En
ces temps d’Ascension !
Alors qu’à Manchester l’horreur d’un sanglant attentat fait
écho à ceux dont l’Europe est devenue le théâtre récurrent, en assez
grand-nombre tel qu’un fois de plus, on en reste la gorge nouée, une fois de
plus le neurone tétanisé, une fois de plus l’esprit coi, envahi une fois de
plus d’une immense tristesse…
Même pas la rage…
Juste l’effroi de vies fauchées pour rien, des gamins nés
pour mourir déchiquetés, nés pour transmettre la terreur de proche en proche.
Franchement, est-ce que Dieu-tout-puissant, le leur ou le mien, ressort grandi de cette
affaire-là ?
Franchement, est-ce que la cause de Daech, de l’EI, du
Califat, de ce que vous voulez gagnera les cœurs devant tant de
barbaries ?
Forcément pas du tout.
C’est même l’inverse qui se passe, forcément.
Et comme par hasard je tombe sur un article de presse
francophone titré de la façon suivante : « Pourquoi les théories du complot sont-elles si attractives ? »
J’ai un coupe-tifs-manucure-pédicure qui prend soin de ses
meilleurs clients et en l’occurrence fait l’effort de collectionner des
magazines exogènes en anglais, francilien-natif et allemand, dissimulés dans la
presse italienne de sa salle d’attente.
Et avec mon « diabète-récurrent », les pieds, il
faut les entretenir sévèrement, même s’il paraît, au moins pour mon toubib
traitant monégasque, que j’en suis désormais presque guéri.
Je ne savais pas qu’on pouvait guérir d’un diabète, même de type
2 et en tout cas, mon pied, lui ne le sait toujours pas : Il persiste à
s’ouvrir sans raison et à saloper ma moquette toute-neuve.
Moi, la théorie, les théories du complot, ça m’a toujours follement
amusé. D’ailleurs, je n’y fais jamais – ou rarement – référence, même quand
après coup j’en reste étonné.
Même quand je peux paraître en user dans mes « romans » :
En fait pas du tout !
Je plonge seulement directement dans l’actualité pour vous
donner une « autre » version que celle servie par les médias et
rester dans le monde réel (à quelques « anticipations » près…
romanesques celles-là).
Par exemple, mon neveu, pas le « génie de la
famille » mais l’autre, celui qui bosse dans la communication, il nous
avait annoncé en janvier 2016, janvier de l’année dernière, que
« Fifi-le-souteneur » – qui n’était encore que
« Fifi-le-déchu » – sortirait vainqueur de la primaire de la droâte…
Comment pouvait-il savoir ça dans son coin à faire ses
revues de presse pour son boss qui le maltraite à l’occasion, alors que tout le
monde donnait alors gagnant « Juppette-le-revenant » ?
Son boss le lui avait dit.
Idem, mais encore avant et dans le sillage du bouquin de
« D’@talus » sur « Peut-on prévoir l’avenir ? », il nous
avait annoncé que le prochain président serait le tout-nouveau ministre de la
finance sorti du chapeau de « Tagada-à-la-fraise-des-bois », encore « capitaine
du pédalo »…
On le connaissait à peine et même « D’@talus »
avait refusé de le signaler « pour
ne pas lui nuire »…
Je viens de vous le dire, ça m’amuse follement et je n’ai
même pas pris le soin de vous rapporter ces éléments.
Il y en a un autre qui circule en ce moment :
« Manu-Mak-Rond » va être victime d’un attentat dans la semaine 14
juillet prochain…
En général, le fait d’énoncer une prédiction, ça écarte la menace
qu’elle se réalise : C’est pourquoi je le fais aujourd’hui… pour prendre
un peu de hauteur !
Car je ne veux surtout pas la mort d’un homme, fut-ce le
Président « Mak-Rond » !
Trop de respect pour la vie d’autrui, moi, pas comme ces
barbares qui ensanglantent les trottoirs de Manchester.
Et puis je vais vous dire : L’avenir est, d’après ce
que j’en comprends, d’essence quantique.
J’entends que quand on le dévoile, il se dérobe, selon le « principe
d’incertitude d’Heisenberg » :
Tu réussis à mesurer la vitesse d’une particule, tu ne peux plus savoir où elle
se situe. Et inversement.
La réalité change, l’avenir mute et rien ne se passe comme
on dit que ça va se passer.
C’est non seulement une constante de la physique quantique,
mais c’est une réalité quotidienne de tous les jours de la vie qu’on peut
vérifier pratiquement partout et tout le temps.
Alors, des « complots », laissez-moi en rire,
SVP !
Mais soyons un peu sérieux. Le journaleux (qui est en fait
un chercheur de l’université de Bruxelles d’après ce que j’ai compris et, qui
dit chercheur dit « pas trouveur » puisqu’il persiste à chercher…)
prétend que nous vivons une époque extrêmement complexe et troublée. Ah
oui ?
Certainement et ce n’est pas nouveau.
D’après lui, cette complexité est source d’inquiétudes et d’interrogations,
notamment quant à l’avenir de la démocratie et de la paix et, pour utiliser un
gros mot, quant au « sens de l'Histoire » (la grande, mais aussi la petite,
celle qui traverse le quotidien de tout un chacun).
C’est vrai que la pousse de mes tomates ne fait jamais
partie que de la « petite-histoire » et pourtant, je m’inquiète pour
celles de mon « balcon-sur-canal ».
« Conflits armés,
attaques terroristes, tensions religieuses, crise économique, défi climatique…
chaque jour, tout nous rappelle combien nos vies sont fragiles ; combien notre
existence collective est incertaine ; combien nous sommes vulnérables. »
Et ce rappel permanent de notre impuissance fait violence à
notre condition de « Modernes ». « Cela
met en péril notre désir acharné de transparence, d’ordre et de performance.
Nous aimerions avoir vraiment prise sur les événements du monde et n’être pas
fragiles ».
Nous aspirons paraît-il à la sécurité, qu’elle soit
physique, sociale, professionnelle, familiale ou encore émotionnelle.
Perso, je me demande à voir le nombre d’inventions qui font
« sportives » rien que pour se casser la gueule…
« Mais, sans
arrêt, le monde et l’Histoire nous renvoient une autre image de nous-mêmes : Celle
d’individus dont la compréhension des choses est forcément limitée, partielle,
douteuse et chaotique. Cette position, disons-le, n’est confortable pour
personne. Face à un monde en crise, les théories du complot offrent alors une
échappatoire facile et rassurante. »
Euh… si on prend de la hauteur – en ce jour d’Ascension – on
pourrait plutôt assumer l’exact contraire de l’assertion.
Mais passons et poursuivons…
Dans le monde sécularisé et « désenchanté » qui est le
nôtre, l'immédiateté du sens aurait disparu selon son propos. « Confrontés à des événements dramatiques,
nous sommes, le plus souvent, désorientés, sans repères et livrés à la peur.
Nous refusons de croire au « hasard sauvage » et considérons celui-ci comme un
mauvais autre source de vulnérabilité. »
Ce n’est pas faux, même si ce n’est pas non plus un trait
dominant…
Partant, les théories du complot viennent ré-enchanter et
réordonner le monde en y insufflant de la causalité. « C’est ce qui les rend si attractives. Avec
elles, tout est clair, transparent, évident, lumineux : les événements
dramatiques ont du sens ; le monde, malgré tout, est juste ; les méchants
seront punis ; l’existence du complot ne fait aucun doute ; la vérité (pure,
éternelle, rayonnante) triomphera. En somme, les théories en question livrent
une vision du monde et de l’Histoire où tout est en ordre ; où le hasard n’est
plus. Vision confortable et rassurante qui sécurise le rapport au sens en
évacuant la possibilité du doute. À très peu de frais, ces théories aident ceux
qui s’en réclament à restaurer leur puissance explicative perdue. »
Ce n’est pas faux non plus, mais il s’agit bien là d’un
artifice.
Personnellement, si c’est aussi ce que je remarque, il
manque toutefois quelle que chose qui rend « la théorie du complot »
comme d’une nécessité.
« Le sentiment de
reconquête et de possession du sens n’est-il pas, tout compte fait, plus
important que le sens lui-même ? »
Dès lors, combattre le complotisme implique moins de s’attaquer
à des croyances potentielles que d’essayer de transmettre des outils visant la
pratique authentique de la critique, du débat et du désaccord – outils qui,
justement, concernent l’apprivoisement de la vulnérabilité. « Ceci suppose également d’identifier les
voies de la rhétorique complotiste. »
Cinq techniques (ou stratégies) méritent, à cet égard, d’être
pointées d’après lui.
En premier lieu, il y a la proclamation d’adhésion aux deux
grands principes de la raison moderne : La critique et le doute. En d’autres
termes, les dénonciations portées par lesdites théories ne se fondent pas sur
une inspiration mystique ni sur la vision singulière d’un mage (ce qui serait
d’emblée vu comme obscurantiste), mais sur une enquête et un examen critiques.
« L’homme
moderne, depuis Descartes, se définit avant tout par son incrédulité première,
son doute et par une volonté qu’il a d’en savoir plus : je doute donc je suis.
