J’étais au concert,
Dans la soirée, accompagné d’une élégante
« comtesse » locale et la soirée s’est prolongée très agréablement,
tel que je suis rentré très tard et passablement rincé.
Et le jeudi en fin de journée, il faut que j’aie les
yeux en face des trous pour rentrer sur le Rocher en un seul morceau…
Il faut vous dire aussi que j’aime bien les concerts
en « Riatlie » : Au moins, je comprends de quoi qu’on cause –
puisqu’on ne cause pas – mieux qu’au cinéma ou à la télé.
Au ciné, les films étrangers sont sous-titrés en
« Ritalien », ce qui me permet de me familiariser un peu à l’idiome local, idem pour les séries-télés et il n’y a que sur « Transe-24 »
que je suis en « Francilien-natif » (et RCC
en Corsu), comme compensation…
Pour ne pas perdre l’usage de ma langue natale, bien
sûr !
Évidemment, je me suis jeté sur les quotidiens du
lendemain et la presse « gauloisienne » vendredi dernier, une fois
arrivé à Monaco.
On y rapporte que l’ambiance était de nouveau glaciale
mercredi dernier, sur le plateau de Las Vegas. C’était en principe le débat de
la dernière chance pour le républicain au pied du mur, lâché dans son propre
camp, distancé dans les sondages et dont l’image a été sérieusement entachée
par quantité de révélations sur des propos obscènes et des accusations d’agressions
sexuelles !Même le porno-stars s’en mêlent, désormais.
Il paraît que comme lors du débat précédent, le 9
octobre, les candidats ont donné le ton en refusant de se serrer la main avant
de s’installer à leurs pupitres, une rupture historique de protocole dans ces
rendez-vous traditionnels de la course à la Maison Blanche…
En voilà deux qui ne s’apprécient pas vraiment et ils
ont raison (pour des raisons différentes).
Moi-même, je ne les trouve pas très
« fréquentables » (et je m’y connais en matière
« d’infreequentabilité »… forcément !)
Égale à elle-même, méthodique et contrôlée, la démocrate
aura affronté un « McDonald Trompe » qui n’a pas semblé capable de
maîtriser son attitude plus d’une trentaine de minutes avant de passer aux
attaques ad hominem et d’enchaîner
les approximations.
Comme quoi, il confirme ce que j’en pense : C’est
plié pour lui, il cherche manifestement autre chose en poursuivant sa campagne.
La notoriété, on va y revenir !
C’est un mégalo-né.
Les sujets de fond – droit à l’avortement, port d’armes
– ils en auraient discuté dès les premières minutes du débat. Et d’emblée, la
future présidente des USA a affirmé qu’elle nommerait des juges à la Cour
suprême qui maintiendraient notamment le droit à l’avortement, tandis que le
républicain a affirmé qu’il nommerait des juges qui s’y opposeraient.
Et ç’aura été l’occasion d'une première outrance
rhétorique : « Si vous suivez ce que
dit Hillary, vous pouvez prendre le bébé au neuvième mois, l’arracher au ventre
de sa mère… Cela ne me convient pas. »
Il se serait aussi concentré sur le fameux Second
amendement de la constitution américaine qui donne le droit de porter des
armes, accusant sa concurrente de vouloir le réduire « à la portion congrue ».
Interrogé sur l’immigration, le républicain aurait
martelé : « Je veux construire le
mur (entre les États-Unis et le Mexique),
nous avons besoin du mur. »
Cette manie de mettre les gens en prison alors qu’ils
n’ont rien à se reprocher sauf seulement que d’être nés…
Le républicain aurait peu à peu perdu son calme au fil
du débat, lançant des « faux, faux »
alors que sa concurrente parlait, la traitant de « mauvaise femme » !
Ça se serait déclenché quand « Il-a-ri » a
lancé son adversaire sur ses affinités supposées avec « Vlad-Poux-tine ».
Ce kon, il aurait réagi au quart de tour, reprenant ses vieilles
habitudes : Interrompre la parole, passer du coq-à-l’âne (ou plutôt des
questions d’espionnage à l’État islamique) ou encore user d’attaques
personnelles.
Comme lors des précédents débats, il a remis sur la table
l’affaire des e-mails privés « d’Il-a-ri » du temps où elle était
secrétaire d’État, sa fondation caritative…
Il l’attaque en disant qu’elle est à la tête d'une « entreprise criminelle » et devrait
rendre l’argent à l'Arabie saoudite.
Et au Koweït aussi, me semble-t-il : Il n’est pas
si bien renseigné que ça, finalement !
