Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Le service tient probablement là un « point
d’accroche » à exploiter. Ce qui ne l’empêche pas d’en rechercher d’autres
en parallèle. Reste d’abord à « hameçonner » la belle
d’Issy-les-Moulineaux, puis à la compromettre et enfin, une fois sa méfiance
émoussée, la mettre sur un « coup-tordu » qui reste à concevoir…
Et le tout pour, soit avoir une « discrète
informatrice » auprès de « la cible » – l’option B – soit
l’amener, elle ou lui, à collaborer – l’option A.
Pas tout-à-fait insurmontable pour les experts du
SVR dont le Capitaine Igor et son colonel Sergueï, qui dirige la « ligne
VKR » (contre-espionnage extérieur) et dont le nom est aussi le prénom de leur
chef depuis 2016, le général Sergueï Narychkine, directeur du SVR en exercice,
une des subdivisions du FSB avec des racines historiques plutôt…
« tchékistes ».
Avec cet historique-là et tout le poids que cela
représente, l’échec n’est pas nécessairement admis dans les rangs !
Car ils ont déjà fait pire : par exemple le
recrutement au Japon d’un haut fonctionnaire de 52 ans qui faisait partie d’une
unité prénommée Bureau d’intelligence et de recherche du cabinet du
Premier-ministre nippon (Cabinet Intelligence and Research Office, en
transcription japonaise : Naicho) qui aura, durant 10 ans, transmis des
secrets aux espions russes travaillant sous la couverture de l’ambassade de
Russie.
C’est aussi le vol de secrets industriels et
commerciaux d’entreprises allemandes dévoilé par le Bundesamt für
Verfassungsschutz (BfV) – service fédéral de contre-espionnage allemand.
Aux USA avec les 10 espions échangés : Anna
Chapman ; Tracey Foley et son mari Donald Heathfield ; Juan Lazaro et sa femme
Vicky Pelaez, journaliste à El Diario La Prensa ; le couple Richard et Cinthya
Murphy ; Mikhail Semenko ; Patricia Mills et son compagnon Michael Zottoli,
tous des « illégaux » sans protection diplomatique.
L’un des espions échangés contre eux, l’agent
double Aleksander Zaporojski, qui travaillait en théorie pour le SVR mais avait
été arrêté en 2003 par la Russie, aurait été l’un de ceux ayant permis aux
Américains de capturer Aldrich Ames et Robert Hanssen, deux des plus importants
agents doubles ayant infiltré les services américains lors des années 1990-2000.
On se rappelle que peu après, l’Ukrainien Viktor
Iouchtchenko tombe malade le 6 septembre 2004, après un dîner avec Gori
Tarochenkylo, chef des services secrets ukrainiens. Il est admis à la clinique
privée du Rudolfinerhaus de Vienne, où il est soigné jusqu’au 19 du même mois.
Empoisonné à la « dioxine de Seveso ».
Les camarades ukrainiens n’ont pas perdu la main…
Au Royaume-Uni, l’ennemi de longue date, une
trentaine des 62 Russes travaillant à l’ambassade, au consulat et à la
représentation commerciale de la Russie se livrent à l’espionnage. D’après « The
Telegraph » qui ne dit pas toujours que des bêtises, les agents du SVR
recueillent des secrets militaires et commerciaux ou surveillent des « dissidents russes réfugiés à Londres »,
notamment le milliardaire russe Boris Berezovsky que la Grande-Bretagne refuse
d’extrader vers la Russie.
La Russie, en raison de ses mauvaises relations
avec les services de la Couronne aura expulsé un certain nombre d’agents
britanniques et aura fermé les British Councils en Russie pour le même motif de
couverture d’activités d’espionnage en Russie.
Tout le monde sait également qu’en automne 2006,
les autorités israéliennes ont refusé d’accorder un visa au diplomate russe qui
devait occuper le poste de premier secrétaire de l’ambassade de Russie à
Jérusalem. Alexandre Kroukov, qui devait prendre la direction de l’Institut
russe de la culture et de la science en Israël, était un élément opérationnel
du SVR.
