Cinquante-et-unième
chapitre : L’attentat du 4 décembre.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Toute cette affaire désole au plus haut point
Paul : il suffisait qu’il n’ait pas été retardé, sur la route de Pontoise,
au moment du décollage derrière un avion qui a pris tout son temps pour
atterrir, voire qu’au moment de son arrivée sur Carpiquet la tour ne lui ait
pas demandé de remettre les gaz, pour cause de piste non-dégagée, ou encore que
le mécano du club n’ait pas perdu de temps à aller chercher les clés des portes du
hangar trouvées fermées à cette heure tardive, et Paul aurait croisé «
Scorpion » qui lui aurait fait la peau sans état d’âme…
Un vrai coup de chance : en arrivant en retard,
« son » tueur aura dû faire face à la bande des
« gros-bras » venus transformer « en ruine » la salle-à-manger du restaurant, comme
promis par son visiteur du mois d’octobre.
Et c’est Paul qui survit de façon improbable à
l’enchaînement de cet épisode.
Son ange-gardien s’est démené comme un fou pour en arriver à ce
résultat !
Une vraie chance de cocu…
Et question cocufiage, tout le problème reste de
savoir à quels seins se vouer…
Pour l’heure, c’est Florence qui tient la « pole-position »,
aussi incroyable que cela puisse apparaître.
Mais alors, avec qui ?
Un vrai coup de massue ! Et d’ailleurs, comme
d’une confirmation, la série des meurtrissures béantes se poursuit.
Tout d’abord, la décision de Florence de s’éloigner. Et
ce sera plus « durable » et lointain que prévu. Comment verra-t-il
grandir et pousser ses gosses ?
Que vont-ils devenir hors sa présence ?
Présence qui par ailleurs semble être dangereuse à
leur « bonne santé », il est vrai…
La salle-à-manger de « Chez Charles » est à
refaire en totalité. Pas sûr qu’elle retrouve une « virginité » dans
l’esprit des « locaux », ses futurs clients.
Par ailleurs, le personnel fout le camp : le
cuistot, qui a eu si peur, ne demande même pas son solde de tout-compte quant
au maître d’hôtel, il recherche un point de chute, ailleurs sur la côte et ne
reviendra que pour régulariser son départ.
En revanche, la femme-de-ménage et la lingère
nettoieront les dégâts dès que les flics en auront terminé avec leurs relevés
et puis elles seront mises au chômage par défaut d’activité, pour cause de
fermeture provisoire.
Et l’une et l’autre retrouveront rapidement un emploi
ailleurs…
C’est qu’il faut d’abord reprendre le chantier,
effacer les dégâts.
Du coup, le padre José Gabriel rapplique depuis Rome,
dès que l’annonce de l’agression parvient à la Curie : un chevalier de
l’Ordre du Christ, encore vivant, ça se bichonne. Il s’attèlera à la popote
pour l’effectif réduit, après avoir constaté, avec un grand étonnement, le
rétablissement « miracoloso », à prononcer avec un petit accent
africain et un grand éclat de rire, tout ce qu’il y a de précaire toutefois, de
Matilda, incapable de s’y mettre elle-même.
« Mais
comment vous avez fait ? » parlant de cette dernière. « C’est quoi votre médecine-vaudou ?
C’est de la sorcellerie ! » en dira-t-il pour avoir vu Matilda
dans un si piteux état à l’Hospice du Saint-Bernard.
« Médecine
vaudou, puissante médecine ! » en rigole-t-il sur le moment.
« Je lui ai
parlé, c’est tout » expliquera Paul. Il n’allait quand même pas lui
raconter qu’il avait lui avait procuré quelques orgasmes en la tripotant avec les
doigts, plusieurs fois par jour, ce qui a fini par la faire réagir…
Une « bonne médecine », naturellement.
C’est « Shirley-la-tâche-de-rousseur » qui
débarque aussi à l’improviste, passée au grade de major du SIS, pour une
protection rapprochée (très rapprochée, même) : une mission qu’elle adore,
bien sûr.
Là encore, les services de sa gracieuse majesté
s’inquiètent pour leur dernier pair du royaume d’Angleterre, distingué dans l’ordre du
GCVO !
Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter en dit
Paul : si « contrat » il y a sur sa tête, il faudra plusieurs
semaines pour que le commanditaire se réorganise après ce premier échec.
