Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Pour revenir au NKVD, trois ans et demi après la dissolution des NKVD des
républiques et la subordination de ce qu’il en restait à l’OGPU, le 10 juillet
1934, l’organe central de l’administration d’État de l’Union soviétique, le
NKVD de l’URSS fut créé sur la base de l’OGPU, rebaptisée en Direction
principale de la Sécurité d'État, Glavnoïe oupravlenie gossoudarstvennoï
bézopasnosti (GUGB, en russe : Главное управление государственной безопасности,
ГУГБ) et les restes des organes du NKVD de la RSFSR.
Le nouveau NKVD regroupait alors différentes forces publiques régulières
de police de l’Union soviétique, comprenant notamment la police routière, la
lutte anti-incendie, les gardes-frontières et les archives.
Il est surtout connu pour les activités du Goulag et de Direction
principale de la Sécurité d’État, l’ancêtre du KGB.
Le 19 mars 1946 il fut transformé en ministère des Affaires intérieures de
l’URSS (MVD).
Le NKVD de l’URSS cumulait alors des pouvoirs policiers et judiciaires. Il
comprenait également une section appelée O.S.S.O. qui avait le droit d’ordonner,
par simple mesure administrative, la déportation dans les camps de
concentration.
Le NKGB de l’URSS (Le Commissariat du peuple à la Sécurité d'État de l’URSS)
surgit pour la première fois le 3 février 1941 à la suite de la division du
NKVD de l’URSS, sur la base de la GUGB, pour réintégrer le NKVD le 20 juillet
de cette même année, moins d’un mois après l’invasion des troupes allemandes le
22 juin.
Pourtant, deux ans après, le 14 avril 1943, le NKGB resurgit, transformé
en MGB de l’URSS (Ministère de la Sécurité d’État de l’URSS) en mars 1946,
pareillement à tous les autres Commissariats du peuple en URSS.
À noter que la dernière tentative de fusion de ces deux ministères, le MGB
et le MVD, sous le nom de ce dernier, a été effectuée par Lavrenti Beria le 5
mars 1953, le jour de la mort de Staline.
Dans la même année, Beria fut exécuté.
Un an après, le 13 mars 1954 le MGB, rebaptisé en Comité pour la Sécurité
d’État auprès du Conseil des ministres de l’URSS, fut définitivement séparé du
MVD.
Le rôle du NKVD était alors de contrôler la population et la direction de
l’URSS. Ses chefs ne rendaient compte qu’à Staline, qui l’utilisa pour imposer
et maintenir son autorité sur le pays. Il joua un rôle essentiel dans les
grandes purges de 1936 à 1938 et acquit rapidement une réputation aussi
redoutable que l’ancienne Guépéou.
À titre d’exemple, les ordres secrets (секретные приказы) n° 000485 et
000486 de 1936 décidait la déportation au Goulag respectivement de tous les
Polonais vivant en URSS (dont la plupart étaient des exilés communistes, mais
susceptibles de douter de la politique stalinienne) et des femmes, enfants et
parents des personnes déjà arrêtées par le NKVD pour d’autres motifs (détenus
séparément, dans des camps spéciaux pour femmes ou pour enfants).
Le NKVD est responsable, selon le général du KGB Alexandre Karbanov, de la
mort de 3,5 millions de Soviétiques lors des Grandes Purges.
Il gérait le système répressif en URSS, dont le Goulag.
Le NKVD comptait plusieurs dizaines de milliers d’agents, allant des
miliciens judiciaires (nom soviétique des policiers) jusqu’à des militaires en
passant par les gardiens du Goulag et les commissaires politiques. Il formait
aussi les troupes d’élite assez fiables pour effectuer des missions très
dangereuses comme les infiltrations ou les parachutages derrière les lignes
ennemies. Ces unités sont à l’origine des « Spetsnaz », forces
spéciales soviétiques.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le NKVD était chargé des camps de
prisonniers de guerre, notamment polonais en 1939. C’est le NKVD qui exécuta le
massacre de Katyń.
Il avait ses propres divisions qui permettaient ainsi de maintenir son
influence jusque sur la ligne de front, de faire appliquer les ordres du haut
commandement et aussi de tirer sur les soldats de l’Armée rouge voulant refluer
ou se rendre à l’ennemi.
De ce fait, le rôle des unités du NKVD, qui ne combattaient dans le dos
que des soldats soviétiques, a été dénoncé après la guerre.
Lors de la déstalinisation, le 14 février 1954, le procureur de l’URSS, le
ministre de la justice et le ministre de l’intérieur envoyèrent une note à
Nikita Khrouchtchev communiquant des estimations des résultats des organes de
la « Tcheka », Guépéou, NKVD pour la période « entre le 1er
janvier 1921 et le 1er février 1954 » : 3.777.380 condamnations pour
« activités contre-révolutionnaires »
par les « collèges spéciaux » et les « troïkas » de l’OGPU et du NKVD, le
collège militaire de la Cour suprême et les tribunaux militaires.
642.980 d’entre eux furent condamnés à mort.
On ajoutera dans les années 1930-1932 la déportation de 1.800.000 paysans
qualifiés de koulaks : parmi eux plusieurs centaines de milliers d’hommes, de
femmes et d’enfants moururent.
C’est un peu plus tard que Dzerjinski proclamait que « la contrainte prolétarienne sous toutes ses
formes, en commençant par les exécutions capitales, constitue une méthode en
vue de créer l’homme communiste ».
Et pour être complet et précis sur cette gigantesque et « infernale
machine à broyer », après l’échec du putsch de Moscou d’août 1991, de
nombreuses réorganisations des services de sécurités soviétiques ont eu lieu.
Le 29 août 1991, la 8ème direction générale (télécommunications
gouvernementales), la 12ème direction (écoutes téléphoniques) et la
16ème direction (renseignement électronique) sont détachées du KGB
pour former le Comité des Communications Gouvernementales (KPS) de l’URSS, sous
la direction du général Alexandre Starovoïtov.
Le 24 décembre 1991, le KPS d’URSS devient l’Agence fédérale des communications
gouvernementales et d’information (Federalnoje Agentstvo Pravitelstvennoi
Sviasi i Informatsii, Федеральное Агентство Правительственной Связи и
Информации) ou FAPSI (russe : ФАПСИ) de la Fédération de Russie.
Toutefois, la composante ROEM du KPS est transférée au ministère de la
sécurité (MB), composante qui sera reversée à la FAPSI lorsque le MB devint le
service de contre-espionnage fédéral (FSK) fin 1993.
Le personnel de la FAPSI était estimé à 54.000 personnes en 1999, ce qui
en faisait la plus grande organisation de renseignement d’origine
électromagnétique après l’alliance UK/USA. Elle disposait de stations d’écoutes
à Lourdes (Cuba) et Cam Ranh (Viêt-Nam), qui furent fermées pour raisons
budgétaires respectivement en décembre 2001 et février 2002.
La principale installation russe de ROEM outre-mer restante est à la base
navale de Tartous en Syrie.
La FAPSI est réorganisée en Spetssviaz et rattachée au FSO par un décret
présidentiel de 2003. Toutefois, certaines de ses ressources sont partagées
entre le GRU (renseignement et sécurité radioélectriques) et le FSB (téléphonie
mobile, internet, renseignement étranger, cryptologie etc.).
Quant aux « illégaux », le 27 juin 2010 le FBI aura annoncé le
démantèlement d’un réseau russe comprenant au moins onze illégaux dont certains
opèrent depuis plus de 10 ans.
L’affaire fut réglée rapidement par un échange de dix agents (dont une
Péruvienne) – le onzième s’étant échappé à Chypre – contre trois russes ayant
travaillé pour les États-Unis et d’un travaillant pour le Royaume-Uni le 9
juillet 2010.
Le « Programme des Illégaux », tel qu'il est désigné par le
Département de la Justice des États-Unis, est un réseau d’agents dormants
soviétiques non-officiels.
Le Canada est un endroit courant pour les illégaux soviétiques, puis russes,
où s’y rendre afin d’y créer leur histoire de citoyens occidentaux avant d’être
déployés dans les pays-cible, souvent les États-Unis ou le Royaume-Uni.
Ces espions sont implantés aux États-Unis par le « SVR ». Se
présentant comme de simples citoyens américains, ils essayaient de nouer des
contacts avec des professeurs, industriels et décideurs politiques pour obtenir
des informations.
Ils ont été la cible d’une enquête de longue durée du FBI, appelée « Operation
Ghost Stories ».
Les dix agents dormants ont été accusés de « missions sous couverture à long-terme sur le sol des États-Unis pour le
compte de la Russie ».
Une douzième personne, un citoyen russe travaillant pour Microsoft, a
également été appréhendée durant la même période et extradée le 13 juin 2010.
Les documents de justice russes ont été rendus publics le 27 juin 2011,
révélant que deux autres agents russes ont pu fuir les États-Unis avant d’être
arrêtés.
Ces dix des agents ont donc été transférés le 9 juillet 2010 à Vienne, peu
après avoir plaidé coupable des charges de fausse déclaration de citoyenneté.
Le même jour, les agents ont été échangés contre quatre citoyens russes, trois
d’entre eux ayant été condamnés et emprisonnés en Russie pour haute trahison.
Le 31 octobre 2011, le FBI a révélé publiquement plusieurs douzaines d’images
de surveillance vidéo et des documents liés à l’enquête suite à des demandes
faites au nom du « Freedom of Information Act » : tous ces
éléments se confortent les uns les autres.
C’est dire aussi si dans la « communauté du renseignement »
russe, les « tchékistes » n’ont effectivement pas que des amis :
ils sont redoutables.
Aussi, le capitaine Igor, digne héritier de cette longue histoire, a de
larges moyens d’organiser l’opération baptisée plus tard « Novichok ».
Encore faut-il qu’il l’élabore finement et intelligemment avant qu’il n’obtienne
les autorisations nécessaires.
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