis, d’une méridienne à une autre, vers la hauteur de
Madère, ils enfilent les alizées qui les mènent tout droit sur Saint-Martin.
Qui n’a rien d’extraordinaire même en hiver et même à
Noël.
Bon d’accord, le climat est doux quand il fait beau, on
sent quand même un peu la densité de fric, les gens n’ont pas l’air malheureux,
mais c’est moche.
Une ville qui s’étend sur un bras de lagune, une
grande plage et 3 avenues, une multitude de rues sur quelques kilomètres, la
mer devant, la lagune derrière, Phillipsburg n’a d’intérêt que son port de
commerce et ses sièges sociaux.
En revanche, côté français, la façade nord-est, c’est
déjà nettement plus sympathique.
Enfin, question de goût et d’appétence. Mais
au moins il y a du relief à se mettre sous la rétine.
De l’autre côté aussi faut-il noter, mais ça n’a pas
le même cachet.
Et puis la lagune y est là plus énorme, avec juste un
étroit goulet qui rejoint la haute-mer. Au fond y est installé l’aéroport de
Juliana-Princess, là en bord de plage : impressionnant de voir les jumbos
vous passer au ras de la casquette…
Au nord, Anguilla, plus à l’ouest, les îles vierges
britanniques et dans leur sud les mêmes mais américaines, au sud Saint Barth,
nettement plus touristique et plein de charmes.
Saint-Barthélemy, c’est une île française des Petites
Antilles et une collectivité d’outre-mer (COM) au sens de l'article 74 de la
Constitution depuis le 15 juillet 2007.
Avant cette date, à laquelle le
changement de statut a pris effet lors de la première réunion du conseil
territorial nouvellement élu, elle était une commune et un arrondissement,
dépendant du département d’outre-mer de la Guadeloupe.
Assez magnifique, mais de droit fiscal tricolore, sa
TVA à taux îlien qui regorge à toutes les étiquettes des magasins de luxe, en
font une vraie attraction… touristique.
Plus loin Saint-Kitts et Nevis, Antigua, Montserrat,
la Guadeloupe, Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les
Grenadines, la Barbade et Grenade, avant de déboucher sur Trinidad et Tobago
tout proche du continent sud-américain. Un grand domaine à explorer.
Que des noms à faire rêver étalés sur seulement
quelques centaines de mille-nautiques : un paradis pour des croisières de
rêves sur un yacht de caractère !
Mais Paul n’est pas venu pour faire du tourisme,
seulement confier son voilier à un tour-opérateur un peu plus sérieux que
d’autres, ravi de disposer d’une telle unité, et pour
« l’intendance » à réaliser avec Anjo qui débarque avec plein
d’idées plein sa tablette.
Tel que l’organigramme de l’ensemble des activités
va sérieusement se compliquer, mais il ne sera pas le seul à y mettre son grain de poivre.
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