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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 22 juillet 2019

Chapitre II – Une rencontre

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Jusqu’à ce qu’elle participe à un salon de l’art photographique dans la capitale, envoyée presque de force par son agence qui lui a dégoté deux rendez-vous « d’artiste » de renom sur place avec mission de les interviewer et d’en faire un « 600 mots ». L’art moderne réuni sous les hospices d’un « événement » quelconque, sans grand intérêt, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé.
Alexis reste insensible.
D’autant qu’on y croise une faune plus habituée aux soleils nocturnes de la ville qu’aux merveilles des lumières de l’aube naissante.
 
Sont présents en cette fin d’après-midi quelques « artistes » mis à l’honneur qui vous parleraient durant des heures et des heures de leurs « créations » argentiques (ou retouchées avec Photoshop), de leurs heures de labeur, de leurs « traits de génie » forcément indiscutables, donnant là des interprétations sur leur « moi-existentiel-profond » qu’ils s’imaginent probablement après-coup et qui sont également probablement sans intérêt véritable autre que d’être le centre de leur monde à eux…
Le « nombril des autres », même ceux des génies, ça lui passe largement au-dessus de la tête : elle a déjà assez à faire avec le sien et sa solitude affective.
Mais elle fait le boulot, couvrant son carnet de notes griffonnées qu’elle est la seule à pouvoir déchiffrer après-coup.
 
Est-ce aussi une occasion de trouver « un bon parti » assez friqué pour lui adoucir son train de vie ?
Son horoscope matinal l’avait annoncé…
Sauf que ça doit être un trait commun des « génies » et des « friqués » : il y a là une forte densité d’homos rassemblés qui se jouent la comédie de la séduction sans talent, en pense-t-elle après un rapide tour d’horizon.
Il faut dire qu’il y en a qui font ça très bien, sachant focaliser sur eux tous les regards rien qu’en « apparaissant » : il y aurait plusieurs livres à écrire sur le sujet !
Et dans le lot, par hasard, elle croise « Charlotte » de la « CIA » (Charlotte Investigations Agency, pas la centrale d’espions étatsunienne, mais ça doit être fait exprès comme pour faire préciser le nom…) qui, un peu pompette et accompagnée d’une sorte de grande jument dénuée de charisme et qui expose deux clichés. Là « rondelette » en profite pour préciser qu’elle se fait fort de retrouver n’importe qui, n’importe où, même le masque de fer…
Hors sujet, la prétentieuse !
« Moi, je cherche ma mère. »
Qui ça ? L’élu écologiste ?
Facile et pas drôle…
« Elle est morte et je n’ai aucune photo d’elle. »
Son père doit en avoir…
« Je ne connais pas mon père… »
Pas de trace.
« Ah, voilà qui est intéressant… Donnez-moi votre numéro de portable. Et si je vous retrouve l’un ou l’autre, feriez-vous un « papier » sur nous, par hasard, dans votre canard ? »
Camille ne sait pas bien si c’est possible, mais comme il lui semble improbable que cette dinde soit capable de quoi que ce soit, d’autant qu’elle ne lui demande aucun nom, même pas le sien, elle accepte.
 
Et elle repart dans sa forêt, ne sachant pas comment écrire un papier « intelligible » de six cents mots sur ce salon-là…
Tout juste peut-elle s’inspirer des nombreux flyers et « communiqués de presse » des agences de communications qui entourent l’éphémère événement-exposition, plus ses quelques notes.
Mais pour être originale, ça ne va pas être facile.
Ce n’est que la semaine suivante, alors qu’elle ne pensait plus à ce bref épisode, accaparée par d’autres sujets, que son passé lui saute à la figure.
« Mademoiselle Alexis Dubois ? Charlotte Maltorne de la CIA. Vous vous souvenez, nous nous sommes rencontrées il y a cinq jours de ça à l’occasion d’un vernissage où mon associée exposait deux clichés… »
Oui elle se souvient… La petite-boulotte dont le nez bouge de haut en pas quand elle parle et la grande efflanquée, décharnée à faire peur…
« Je me permets de vous appeler car nous avons retrouvé quelques traces de votre mère et même peut-être celle de votre père biologique, même s’il reste un doute. »
Pardon ?
En si peu de temps ?
Et une photo ?
« Et des photos d’identité, permis de conduire, passeport et copie de carte de presse. »
Pas croyable !…
Comment a-t-elle fait ?
« Venez dans nos locaux d’Issy-les-Moulineaux, disons dans… la semaine prochaine, vers 10 heures, je vous expliquerai. Vous vous souvenez de votre promesse ? »
Laquelle déjà…
« Un petit papier sur nous et nos activités à proposer à votre rédaction. Pour cela, il faut que je vous explique comment on travaille pour la sécurité de nos clients. Un peu de publicité, ça ne fait de mal à personne, n’est-ce pas ! » finit-elle en riant.
Et elle lui donne une adresse rue Guynemer, sur les terrains des anciennes usines Latécoère et autres diverses compagnies, désormais recouverts de bureaux de standing.
Un rendez-vous qui n’aura pas lieu.
 