Mais pas seulement.
En Moldavie, il sera apparu comme peu convaincant
que la résolution « civilisée » de la question de la République moldave
de Transnistrie autoproclamée ne soit pas prioritairement à attribuer à un
canal secret du Service russe…
En juillet 2008, la Lettonie, pays de l’Union
européenne, a même reconnu la Russie parmi les principales menaces de sa
sécurité nationale en l’accusant d’utiliser des pressions économiques pour
obtenir des avantages géopolitiques.
Le SVR, parmi d’autres services spéciaux russes, a
été soupçonné de cyberterrorisme par les autorités estoniennes.
Les agences gouvernementales estoniennes ont
essuyé fin avril 2007 une écrasante attaque en déni de service (DoS) comme une
action de représailles en réponse aux heurts qui ont opposé forces de l’ordre
et manifestants pro-russes nationalistes, faisant un mort et 150 blessés.
Submergés de trafic, les serveurs Web des plus hautes instances d’Estonie
(parlement, premier ministre et ministère des Affaires étrangères) sont restés
inaccessibles plusieurs jours d’affilée.
Le site de la police a pu se maintenir mais seulement
en bloquant toute requête d’adresses IP étrangères et en passant en mode texte…
On compte également l’affaire Herman Simm, un
ancien haut responsable du ministère estonien de la Défense, qui a été arrêté à
Tallinn par les autorités estoniennes pour espionnage au profit de la Russie.
Recruté en 1995 à l’occasion d’un voyage touristique en Tunisie par un ancien
du KGB estonien, Valery Zentov, Hermann Simm a ainsi vendu aux russes près de
3.000 documents sensibles concernant la politique de défense de son
gouvernement, le tout pour une centaine de milliers d’euros !
Son agent traitant, Sergueï Yakovlev, alias Antonio
de Jesus Amorett Graf, membre du SVR, fait d’ailleurs l’objet d’un mandat d’arrêt
international.
Deux supposés espions russes sous la couverture
diplomatique – Viktor Kotchoukov et Vassili Tchijov – ont été déclarés « persona non grata » en Belgique à la suite
de cette affaire.
Et même si officiellement le SVR n’a pas le droit
de mener les opérations spéciales sur le sol géorgien, car l’accord de 1992
entre les pays de la CEI l’interdit formellement, compte tenu de la dégradation
des relations russo-géorgiennes depuis la guerre d’août 2008 et la
reconnaissance, illégale au regard du droit international, par la Russie des
républiques autoproclamées d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, la Russie ne
s’empêche rien : l’arrestation en août 2008 par le FSB russe du prétendu
chef d’une direction du SVR de Géorgie Kherksladzé a marqué l’ouverture de la
guerre entre les services spéciaux russes et géorgiens.
Les services secrets russes, dont le SVR, étaient
accusés de leurs implications directes ou indirectes dans l’organisation des
affrontements entre les manifestants d’opposition et la police en Géorgie à
différentes époques, selon les déclarations des autorités géorgiennes : pour
le chef du SVR de Géorgie Guéla Béjouachvili, Moscou voudrait renverser le
pouvoir actuel en Géorgie par les activités clandestines subversives.
On peut rappeler également, l’enlèvement aux
États-Unis du colonel Alexandre Zaporojsky, transfuge du SVR qui vivait aux USA
depuis 1998, au nez et à la barbe du FBI et exfiltré de force vers la Russie
par un commando du SVR.
Techniquement, il rentrait « bêtement » au bercail
à cause d’une prétendue maladie grave d’un proche contre l’assurance orale
d’immunité une fois rentré où il aurait été arrêté en territoire Russe.
Également l’assassinat à Doha (Qatar) de Zélimkhan
Yandarbiyev, ancien haut responsable tchétchène le 26 février 2004 : deux
officiers opérationnels, du SVR ou du GRU, ont été arrêtés quelques heures à
peine après cet acte terroriste et condamnés par la justice du Qatar à la
perpétuité, mais ensuite magiquement extradés vers la Russie, pour « purger leur peine dans leur pays ».