Or, « Johnny Walker », alias William River,
le présumé responsable, est recherché activement par les tous les services
américains et sans doute par la maçonnerie internationale mobilisée par Junior
n° 4, mais toujours sans résultat.
Sur ordre, les véhicules de la gendarmerie se
montreront omniprésents autour de la propriété, dans les fourrés, sur les
chemins de traverse.
En revanche leur enquête, après avoir avancée
rapidement à identifier les quatre agresseurs décédés, déjà « connus des
services de police » et de la justice, piétine à identifier les
commanditaires de cette violente opération pour le moins agressive : pas vu ce genre-là depuis le débarquement allié de 1944, dans la région.
Le « bonhomme suant » ne s’est pas
représenté. Il s’agit en fait d’un ex-avocat véreux, radié du barreau de Rouen
il y a des décennies de ça.
Interpelé à Paris, naturellement il nie toute
participation et donne une version un peu divergente de sa visite du mois
d’octobre à Paul : il voulait effectivement prendre une option d’achat sur
le domaine de Paul, pour son compte, mais pas au prix indiqué. Paul aura mal
compris et il ne parvient pas, lui, à comprendre la violence avec laquelle Paul
a pu le jeter hors du bâtiment.
Naturellement, il n’a pas d’associé dans ce plan-là :
il était seul pour l’opération de promotion immobilière envisagée.
Ça ne correspond pas trop avec les rumeurs qui sont
parvenues aux oreilles des pandores et du parquet : l’homme joue parfois
les prête-noms pour un ex-notaire, lui aussi radié de l’Ordre il y a des années
de ça pour avoir pillé quelques héritages divagants, et établi depuis aux
Pays-Bas où il côtoierait quelques « mafieux-notoires » du terroir
local.
Il ne sera pas entendu par un juge malgré la
commission rogatoire lancée à son encontre.
Gustave Morthe-de-l’Argentière fait le détour pour
constater les dégâts très rapidement.
Paul s’ouvre à lui des « menaces » qui
pèsent sur sa tête et par ricochet sur sa famille.
« Il faut
que vous vous mettiez à l’abri, commandant de Bréveuil ! »
Sympa, mais comment ?
Comment suivre « ses affaires », les
« flacons », l’hôtel, la gestion des fonds de la République, son
projet d’abri semi-enterré, sa goélette à expatrier à Saint-Martin, la reprise
de ses travaux sur la machine de McShiant, le moteur à plasma, le
« 003 », la CISA et puis un peu plus tard, les suites de la cession
de la MAPEA ?
« Il faut
que je puisse bouger. Je ne peux pas rester les deux pieds dans le même sabot en
attendant sagement que ça me saute à la tête ! »
Non effectivement : il va y réfléchir. Mais déjà,
il peut être plus actif sur la CISA, avec l’aide de sa fille naturelle, Nathalie, la
mocheté.
« D’accord,
il y a votre fille pour faire le travail chiant. Mais il y a aussi le père
Gabriel qui pointe directement aux effectifs du SIV, le service de
renseignement le mieux informé du monde, avant même le Mossad ! »
Et puis les SIS britanniques peuvent devenir utiles…
Peut-être, peut-être, c’est à étudier.
Charlotte et Aurélie passent aussi faire un tour, pour
goûter la cuisine du Padre romain.
Elle, elle se frotte un peu les mains : la CISA lui apparaît comme un projet mort-né ! Une concurrence en moins, d’autant qu’elle en profite pour persuader Paul d’équiper sa propriété de d’alarmes électroniques, piéger le parc et renforcer, elle aussi, le renseignement autour de lui.
Elle, elle se frotte un peu les mains : la CISA lui apparaît comme un projet mort-né ! Une concurrence en moins, d’autant qu’elle en profite pour persuader Paul d’équiper sa propriété de d’alarmes électroniques, piéger le parc et renforcer, elle aussi, le renseignement autour de lui.
« Ok, tu as
peut-être raison. Mais alors, j’aimerai bien que cela se passe dans mes murs,
dans un local dédié… », ce qui ne convient pas à celle dont le nez bouge
de bas en haut quand elle parle.