Le doute justifie alors la quête, c’est-à-dire la poursuite de l’entreprise
critique. Avec les théories du complot, le but de la quête est de montrer la
fausseté des thèses dites « officielles » (une fausseté réputée évidente), et
de manifester la vitalité de son esprit critique. »
Ensuite, « les
théories du complot s’appuient sur l’attestation (largement factice, du reste)
d’une totale objectivité du discours née de l’indépendance et de la liberté des
sources. Celui qui porte la théorie en question, ou l’« expert » convoqué pour
la valider, est forcément autonome et affranchi de toute institution publique.
Il n’est, répète-t-il, inféodé à personne, ne représente que lui-même et
finance ses recherches sur ses propres deniers. »
N’est-ce d’ailleurs pas le cas du type dont il est fait
rapport de son opinion ?
« Ces deux
premières stratégies se rapportent à ce qu’on appelle en rhétorique la preuve
éthique (ou ethos), c’est-à-dire à l’image que l’on donne de soi dans et par
son discours. Dans l’un et l’autre cas, la mise en scène de qualités hautement
valorisées dans les sociétés dites modernes vise à conquérir la confiance du
public. »
Exact.
La troisième stratégie « concerne l’émotion gratifiante qu’il peut y avoir à s’imaginer faire
partie du petit groupe des lucides. Lesquels se voient comme de nouveaux « élus
». En somme, les théories du complot se plaisent à jouer sur la dichotomie
(extrêmement persuasive, du reste) entre, d’un côté, les ignorants dociles,
abrutis par les discours, thèses, vérités « officielles », et, de l’autre, les
« chasseurs de vérité » pour qui le complot est une réalité de tous les
instants. »
J’en rigole, vous disais-je en introduction.
Les deux derniers points portent directement sur la
structure argumentative des discours, à savoir sur la preuve logique (ou
logos). « Soulignons d’abord la
grande flexibilité des théories du complot, c’est-à-dire leur incroyable
capacité à se reformuler et à se remodeler pour échapper à l’emprise des faits
et de la critique – celle provenant du dehors. »
Ceci veut dire qu’on peut douter de tout sauf de l’existence
du complot lui-même, bien naturellement.
Enfin, « le
renversement de la charge de la preuve ».
Un classique : « À cet égard, les discours conspirationnistes ont une large tendance à
interpeller leurs détracteurs (et plus encore les comploteurs désignés) pour
qu’ils prouvent qu’il n’y a pas de complot. »
C’est le mécanisme dit de la « preuve-diabolique »,
celle impossible à apporter et fournir, qui valide a contrario l’existence dudit complot.
En bref, nous sommes tous fragiles et potentiellement
complotistes, même si nous avons du mal à l’avouer. « Personne n’est immunisé face au raisonnement par le complot. L’action
de chercher puis de donner du sens n’est pas irrationnelle en soi, au
contraire. Bien sûr, un problème majeur apparaît lorsque cette démarche
narrative s’effectue à tout prix, de façon dogmatique, et, qui plus est, sans
conscience d’elle-même. »
Le propos est intelligent, évidemment. Mais il lui manque
deux choses :
Premièrement, expliquer le mécanisme du complotisme le
valide, même involontairement par effet de ricochets multiples : Je le
nie, donc ça existe ; ça existe et je le dénonce dès lors il disparaît. S’il
disparaît, je n’ai plus à le nier et il va renaître sous une autre forme, par d’autres
canaux et supports.
On peut même faire plus compliqué que ça par une suite
d’aller-&-retour entre une position et une autre jusqu’aller au-delà de
s’emmêler les pinceaux.
Deuxièmement, il faut être clair : Dans la vie, il y a
des gens mis en situation de vivre leur vie, leurs émotions, leurs sentiments,
leurs ambitions, leurs activités.
Et ils sont au contact avec d’autres gens qui vivent
également leur vie, leurs émotions, leurs sentiments, leurs ambitions, leurs
activités.
Qui eux-mêmes sont au contact avec d’autres gens encore qui
vivent également leur vie, leurs émotions, leurs sentiments, leurs ambitions,
leurs activités, etc.
Soit les choses se passent de façon harmonieuse, soit elles
sont « contrariées ».
C’est là la racine des prémices d’un complotisme à venir.
À chaque fois, vous n’y coupez pas.
Et naturellement, de façon beaucoup plus rapide quand
l’individu ne maîtrise pas son environnement.
Combien de fois ai-je pu dire : « Que personne ne sorte ! On a volé mon
stylo… »
Tout de suite le complot parce que je ne remets pas la main
sur ledit stylo ou Code général des impôts…
Plusieurs fois par jour, tous les jours…
Enfin, il manque l’essentiel dans le propos du
« journaleux-chercheur » : Il n’y a pas « un »
complot, mais de la même sorte que pour mon stylo ou mon CGI, des centaines,
des milliers, des milliards de « complots » qui s’entredéchirent
mutuellement tout au long d’une même journée.