Et il y a mieux…
La plus emblématique des « affaires »
attribuée au SVR reste l’assassinat à Londres d’Alexandre Litvinenko en automne
2006, ancien officier du FSB, à coup de polonium versé dans sa tasse de thé,
juste une minuscule goûte.
À cette occasion, et malgré les dénégations des
services russes, les déclarations de plusieurs transfuges et réfugiés, dont
Evgueni Limarev, ont révélé une obscure association des vétérans du KGB/SVR/FSB
ayant à sa tête un certain Valentin Vélitchko. Avec l’aval du Kremlin, Andreï
Lougovoï – le supposé assassin de Litvinenko – a été élu député de la Douma, le
parlement russe.
Litvinenko aurait été empoisonné sur l’ordre
personnel et direct de Poutine.
L’opération se préparait depuis plusieurs mois.
Lougovoï n’aurait pourtant servi que de couverture
et de manipulateur pour permettre au vrai tueur – un agent « illégal » du SVR –
de mieux approcher la « cible ».
Un schéma à retenir en pense le capitaine Igor…
Trop voyant, le 13 janvier 2009, en Autriche, Oumar
Israïlov avait été abattu de trois balles en pleine rue par deux inconnus près
de son domicile à Vienne. Réfugié en Autriche depuis 2006, Oumar Israïlov est
un ancien membre de la guérilla antirusse qui avait fait défection de la milice
tchétchène dans laquelle il avait été intégré après avoir été capturé et
torturé.
Dans sa plainte contre la Russie déposée le 8
novembre 2006 devant la Cour européenne des droits de l’homme, il impliquait
directement le président tchétchène Ramzan Kadyrov dans des cas de torture et d’exécution.
Selon le site en ligne Chechenpress, Oumar
Israïlov portait le numéro 499 sur une liste de plus de 2.500 noms de réfugiés
tchétchènes appelés à rentrer au pays ou à être exécutés.
Et puis la tentative d’assassinat sur la personne
de Soulim Yamadayev fin mars 2009 dans le parking de sa résidence à Dubaï…
D’abord déclaré mort, Yamadayev, ancien
chef des commandos spéciaux du GRU en Tchétchénie et héros de la fédération de
Russie, n’aurait été que blessé.
Adam Délimkhanov, député de Russie unie, le parti
de Vladimir Poutine à la Douma et ancien vice-premier ministre de Tchétchénie,
est accusé par la police de Dubaï (Émirats arabes unis) d’avoir commandité la
tentative d’assassinat de l’ancien chef militaire tchétchène, selon le chef de
la police locale, le général Dhahi Khalfan Tamim.
Placé sur la liste des personnes recherchées par
Interpol, Adam Délimkhanov, a qualifié ces accusations de « provocation ».
Un Iranien et un Tadjik ont été interpellés et
trois suspects sont en fuite.
Naturellement, le SVR n’a pas été officiellement
mis en cause, mais les questions sur les préparatifs spécifiques de
l’assassinat à l’étranger (fourniture d’armes, faux papiers, filatures, etc.)
met effectivement le SVR sur la liste des services russes impliqués
d’office : une opération sous « fausse bannière ».
Par ailleurs, le service britannique d’espionnage
MI6 a également démasqué un complot des services secrets russes, dont le SVR,
qui planifiaient d’assassiner un haut responsable du gouvernement tchétchène
indépendantiste : Akhmed Zakayev, se présentant comme le premier ministre
de la Tchétchénie en exil, il aurait été la cible d’un projet d’assassinat par
balle à Londres…
Igor en est persuadé : avec
« Charlotte », on peut faire beaucoup mieux et en douceur – puisqu’il
ne s’agit pas de l’éliminer –, car jusque-là, il ne s’agit là que d’opérations
connues du grand public, celles qui ont échoué ou ont été trop voyantes !
Les autres, par la force des choses, ne sont pas
encore dévoilées…
Et les services ne sont pas des nains en ce
domaine.
Il se propose alors de monter une
« opération » tordue à souhait qu’il présente à sa hiérarchie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire