Le
clone saura-t-il dépasser l’original ?
Il ne devrait pas avoir trop de mal, parce que finalement
dans les domaines économique, social et budgétaire, le bilan de
« Tagada-à-la-fraise-des-bois » est peu glorieux.
Même le niveau du chômage se dégrade pour son dernier mois (+ 43.900 chômeurs),
sa soi-disant priorité quinquennale.
Un gars qui a réussi à changer trois fois de premier-sinistre
et quatre fois de sinistre de l’Économie, ce n’est pas fantastique, ça, c’est
que le suivant fera forcément mieux.
Il faut dire que sans être des « brillants », il
est parfois tombé, avec ses choix, sur des « tordus »…
Si le suivant fait pire, là franchement, c’est à désespérer
du bon peuple de « Gauloisie-splendide ».
D’autant que finalement, tout a commencé par une erreur de
diagnostic sur l’état de l’économie gauloisienne après la crise de 2008-2009.
Avouée le 31 décembre 2013, plus d’un an après son élection, cette erreur d’appréciation
a conduit celui qui n’était encore que « Capitaine-de-pédalo »,
certes « Gras-nul-laid » à se tromper de politique. Farouchement
obstiné à redresser les comptes publics pour respecter les engagements du pays
vis-à-vis de Bruxelles en la matière, la fiscalité pesant sur les ménages (en
particulier les classes moyennes et aisées) et les entreprises a brutalement
augmenté.
Résultat, la consommation des ménages, le principal moteur
de l’activité dans ce foutu pays qui est le mien (et que j’aime tant mais qui
me le rend si mal…), a reculé, l’investissement des entreprises a chuté et le
commerce extérieur a plongé.
Bravo, génial !
La politique d’austérité a étouffé les velléités de reprise.
Depuis, c’est dans un climat de défiance que l’exécutif agit.
En 2014, après la création du crédit d’impôt pour la
compétitivité et l’emploi (CICE), le Pacte de responsabilité donne le coup
d’envoi de la politique (très relative) de l’offre du gouvernement. Grâce à
cette politique de l’offre lancée en 2014, qui a permis le recul du coût du
travail, le taux de marge des entreprises a enfin progressé. Notez que s’il
devait régresser, là, c’était la ruine et le chaos : Il est passé de 31,4 %
à un poussif 31,8 % de la valeur ajoutée entre 2015 et 2016.
Dans la foulée, également stimulé par la faiblesse des taux
d’intérêts, l’investissement repart timidement.
Mais cette progression n’est pas assez forte pour avoir un
effet sur l’activité et l’emploi, l’investissement des entreprises ne
représentant que 23 % de la consommation des ménages et 12 % du PIB.
La fin de la mesure de suramortissement n’est d’ailleurs pas
de nature à prolonger cette dynamique, au contraire : Il va falloir
ressortir la trousse des urgences et les bombonnes d’oxygène.
Cette politique, qui a provoqué l’ire des Frondeurs du « Parti-soce »,
a-t-elle permis au moins de faire reculer le niveau des défaillances d’entreprises
? C’est bien loin d’être le cas, celui-ci restant très élevé. Certes, il a
reculé de 8,3 % entre 2015 et 2016, pour s’élever à 57.844. Mais ce nombre
reste proche des sommets atteints en 2009 (63.204) et en 2013 (63.452).
Miroir des forces et faiblesses de l’appareil productif national,
comme on vous l’a expliqué dans les posts relatifs à la CSPM, le commerce extérieur affiche des
résultats… particulièrement médiocres.
En effet, en 2016, en dépit de la faiblesse de l’euro face
au dollar, dont le cours est relativement proche de la parité, et du niveau des
cours du baril de pétrole brut, le pays a vu son déficit commercial
augmenter !