Et la question est de savoir s’il y a un sens à tous ceux-là,
une direction détectable.
Généralement non, bien sûr.
Pourtant parfois, on peut détecter des « faisceaux
d’indices », des « fils-rouges » qui convergent vers un objectif
commun.
Puis, souvent ils se défont avant d’aboutir, pour être
contrariés par d’autres « fils-rouges » qui viennent se surajouter…
Ce n’est donc plus « un complot », mais des
« complots » qui se combattent, se contrarient, s’empêchent les uns
les autres d’aboutir.
Et le soleil ne se couche pas sur un champ de bataille inachevé
qui reprendra le lendemain.
Et vous le savez, le soleil ne se couche jamais sur la Terre
entière en même temps…
Voilà pour quelques réflexions opportunes au moment où des
britanniques ont encore perdu la vie pour cause d’un « loup
solitaire » fanatique.
Là, c’est direct : Comment peut-on mener à bien une
mission suicidaire sans être durablement, profondément, victime d’une longue
préparation dogmatique qui forcément, touche de près ou de loin « au
complot » ?
À vous de voir…
Très très intéressant I-Cube !
RépondreSupprimerAu sujet de l’imposteur « D’@talus » l’homme qui murmurait à l’oreille des Pythies, on peut lui reconnaître une chose c’est qu’il connaît son Sujet.
Souvenez-vous :
Normalito a eu son heure de gloire avec ses anaphores, alors qu’au fond, ce sont ses antiphrases congénitales remises à l’endroit qui le racontent le mieux :
"Mon véritable ami, il a un nom, un visage (poupin), pas de parti antique, il présentera sa candidature, il sera élu et il gouvernera. Cet ami, c'est le monde de la finance",
Ainsi soit Mac Ron…
Anagrammes : « Me nomme Canular » mais aussi Monarc.
Le succès total d’un complot c’est quand le conspirationniste arrive à faire croire que Tout est un écran de fumée sur rien :
"Il riait parce qu'il croyait qu'ils ne pouvaient pas l'atteindre, il ne s'imaginait pas qu'ils s'exerçaient à le manquer"… Brecht
ComtesseÔPiedNu
Non, il ne connaît pas grand-chose.
Supprimer1 - Il fait bosser à l'œil une flopée d'étudiants (pas trop kons) ;
2 - Il fait croire qu'il sait pour rester assez vague sur l'essentiel ; le faire savoir chez lui vaut mieux que le savoir-faire ;
3 - Il écoute ce qui se dit autour de lui et là où il a du talent, c'est qu'il sait récupérer le produit d'autrui à son profit, quitte à changer 40 fois de points de vue...
Résultat : Un vrai retourneur de veste qui se fait passer pour ce qu'il n'est pas, un gourou au QI himalayen.
Bon certes, c'est un "X" (comme son frère jumeau) mais lui seul dans la fratrie a été concours général des lycées... à son époque.
Ceci dit, depuis l'ère "Mythe-errant", il sait aussi beaucoup de choses des hommes qui passent et qui "rapacent" dans les cercles du pouvoir : Ca aide.
Lui-même est encore là parce qu'il a des secrets à cacher.
N'ayant aucun sens moral, ni aucune empathie, il a su les conserver sans y perdre son âme (alors que d'autres en ont perdu la raison et la vie : "Grosse-Ouvre", "Béret-Go-Voie" et quelques autres plus anonymes) et fait semblant de toujours servir un deus-machina qui nous dépasse.
Souvenez-vous quand même qu'il a su faire des "rapports" iconoclastes tant sous le "Chi" que "Bling-bling" qui ont su mettre à feu et à sang jusqu'aux taxis qui ne demandaient rien, par exemple (alors que leur avenir était encore ailleurs et dans Uber que le sieur n'a pas su prévoir ni anticiper).
Bon passons...
Merci pour le témoignage de votre intérêt : Ca me touche.
En réalité, il y a un second post en préparation qui vient après celui-là.
Et une fois de plus on va puiser dans l'actualité pour tenter de mettre à jour les nuances qui existent en "théories du complot" et "réalités-qui-nous-échappent".
Ces dernières alimentant les premières, en justifient même, ce qui valident les secondes qui passent alors inaperçues.
Justement cachées par des écrans de fumée qui sont servis à l'opinion publique.
C'en est magnifique d'ailleurs.
A bientôt immensissime comtesse au pied dénudé : Demain matin vous allez enfin savoir pourquoi notre ouvrier de chantier est tout cassé après sa seconde chute et non pas à la première : Vous touchiez du doigt la solution comme jamais !
Bien à vous !
I-Cube