Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction,
une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de
son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
L’opération reste sous les ordres du lieutenant-colonel
Sergueï Karolovski qui rend compte à sa hiérarchie par la voie de son général,
du FSB.
L’objectif premier est de savoir et de comprendre
ce que trame l’agent spécial français « Charlotte » : il en va
peut-être de la sécurité de la sainte-Russie !
L’objectif accessoire serait de pouvoir
éventuellement le « soumettre » en vue d’obtenir sa collaboration.
Soumission directe ou indirecte.
L’agent Dichnikov aura récemment échoué à renouer
une « complicité », même sur l’oreiller, et pour cause : de
prime abord « Charlotte » est un patriote convaincu, il s’agit de
tout reprendre à zéro, sur ordre du Kremlin.
Ce gars-là semble toujours aux ordres indéfectibles
de son gouvernement, qui ne l’a semble-t-il pourtant pas toujours soutenu,
notamment du temps du président Krasoski. Mais c’est à préciser, parce qu’il a
été fait chevalier de la Légion d’honneur par son successeur, le président Landau…
Ça, c’est une certitude en plus des nombreuses
décorations honorifiques reçues de plusieurs pays, y compris du Vatican :
une exception décidément[1]…
L’un comme l’autre de ces objectifs obligent le
service à renouer avec lui d’une façon ou d’une autre. Avec cet ordre impératif
venu effectivement tout droit du Kremlin, on ne touche pas à sa famille. Ça
aurait pourtant été plus facile…
En revanche, rien n’est précisé quant à son
entourage proche.
Et, après enquêtes et recherches, il s’avère
« dense ».
Premières cibles, les salariés de ses entreprises
qu’il a en quantité limitée.
La « CISA » et son mystérieux logiciel
de « prédiction d’attentats »…
Par malchance, cette boîte est cornaquée par un
amiral à la retraite, ancien patron du renseignement militaire français. Une
grosse pointure qui veille à l’intégrité de la maison où il a même placé sa
fille naturelle, qu’il s’agit de ne pas trop « taquiner » : il a
indéniablement les moyens de détecter une menace « extérieure », à
n’en pas douter.
Et il s’agit de ne pas de réveiller trop tôt les
services français de contre-espionnage…
Au FSB, on ne voit pas très bien à quoi servent
les équipes de la CISA sur place.
Deux sont des enquêteurs, par équipe de
trois : une approche trop directe mettrait la puce à l’oreille de tout le
dispositif à venir.
Délicat, mais rien n’empêche d’enquêter
discrètement sur les points faibles de ces personnes-là.
Une troisième pisserait de la ligne informatique
sous l’autorité d’un néerlandais qui vivrait mi en Islande, mi à Amsterdam…
Là, on peut creuser, puisque probablement, ils
font vivre le logiciel « cible ».
Si ça peut répondre à un des aspects du problème,
il n’est pas évident qu’on en sache plus sur le « bonhomme-cible »
lui-même, tellement il compartimente ses activités.
Au même endroit géographique se situe pourtant une
entreprise de ventes d’alcool festives à destination des campus universitaires
et autres écoles d’élite d’Europe de l’ouest. Une piste à ne pas négliger, mais
pas nécessairement la plus fragile, ou la plus utile, au contraire.
Néanmoins, elle pourrait devenir un
« fournisseur officieux » des universités du pays…
À suivre également.
Et puis il y a une kyrielle d’entreprises
annexes : un hôtel à Kotor, un autre sur les bords du Cher, un troisième
en Normandie où « la cible » ne fait que de rares apparitions et une
entreprise d’exploitation d’un yacht de croisière dans les caraïbes.
Depuis là, le service remonte assez vite à un
dénommé Anjo Pisuerga, ancien gérant de la fortune de « Charlotte ».
Celui-là, c’est le premier « maillon-faible »
rencontré, acceptera volontiers de fournir quelques renseignements sur cette
nébuleuse, moyennant quelques « indemnisations » : il vient de
boire un bouillon, le second de sa vie, à spéculer sur les
« crypto-monnaies ».