La semaine suivante, Alexis est accueillie dans un bureau clair et en étage, au mobilier des plus succincts par « DD » (pour « Disque-Dur »), une sorte de boule de suif mal attifée, des rondeurs exagérément proéminentes un peu partout, affublée, derrière de deux montgolfières, devant de deux ballons de basket surmontant un énorme ballon de rugby qui se développe en bibendum Michelin autour de la taille.
Un phénomène visuel.
D’autant que pour rendre plus comique l’ensemble, comme d’une caricature de la « Vénus hottentote » – plus connue sous le nom de Saartjie Baartman, de son vrai nom Sawtche – le crâne est en forme de poire, de la taille d’un ballon de handball que mange une paire de narines volumineuses, surmontées de globes oculaires de la même taille approximative et s’ouvrant sur une bouche démesurée ornée de larges et pulpeuses lèvres rouge-sang, habitée de dents d’une blancheur éclatante : plus blanc que blanc, tu ne fais pas !
Et, comme d’un couronnement perpétuel, elle est coiffée d’un gros chignon de cheveux crépus noir-anthracite en forme d’ananas retenu par un foulard rose du meilleur effet : c’en est presque comique !
« Asseyez-vous. La patronne est manifestement en retard. Et je n’arrive pas à la joindre sur son portable. Je lui laisse un message. »
L’accent est typique « titi-parisien »…
Bien-bien.
 
Elle a peut-être laissé un dossier pour Camille.
« Naturellement. Je peux vous le montrer en attendant. »
En attendant quoi ?
Manifestement Charlotte lui aura posé un lapin.
Elle accepte le café type « jus de chaussette » proposé par la boule de suif et s’installe dans le fauteuil du bureau lui faisant face.
Pour parcourir le « fameux dossier ».
Copie de carte de presse, de passeport, de permis de conduire : et c’est la grosse surprise de sa vie !
Telle qu’Alexis pense d’abord qu’on se moque d’elle.
La dame représentée comme Camille Dubois, sa mère, est défigurée par un bec de lièvre mal reformé… Une horreur !
Le nez est exagérément épaté, la lèvre supérieure exagérément étirée !
Ce n’est pas possible d’être ainsi autant défigurée…
Ça ne peut pas être sa mère, sa grand-mère lui aurait expliqué d’abord, parlé de ça pour expliquer cette absence de portrait de sa fille…
Or, elle ne l’avait jamais fait.
C’est pourtant bien là sa mère : les papiers d’identité en attestent, alors on comprend mieux pourquoi il n’y avait dans ses affaires aucun portrait de face de Camille, hors ceux pris de loin.
En revanche, les traits correspondent.
Voilà un « secret de famille », bien bénin, qui est enfin dévoilé !
Mais qui n’explique pas tout.
 
Elle parcourt la biographie succincte, des dix dernières années de Camille, réunie par « Charlotte » : ça correspond à ce qu’Alexis savait de ses trente années de sa vie sur ce globe.
Un destin gâché par une nuit de pluie abondante et un poteau électrique planté au bord d’une route.
En atteste le rapport de gendarmerie et celui des pompiers locaux intervenus en « premier secours » dont Alexis peut lire les copies : morte sur le coup, ceinture de sécurité probablement mal bouclée…
Ou pas du tout.
Elle aura fini par se défigurer totalement contre le volant de sa voiture !
Comment la « CIA » – pas l’homonyme états-unien, mais la petite agence d’investigation de « Charlotte » – avait-elle pu réunir si facilement et si rapidement tous ces documents ?
Quelle était leur authenticité ?
Un journaliste, ça vérifie ses sources : une habitude, une seconde nature, même.
« Vous êtes sûre qu’elle va venir à notre rendez-vous, votre patronne ? »
La boule de suif lève le regard de son écran et clavier. Elle regarde l’horloge murale.
« Vous avez raison de m’inquiéter… Il y a quelque chose de pas normal. J’appelle. »
 