Dommage : Il aurait mieux fait de lire
quelques-uns de mes posts de cet été, celui-ci
et celui-là,
où je vous conte le « hold-up » du siècle…
Pour lui, les femmes qui l’accusent d’agressions
recherchent « cinq minutes de gloire », indiquant qu’il ne s’est « jamais excusé auprès de sa femme »
(elle a pourtant affirmé l’inverse) parce qu'il n’a « rien fait ».
Et de déclencher l’hilarité du public, ce qui
théoriquement interdit lors des débats, quand il a pu affirmer que : « Personne n’a plus de respect pour les femmes
que moi ».
Non mais sans rire, il est comme Sacha Guitry, « contre les femmes, tout contre »,
peut-être ?
Mais le mieux aurait été l’épisode sur ses accusations
d’élection « truquée », ou « McDonald-Trompe » a refusé de
s’engager à accepter les résultats de l'élection. « Je vous dirai à ce moment-là, je vous laisse dans le suspense »
ajoutant que la démocrate n’aurait « pas
dû être autorisée à concourir ».
Depuis il en dit qu’il va monter une vaste mouvement populaire et dictatorial pour remettre de l'ordre… démocratique, semble-t-il.
Depuis il en dit qu’il va monter une vaste mouvement populaire et dictatorial pour remettre de l'ordre… démocratique, semble-t-il.
« C’est
terrifiant », a-t-elle répliqué. « Il dénigre et rabaisse notre démocratie. Je suis atterrée que le
candidat de l’un de nos deux grands partis adopte ce genre de position. »
J’en connais d’autres qui pourraient avoir pourtant
exactement les mêmes propos chez nos « Républicains-démocrates »
dans les semaines qui viennent…
Pour le reste de ce qu’il fallait en retenir
d’intéressant, finalement, c’est une certaine cristallisation des politiques
futures :
– Avortement : Elle est en faveur de l'IVG (interruption
volontaire de grossesse), lui, après l’avoir été ne l’est plus.
– Immigration : Il a dénoncée « Pine-Tonne » qui « veut une amnistie » et « des frontières ouvertes ». Alors que lui
veut un mur et que l’une de ses premières actions sera d’attraper les
trafiquants de drogue et les « bad
hombres » (mauvais hommes).
Elle a critiqué le plan de son adversaire qui prévoit
des déportations massives, disant que « ça
ne correspond pas à qui nous sommes en tant que nation » et que çà « va déchirer le pays », sans parler
des problèmes logistiques pour renvoyer plus de 11 millions de sans-papiers.
– « Poux-tine » : Elle soutient que « ce qui est vraiment important sur WikiLeaks
est que le gouvernement russe est impliqué dans de l’espionnage contre les
Américains. » C’est sans précédent, affirme-t-elle, « on n'a jamais eu un gouvernement étranger qui se mêle des élections
».
Oui, enfin, elle ne sait pas tout ou fait semblant de
ne pas savoir, comme si les USA n’avaient jamais pesé sur aucune vie politique
intérieure à l’étranger…
Lui qui admire beaucoup « Vlad » lui
rétorquera qu’on n'est pas sûr que ce soit les Russes qui cherchent à manipuler
les élections. « Je ne connais pas
Poutine. Il a dit des choses gentilles sur moi ».
« Eh bien, c’est
parce qu’il préférerait avoir une marionnette comme président des États-Unis
», lui aurait-elle balancé.
« Vous êtes la
marionnette », lui aurait-il renvoyé.
Pas de doute, là.
– Politique étrangère : Il reprend son refrain. Les
États-Unis se ruinent à défendre les alliés. « On se fait avoir. On dépense une fortune à soutenir le Japon, on n’a
pas les moyens de défendre la Corée du Sud, l’Allemagne… » avant d’ajouter
qu’il est « un grand fan de l’Otan, mais
ils doivent payer ».
Elle, elle l’accuse de vouloir saboter les alliances
et de laisser les pays se défendre avec leur propre arsenal nucléaire.
– Économie : Lui veut baisser massivement les
impôts, renégocier les traités commerciaux et si on n’a « pas un bon deal », se retirer du Nafta (ou Aléna, Accord de
libre-échange nord-américain avec le Canada et le Mexique).
Elle en dit qu’elle veut taxer les plus riches et
affirme qu’elle est vraiment contre le traité Trans-pacifique alors qu’elle a
longtemps été « pour ».
Et puis elle aurait balancé que son adversaire aurait construit
ses hôtels avec de l’acier chinois moins cher…
Où ça va se nicher.
Bref, rien de nouveau quand lui quitte la scène l’air
furibond sans lui serrer la main. Et c’est sur cette note courtoise que se
serait achevé le dernier débat, au grand soulagement des « Ricains »
épuisés par cette campagne sordide.
D’autant que finalement, ça ne changera rien aux
résultats sortis des urnes le 8 novembre prochain qu’elle est désormais passée à autre chose : Le soutien aux candidats démocrates pour gagner Congrès.
