Cinquantième
chapitre : L’autre 13 novembre
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Ces attentats de Bruxelles, également revendiqués par
l'organisation terroriste État islamique, seront les plus meurtriers commis
jusqu'alors en Belgique.
Les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, originaires
de la commune de Schaerbeek, proches de Salah Abdeslam, seront deux des auteurs
de ces attentats, le premier s'étant fait exploser à l'aéroport de Bruxelles et
le second dans la station de métro de Maelbeek.
Najim Laachraoui, également de Schaerbeek qui apparaîtra
avoir tenu un rôle notable dans l'organisation des attentats de Paris le 13
novembre 2015, sous le faux nom de Soufiane Kayal, sera identifié comme l'autre
terroriste kamikaze qui s'est fait exploser dans le hall d'enregistrement de
l'aéroport bruxellois.
Mohamed Abrini, lui aussi impliqué dans les attentats
de Paris, sera identifié comme l'« homme
au chapeau », le troisième terroriste de l'aéroport de Zaventem qui s'est
enfui et qui sera finalement arrêté le 8 avril suivant à Anderlecht.
L'enquête confirmera que la même cellule terroriste
islamiste franco-belge, constituée au départ autour d'Abdelhamid Abaaoud, avait
préparé, coordonné et commis les attentats de Paris le 13 novembre 2015 et ceux
de Bruxelles le 22 mars 2016.
Pour les limiers de l'antiterrorisme, l'organisation
État islamique comptait frapper en novembre 2015 non seulement le centre de
Paris, mais aussi d'autres cibles en France, dont un centre commercial,
vraisemblablement celui des « 4 temps » dans le quartier de la
Défense. L'organisation terroriste visait également les Pays-Bas et le
Royaume-Uni, où Daech avait multiplié les tentatives d'infiltration afin d'y
perpétrer des attentats, écriront les enquêteurs.
La série d'attaques meurtrières du 13 novembre à Paris
et à Saint-Denis n'aurait été qu'un volet d'un plan plus large pour frapper
l'Europe. La chaîne américaine CNN aura pu éplucher les 90.000 pages du dossier
d'enquête regroupant investigations, comptes rendus, photographies,
interrogatoires et analyses de données de téléphones portables, et validera
cette théorie.
Dans cette montagne de documents, on apprendra plus
tard que les autorités ont tardivement mis la main sur un troisième homme :
Abid Tabaouni, un Marocain suspecté d'être lié à la cellule terroriste du 13
novembre, qui n’aura été arrêté qu'en juillet 2016 à Bruxelles après des mois
de vagabondage en Europe. Jusque-là, son identité n'avait pas été communiquée
publiquement. Les policiers auront été aidés dans leurs investigations par
l'arrestation de l'Algérien Adel Haddadi et du Pakistanais Muhammad Usman, les
deux hommes du quatrième commando qui aurait dû frapper Paris s'ils n'avaient
pas été retardés en Grèce.
Depuis l'Autriche, estimeront les enquêteurs, Haddadi
et Usman préparaient de nouvelles attaques visant Paris. Jusqu'à la veille de
leur arrestation, ils tenteront de rejoindre la capitale française en train et
appelleront de nombreux contacts en Belgique et en France. L'un d'entre eux
n'est autre qu'Abid Tabaouni. Lui aussi a quitté la Syrie pour rejoindre la
France en suivant la route des réfugiés. Il arrivera à Salzburg le 10 décembre,
mais glisse entre les doigts de la police autrichienne qui interpellera le jour
même Haddadi et Usman au centre de réfugiés.
Et d’autres arrestations auront lieu, en Allemagne
notamment.
On imaginera alors que, profitant de la vague
insoutenable de réfugiés syriens poussés sur les routes turques, des éléments
radicaux se seront infiltrés à la demande des responsables de Daech aux prises
à de fortes difficultés depuis l’entrée dans le conflit de l’armée Russe pour
soutenir le régime syrien, protéger ses bases aériennes et surtout son seul
port en eau-profonde de méditerranée, avec pour mission à la fois de provoquer
des attentats mais aussi pour noyer les forces de l’ordre et du renseignement
sous une montagne de suspects à recruter parmi la jeunesse établie en France,
en Allemagne, en Autriche et encore ailleurs, comme d’un ultime sursaut de
nuisances.
