Cinquante-quatrième
chapitre : La CISA.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Tout d’abord quelques têtes reconnues de la rencontre
dans le ranch des Harrison.
« Votre opération,
« assurance-vie » a déjà fait deux victimes : l’agent du FBI
et Harry ! Vous êtes le suivant »,
laisse tomber l’un, tel un reproche à peine voilé.
En espérant, mais il ne le dit pas, qu’il ne fait pas
partie d’une liste complémentaire…
« Je suis
au courant. On s’active pour mettre fin à l’hécatombe. »
Une tâche qui ressemble de plus en plus à « mission
impossible »…
Puis encore un autre qui rejoindra le premier.
Le temps s’éternise, d’autant que Paul et le père José
sont rejoints par un binôme entouré de leurs propres g-men sur le chemin qui
mène à leur véhicule : Paul Allen et Bill Gates !
« On est au
courant des menaces qui planent sur toi » commence Paul. « Si tu as besoin de quelque chose, fais-le-moi
savoir. »
C’est gentil : « Je n’y manquerai pas. Mais je compte y faire face avec succès, ne t’en
fais pas. »
Et leurs projets ? Paul sait que Bill l’a
rencontré à son précédant départ de San Francisco.
« – Ce n’est
pas l’urgence. Je rentre en France pour y monter un dispositif de sécurité
idoine. Du coup, je pense réorganiser mon patrimoine et mes activités autour de
ces priorités.
Et dans
ce cadre le prochain déplacement est prévu pour les caraïbes où je vais mettre
à l’abri mon voilier. Après, on verra. Je reprendrai mes travaux sur une source
d’énergie à développer, soit autour des réacteurs de Bill, soit autour de la
fusion-froide, soit encore autre chose dès que je disposerai de locaux
sécurisés.
– Viens
aux states, tu auras tout ça pour toi !
– Probablement,
mais je te rappelle que je n’ai pas toutes les autorisations administratives
nécessaires…
– … un
détail !
– Oui,
sans doute, mais je peux aussi aller bosser en Chine…
– … tu ne
vas faire ça ?
– … Ou
encore ailleurs. Je vous rappelle que celui qui semble me vouloir bien du mal, reste
un citoyen américain, alors hein.
– On en
viendra à bout tôt ou tard. Et ici, tu auras tous les financements nécessaires
et toutes les compétences techniques possibles. Pas forcément en Europe.
– Mais
si, même en Europe ! Et en Europe, je reste maître de ma sécurité, alors
qu’ici, je vais dépendre davantage d’autrui, ce qui n’est pas pour m’emballer… »
Là, ils comprennent.
« Enfin,
avant de repartir en Chine, pense d’abord à nous ! »
Pas de problème.
Sur ce, leur groupe – avec les G-men - s’éloigne pour
faire de la place à celui d’Elon Musk, même pas le temps de quelques pas vers
la voiture.
Il se présente et attaque dare-dare : « J’ai entendu parler de vous en terme élogieux.
Pourrait-on s’entretenir dans les jours qui viennent ? »
Paul reprend un avion…
« – Mais on
peut se voir ultérieurement. De quoi s’agit-il, cher Monsieur ?
– De conquête
spatiale. Votre gel-Birgit et vos céramiques intriguent, vous le savez sans
doute…
– Ce n’est
rien d’autre qu’une application spécifique de technologies parfaitement maîtrisées
depuis de longues années : je n’ai rien inventé !
– Est-ce
que nous pouvons en parler ?
– Pour un
pillage en règle ?
– Non bien
sûr ! Plutôt une association.
– Entendu :
on en reparlera, alors ! Mais là, ma sécurité n’est pas vraiment assurée,
il faut que je reparte rapidement.
– Autour de
ma personne, elle l’est ! »
Prétentieux, va !
« Sans
doute. Il faut que j’atteigne ce niveau-là et comme je viens de le dire à Gates
et Allen, pour ne pas laisser à d’autres cette charge-là. Question de pérennité. »
Lui aussi peut comprendre.
« Je passerai
par Paris dans les semaines qui viennent. On peut essayer de se voir à ce
moment-là ? »
C’est un peu court : « Je vais prendre la mer à la fin du mois pour quelques semaines. Après,
je ne sais pas, je n’ai pas d’obligation particulière. À voir avec plaisir »
et il lui laisse une carte avant de parcourir les derniers mètres qui le séparent
de leur voiture : Padre Gabriel s’impatiente.
C’est là que les trois femmes qui encadraient n° 5,
dont les deux blondes et les mouflettes le rejoignent.
« – J’ai
deux mots à vous dire, vous. Vous êtes bien Paul de Bréveuil, je suppose vues
toutes vos décorations ?
– Moi,
oui, lui, non ! » fait Paul, tout ravi par le spectacle qui s’offre à
ses pupilles, en désignant le curé qui le précède de près…
« – Vous êtes
invités, tous les deux, à déjeuner chez ma belle-mère qui reçoit tout le monde pour
un verre de l’amitié. C’est à deux pas.
–
Volontiers, on peut retarder notre départ, mais à part vous présenter nos
condoléances les plus attristées, en quoi pourrions-nous vous être utiles…
d’autant que je constate que vous êtes bien entourées ?
– Il
s’agit de votre épouse…
– Je ne
suis pas marié. Ou alors il y a bien longtemps, avec une de vos compatriotes
d’ailleurs, la chanteuse Emily Lison. Mais j’en ai divorcé depuis de nombreuses
années…
–
Emily ? » fait étonnée la plus jeune…
Bé oui, quoi ?
« C’est vous le
« beau-capitaine » ? Le six-coups de Paris-rive-gauche ? »
fait-elle les yeux grand-ouverts et pétillants, la bouche déjà presque baveuse…
« J’ai
tellement rêvé de vous croiser… enfin, je veux dire avant mon mariage d’avec Harry
naturellement… Mon pauvre Harry ! »
Le curé a le neurone paralysé quelques instants, puis,
le temps de se traduire le propos, peut-être en latin, il éclate d’un rire énorme
et sonore qui fait se retourner la moitié du voisinage !
Paul ne voit d’abord pas le rapport, puis se rend
compte qu’il est en mauvaise posture : soit ils prennent tous les deux
leurs jambes à leur cou, là dans la seconde et disparaissent plus vite que la
lumière, ce qui ne semble pas physiquement possible compte-tenu de l’hilarité
du cureton qui se plie en deux et tape la pelouse du pied … un jour
d’enterrement, ça fait sérieux pour un curé en uniforme…
Soit il va falloir assumer !
« – Well,
ce n’était pas prévu, mais on peut repousser notre retour en Europe, d’autant
que j’ai quelques reproches à vous faire.
– C’est
moi qui vous en fait » fait la première. « J’aimerai bien savoir quels « trucs » vous avez appris à
faire à votre épouse, enfin … à la mère de vos enfants, je présume, pour que la
tête de mon mari soit toute tourneboulée au point qu’il veut désormais le
divorce…
– Oh bé
s’il n’y a que ça, je peux vous montrer à titre de compensation ce soir. Mais
il n’y a rien d’extraordinaire : la preuve, c’était à vous de « tenir »
votre mari, ne serait-ce que pour vos fillettes…
– Oh oui,
c’est une excellente idée que de nous montrer ce soir ! » la ramène la
jeune veuve.
Elle a dit « nous » et pas
« moi »…
–
Vanessa, enfin : je vous en prie ! » lui renvoie dans les orifices la
première épouse de n° 4, dont Paul apprendra plus tard qu’elle s’appelle
Alexandra.
« Pas de
problème ! Donnez-moi une adresse et dans ces conditions, je suis à vous
tout-à-l’heure », conclut Paul ravi d’accrocher deux veuves et une
cocufiée à son palmarès de… cocu lui-même…
Mais lui, il en avait pris son parti depuis fort
longtemps et avait rendu la pareille à toutes ses conquêtes.
Et chacune leur laisse, par secrétaire-garde-du-corps
interposé, leurs coordonnées.
« On compte
absolument sur vous… »
En fait, ça se traduira par un
« triple-lapin », dès que la voiture aura démarré, sur l’insistance
du Padre romain.
« Non mais,
vous êtes incroyable vous ! Un adultère et deux veuves en une seule
soirée ? Un soir d’enterrement ? Mais vous êtes totalement ignoble ! »
s’enflamme-t-il, éructant presque.
Paul y a vu deux mères de famille désemparées, dont
une « sexa » en déshérence, une « quadra » éconduite ainsi
qu’une « trenta » déjà veuve-éplorée qui mérite quelques consolations
pour leur permettre de reprendre le goût de vivre.
Une œuvre charitable, finalement…
« –
Remarquez, vous pourriez participer. Si je me souviens bien, votre ordination dans
la prêtrise vous interdit le mariage mais ne vous impose pas l’abstinence…
– Dans
les deux cas, c’est péché de luxure ! Un des sept péchés capitaux qui me fermeraient
à jamais les portes du paradis de Dieu.
– Oh vous
savez, dans Son immense miséricorde, Il pourrait vous les pardonner, si on en
croit la doctrine papale actuelle et officielle.
– Mais
vous ?
– Oh,
moi, on ne peut déjà probablement plus rien. C’est foutu depuis trop longtemps :
je crois que je cultive tous les péchés capitaux depuis tout-jeune !
– Vous ne
croyez pas en Dieu, vous, un chevalier de l’Ordre de notre Seigneur
Jésus-Christ ? » fait-il l’air véritablement horrifié, les yeux presque
sortis des orbites, ayant perdu sa bonne-humeur éclatante et réjouissive depuis
peu.
« Je n’ai
pas dit ça. L’existence de Dieu s’impose dès qu’on s’étonne de l’immense
complexité de cet univers si riche, si divers et tellement immense jusqu’à
l’infini… » Là, le père ne comprend plus.
« – Dieu
est éternel : il existait avant Sa Création et existera après la
destruction, l’anéantissement de toute Sa Création, avant tout début et après
toute fin. Aucun doute là-dessus. En revanche tout le reste est
« fini » puisque l’univers entier a eu un commencement et aura
probablement une fin définitive. Alors nous, pauvres créatures mortelles,
pensez bien qu’on n’est pas vraiment concerné par l’éternité ! Au moins
depuis notre conception…
– Mais,
mais… Et l’immortalité de l’âme ?
– Dans le
strict cadre de l’éternité, ça ne concerne que Dieu, bien sûr. Mais pas
forcément nous qui n’avions pas d’âme avant d’exister. Peut-être après notre
décès, mais rien n’est moins sûr et c’est de tout façon réservé à quelques
exceptions, sans ça je vous assure que mes ancêtres se montreraient un peu plus
présents qu’ils ne le sont, ne serait-ce que comme d’une toute petite réplique
de l’immense Amour divin… »
Ils ont donc repris l’avion, avec comme à l’aller les
hommages de l’équipage (le prestige de l’uniforme, sans doute un « plus »
indéniable notamment auprès des hôtesses…), comme prévu et Paul aura laissé un
message : « Pour des raisons impérieuses
de sécurité, le FBI me demande d’évacuer vers l’Europe de toute urgence. J’obtempère.
En revanche, on peut toujours tenter une séance de rattrapage dès que la
situation se sera « stabilisée ». »
Et il laisse ses coordonnées téléphoniques dans ses messages… à tout
hasard.
Sitôt rentré, Paul s’active autour des travaux de
réfection du bâtiment et lance le chantier, celui de l’autre côté de la colline
et du « petit-bois », où il serait bien d’enterrer ses futures
installations de sécurité.
Parce que l’idée de la « Charlotte Intelligence
& Security Agency » se précise. Dans ce foutu pays en parfait désordre
sécuritaire, elle fait manifestement défaut. Il en parle d’ailleurs longuement
avec l’amiral Morthe-de-l’Argentière à chacune de leur rencontre, en buvant un
bol d’armagnac et en fumant un des cigares que l’amiral emporte toujours avec
lui, la plupart du temps autour d’un échiquier.
Une partie, plusieurs fois suspendue, maintes fois
recommencée et qu’ils ne termineront finalement jamais.
D’autant que viennent s’y greffer et participer utilement
et par intermittence, à la fois le Padre José et Shirley.
Sans omettre Matilda : le SIV et le SIS. Ça plus
Nathalie-la-rouquine qui espionnerait bien tout le monde via l’électronique, on
a effectivement un concentré de technicité, « d’intelligence » à
haute densité, d’autant que Gustave lui-même a longtemps été le patron de la
DRM en France.
Ils savent tout de ce qu’il y a à savoir pour
recueillir du renseignement opérationnel et assurer un minimum de
« security » des personnes…
Car pour l’heure, il semble que les moyens mis en
place au pays, à travers les lois « sécurité & liberté », mais
aussi l’état d’urgence n’ont pas donné les résultats attendus en terme de
prévention après les attentats du 13 novembre.
On évoque d’ailleurs le dimanche 19 avril 2015, jour
où Aurélie Châtelain a été tuée dans sa voiture. Sid Ahmed Ghlam, son assassin
présumé, avait été retrouvé le même jour, avec une balle dans la cuisse, après
avoir appelé lui-même le Samu.
L’algérien de 24 ans reconnaîtra plus tard qu'un
attentat était bien prévu et qu'il devait tirer, avec l'aide d'un complice, sur
l'assemblée de fidèles rassemblés dans une église pour la messe. Selon sa
version des faits, tout aurait basculé lorsque son complice veut voler la
voiture d'Aurélie Châtelain.
En fait de complices, quatre hommes seront interpelés
plus tard et un « micro-réseau » aura été rattaché à d’autres
personnes liées à la mouvance islamiste, jusqu’à Toulouse…
Un coup de feu serait parti accidentellement, tuant la
jeune femme.