Une aubaine saccagée…
Il s’est en effet élevé à 48,1 milliards d’euros, soit 3,1
milliards de plus qu’en 2015. Lancé avec assurance en 2013 par « Nini-la-Brique »,
alors sinistre déléguée au Commerce extérieur, le pari d’équilibrer la balance
des produits manufacturiers est complètement raté puisque le déficit a atteint
35,1 milliards d’euros l’année dernière.
9,2 milliards d’euros de dérapage par rapport à 2015…
Et tous les autres indicateurs sont dans le rouge. Les
exportations ont reculé de 0,6 % quand les importations ont augmenté de 0,1 %,
provoquant un nouveau repli du taux de couverture (le ratio exportations/importations)
qui s’élève désormais à 90,4 %.
Soit 0,6 point de moins qu’en 2015.
D’où peut-être demain l’importance de la CSPM (et nous y
reviendrons probablement).
« Le recul des
ventes de biens intermédiaires est particulièrement marqué, notamment les
produits métallurgiques et chimiques, dans un contexte de baisse de la demande
européenne et de tassement des prix de matières premières industrielles. Les
exportations de produits énergétiques affichent un nouveau repli et celles de
produits agricoles diminuent fortement, en particulier les céréales »
nous avait détaillé les Douanes.
Dans le secteur manufacturier, le bilan est aussi médiocre.
Malgré la progression des exportations, le déficit automobile (véhicules et
équipements automobiles) se creuse de 3,3 milliards, du fait de la poussée des
importations. La livraison du paquebot de croisière « Harmony of the
Seas » constitue quasiment la seule amélioration notable du solde
manufacturier.
Même le secteur aéronautique voit ses performances s’amoindrir :
« L’élargissement du déficit
manufacturier s’explique principalement par la réduction de 3,7 milliards de l’excédent
aéronautique, passant de 22,3 milliards à 18,6 milliards d’euros »,
constatent les Douanes.
Symbole de ces difficultés chroniques (le dernier excédent
commercial remonte à 2003), le nombre total d’opérateurs à l’exportation a
reculé de 0,6 % pour atteindre 124.100 unités légales.
Et ce n’est pas nos ventes d’armes qui font reculer le
problème : « (Le nombre d’exportateurs) recule vers toutes les zones géographiques, notamment vers l’Afrique et
l’Europe hors UE. Les exportateurs de matériel informatique et électronique et
de véhicules automobiles sont les plus touchés », précisaient les
Douanes lors de la présentation du bilan annuel.
À titre de comparaison, l’Italie et l’Allemagne, qui
affichent des balances commerciales excédentaires, disposent de bataillons à
l’export bien plus étoffés. L’Italie compte par exemple environ 200.000 entreprises
exportatrices. Et l’Allemagne plus de 300.000…
Pourtant, comme le précise le bilan de la compétitivité
réalisé récemment par l’Institut COE-Rexecode, le coût salarial unitaire n’a
augmenté en « Gauloisie-euphorique » que de 0,9 % en 2016, contre + 1,3
% en moyenne dans la zone euro et + 1,9 % en Allemagne… Pour la période de 2012
à 2016, les écarts observés sont encore bien plus marqués. En effet, le coût a
progressé de 0,8 % chez nous contre 3,7 % en moyenne dans la zone euro et + 9,1%
en Allemagne…
« L’amélioration
de la compétitivité-coût a permis à la fois un début de redressement de la
compétitivité-prix et un certain rétablissement des marges des entreprises »
Gauloisiennes, indique COE-Rexecode.
Qui poursuit son raisonnement ainsi : « La hausse des prix à l’exportation des
produits gauloisiens, qui avait été
supérieure de 6 points à la hausse moyenne des prix à l’exportation des
produits de la zone euro entre 2000 et 2007, a fait place à une baisse de – 1,4
% sur la période 2011-2016. Le prix moyen des exportations de la zone euro a
baissé un peu plus que les produits Gauloisiens (– 2,5 %), tandis que le prix moyen des exportations allemandes a, quant
à lui, augmenté de + 1,3 %. »
Gag : Ils coûtent plus chers, ils augmentent plus fort,
mais ils exportent mieux que nous !