Dans cette offensive du terrorisme international
islamiste, le régime russe n’est donc pas totalement « hors du coup »
pour avoir favorisé et même amplifié la fuite des syriens hors de chez eux, la
Turquie favorisant de son côté la traversée de la mer Égée vers l’Europe en
laissant faire « les passeurs », pas vraiment contrariés dans leur
trafic de chair humaine qui fera pleurer la Terre entière en découvrant la
dépouille du petit Ilan, tout en réclamant de l’UE à la fois des visas pour ses
propres ressortissants et quelques milliards de financement supplémentaire.
La Turquie est pourtant un membre à part entière de l’Otan,
mais se heurte aux américains quant à la question kurde, les premiers s’appuyant
sur les derniers dans leur lutte, sur le terrain en Irak, contre les éléments d’Al-Qaïda
irakiens et de Daech syriens et irakiens.
Une position insupportable pour les « activistes »
de l'ombre de l’Oncle Sam.
Le pays s’était même cru parfaitement « légitime »
pour abattre un avion militaire russe de retour de mission de bombardement à sa
frontière, dès que l’occasion s’est présentée.
Mais les choses seront radicalement changées après la
tentative avortée de putsch à Ankara, suivi d’une immense purge du régime :
les russes avaient prévenu les dirigeants de l’imminence du coup de force et leur
auraient même offert un asile provisoire de quelques heures en Syrie.
Les deux présidents se sont depuis rapprochés pour
poursuivre leurs actions antikurdes sous couvert d’action anti-Daech…
Et le turc accusera ouvertement les USA d’être à l’origine
de « coup de force » raté.
Mais c’est une autre histoire.
Le 13 novembre, et personne n’en a parlé, il n’y a pas
eu que ça.
Quelques semaines après le passage de « Junior
n°4 », les activités de Paul et Florence s’organisent.
La « mère-au-foyer » resplendissante a installé « son
atelier » et sa table à dessin au second étage du bâtiment principal de
« Chez Charles », côté sud-est, pas très loin de sa chambre, de celle
de ses enfants et de celle de Matilda qui participe un peu plus aux activités
du site mais reste bien fragile : bref, la vie reprend le dessus.
Paul, quant à lui, « patrouille » entre
Cabourg et Paris.
La saison des « flacons » de fin d’année sur
les différents campus confirmera les espérances de toute l’équipe animée par
Loïc, d’autant que les « étudiants-américains » arrivés en renfort pour
se former s’enthousiasment à leur tour : c’est « so
frenchy » !
Ça booste tout le monde de les voir ainsi autant « accrochés ».
Charlotte, la vraie, a enfin livré les jeux de faux
papiers d’identité à Paul, mais rame toujours pour identifier les
commanditaires de la disparition du passager du MH 17 : elle ne parvient
pas à remonter une quelconque piste pour un rapprochement possible, malgré les
indications un peu plus précises de Paul. Ni dégoter la moindre indication d’un éventuel commanditaire
qui ne soit ni russe ni ukrainien. C’est désormais si lointain que les pistes
s’effacent par l’effet du temps.
Du coup, Anjo passe faire signer les papiers de
changement de gérant du fonds des fonds de la République qui servent encore et
toujours à faire dégringoler les taux d’émission des OAT et se fait tirer l’oreille
quant à la vente des actions BKR.
Ce qui aura pour conséquence de précipiter leur
cession et faire un peu chuter le cours passant de 207.745 US$ le lundi 2
novembre à 203.100 US$ le 6 novembre. Mais fait plus de 13 millions de dollars
de plus-value-nette-nette après le remboursement de l’avance, soit presque 12
millions d’euros : de quoi financer les « petits trous dans le jardin »,
prévus là, derrière le petit-bois sur lesquels travaillent activement Florence.
Paul s'échine, avec bien des difficultés, à recruter le noyau de l’équipage qui l’accompagnera
pour son « raid-transatlantique » à bord d’Eurydice programmé pour Noël.
Le point de chute, sur les conseils d'Anjo, (« oui, mais alors, sans passer par le Panama », insiste Paul ! ) est trouvé à Phillipsburg, un port posé au sud de
Saint-Martin, dans la partie néerlandaise de l’île, accessible par Princess
Juliana international-airport, un petit paradis, tropical et même fiscal :
il lui suffira d’y atterrir, d’y céder sa goélette à une société du cru détenue
par un trust néerlandais local à créer par ses soins avec l’aide d’Anjo pour
faire échapper tous les éventuels bénéfices de cette activité-là aux racketeurs
fiscaux tricolores, dans une seconde étape. Si l’occasion se présente et
si jamais il en ressort quelques bénéfices : on verra.
La visite impromptue de « Junior n° 4 »
l’aide à préciser le format de la « CISA ». Si ça s’avère compatible,
le support juridique sera également posé à Phillipsburg, mais les locaux
techniques européens peuvent être répartis entre Kremlin-Bicêtre où Nathalie
reprendrait bien du service, et la Normandie où, de toute façon, il faudra
évacuer les « machines de McShiant », auxquelles Paul se remet à
s’intéresser, dans une première étape dans l’un des nombreux sous-sols, et dans
une seconde dans des locaux à creuser justement assez loin des chambres
d’hôtel dans le parc : elles y seront plus en sécurité sur l’autre versant
du petit-bois, dans l’optique de protéger les visiteurs des éventuels
radiations.
Ce qu’il y a d’intéressant dans ce projet qui évoluera au fil du temps, c’est que des installations
totalement sous-terraines n’emportent pas dépôt de permis de construire, même
si elles se résument à un escalier et une rampe d’accès-parking en surface, forcément
semi-enterrés, pour y acheminer les matériels.
De plus, déclarées « abris-anti-aérien », il
n’est même pas prélevé de taxe d’habitation annuelle et aucune taxe foncière
sur les propriétés-bâties n’est due…
Quitte à optimiser, autant se faire discret, n’est-ce
pas, et Florence dessine fort bien des « plans-modulables » autour du
« nombre d’or » chéri de sa corporation de bâtisseurs…
Alors on peut en remuer de la terre et sur plusieurs
niveaux, sauf que plus on creuse, plus les budgets culminent à des niveaux
vertigineux !
Et puis justement « Chez Charles » reçoit
ses premiers « vrais » touristes. Des anglais et des belges attirés
par une courte opération de promotion improvisée au péage de Dozulé et quelques
flyers déposés un peu partout sur les parebrises des voitures parquées dans les
centres commerciaux de la région par quelques chômeurs en déshérence rémunérés
au black par Paul.
Ce n’est pas que la cuisine du restaurant soit de
première qualité – le cuisinier fait ce qu’il peut avec ce qu’il a comme tour
de main – mais les nuitées s’enchaînent et il n’est pas rare d’avoir quelques
visiteurs à table en soirée.
Même une fois à midi, toute une famille flamande un
peu perdue sur le chemin, qui a été reçue comme des princes, surtout la marmaille bruyante des six
gamins !
Jusqu’à la catastrophe de ce vendredi 13 : George,
son « MIB » californien l’avait pourtant prévenu, « se méfier de vendredi 13 », mais
Paul avait complètement oublié !
Ce soir-là, alors que la capitale est à feu et à sang,
qu’on assassine sur les trottoirs à tour de bras, il y a une paire de couple
qui dîne ensemble et heureusement personne dans les chambres : les deux
touristes qui avaient réservé une nuitée ne se sont pas présentés, sans même
prendre le soin d’annuler leur réservation…
Et un type assez insignifiant, maigre et bien habillé,
qui dîne en attendant Paul qu’il est expressément venu voir. Assez bien
renseigné, finalement.
