Je vous avoue que j’ai du mal…
Déjà que j’ai un mal fou à écrire correctement le
« francilien-natif » (*), puisque forcément je suis enfant de
l’ékole-pue-blique (où on n’apprend pas encore ça), dans la mesure où le
vocabulaire employé est trop riche pour mon unique-neurone (celui du
nerf-honteux) – pensez donc il y aurait des centaines de milliers de mots,
alors que j’en emploie à peine deux douzaines, et encore, je fais des efforts
insurmontables – mais qu’en plus, il faut savoir les mettre dans l’ordre et les
accorder de façon savante pour qu’un texte soit compréhensible, que je me dis
que je suis né depuis pour être en « vacances perpétuelles ».
C’est en effet l’occasion de n’employer que trois
onomatopées : « mmmh » qui veut dire « oui »,
« nan » qui veut dire « non », « mééé » qui veut
dire « peut-être » ou « tu m’emmerdes m’étronnes »,
au choix.
Pour le reste et l’absolu-essentiel,
« faim », « froid », « soif »,
« sexe », « chaud », « sommeil » par exemple, les
gestes et conduites suffisent pour se faire comprendre…
Alors pensez bien les histoires d’inclusion dans
l’écriture, ça me passe largement au-dessus de la tête (façon
cosmologique) : Encore une ânerie d’intello, en pense-je.
(Et que si vous pouvez lire ce texte, c’est parce que
j’ai acheté des « machines » qui savent traduire mes pensées :
Merci infiniment à Bill Gates. L’humanité entière ne sait pas tout ce qu’elle te
doit !).
Si le sexe-tout-court (voire exclusivement le
« beau-sexe ») m’intéresse au plus haut point et depuis toujours « le
sexe des mots » est le cadet de mes soucis.
Je vais vous dire pourquoi : Il découle du simple
fait qu’en « Francilien-natif » (*) le genre neutre n’existe pas
comme dans d’autres langages vivants (et langues-mortes), ce que le juge
de cassation a rappelé jusque dans ces colonnes en mai dernier.
Il en résulte que des féminins et des masculins sont «
purement grammaticaux, nullement sexuels »,
et cela, tout le monde le sait. Le preuve : Un humain de sexe masculin
peut fort bien être « une » recrue, « une » vedette, « une »
canaille, « une » fripouille ou « une » andouille (voire
« une » erreur de la nature : « Une » grosse konnerie,
quoi).
Alors qu’un.e humain.e de sex.e féminin.e peut très être
« un » mannequin, « un » tyran, « un » génie,
« un » pantin, « un » paradoxe et j’en passe…
Il me semble que c’est en réalité l’usage qui reste être
le maître suprême en la matière. Une langue bouge de par le mariage de la
logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le
tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des « politiques »,
quel.le qu’il.elle soit.
Alors que c’est justement chez « les »
politiques que l’égalité des sexes ne progresse pas comme dans les autres
métiers, ce sont eux qui ont choisi, en torturant la grammaire, de « faire avancer le féminin faute d’avoir fait
avancer les femmes »…
Très drôle.
Du coup, les immortels de l’Académie gauloisienne se
sont fendus jeudi 26 octobre d’une déclaration au ton alarmiste condamnant
vertement « l’écriture inclusive », alors que personnellement, je
trouve ça marrant. Mais eux sont alarmistes : Ils vont même jusqu’à prédire
un « péril mortel » pour l’avenir de la langue.
Cette graphie consiste à inclure le féminin,
entrecoupé de points, dans les noms, comme dans « mes ami·e·s », pour le rendre
« visible ».
On dira « Konnard.e » ou « Konnas.se » ?
Je ne sais pas si « ça roule » dans cette
novlangu.e-là : Soyons indulgents et passons !
Le « point milieu », ce signe situé à mi-hauteur des
lettres, peut être utilisé alternativement en composant un mot comme « lycéen·ne
» comme suit : Racine du mot + suffixe masculin + le point milieu + suffixe
féminin.
Et le « décolleté.e », tu le mets où alors
?
Au milieu du « nombril.e » ?
Un.e drôle de pratique défendu.e par certain.e.s
militant.e.s féministes au prétexte que la langue gauloisien.ne « invisibiliserait (nos douces) les femmes » qui aurait beaucoup fait
parler d’ail.e.elle ces dernières
semaines alors qu’un manuel scolaire, destiné à des élèves de CE2 (hein CE2 !),
a été publié pour la première fois en écriture inclusive en mars 2017.
On peut paraît-il y lire (moi, je ne sais pas faire) que
« grâce aux agriculteur.rice.s, aux
artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche ».
L'éditeur aurait expliqué avoir choisi d’appliquer les
recommandations du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes
datant de… 2015 !
Forts !
Prenant acte de la diffusion de cette « écriture
inclusive » qui « prétend s’imposer comme
norme », les « immortels » s’élèvent donc que ça m’émeut, et
à l’unanimité dans une solennelle mise en garde : « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle
induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une
confusion qui confine à l’illisibilité. »
Déjà qu’ils ne savent pas trop faire dans le simple…
« On voit
mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les
obstacles pratiques d'écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de
prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait
plus encore celle des lecteurs. »
Rappelons que l’Académie est par nature sensible aux
évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les
codifier. En cette occasion, c’est la gardienne de la norme et de son avenir. D’où
ce cri d’alarme : Devant cette aberration « inclusive », la langue se
trouve désormais en « péril mortel », ce dont notre nation serait dès
aujourd’hui comptable devant les générations futures…
Allons donc : De toute façon, je ne comprends
rien à rien, alors hein…
Il m’est déjà difficile d’acquérir une langue (et je
ne vous dis pas le « Ritalien » ou « l’English »), qu’en
sera-t-il de l’usage des « formes secondes » et « altérées »
du « francilien-natif » (*) ?