Comme en 2015, les importateurs européens consultés
considèrent toujours les produits estampillés « OFG » comme étant
trop chers.
Plus grave, la part des exportations de biens et services
dans celles de la zone euro a légèrement reculé en 2016, s’établissant à 13,4
%, après 13,6 % en 2015. Elle s’élevait 17 % en 2000.
« Si la part de
marché (…) était restée à son niveau
de 2000, le montant des exportations de biens et services serait au-dessus du
niveau actuel de 170 milliards d’euros », avance COE-Rexecode qui
estime à 1.500 milliards d’euros le manque à gagner cumulé depuis quinze ans
pour le pays, soit près des trois quarts de son PIB annuel.
Et sur le front de l’emploi alors, la priorité nationale du
début de quinquennat ?
En mai 2012, lors de l’élection de « Tagada-à-la-fraise-des-bois »,
2.922.100 personnes étaient inscrites dans la catégorie A, soit 9,3 % de la
population active de la métropole. Aujourd'hui, « Paul-en-ploie » en
recense 3.464.400, soit 9,7 % de la population active. Plus de 6 millions de
personnes y sont d’ailleurs actuellement inscrites.
Peut-être que la tendance est à la baisse. Car sur les douze
derniers mois, le nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A a reculé de 3,2
%, ce qui représente 115.000 demandeurs d’emploi en moins. Mais cette tendance
est fragile. Très fragile.
Entre décembre et février, leur nombre a progressé de 0,2 %.
En revanche, un des rares points positifs du quinquennat, les
gouvernements successifs ont réussi à faire reculer le déficit public, dans un
souci de tordre le cou à l’idée reçue – émise par la droâte – selon laquelle la
gôche est une mauvaise gestionnaire du denier public.
Ce qui est faux au moins depuis « Tonton Yoyo ».
Celui-ci s’élevait à 4,8 % du PIB en 2012 et à 3 % du PIB en
2016. Le ministère espère le faire passer sous la barre des 2,7 % du PIB cette
année.
Il faut dire que la potion a été particulièrement difficile à
faire avaler à la fois à la classe-moyenne qui a été pressurée comme jamais (et
ça va continuer) mais également par les « frondeurs » qui ont défendu
avec succès l’idée des « cadeaux au patronat ».
C’est que rappelez-vous que ces efforts ont aussi été faits
en présentant « des économies » qui n’en étaient pas : Le budget
des finances publiques n’a jamais régressé, à aucun moment quoiqu’on en dise.
Et alors qu’est-ce qu’ils ont pu nous seriner avec « je
me retiens de dépenser ce que je devrais dépenser » selon la pente
naturelle des dépenses publiques (effet de l’inflation et des GVT).
Évidemment, ce sont des faux-nez : L’inflation est
réduite à rien (mais ça ne va pas durer) et les
« Glissements/Vieillesse/Technicité » n’ont pas empêché de rajouter
de l’effectif aux effectifs qui, malgré le sabrage dans les forces armées
(justement là où il ne le fallait pas avec nos OPEX et les plans anti-terroristes
qui se sont succédés avec le succès que vous savez, ont mobilisé des effectifs
nettement plus que prévu) n’a jamais diminué en 5 ans…
Un échec cuisant.
Qui sera probablement reconduit avec « le
clone-MacRond » (tout autant voir plus, avec sa concurrente : Elle le
dit assez fort à qui veut bien l’entendre !).
Au moins, avec ces deux-là, on est certain qu’on avance
toujours plus en avant vers une nationalisation globale et avancée de
l’économie du pays.
C’est comme ça, c’est le choix de l’électeur.
Reste qu’on peut espérer que le clone sera un peu meilleur
que l’original. On peut l’espérer, la conjoncture s’y prête encore…
Mais ça pourrait ne pas durer.
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