L’équipe de salle, deux personnes en comptant le chef
de rang, est aux affaires, tout le reste du personnel est déjà parti depuis
longtemps et ne reste que la famille de Paul et Matilda à l'étage.
Pendant qu’on attend l’arrivée du maître des
céans, déboulent à l’entrée dont la grille est restée ouverte, deux véhicules
qui se garent bruyamment devant le perron, à grand fracas de crissement de pneu sur les gravillons.
Dans le quart de minute qui suit, quatre hommes
masqués font irruption dans la salle à manger et rafalent à en vider les
chargeurs de leurs AK47 !
Tout le monde est heureusement à terre alors qu'ils tirent plutôt en l'air, et le
solitaire, se sentant menacé et piégé, sort un Glock 21 de 20 cm de long de
derrière son veston et réplique instantanément.
Deux agresseurs sont au tapis.
Les deux autres encore valides et surpris et affolés tentent de s’abriter et
répliquent à leur tour un peu en désordre et en tirs tendus.
La bataille dure encore un peu dans un boucan infernal de coups de feu.
Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul combattant
qui, blessé par le type-maigre, s’éloigne tant bien que mal vers son véhicule
afin de s’échapper.
La fusillade est accompagnée au début par des cris
stridents venant de la salle, des cuisines et de loin en loin du second étage.
Florence, dans un réflexe tout à son honneur, se
précipite dans la chambre de Louis, le sort à la volée de son landau, file chez
Annabelle, affolée et qui, réveillée en sursaut, pleure à grosses larmes, pousse
une commode devant la porte et renverse le lit pour s’abriter derrière avec ses
mouflets en les couvrant de son corps comme d’un ultime rempart des balles perdues de la fusillade
qui fait rage au rez-de-chaussée.
Le cuistot finit par s’enfermer dans sa chambre froide
sans demander son reste, alors que le chef de rang, le premier à avoir été
renversé avec brutalité par les assaillants, file à quatre pattes
se réfugier sous le grand escalier.
Personne, bien sûr, ne pense à se saisir d’un
téléphone, dans ces moments de panique-là…
Quant à
Matilda, elle prend sur elle, file cahin-caha dans la chambre des
gamins, constate que Louis n’est déjà plus dans son lit et que la porte d’Annabelle
est bloquée. Elle enjambe une fenêtre et se laisse glisser sur la terrasse des
nouveaux bâtiments un demi-étage plus bas, qui forment les ailes des chambres
en surnombre de l’ensemble hôtelier, fonce sur l’échelle à crinoline située à
une vingtaine de mètres de là et s’échappe par l’escalier de secours.
Elle file ensuite à travers les pelouses vers la route à l’allure qu’elle peut…
Paul qui arrive à ce moment précis en pleine nuit manque de la percuter.
Elle n’arrive pas à aligner deux mots, grelotte de froid, a les pieds en
sang : il s’est passé quelque-chose de vraiment très grave et Paul redoute
le pire, puisqu'on entend encore clairement les derniers échanges de tir.
Ce n’est pas un incendie, il verrait des
lueurs, pas plus qu’une explosion dont on verrait les volutes de
fumée masquer les quelques étoiles, et il n’a pas le temps de réfléchir qu’une Mégane sort du parc à toute vitesse par la
grille et percute sa petite auto posée au milieu de la chaussée dans l’urgence
de la manœuvre d’évitement de Matilda.
Le conducteur en rajoute à ses blessures. Il est
couvert de sang et en reste inconscient.
Paul forme le numéro de la gendarmerie la plus proche
sur son portable quand une seconde voiture tente de s'enfuir de la propriété.
Ce sont les clients qui filent à la cloche de bois,
un grave délit de grivèlerie : manifestement, ils sont tous sous le choc,
les yeux exorbités, le neurone coincé, hurlant de trouille et n’iront pas plus loin, la route étant
désormais obstruée.
