L’homme
qui voyageait avec 350.000 euros en liquide
L’actualité judiciaire me donne l’occasion de revenir sur un post récent, où je tentais de partager – en tout
cas de vous l’expliquer – mon opinion relative à la « théorie du
complot », ou le « complotisme ».
Vous aviez compris que globalement, ça m’amuse toujours. Parce qu’il
n’existe pas UN complot, pas plus que DES complots, mais une série innombrable
de « coups fourrés » qui se chevauchent, s’entremêlent, s’accumulent,
s’épaulent, se contrarient, partout, tout le temps, ou presque…
C’est presque par hasard que finalement on peut, à partir des
« signaux faibles », mes fameux « fils-rouges » qui
apparaissent de temps à autres pour parfois disparaître aussi vite, détecter
une connivence qui converge vers un objectif préétabli.
Naturellement, en matière financière, économique mais surtout
« politique », il est parfois des résultats qui impactent notre
quotidien de façon tellement surprenante qu’on ne peut pas ne pas se poser la
question de l’existence « d’un plan ».
Nos dernières élections présidentielles et jusqu’à leurs primaires préalables
en témoignent, comme les suivantes, pour nous avoir tous surpris…
Il faut reconnaître que pour l’essentiel, nos vies sont « commandées »,
téléguidées dans nos actions quotidiennes, nos activités lucratives ou non, nos
loisirs, par toute une série d’éléments, culturels, cultuels, politiques,
sociaux, économiques et financiers, qui forment nos personnalités, opinions et
jugements, conscients ou inconsciemment, et réduisent notre espace de liberté à
finalement assez peu de chose.
Nous ne ferions que ce que les circonstances – le situationnisme-appliqué
– nous commandent de faire.
Et nous le faisons plus ou moins bien – la « réussite » étant un
mix de travail-talent-chance, fameux triptyque Voltairien – plus ou moins dans
les temps et délais, plus ou moins correctement.
Et s’il y a « erreur », nous assumons, nous expliquons et
parfois nous réparons.
Perso, je passe un bon tiers de mon temps à « récupérer » les konneries
de mes collaborateurs et entourage avec plus ou moins d’urgence : Je suis
aussi payé pour ça et c’est souvent chronophage…
En bref, nous sommes placés là pour ça, après avoir été formé pour ça…
Alors prenons le cas du sieur qui passait la semaine dernière devant ses
juges correctionnels pour des délits de «
blanchiment de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « manquement à
l’obligation déclarative de transfert de capitaux » et « abus de biens sociaux
» où il encourt jusqu’à cinq ans de prison et d’importantes amendes pour ces chefs
d’accusation…
Courant été-2016, il a été réintégré au ministère des affaires étrangères,
après quatre années de « mise en disponibilité », et affecté en
mission de renfort aux Nations unies (ONU). Il a été suspendu alors qu’il était
à New-York, dans la foulée de son renvoi en correctionnelle.
C’est un « bad-boy » arabophone de la galaxie de
« Bling-bling », notre « ex-Vénéré-président » battu à plat
de couture par le premier canasson boiteux venu,
« Tagada-à-la-fraise-des-bois » en 2012, tellement il s’est révélé
mauvais au fil de son quinquennat finissant.
Rappelez-vous, ce prévenu-là était antérieurement ambassadeur de « Gauloisie-splendide »
en Tunisie, en 2011.
Un type pas très diplomate en raison de son franc-parler peu usité dans ces
milieux-là et une succession de maladresses avaient entaché sa carrière au Quai
d’Orsay, tel qu’il avait finalement fallu le suspendre en novembre de la même
année.
Le gusse avait été interpellé le 31 juillet 2013 avec une petite valise
contenant 350.000 euros et 40.000 dollars en billets de banque alors qu’il s’apprêtait
à prendre le Thalys pour Bruxelles, gare du nord.
Épisode rocambolesque d’ailleurs : Naturellement, les douaniers sont
d’abord là pour choper les petits-dealers qui viennent d’Amsterdam avec leur
approvisionnement de merde en vente-libre dans les coffee-shops du port aux
dames.
Il les aperçoit effectuant apparemment des contrôles de hasard à l’embarquement
du Thalys, il fait brusquement demi-tour, se planque derrière un pilier et se
fait dès lors immanquablement repérer…
Ils savaient probablement sur dénonciation d’un indicateur bien informé : Pas un hasard…
Déjà, avec les dizaines de milliers de voyageurs qui traversent tous les
jours ladite gare, tomber sur un mek-cravaté se baladant innocemment avec une
« petite-fortune » sur lui et qui ne va ni en Suisse ni au Luxembourg
avec son pactole, excusez du peu, mais les douaniers se sont montrés
particulièrement chanceux.
En plus, le mek a probablement sur lui son passeport diplomatique et en a
probablement usé, tel qu’il a dû falloir mobiliser une officier supérieur et
une forte escouade de pandores pour l’intercepter.