Il explique d’ailleurs comment : « J’ai rencontré De Bréveuil au Portugal,
alors que j’étais gestionnaire de fortunes de la Banque Esperito-Santo. Quand
elle s’est plantée, j’ai anticipé le plan de licenciement en entrant au service
de Paul. Je devais et j’ai géré des fonds récupérés auprès des anglais pour le
compte du gouvernement français de l’époque.
Le Président
Landau et son gouvernement souhaitaient que je souscrive aux émissions du
Trésor public pour faire baisser les taux, à charge pour moi de refourguer les
titres sur les marchés avec si possible des plus-values pour
« recharger » notre cagnotte avant l’émission suivante.
Ça a plutôt
bien fonctionné et entre deux, je pouvais faire de la « gratte » sur
les marchés que je partageais avec Paul. »
Et puis tout d’un coup, le fond qui gérait, jusqu’à
12 milliards d’euros, s’est démultiplié.
« Je ne
sais pas comment, mais Paul m’avait fait liquider des titres Berkshire
Hathaway, le fond de Warren Buffet, l’oracle d'Omaha. Il y en avait pour
plusieurs millions qu’il aura investis dans le développement de son logiciel
BBR. »
C’est justement ce qui intéresse les russes.
Mais le bonhomme n’en dit pas plus sur ce qu’il en
est, sauf…
« Sauf
que je réussi à négocier, à l’occasion d’une absence inhabituelle du
« boss », la cession de ce logiciel aux américains de
« Pamentir » pour un milliard d’euros net… La raison pour laquelle il
m’a évincé, comme toute reconnaissance du ventre, tiens donc ! »
Ainsi ce logiciel intéressait déjà les services de
renseignement US avant que les russes n’en aient eu vent, l’ennemi anglo-saxon
par excellence avec les britanniques : une information essentielle.
En quoi consiste-t-il ?
« Je
n’en sais rien. Il s’agit de localiser des « menaces » à partir de
tout ce qui est traçable. »
Ça, les russes savaient déjà : une confirmation.
« C’est
Paul lui-même et Huyck Maartje, un hollandais, qui ont développé le logiciel et
Huyck et Dimitri qui ont nourri la base de données. »
Mais ni les codes-sources ni les datas ne sont
plus la propriété de la CISA.
« Si
Dimitri poursuit ses mises à jour de la base de données, en revanche, les codes
sources ont filé aux USA. »
Et Huyck ?
« Il
travaille à miner de la crypto-monnaie en Islande… »
Une piste qui se referme donc, au moins
provisoirement…
« Mais
pis que ça, avec le milliard que je lui ai fait récupérer, Paul m’a fait
acheter tous les jours et par petits-bouts des tranches de Bitcoin à 700
dollars le morceau. Une ânerie : j’en ai fait autant beaucoup plus tard avec
mes économies, quand ça montait au-delà des 15.000 dollars et je me suis ruiné
juste après le plus haut de décembre dernier que je n’ai pas vu venir.
Lui, si,
manifestement puisqu’il aurait tout « shorté » avant la chute, quand
ça valait 25.000 dollars.
Et comble du
comble, non seulement il m’a reproché d’avoir vendu l’actif de la CISA, en oubliant
au passage que je l’avais rendu milliardaire malgré lui, mais il m’a viré du
fond gouvernemental et de la gestion de sa fondation luxembourgeoise au profit
d’un cabinet londonien !
Bon, il faut
dire que le gouvernement du Président Makaron voulait récupérer ces sommes pour
les « blanchir » dans le troisième PIA de Paris.[2]
À mon avis,
les deux premiers étaient aussi des « fonds secrets » d’origine
douteuse qu’on blanchissait subrepticement de la même façon une dernière fois. »
Et l’origine de ces
« fonds-secrets » ?
« Aucune
idée. Mais connaissant un peu l’honnêteté de Paul, il m’a toujours affirmé que
c’était des fonds appartenant à sa République. C’est la raison pour laquelle il
ne voulait pas trop que je spécule avec ça… »
Rien à redire : ces informations confirmaient
les « rumeurs » qui étaient déjà parvenues jusqu’au service.
Voilà qu’en même temps ça coupait court au
recours, dans cette branche-là, à un « maillon faible » pour l’opération
« Novichok ».
On en revenait donc à la sublime « Florence »,
la mère des gamins de Paul de Bréveuil, avec interdiction impérative d’y
toucher, de près comme de loin, pour une raison obscure.
On tournait en rond avec un retour à la
« case départ ».
Jusqu’à ce qu’une équipe sur place tombe par
erreur sur une autre « Charlotte », patronne de la CIA. Un nom, une
raison sociale qui aurait dû attirer l’attention du service bien plus tôt…
« Charlotte Investigations Agency »,
c’était presqu’un canular !
Trois femmes seules qui faisaient dans la
recherche successorale d’héritiers présumés disparus.
Et en creusant un peu le curriculum-vitæ de ces dames,
le service tombe sur « LA » clé qu’il cherche en espérant pouvoir
ainsi aller plus loin dans leur quête de renseignements.
Et… c’est tarabiscoté à souhait !
Comme seuls des agents du FSB et leur lourd passé
de « Tchékiste » peuvent l’imaginer.
Cette « Charlotte » aura d’abord été
« actuaire » dans une compagnie d’assurance qui a frôlé la
catastrophe à l’occasion du fameux hold-up de la Guilde des Joailliers, il y a
quelques années de ça.
Manifestation biannuelle qui se tenait à Calvi
cette année-là, en Corse (Balagne) sous l’égide de son représentant français du
moment ayant pour délégué général… Paul de Bréveuil lui-même recruté sur les
pontons du Port Minime de La Rochelle de retour d’une traversée de l’Atlantique
sur son premier voilier[3] !
Elle s’est fait lourder pour avoir mal évalué les
risques de vol et cambriolage et plus probablement avoir mal réassuré son
entreprise. Elle se retrouve alors sur les quais du port de plaisance Xavier
Colonna à Calvi, embarquée avec une photographe qui faisait
« bateau-stoppeuse », pour « comprendre »…
Et à eux trois, avec Paul de Bréveuil, lui-même un
temps soupçonné de malversations criminelles par la police, ils retrouvent au
fond de la méditerranée les collections de bijoux volés spectaculairement au
nez et à la barbe de la jet-set réunie pour l’occasion.
Avec leur prime d’aviseur payée par les assureurs,
les voilà qu’ils montent une première entreprise
« CAP-investigations ».
Qui vivote jusqu’au jour où ses locaux sont
incendiés à l’occasion d’un attentat aux origines et commanditaires restés
mystérieux du temps du président Krasoski[4].
Elle et Aurélie, l’associée photographe, et
probablement maîtresse des deux autres, partent alors en Californie, l’une
vendant ses photos, l’autre développant une entreprise de sécurité informatique
qu’elle revend quelques mois plus tard…
Pour rentrer en France et créer sans le renfort de
Paul de Bréveuil, la fameuse « CIA ». De Bréveuil n’en est pas parce
qu’il fait d’autres métiers depuis lors, dans une usine de munitions et
d’explosifs située dans l’Ardèche – il y a un dossier dans les tiroirs, puisque
l’ancien Directeur Général, époux légitime de la dirigeante de l’entreprise
ardéchoise, fournissaient des plans au Service[5]
– puis avec ses propres affaires montées par la suite.
« Ceux-là,
ils sont manifestement restés en contact. »
« Alors
allons-y franco ! »
Une « taupe », un « illégal »,
se présente un jour dans les locaux de la CIA et se présente comme un chasseur
de tête qui est mandaté pour recruter un ingénieur d’exception, nommé Paul de Bréveuil.