Et pourquoi donc ? Parce qu’aucun débat n’a
jamais fait changer d'avis qui que ce soit et que la moyenne des sondages
laisse apparaître un écart de 7 points en faveur de la démocrate. Pour vous
donner une petite idée, à la même date, lors de la dernière présidentielle US,
l’avance « d’Haut-bas-Mât » sur son concurrent Mormon n’était que de
0,4 %… et le Président sortant battit le républicain de 4 points !
De toute façon, chaque téléspectateur, quel que soit
son a priori, y aura trouvé matière à
confirmer son opinion.
Et ce phénomène – le biais de confirmation – n’est pas
limité aux opinions politiques. Quelle que soit la décision à prendre, nous
cherchons l’information de manière sélective, et nous sommes tous plus
réceptifs aux informations qui confirment nos opinions qu’à celles qui les
contredisent.
L’exemple classique est celui de l’entretien de
recrutement : Après 4 minutes 30 en moyenne, votre opinion est faite !
Alors si ce dernier débat ne va sans doute pas changer
la donne, en revanche il confirme à nouveau la stratégie originelle de
« Trompe » : Il est depuis toujours dans l’après élection.
Et il va répéter pendant 4 ans que l’élection était
truquée, que les médias ont manipulé l’élection et qu’il faut donc un média
indépendant … le sien !
C’est un obsédé de « sa marque » !
Un mégalo-né, vous dis-je…
Il n’a jamais voulu être président et le Financial
Times vous aura révélé que son gendre négociait depuis plusieurs mois avec des
groupes de médias pour la création ou l’acquisition d’une chaîne ou d’un
ensemble de chaînes « Trompe ».
Soit en streaming avec abonnement sur Internet, soit
sur le câble.
Il a contacté Lion Tree, la banque d’affaires
spécialisée dans les médias, et « Trompe » serait également en
discussion, là, selon le Wall Street Journal, avec Roger Ailes, l’ancien patron
de la chaîne Fox News, une chaîne qui fait campagne pour lui.
Quelle serait donc la stratégie qu’il nous joue ? C’est simple. Et tous les
spécialistes vous diront qu’il a tout fait pour flinguer sa campagne. Il ne
cherche pas à modérer son discours pour attirer au-delà de sa base électorale,
la stratégie classique d’un candidat qui veut gagner.
Au contraire il cherche à cliver et ne vise que son
marché futur : La classe moyenne blanche !
Une classe moyenne blanche avec laquelle il ne peut
pas gagner arithmétiquement les élections, mais qui constituera un formidable
bassin d’audience et une formidable clientèle pour un média.
Il prétend qu’il a dépensé des centaines de millions
de dollars dans sa campagne et que son business d’hôtels souffre de sa
campagne (moins 59 % depuis un an). Mais en fait il a très peu dépensé d’argent à titre personnel. Et
puis la couverture médiatique de ses frasques est telle qu’il n’en a pas eu besoin.
D’autant qu’il utilise largement les dons et l’argent
du parti.
Si son business traditionnel souffre momentanément c’est
aussi parce qu’il n’était plus porteur depuis longtemps. Alors il a choisi de
faire la culbute dans les médias.
Imaginez donc la puissance d’un média d’opposition
pendant le mandat d’une « Pine-tonne » qui démarrera déjà avec un
taux-record d’impopularité !…
Pendant toute sa carrière, il n’a eu qu’un seul
objectif : Valoriser de façon obsessionnelle sa propre marque.
Il l’a collée partout. Toujours. Et aujourd’hui il a
pu l’afficher dans tout le pays pour un investissement minime avec un impact
maximal.
Le rêve de toutes les entreprises qui se respectent.
Conclusion : Il n’a jamais voulu être président
et il est en passe de réussir le plus beau coup de sa vie !
Mais je crois vous l’avoir déjà dit.
En tout cas, vous êtes désormais prévenus…
Pas mal comme stratégie. Spectaculaire. Même si je ne suis pas d'accord avec lui sur beaucoup de choses, j'apprécie le panache. De lui ou de l'autre, je ne sais pas sui est le pire. Bien content de ne pas voter là bas, mais malheureusement ce n'est pas mieux ici.
RépondreSupprimerBé oui : Chacun sa croix !
SupprimerEffectivement, le gars n'est pas mal : De toute façon il joue "gagnant-gagnant" !
Et pour l'heure, il confirme, promettant même un choc au moins aussi important que le "Brexit"...
Pour tout le monde, il en pense qu'il sera élu, mais "entre-les-lignes", il s'agit d'autre chose : Un parti de forte opposition appuyé par des médias puissants, qui va pourrir la mandature "d'Il-a-ri" !
A suivre, Vlad !
Bien à toi.
I-Cube