En plus, moi quand je me promène avec plus de 50 euros sur moi, je balise,
surtout si cet argent n’est pas à moi, encore plus quand il est à moi. Au
mieux, quand je fais franchir une frontière à « quelques valeurs »,
tableaux, statuettes, pièces d’or, titres au porteur, un, même parfaitement
légalement, c’est escorté, deux c’est en bagnole et sur les
« petites-routes » (les autoroutes, gares aéroports sont de vraies
« prisons »), pas en train qui est typique d’un endroit totalement clos
dont on ne peut pas s’échapper…
Pas lui : Il y va avec la bouche en cœur (ou en kul-de-poule…).
C’est dire qu’il n’y a pas de hasard : La douane avait été renseignée
bien avant, c’est évident et personne ne l’avait prévenu, lui.
Première trace d’un « coup-fourré »…
Il faut dire que l’ex-conseiller diplomatique de « Bling-bling »
à l’Élysée a été un temps reconverti comme consultant, et est encore plus kon
que ça, puisque non seulement il ignore que le code de douanes impose de
déclarer tout transfert international en liquide à l’intérieur de l’Union
européenne au-delà de 10.000 euros, sous peine d’amende, alors que c’est
parfaitement légal quand on le déclare, mais en plus, avec les douanes, il est
très courant de « transiger » pour éviter un procès public.
Tu payes l’amende, tu te fais confisquer le pognon que tu portes et tu
ressors libre.
Pas lui !
Deuxième indice d’un « coup-fourré » : Serait-il en « mission
commandée » tel qu’il ne peut pas s’excuser auprès des autorités ?
Plus kon encore que ça, le gars te vous raconte une histoire à dormir
debout avec un ticket de logement en main : Monsieur « Bouillon » « n’opposera pas son droit au silence, il veut s’expliquer et mettre à
bas les fantasmes du parquet », assure son avocat.
Non mais n’importe quoi !
N’est-ce pas une manœuvre d’enfumage-compact qu’il serait prêt à servir,
là ?
Et en effet, il avait expliqué aux enquêteurs que ces sommes provenaient
de ses activités professionnelles privées en Irak. Selon sa version des faits,
ses prestations étaient rémunérées en liquide du fait des carences du système
bancaire irakien. Évidemment, les investigations des services n’ont pas permis
de retracer l’origine des espèces…
D’autant que les carences du système bancaire irakien, c’est du fantasme
pur et dur puisqu’il est aux mains des américains, contrairement aux iraniens
privés d’accès au Forex à l’époque.
Alors certes, avec les accords « pétrole contre nourriture » qui
a nourri de phénoménales commissions occultes depuis la fin des deux conflits,
il y a bien eu des espèces qui se sont promenées.
Encore actuellement depuis les bastions de l’EI…
Et puis notez qu’un billet de banque, tous les billets de banques, sont
comme les voitures : Immatriculées, estampillées, cartographiées, boîte,
moteur, châssis, suivies de loin en loin.
Sur un billet de banque, il y a un numéro unique qui indique où et quand
il a été imprimé, où et quand il a été mis en circulation et quand il revient
dans une agence bancaire, on peut globalement retracer sa vie et son parcours.
Il paraît même que la Mafia rajoute « des signes » de
reconnaissance des billets qui transitent entre ses mains lors de ses propres
transactions…
Mais là, on ne saura rien de ces divagations de billets : Impossible
de remonter l’origine des euros ni même des dollars.
Curieux, non ?
Troisième indice d’un « coup-fourré »…
La justice, parfois atteinte de cécité, le soupçonne seulement de les
avoir cachés au fisc et d’avoir produit de faux justificatifs. Sa défense
assure, au contraire, que « ces sommes
ont dûment été enregistrées et déclarées par sa société de conseil, Spartago
», contestant toute fraude, blanchiment de fraude ou abus de bien social au
détriment de Spartago, la couverture légale sous laquelle le sieur intervient deux
ans après avoir quitté son poste à Bagdad. Ce serait un « conseilleur »
avec un rôle de « facilitateur » entre entreprises irakiennes et
« Gauloisiennes » dans la conduite d’un projet de construction du
stade olympique géant…
On se demande d’ailleurs, parce que le stade de 20.000 places n’a toujours
pas vu le jour.
Et lui d’expliquer devant ses juges que dans cet Irak encore très désorganisé
qui sort de la guerre civile, les virements internationaux ne sont pas sécurisés,
le règlement par chèque, l’obligeant à monter une société locale, est à
exclure, et que pour toucher dans ce pays dangereux ce « salaire de la peur », il n’y a pas d’autre moyen que les liasses de
billets… lui qui panique à la vue d’une escouade de douanier propres sur eux…
D’accord, admettons, mais ces billets ont une signature et c’est vrai que
c’est le propre des « grandes économies » en déroute, telles les USA
où les journaliers, parfois analphabètes, n’ayant pas de compte en banque, sont
payés à la journée, les salariés à la semaine.