Ce qui n’empêchera pas les pandores de la maréchaussée,
arrivés en catastrophe et gilets pare-balles, armés de leurs fusils d’assaut
antédiluviens, une dizaine de minutes après l’appel de Paul, de passer par les
bas-côtés.
Une dizaine de minutes qui suffiront à Paul pour
remonter l’allée, se rendre compte du carnage et des dégâts : il y a quatre cadavres qui finissent d'agoniser pour deux d'entre eux, du sang partout, un gars qui a éparpillé sa boîte crânienne sur les murs et le parquet (pointe de Hongrie), des débris humains mêlés à de la faïence et à des gravats de plâtre tombé des murs et du plafond. Le mobilier est sans dessus-dessous, des impacts de balle partout et on marche sur des étuis de douilles évidées et éparpillées. Il file à l'étage pour rassurer
Florence et les gamins, pour le moins traumatisés, hagards.
Enfin, Louis, malgré tout ce raffut s’est endormi dans les bras de sa mère,
lui qui n’avait toujours pas réussi à s’adapter au décalage horaire de la
côte-ouest des USA : là, il compense, c’est sûr !
Pendant que les gendarmes envahissent les locaux pour
faire les premières constatations alors que l'unique fuyard blessé aura succombé à ses
blessures sur le chemin du CHU Caen, le chef de rang recherche le cuistot qu’il
découvre frigorifié après moult appels-vains…
Deuxième ambulance, svp !
Florence en profite pour piquer une crise de
nerf : elle ne restera pas une seconde de plus dans cette maison, même
avec un régiment de plantons en arme devant sa porte !
Le médecin des pompiers lui fera une piqûre de sédatif
qui va la calmer alors que Matilda retrouve assez de forces et de courage pour
s’occuper de rassurer Annabelle après avoir « remonté » sa chambre.
Pas de doute, pour les flics, le commando visait Paul.
Lui n’y croit pas et il fait plutôt le lien avec la visite de
« l’acheteur » du début octobre.
En revanche, l’inconnu au Glock 21, qui aurait pu être
un flic, mettra plusieurs jours à être identifié.
On repère le lendemain son point de chute à Deauville,
au grand-hôtel, mais ses papiers sont faux et il se serait exprimé en anglais
avec un fort accent américain – ils ont l’habitude –, serait descendu en début de semaine se faisant
passer pour un photographe, aurait loué son véhicule à Roissy-CDG et comptait le
restituer le lendemain matin avant de reprendre un avion pour Rotterdam.
Et ce qui le démasque finalement, ce sont ses balles
tirées : elles sont toutes gravées d’un minuscule scorpion, comme d’une
signature, telles que le FBI informé via Interpol déboule le surlendemain, un
dimanche, à la morgue locale pour relever des empreintes et pour tirer le portrait du macchabée
avant d’aller rendre visite à Paul.
Paul est déjà à Paris où il ramène sa famille,
Florence campée sur sa décision de ne plus jamais remettre les pieds à Cabourg.
Ça lui passera en pense d’abord Paul, comme par le passé d'avoir repris la mer après la tentative d'assassinat dont Paul a été victime au large des Lavezzi.
En attendant, il vaut mieux l’éloigner : elle
retourne chez ses parents, en somme, mais, on le saura plus tard, comme d’une étape avant de repartir
en catimini en Californie sans en avertir de Paul, après un coup de fil à « Junior n°
5 » à qui elle raconte ses aventures et qui lui avait fait les
propositions de travail pour son groupe. Le jeunot, il enverra le jet-privé de
la famille la chercher à Lyon Saint-Exupéry et demandera à voir Paul le plus tôt possible.
Ce sera à Londres, sous trois semaine, avec son père…
Pour l’heure, le FBI entend Paul sur les événements du
début de week-end, alors que la planète entière se pare de
« bleu-blanc-rouge » à la suite des attentats de Paris et du Bataclan.
L’agression chez Paul ? Juste un entrefilet dans
la presse locale…
Normal comptes tenus des circonstances, finalement.