Mais il n’a pas de contact utile à travers les associations d’anciens élèves et
autres bottins mondains.
Charlotte lui rigole au nez : « Paul ne cherche pas de travail ! Il est
archimillionnaire… En revanche, vous me faites un profil de votre recherche, et
je dois pouvoir sous quelques jours vous fournir une « short-list »… »
se vante-t-elle.
« On
est capable de trouver n’importe qui sur cette planète et même de géolocaliser
en direct la personne recherchée, mais seulement dans certains pays européens
pour le moment. »
Et d’en faire une démonstration étonnante sur
le champ !
« Prenons
votre cas… Vous vous étiez annoncé par téléphone depuis un logement de situé
sur la commune de Boulogne-Billancourt. Votre nom est le bon, correspond bien à
votre véhicule, en revanche, je n’ai ni votre fonction ni le nom de votre
employeur, ni votre lieu de naissance, mais seulement la date qui à mon sens
doit être fausse. »
Comment ça ?
« Quand
on est fiché par l’état-civil ou la sécurité sociale, on a une adresse et une
date de naissance. Or, vous avez bien l’un mais pas l’autre et vous n’avez pas
de numéro de sécurité sociale. Donc vous n’êtes pas le salarié d’une entreprise
française, mais seulement celui d’une autre que je n’ai pas eu le temps d’identifier,
probablement actuellement en détachement ou en visite sur le territoire… »
Mais comment fait-elle pour savoir tout ça en
une paire de journées seulement ?
« Un
simple coup de fil aux associés de Paul et quelques minutes de recherche… »
Et de rajouter, mi-perverse mi-amusée :
« Vous n’êtes pas vraiment à la
recherche de Paul. »
Là, elle se trompe, mais il ne le lui dit pas…
En tout cas, assez extraordinaire : cela
voulait dire qu’elle a accès à la base de données de la CISA, au moins par
téléphone, et que, si celle-ci n’est seulement que partielle, cette fille un
peu rondelette dont le nez bouge curieusement de haut en bas quand elle parle,
a un lien « privilégié » avec De Bréveuil !
C’est tout ce que voulait savoir le service…
Ça et la constatation de l’efficacité redoutable
du logiciel de la CISA.
Pas la peine de s’éterniser et de se dévoiler plus
inutilement.
Charlotte en fera allusion à Paul quelques jours
plus tard lors d’une de ces réunions interminables au Kremlin-Bicêtre avec Morthe
de l’Argentière et l’une ou l’autre des équipes de trio d’enquêteurs pour faire
le point des affaires en cours et à venir.
« Ah
oui Charlotte » aura-t-il fait par l’intermédiaire du système de vidéo-conférence
crypté de la boutique. « Ne te
laisse surtout pas approcher par ces gars-là. Ce sont des russes et ils ne te
veulent pas que du bien ! »
Et comment sait-il tout ça, le Paul, depuis ses
îles paradisiaques ?
« Je
sais. Ils vont revenir, pas lui mais d’autres et comme tu n’en fais qu’à ta
tête, ils vont t’embrigader dans une affaire qui te dépasse. Que tu vas en
passer plusieurs jours plutôt désagréables… »
Mais il n’avait pas d’accent russe.
« Une
taupe. Gustave, il faut l’identifier et le mettre en « orange » dans
nos alertes, celui-là. »
« Et filocher
et identifier ses divagations et contacts ? »
Oui.
On peut probablement, mais ce n’est pas l’urgence.
« Oui,
vous avez raison, amiral : il faut que je m’occupe de creuser mon trou… »
Son trou, son trou… Toujours aussi mystérieux, le
Paul.
Plus il vieillit, plus il ramollit…
[1] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Parcours olympiques » aux éditions I3
[2] Cf. « Les
enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit - suite » aux éditions I3
[3] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Le feu » à paraître aux éditions I3
[4] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Au nom du père (tome II) » aux éditions
I3
[5] Cf. «
Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ardéchoise cœur fidèle » à paraître aux
éditions I3
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