Son pote l'assureur vient faire un tour pour traiter ce nouveau dossier : « Décidément, avec toi, tout saute toujours… Je ne sais pas si on va retrouver une compagnie solvable : tu les ruines les unes après les autres ! »
Jean-Luc rend une visite de courtoisie. En voisin.
Jean-Luc rend une visite de courtoisie. En voisin.
« Je
t’avais dit que tu aurais des ennuis. Mais à ce point-là, je n’imaginais
pas ! »
Et qu’en disent les rumeurs du pays ?
« – Tout le
monde reste très étonné… En tout cas, ton gars, il est grillé dans toute la région
pour un long moment. Déjà qu’avec les normands, c’est toujours « peut-être
bien que oui, peut-être bien que non », là, ça ne sera jamais plus que
« non » !
– Et ton
casinotier ?
– On ne
l’aurait pas revu dans la région. Il se planque à l’étranger, à mon avis ! »
Mylène aussi qui propose de suivre le chantier
des réparations du local, puisque ça va être la saison morte à
« Château-sur-Cher ».
« Si tu me
laisses faire ça à mon goût, mon chéri-adoré ! »
Euh…
« Et puis
je pourrai m’occuper de recruter une nouvelle équipe pour ouvrir d’ici le début
d’année. Une équipe de pros, cette fois-ci, si tu me laisses faire. »
Pourquoi pas ?
« Contre
honoraires » propose Paul.
« Ah oui,
je veux bien ! Tu as de l’argent en ce moment ? »
Parce qu’il faudrait penser à une
« petite-avance » de trésorerie remboursable sur les recettes à venir,
pour les mois d’hiver…
« Pourquoi
pas ? Surtout si tu m’amènes Elsa et Virginie ! »
Qu’il n’y compte pas : elle en a besoin dans le
Cher…
« Des
perles ! »
Ça, Paul savait déjà, justement, de l’époque où
Florence n’était encore qu’un souvenir lointain.
Justement, Mylène se désole du départ de celle-ci.
« Je te
proposerai bien de faire un bout de l’intérim ce soir, mais entre ton curé, ta
tâche de rousseur et ton anorexique, j’ai tout d’un coup de la route à faire… »
Délicate, n’est-ce pas !
Ce sera convenu comme ça, dès que le chantier de
restauration sera conclu avec les entreprises du cru qui avaient déjà œuvré et
que Paul filera vers les tropiques.
Quant à la MAPEA, après un court démarrage orageux
puis une longue période de noces comblées, aura surgit une difficulté
juridique : la loi prévoit un délai de deux mois entre la présentation du
projet de reprise aux représentants du personnel et la réalisation de la vente.
Or, les syndicalistes se sont aperçus qu’il ne s’est
passé que huit jours entre le premier contact et la signature des protocoles et des
chèques. Ils demandent la nullité de la vente devant les tribunaux, un peu
contre l’opinion générale du personnel : c’est qu’il y en a qui ont déjà
profité de quelques mutations proposées – une pratique habituelle telle que
même entre les différentes sociétés du groupe acquéreur, ils ont tendance à
s’arracher les meilleurs et qu’il faudra, plus tard, un accord pour mettre fin
à tous les débauchages internes – et le rachat des participations dans le PEE et
à quelques actionnaires-salariés du management.
Il faut que Paul aille sur place pour expliquer que la
loi ne pouvait pas trouver à s’appliquer, justement pour cause de délai-express
– ce qui n’est pas un argument juridique valable : l’opération pouvait très
bien être suspendue durant ce délai, même si ça n’aurait rien changé à l’issue
de l’opération – et encore venir expliquer à l’avocat de l’acquéreur, qu’il avait
été prévu, dès l’origine, que la cession à proprement parler ne devait être
réalisée que début décembre, donc dans les délais légaux.
Le « baveux », il lui explique qu’il y a
déjà et par ailleurs un recours pour nullité du décret d’application concernant
un autre de ses clients, relatif à ce fameux délai, sur lequel il devrait
pouvoir s’appuyer, mais que dès lors que « les consentements sont échangés, les paiements réalisés et les actes de
gestion courante délégués, la vente est parfaite. »
Et en violation de la loi !