C'est ainsi que les deux agents du FBI lui confirment à l’occasion le
décès de Brent Jenkings et l’attentat contre n° 4 : il en aurait déjoué un
second, sur son yacht amarré à la marine de San Francisco. Encore une machine
infernale, mais désamorcée à temps, celle-là.
Ils veulent le plus de détails possibles sur la fin
d’un des tueurs à gage les plus redoutables du moment, alors que Paul ne l’a
jamais croisé que refroidi…
Comment ce gars-là, au tableau de chasse chargé qui
lui est attribué, recherché par toutes les polices du monde, peut-il ainsi
circuler de pays en pays sans jamais se faire repérer ?
Et qui plus est, le plus extraordinaire, se faire
descendre par quatre types venus manifestement pour autre chose, faire une
vulgaire descente dans un lieu convoité, à l’ancienne !
« J’ai déjà
vu ça » en dit Paul qui repense à l’affaire des bijoux volés de la
biennale des joaillers organisée sous la houlette de Salomon Veyle, il y a bien
dix ans de ça (cf. épisode « Le feux » des enquêtes de Charlotte, à
paraître aux éditions I3).
Il n’y avait qu’un lieu à piller, et seulement trois
façons d’y parvenir : les conduits d’eaux-usées des VRD pourtant sécurisés,
donc par les sous-sols ; les ascenseurs d’accès aux grottes pour les visites,
également sécurisés et bloqués ce soir-là, donc par les airs ; et par la
route, avec en l’occurrence l’usage d’un pick-up et d’un half-track de
récupération, armés tous les deux !
Eh bien les trois bandes se sont croisées pour être intervenues le même soir
de gala, mais c’est un quatrième larron qui aura touché le jackpot en passant
au même moment par l’entrée de service, sous le nez des agents de sécurité
cloîtrés dans leur poste de contrôle à piloter toutes leurs caméras vidéos,
enterré et blindé alors que l’ensemble des salles d’exposition était sous étroite
surveillance électronique !
Mais pour en arriver là, il aura fallu employer les
grands moyens et notamment déclencher un gigantesque incendie de maquis qui
aura tué entre autre un équipage de canadair (hommages
sincères à nos soldats du feu), destiné à provoquer une pagaille monstre à
l’occasion de l’évacuation du millier d’invités du gala d’ouverture en plein
air, que des VIP fortunés, prévoir de neutraliser l’ensemble des gardes de
sécurité cloîtrés dans leur bunker, provoquer, par hasard, la mort d’une
demi-dizaine de gredins inattendus, et celle du père Salomon qui aura d’abord
dédouané la famille Veyle et surtout égaré totalement l’enquête de police lancée
pour retrouver les joyaux et bijoux volés !
Et dire que Paul avait été le délégué général de cette
manifestation, où il avait « pratiqué » Florence embauchée à titre
d’architecte par l’agence chargée du projet, et avait été soupçonné lourdement
de complicité active par Scorff lui-même, l’inspecteur-principal à l’époque, chargé
de l’enquête conjointement avec les gendarmes !
C’est aussi à cette occasion que Charlotte, la vraie,
celle dont le nez bouge quand elle parle, a démontré ses formidables facultés
de raisonnement et que l’affaire s’est honorablement conclue grâce aux
initiatives photographiques d’Aurélie, la géante.
Bref, un méli-mélo qui aura eu d’importantes conséquences dans la vie de Paul.
Tout comme cette soirée du 13 novembre 2015 : un jour de chance ou un jour de guigne ? Elle se serait déroulée selon un scénario légèrement décalé, dix minutes à peine, et elle en aurait été totalement différente.
Bref, un méli-mélo qui aura eu d’importantes conséquences dans la vie de Paul.
Tout comme cette soirée du 13 novembre 2015 : un jour de chance ou un jour de guigne ? Elle se serait déroulée selon un scénario légèrement décalé, dix minutes à peine, et elle en aurait été totalement différente.
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