C'est la vision du cadavre de la victime qui aurait
affolé Sid Ahmed Ghlam et l'aurait découragé de poursuivre son entreprise
criminelle. Il aurait alors décidé de se tirer lui-même dessus, préférant se
faire prendre par les autorités que de subir le courroux des réseaux islamistes…
C’est l’exemple typique où, à part l’effet du hasard, aucun
signe avant-coureur d’un attentat n’avait été détecté, aucun signe de
radicalisation notoire n’avait donné le moindre indice exploitable pour les
forces de l’ordre dans cette partie-là de la banlieue-sud de la capitale…
Pas plus pour les « Charlie », ni aucun pour
le 13 novembre !
En revanche, après coup, les enquêteurs savent
remonter les pistes…
C’est le constat accablant d’aveuglement que fait
Gustave Morthe-de-l’Argentière – et il a raison – alors même que se renforce
les moyens d’écoute et d’espionnage électronique, puisque tous les réseaux sont
étroitement surveillés et que des logiciels existent déjà pour prévenir les
délits de vol et de cambriolage.
Et ils fonctionnent pourtant remarquablement bien aussi
pour les violences en réunion, même si c’est un peu plus pointu à repérer.
Gustave et sa fille Nathalie en sont sûrs, il doit bien
y avoir des signes avant-coureurs repérables, même si on ne sait pas espionner
les échanges cryptés.
Le curé et l’anglaise sont souvent plus
dubitatifs : certes, des « vrais attentats » doivent se
préparer, donc génèrent leur flot d’échange d’informations interceptables. Mais
c’est chercher une aiguille dans une botte de foin tellement les données à
recueillir peuvent se compter par dizaines de million en une seule journée.
Le Padre fera aussi remarquer qu’entre l’intention, la
préparation et le passage à l’acte, il y a une étape parfois infranchissable. L’un
n’augure pas nécessairement l’autre d’autant qu’une attaque isolée, comme celle
de Londres au couteau, ne nécessite aucune préparation, aucune
logistique : c’est bien plus une tentative médiatique suicidaire qui
relève de la psychiatrie.
Et puis il faut être hyper-réactif dans le cas de
radicalisation expresse…
Pour l’amiral Gustave, c’est là qu’on doit pouvoir malgré
tout aider les autorités si elles persistent à patauger. Les machines sont
capables de collecter et d’analyser en temps réel des quantités invraisemblables
de signaux.
Après, c’est juste le boulot des algorithmes, des
logiciels que de faire le tri, quitte à « filtrer » entre faux-vrai
et vrai-vrai grâce à l’intelligence humaine.
Il n’a peut-être pas totalement tort en pense Paul.
Participer à aider les autorités, mais à condition que
ce ne soit pas « à fonds-perdus » et que ces procédés soient aussi
destinés à protéger des cibles potentielles pré-identifiées, notamment ceux des
futurs clients de la CISA quant à la sécurité de leur personne et entourage
immédiat.
« C’est
simple, je vois ça comme d’un service accessoire qui, s’il est performant, est à
proposer à des VIP appelées à séjourner et se déplacer en Europe. Ce qui les rassurera
d’une part et n’auront pas à déplacer, avec toutes les difficultés administratives
que ça représente, leurs propres g-men.
On
commencera par la France, d’ailleurs. Mais très vite il faudra étendre le
procédé jusque dans les autres capitales européennes. Faut quand même se rendre
compte que Londres a été incapable de prévoir et empêcher l’assassinat d’Harry
Harrison, alors que le bonhomme prenait moult précautions.
On doit
pouvoir faire mieux avec des logiciels adaptés… »
L’idée « commerciale » serait alors d’offrir
une protection rapprochée, chauffeur, voiture sécurisé et garde-du-corps, moyennant
finances, plus une veille et une étude avancée des risques sur les clients
présumées devenir des cibles.
« À trois milles
dollars par jour – 2.990 pour faire « commercial » –
et seulement quelques dizaines de « clients » par mois, on doit pouvoir
rentrer dans nos frais en quelques nuitées.
Il nous
faut pour ça, louer des limousines, embaucher 2 personnes pour 24 heures, soit
un peu moins de 10 par semaine « vendue ». À 15 euros de l’heure,
plus les frais et charges, c’est bien le diable si ça coûte plus de 1.200 à
1.500 euros/jour. Ce qui laisse de la marge pour payer le background et
l’aspect « intelligence » du business qui est un coût fixe.
Dont on
profitera peut-être pour annoncer attentats ou assassinats potentiels, quitte à
convaincre les « cibles » à prendre plus de précautions ou à ne pas venir
rouler leur bosse en Europe. Ça peut devenir le jackpot, si ça fonctionne
bien ! »
Et améliorer la sécurité autour de Paul par la même
occasion.
« – C’est
jouable !
– De
toute façon, on ne saura jamais si on n’essaye pas… »
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