« Mais,
mais, je ne comprends pas, maître », fait Paul. « Si tout était effectivement définitif dès
après le protocole d’accord, y compris les paiements, les actes ne sont pas
encore signés. Alors qu’est-ce qu’ils viennent nous chercher des poux dans la
tête ? En qualité de dirigeants, il nous appartenait de prendre les
mesures conservatoires pour garantir les actifs de la société à nos acquéreurs
et donc de prévoir une gestion déléguée à effet immédiat dans la période
intermédiaire. »
Argument qui fait mouche, à condition d’aller
expliquer ça en CE, même si bien plus tard, l’avocat aura eu raison du décret
devant le Conseil d’État.
D’où le déplacement en Ardèche qui aboutira à la
suspension de l’action en nullité de la cession, jusqu’à ce qu’elle soit
définitive et « lavée » de ce détail de procédé…
« La loi,
décidément… », peste Paul, « c’est
une catastrophe quand elle est pondue par des types qui n’ont jamais mis les
pieds dans une entreprise, sauf pour y couper les rubans d’inauguration et
siffler du champagne à l’œil ! »
C’est à la suite de cette dernière difficulté, alors
que commence le chantier des « Collines de Cabourg » (le nouveau nom
du lieu choisi par Mylène pour l’établissement hôtelier : un
« coup » marketing qui permet de « laver » l’attaque passée
de « Chez Charles » auquel consent Paul), qu’il file à Londres avec
une semaine de retard à la rencontre des numéros 4 et 5 de chez les juniors Harrison
en dédouanant le Padre qui aurait bien fait le voyage : il ne connaît pas
Londres, mais pas de Shirley qui en profite pour rendre-compte sur place à ses
autorités.
Du coup se pose la question : « et qui va s’occuper de votre collègue,
alors ? », la Matilda.
Un petit saut de puce en hydravion, juste pour la
journée, jusqu’à « London-City-Airport »…
Londres est une ville extraordinaire depuis qu’une
partie de la City a déménagé sur les anciens Docks devenus un quartier
très « bobo » où sont posés quelques gratte-ciels sur Canary-Wharf.
Dont l’un est surmonté d’une pyramide iconoclaste…
Mais où vont-ils chercher tout ça ?
Les Harrison sont descendus dans une discrète mais
luxueuse pension-de-famille, renommée pour ses « pies », située en
face, de l’autre côté de la Tamise, à Greenwich-village, près du site
universitaire et du Cutty-Sark transformé en musée et boutique de souvenirs pas
forcément du meilleur goût.
Naturellement, comme ils ne font rien comme le commun
des mortels, même quand il s’agit de passer inaperçus, il leur faut une vedette
privée pour traverser le fleuve et le remonter jusqu’au débarcadère de Custom
House, où un VTC les prend en charge jusqu’à « Sky Garden », la tour
en forme de talkie-walkie posée au 20 Fenchurch Street, là où ils ont leurs
bureaux proches de la vraie City historique, et où l’on retrouve plusieurs
compagnies d'assurances, comme Tokio Marine Holdings ou Royal & SunAlliance
et quelques autres, ainsi que des salles de broker en pagaille à presque tous
les étages…
Un bâtiment dont la construction a été très critiquée
en raison du voisinage immédiat de monuments historiques environnants, comme la
Tour de Londres, Saint-Paul’s Cathedral ou même « the Monument », lui-même
largement dépassé et entouré par les buildings alentours, qui signale le lieu
du départ du grand incendie de Londres du mercredi 5 septembre 1666.
Un bâtiment dont les autorités se sont rendues compte
que la forme concave de ses façades vitrées concentrait les rayons du Soleil sur
les rues avoisinantes, où la température peut alors dépasser les 90°C, causant
des dommages aux véhicules et commerces. Un journaliste s’est même amusé à
faire cuire un œuf avec succès devant une caméra, grâce à ce phénomène optique.
L'architecte a reconnu le problème, déclarant qu'un
autre de ses immeubles, le Vdara à Las Vegas, en souffrait tout autant et la
Corporation de la Cité de Londres a fait faire installer des écrans de
protection pour éviter que le phénomène ne se reproduise inopinément…
Mais ce n’est pas le seul bâtiment de grande hauteur
assez hideux dans ce quartier par ailleurs au charme très
« victorien » : on y compte entre autre « le
cornichon », une sorte de gros suppositoire dressé vers les nuages, et même
la « râpe à fromage ».