Comment les générations à venir pourront-elles grandir
dans l’intimité de notre patrimoine écrit ?
Bé on ne saura plus le retraduire, c’est tout, devenu
totalement inaccessible, point-barre.
Naturellement, quant aux promesses de la « gauloisiphonie-universelle »,
elles seront anéanties si la langue gauloisienne s’empêche elle-même par ce
redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit
pour prévaloir sur la planète.
Et je ne vous raconte pas non plus pour certaines
langues régionales…
Un.e « scemu » (prononcez « ché-mou »)
ne peut pas être confondu.e avec un.e « scema » : Il n’y a pas
de « e ».
Ce qui m’a frappé, c’est la virulence du communiqué de
l’Académie qui a été peu goûtée par les hordes-féministes
« aux-ordres », comme l.e.a militant.e et « chef.fe d’entrepris.e »
Carolin.e H. (je ne reprends pas son nom : Ça veut dire « Haine » en
« teuton ») : « On va tous
mourir ! », écrit-elle sur Twitter. « Et
après, c’est nous qu’on traite d’hystériques… ».
Elle aurait pu nous le faire en
« inclusif.ve », non ?
Après tout quand on est féminist.e où issu.e de
partis d’extrême-gôche, on peut et doit s’en occuper…
D’autant que si l’expression « écriture inclusive »
est assez récente, la réflexion a été amorcée il y a une vingtaine d’années
autour de l’idée de neutralité dans l’écriture. Ce n’est que récemment que
l’usage de cette graphie, longtemps cantonnée aux mouvements féministes, a
commencé à s’élargir et à apparaître dans le débat public d’autant qu’ils-elles
en disent qu’« une langue qui rend les
femmes invisibles est la marque d’une société où elles jouent un rôle second.
C’est bien parce que le langage est politique que la langue française a été
infléchie délibérément vers le masculin durant plusieurs siècles par les
groupes qui s’opposaient à l’égalité des sexes. »
Z’ont rien compris : Les meks sont nés pour le
bonheur de leurs meufs, c’est comme ça depuis l’origine de l’espèce !
Ce qui me fait marrer, c’est que sur le site du
ministère de « Les-Ducs-à-Sion-nationlist.e », il est ainsi désormais
question de « professeur·es ».
Le ministère de la Santé, quant à lui, évoque les « chirurgien·ne·s-dentistes ».
Et personne n’avait rien vu…
Depuis 2016, le Conseil économique, social et
environnemental (CESE) s’est engagé très officiellement à écrire de façon
inclusive : « Assemblée la plus paritaire
de la République française, le CESE est convaincu que les stéréotypes, terreau
du sexisme, sont profondément ancrés dans notre société et s’expriment dans le
langage et la grammaire. »
Le.a Cnam se définit désormais comme une écol.e « d'ingénieure·es »
« parce que nos formations sont ouvertes
à toutes et tous ».
Ces salopards : Et les
« sexes-neutres » alors ?
Dans certains médias comme TV5Monde, dans des
communications du CNRS, cette graphie a aussi fait son apparition.
À contre-courant, votre « sinistr.e de l’instruction.e-public.que »
« Gens.e-Michel-le Blanquester » n’approuve pas : « On doit revenir aux fondamentaux sur le
vocabulaire et la grammaire, je trouve que ça ajoute une complexité qui n’est
pas nécessaire. »
Ah bon ?
Et savoir compter, par hasard… ?
Car il n’empêche que cette nouvelle graphie pourra en
tout cas être utilisée plus facilement par ceux qui le souhaitent à partir de
2018, puisque le « point milieu » viendra rejoindre les touches de nos
claviers, selon l’Afnor.
L’organisme précise toutefois que cet ajout avait été
pensé au départ seulement ah-que pour certaines langues régionales…
Ils auront le même en qwerty ?
Déjà que les accents… Bon passons.
(*) Contrairement à ce que tout le monde imagine, le
« Gauloisien », si c’est la langue officielle – et constitutionnelle
– de la « Gauloisie-rayonnante », ça n’est jamais qu’un
« idiome » régional de « parigots-sur-la-Seine ».
Du temps de Richelieu (le cardinal), fondateur en 1634
et l’officialisant le 29 janvier 1635, sous le règne de Louis XIII, l’Académie
a pour fonction de « normaliser et
de perfectionner la langue du pays », parcouru par d’innombrables
dialectes locaux.
Ils ont donc pris le « local » d’où ils
créchaient.
Et c’est devenu la langue officielle par simple
décret.
Comme je dis toujours, un autre décret peut très bien
décider demain que le « Gauloisien-officiel », sans changer pour
autant la constitution, n’est plus le « francilien-natif », mais le
Corsu, l’Euskara, ou le Brezhoneg, voire encore le Ch'ti !
T’imagines un peu le boxon dans les textes de le.a
Républiqu.e…
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