L’Irak en fait partie, mais pas pour un tiers de million d’euros qui n’est
pas une devise commune sur place : Seulement pour des dollars US, on peut
comprendre !…
Bref, du grand n’importe quoi : Quatrième indice d’un « coup-fourré »…
Et « cette somme, qu’alliez-vous en
faire ? » questionnera le président du tribunal en audience : « En conscience, en vous regardant les yeux
dans les yeux, mon objectif était d’intégrer ces sommes dans ma comptabilité
», répond l’autre qui parle aussi d’argent qui « l’embarrasse » et lui « brûle
» les doigts : « Je n’avais jamais eu une
telle somme devant moi, j'étais comme une poule devant un couteau ».
Grosse rigolade : Je crois que mon plus gros chèque, ça eu été 29
millions. C’est vrai qu’on regarde à deux fois le solde disponible en banque
avant de signer, mais la main ne tremble pas devant l’alignement des zéros.
En revanche de l’argent liquide, en espèce, on le compte et on le dépose à
la banque, s’il brûle les doigts, soyons un peu sérieux…
Le mek n’est manifestement pas clair sur lui mais ne veut pas cracher le
morceau !
Et quel « morceau », SVP ?
Eh bien il faut se rappeler de la période printemps 2012 à fin 2013 si
vous voulez comprendre ce qui s’est passé.
Mais ne comptez pas ni sur les juges, ni sur les médias pour vous rappeler
tout ça : Ils ont oublié (mais pas vous) !
J’en fais d’ailleurs une
relation « romanesque » ici, pour plus d’explications (à lire
absolument pour qui un fait reste un fait).
De façon synthétique, après la raclée de « Bling-bling » au
printemps 2012, son parti est en faillite, frais de campagne dépassant les
plafonds autorisés, plus une amende pour le candidat prié de rembourser ses
dépassements.
Seule solution : « Blanchir » du pognon blackélisé.
Et ce sera fait à travers le « Bling-bling-au-thon » !
Une opération financée comme expliqué ci-avant
avec des reliquats du « Grand-emprunt » pas encore tous appréhendés à
ce moment-là (mais là c’est du roman-pur : Les fonds viennent en réalité
de Libye via la Suisse, comme on le saura plus tard).
Un truc fabuleux à bien remettre en musique au moment des faits, du déroulé
ante et post opération, qui en aura à peine surpris quelques-uns et aura
ensuite été enterré savamment…
Et alors quoi ?
Eh bien, le sieur « Bouillon » était simplement en charge de
planquer « hors les frontières » les reliquats pour des jours
meilleurs.
Comme il s’est fait piquer le pognon par les douanes, il s’est embarqué
dans des explications aberrantes – l’écran de fumée – pour donner le change et
ne pas « donner » son commanditaire : Ce gars-là qui se présente
comme le « James Bond » du quai d’Orsay a les kouilles pour ne pas
cracher le morceau.
Après tout, il en a vu d’autres à Bagdad, justement…
Depuis, on aura su que les financements occultes de « Bling-bling »
venaient effectivement de Libye, mais qu’il n’était pas question de révéler,
que dis-je, de mettre la puce à l’oreille d’un juge d’instruction, quant à leur
existence.
En bref, pas de « complot » en réalité : Juste la partie
visible d’une opération foireuse, mal-ficelée, mal-exécutée, qui laisse des
traces de « coup-foireux » plein partout dans son sillage.
Et que personne d’autres ne vous révélera que le sieur « Incroyable
Ignoble Infreequentable » (dit aussi I3) sur son « piti-blog »,
parce que c’est la seule explication logique possible sans tordre le cou à la
réalité « révélée ».
Si « complot » il y a, c’est seulement pour cacher ce qui ne
peut pas être étalé sur la place publique sans provoquer une onde de choc qui
balayerait tout, rien de plus.
Vous le voyez, rien d’extraordinaire, juste une remise des points sur les « i »
et des barres aux « t ».
Verdict judiciaire le 7 juillet, pour une amende (celle des douanes) et
une peine de principe avec sursis pour « Bouillon ».
Verdict dans les urnes le 18 juin, date anniversaire d’un appel à la
résistance.
Et personnellement d’en conclure que tout cela n’est finalement pas
totalement hasardeux : « Mak-Rond » a été élu, probablement avec
une majorité parlementaire « à la botte », pour clore ces chapitres
mafieux qui minent la vie politique de ce pays via la corruption des élites
politiques, désormais toutes (ou presque : Même un de ses ministres n’est pas tout-blanc) remisées au rancard et sans faire de bruit :
Une opération « mains-propres » qui a presqu’atteint ses objectifs
sans faire de dégâts.
Reste à savoir s’il va aller jusqu’au bout et comment… car il en reste.
On saura aussi autour du 11 juillet la « pente » du futur des
prochaines années que ces affaires vont prendre : On peut imaginer des « contrecoups »
à venir.
Épisodes à suivre avec délectation, histoire d’en rire encore.
Mais de conclure que tout s’explique, absolument tout, les faits restant
têtus, pire qu’un mouflon corsu.
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