Le premier numéro aboutit avec obstination sur la boîte vocale de l’appareil récepteur.
« Je vais essayer celui de son associée… Elles sont rentrées hier soir de Moscou… Et le décalage horaire n’est pas si impressionnant que ça pour une telle « panne d’oreiller ». Il doit y avoir un contretemps. »
L’associée, Alexis l’avait déjà croisée : c’est probablement la grande efflanquée …
Même punition après plusieurs essais.
« Je ne comprends pas… À cette heure-ci, l’une ou l’autre aurait déjà dû m’appeler depuis longtemps pour m’engueuler ou me coller une corvée à faire en urgence… »
Un ange passe…
« Je vais essayer autre chose… » et elle se ressaisit du combiné téléphonique.
Là, manifestement on décroche : « Bonjour Nathalie. Votre père est là … ? »
Probablement que non.
« Bien. Charlotte n’y est pas non plus, j’imagine… »
De toute façon, il n’était pas prévu qu’ils se rencontrent.
« Ah… Oui, je comprends. Et est-ce que par hasard vous pourriez la géolocaliser, elle ou Aurélie… J’ai son rendez-vous qui poireaute ici depuis un moment, et je n’arrive à joindre ni l’une ni l’autre. Je voudrais savoir si elles sont en route ou non ? »
Géolocaliser s’interroge Alexis ?
Elles sont équipées de puces émettrices sous la peau, ou quoi ?
 
L’appel ne dure pas : « Merci pour le dérangement. »
« Désolée Madame » fait-elle à Alexis une fois le téléphone raccroché. « Il semble qu’elles se soient volatilisées ».
Comment sait-elle ça ?
« Oh, moi je ne sais pas. Mais notre entreprise a un accord avec une autre que je viens d’appeler, qui est capable, avec ses capteurs, de positionner en temps réel tous les téléphones portables qui circulent en ville… »
Réflexe de journaliste : quelle entreprise ? Privée ou publique ?
« Privée, strictement privée. Il s’agit de la CISA située à Kremlin-Bicêtre. »
Et… elle peut prendre contact avec des responsables sur place ?
« Ça, je ne sais pas… Dans quel but ? »
Mais elle aussi cherche Madame Maltorne…
Et pour quelle raison ?
« Nous avions rendez-vous, Je devais faire un « papier » sur votre entreprise, et j’aimerai bien comprendre comment à partir de rien, elle a pu réunir autant d’informations sur ma mère… »
Oh ça, c’est simple ! La secrétaire peut lui donner un « dossier de presse ».
Un « dossier de presse » bien mal fagoté, qui tient en quelques feuillets, mais c’est un début.
 
« Vous avez dû lui donner votre numéro de portable ou « borner » en même temps qu’elle sur un même relai de smartphone, ce qui a permis de vous identifier… »
Et puis ?
« Bé… je ne sais pas tout naturellement, mais avec les logiciels de la CISA, il est tout-à-fait possible de relier entre-elles des personnes qui pourraient « faire menace » en un lieu déterminé. C’est notre savoir-faire à nous : on participe ainsi à identifier les menaces qui pèsent sur nos clients quand ils se déplacent en France. Elles appellent ça la sphère de sécurité. »
Intéressant. Et ?
« Bé, je ne sais pas, mais avec des logiciels de reconnaissance faciale, il est assez facile de relier un numéro fiché avec un portrait, donc une identité. Et à partir de là, elle a dû lancer les robots butineurs sur vous puis étendre la recherche sur vos ascendants. Très facile avec les logiciels d’intelligence artificielle de la CISA… »
Il faut qu’elle les rencontre, ceux-là : ça fera un papier formidable !
S’il est accepté par son agence…
« Essayez ce numéro et demandez Nathalie. C’est la responsable sur le site, ma correspondante. Ou son père, l’amiral Morte de l’argenterie, je crois… »
Un amiral ?
Une entreprise publique ou privée dans laquelle il « pantoufle » ?
 
Le numéro de téléphone ne sert à rien avec les bottins inversés. Même l’adresse de la boîte n’est pas connue dans les fichiers du journal. En revanche, il y a « une brève » concernant la CISA : Charlotte Investigation Security Agency.
Que des Charlottes dans ce milieu-là !
Qui retrace la création d’un logiciel expert nommé « BBR », il y a quelques années de ça.
Il paraît même qu’il serait capable de prévoir des attentats terroristes, puisqu’il a été conçu pour ça[1].
Étonnant, si c’était vrai !
Mais ça pourrait expliquer le nombre impressionnant d’attentats déjoués annoncé par les autorités du pays, depuis quelques mois…
Et au registre K-bis, on retrouve assez aisément l’adresse de son siège social, justement au Kremlin-Bicêtre, déjà cité dans la conversation avec « DD » !
Ce sont eux qu’il faut qu’elle rencontre…
Il n’y a plus qu’à se rendre sur place et demander à voir la fameuse Nathalie. Là, sans prévenir pour éviter d’avoir à essuyer un refus, même poli.
Ce sera pour le surlendemain.
Alex s’enfonce dans une affaire qui la dépasse et ne le sait pas encore, ce jour-là, mais c’est pour elle le commencement d’une nouvelle vie…


[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… » aux éditions I3

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