Il faut noter que « l’Oignon » ou « The
Shard », pour « l’éclat », « le fragment » ou encore « l’esquille »,
sont posés rive-droite, presqu’en face de la Tour de Londres, un peu en décalé
du « Tower-bridge », à deux pas du HMS Belfast, également transformé
en musée…
Le bon-goût des anglais, c’est tout un poème en pense
Paul !
« The Shard », ou officiellement le « London
Bridge Tower » a été surnommé ainsi par « the English Heritage »,
qui affirmait que le bâtiment serait comme « un éclat de verre transperçant le cœur du vieux Londres » (A shard
of glass through the heart of historic London), et a ouvert ses portes au
public le 1er février 2013, deux étages étant réservés aux visites
payantes, permettant ainsi de s’offrir une des plus belles vues sur la capitale
de l’empire britannique.
À sa date d'inauguration, le 5 juillet 2012, la tour
est devenue avec ses 309,60 m le plus haut gratte-ciel de l'Union européenne
mais a été depuis dépassée par la « Tour Mercury City » à … Moscou
qui avoisine 328 m, le 27 juin 2012 et le sera à Paris, dans le quartier de la
Défense, avec le projet des tours jumelles du « Hermitage Plaza » qui
devrait atteindre 323 mètres.
Coût : 1,8 milliard d’euros, investis par un
fonds Qatari. Premier prix pour un appartement de base : environ 45
M€ !
C’est qu’il s’agit de ne pas avoir oublié le sel chez
l’épicier indien ou pakistanais, en cas de panne électrique, en pense Paul en
le mirant à son arrivée à proximité de son lieu de rendez-vous.
Plus modestement, Paul prend le
« Tube » alors que Shirley pousse jusqu’à Vauwhall-station, avec
une correspondance à Victoria-station : c’est direct pour Paul jusqu’à
« Monument-station », pas très loin de la station « Bank »,
là où il va, à condition de bien comprendre où vont les rames, et le pass ne
coûte que 10 livres pour une journée de trajets illimités, ce qui est cher pour
un aller-retour, mais moins qu’un taxi. De toute façon, la tarification est
tellement complexe, qu’il suffit de recharger le bidule en plastique n’importe
quand à une borne pour s’en servir à nouveau en cas d’épuisement et s’en sortir
utilement.
Fouille et passage par un portique-détecteur de
métaux, après avoir vidé les poches, un ascenseur le propulse à l’étage où il a
rendez-vous avec les Harrison, pile à l’heure, pour être de nouveau fouillé à
la sortie de l’appareil par un grand escogriffe, et est escorté par les g-men
du « Souverain grand inspecteur général » en chair et en os qu’est
« n° 4 », selon le rite écossais rectifié et approuvé.
Ou quelle que chose comme ça…
Même pas eu le temps d’être accueilli qu’il se produit
une vaste explosion qui fait trembler les murs et voler la porte close telle
que Paul manque de se la prendre sur le crâne, les alarmes sonnant à tue-tête, de
la fumée envahissant les couloirs et tout le monde se mettant en mouvement
rapide et brownien sur le mode « panique-à-bord » !
Quel accueil !
Émergent les silhouettes des Harrison soutenues ou
aidées par des g-men accourus, couverts de poussière, voire de quelques
blessures superficielles : un attentat, le troisième !
Et une fois de plus, il en réchappe, le
valeureux !
Ce gars-là a lui aussi une de ces chances de cocu : il
doit l’être, pas possible autrement.
Pas le temps de se saluer, tout le monde se précipite
vers les ascenseurs : ils vont vite être saturés, inutilisables, en pense
Paul qui préfère remonter le courant vers le bureau où on l’attendait à la recherche
d’éventuels blessés qui auraient besoin de premiers secours ou d’aide.
Mais rien.
La baie vitrée est complètement éventrée tout comme
les volets horizontaux amovibles dont certains pendouillent, donnant directement
sur le vide, la Tamise, l’air frais des altitudes, et au loin la Tour Shard, là,
à un peu plus de mille mètres.
Il lui semble qu’un sillage de fumée blanche la
désigne comme le poste de tir d’un missile, ou d’une roquette.
C’est fugace, mais c’est assez précis.
Tout est dévasté dans la pièce et un début d’incendie
est étouffé, noyé par plusieurs têtes de sprinkler qui auront éclaté lors de la
déflagration.
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