Et
va souffrir !
Alors que je métabolisme le résultat de la primaire d’hier soir en « Gauloisie »
pour vous en faire – peut-être – un post pas « trop-kon » pour demain,
je vous propose de faire un tour en « Ritalie » où « j’exile »
depuis quelques temps.
Un peuple qui est assez drôle, finalement, pour bien aimer les emmerdements.
Saviez-vous qu’à Rome, ils ferment les mosquées insalubres et dangereuses,
les « mosquées-garages », rejetant les musulmans locaux à la rue pour
faire leurs prières ?
Le dernier épisode le plus spectaculaire avait eu lieu au pied du Colisée le
mois dernier !
Et les imams prévoient de marcher sur la place Saint-Pierre, dans l’enceinte
du Vatican pour une prochaine fois…
Le seul endroit « libre » et calme de la ville dédié à la prière…
Savez-vous que « les marchés » italiens font la plus mauvaise
performance des bourses mondiales avec une baisse de près de 25 % depuis le
début de l'année ?
Milan a été plombée par des banques en mal de capitaux et des groupes
industriels sous pression.
Même les taux d’intérêt remontent avec un taux à 10 ans au-dessus des 2 %.
La « Ritalie » est redevenue le nouveau maillon faible de l’Europe
et de son « Club-Med »…
Le sauvetage de la plus vénérable banque italienne, Monte dei Paschi di Siena,
la plus vieille au monde, qui est tellement endettée qu’elle est de fait en
faillite virtuelle depuis des mois et des mois, est une affaire inextricable :
Les détenteurs des obligations émises par cette institution ne seront jamais
remboursés. Du coup, on leur propose une « conversion », obligatoire tout de
même, et ils se retrouveront propriétaires d’actions à la place de leurs « bons
de caisse » invendables.
Des actions qui ne valent plus rien vu que de toutes les façons, la banque
est en faillite.
Et ils n’ont finalement rien de mieux à proposer…
Mais si un jour elle va mieux, les actions pourraient reprendre de la
valeur.
Demain peut-être, seulement demain…
L’opération est lancée aujourd’hui 28 novembre, moins d’une semaine avant
le référendum constitutionnel de dimanche, auquel le président du Conseil « Mat-et-Eau-Rhin-z’y »
a lié son sort.
Cette conversion de dette est un élément important du plan de sauvetage de
cinq milliards d’euros de la troisième banque italienne. Il devait encore être
approuvé par la BCE qui ne laisse aucun choix au gouvernement, puisque l’hypothèse
d’un « bail-out » a été exclue depuis l’année dernière, et par les
actionnaires de la banque toscane, convoqués en assemblée générale jeudi
dernier, le 24 novembre.
En plus de ce plan, Monte dei Paschi cherchait à obtenir le soutien d’un
ou plusieurs actionnaires de référence à son projet d’augmentation de capital,
ce pour quoi nous avions « fait un tour » à Rome en début de mois, « mon
boss-à-moi » et moi-même.
Elle aurait même signé à cette fin des accords confidentiels avec près de
10 investisseurs potentiels, y compris des fonds souverains, sociétés de
capital-investissement ou fonds spéculatifs et nous on est passé à autre chose
sur place.
À part ça, la croissance reste molle et s’affiche au cours du troisième trimestre
2016 à 0,3 %, autant qu’en zone euro et, pour la première fois depuis début
2009, le pays fait mieux que l’Allemagne-réunie sur un trimestre.
La courbe du chômage frémit enfin et durablement grâce aux réformes du Président du conseil
qui va retrouver ses électeurs dimanche prochain sur la question de sa réforme
constitutionnelle.
Même s’il faut préciser que les « ritaux » n’ont pas réellement
senti les effets d’une croissance qui demeure faible et peu fondée sur une
amélioration de leurs conditions d'existence.
Les sondages – qui se trompent partout ailleurs – sont sans appel : Le «
NON » aux réformes constitutionnelles dispose d’un large soutien, souvent en
progression. Mais entre 20 à 25 % des électeurs n’ont pas encore fait leur
choix.
Donc rien n’est fait à 8 jours du passage devant les urnes.
Et le problème est cependant que, selon de nombreuses enquêtes, les
indécis choisissent davantage le « non ».
Reste à savoir ce qui se va se passer lundi prochain.
Probablement, si le « non » l’emporte, le chef du gouvernement devra
démissionner. Il l’a dit et a lié son sort politique à ce résultat, comme « Camé-Rhône » et avant eux De Gaulle.
Le scrutin a été trop personnalisé et la réforme constitutionnelle est
trop symbolique pour qu’il puisse agir autrement, même si, en théorie, sa
majorité parlementaire n’est pas remise en cause par un référendum sur une
question précise.
La vraie question est de savoir ce que fera ensuite le président de la
République « Sergio Mat-à-Rella », à qui reviendra la décision d’une nomination subsidiaire.
Ancien ministre démocrate-chrétien, puis de centre-gauche, il dispose alors
de plusieurs possibilités : La première, celle qui est redoutée par les
marchés et les dirigeants européens, est la dissolution du parlement et la
convocation d’élections anticipées.
C’est celle que je privilégie et je sens qu’on va bosser et « trader »
les indices, dérivés et valeurs du « FTSE MIB » dans les premières semaines
de décembre chez « mon-boss-à-moi » : Tout le monde s’y prépare
déjà et j’ai bossé ferme à préparer et affiner les analyses financières.
Cette hypothèse pose toutefois un certain nombre de problème : En
effet, la réforme constitutionnelle étant rejetée, l’élection concernera la
Chambre et le Sénat (dont les membres sont élus par les conseils régionaux dans
la réforme soumise au vote). Le futur gouvernement, comme aujourd’hui, sera
responsable après le scrutin devant les deux chambres.
Reste à savoir comment élire les parlementaires. A priori, pour les députés, « l’Italicum » s’appliquera
en attendant la décision de la cour constitutionnelle. Mais il existe une
possibilité que cette loi soit invalidée en partie avant le scrutin et que donc
la loi électorale ne s’applique qu’en partie, par exemple sans prime
majoritaire ou sans ballottage, puisqu’il n’y aura pas le temps suffisant de
construire une nouvelle loi.
Pour le Sénat, « l’Italicum » ne prévoit rien, puisque le Sénat,
dans la réforme constitutionnelle, devait être constitué de membres nommés par
les Conseils régionaux. C’est donc la loi précédente, appelée « Consultellum »
qui va s’appliquer.
C’est l’ancienne loi électorale sans la prime majoritaire, invalidée en
2014 par la cour constitutionnelle. Autrement dit, le Sénat sera élu par un
vote à la proportionnelle dans les régions avec simplement un seuil de 2 % pour
les partis membres d’une coalition et de 4 % pour les partis hors coalition.
Cela signifiera qu’il n’existera évidemment pas de majorité dans l’état
actuel du système politique italien au Sénat, au moment où il faudra boucler le
sauvetage des banques et finaliser le budget 2017…
Le scénario serait alors le suivant dans l’hypothèse d’une application de « l’Italicum »
tel qu’il existe aujourd’hui : Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le PD,
donnés par les sondages au coude-à-coude aux alentours de 30 % s’affronteraient
au deuxième tour.
Comme la droite eurosceptique de la Ligue du Nord se reportera vers le
M5S, ce dernier pourrait bien gagner face à un PD en plein désarroi et en ballotage,
et être majoritaire à la Chambre.
Mais au Sénat, le M5S n’aura pas une telle majorité, ne serait-ce que
parce qu’il est très faible dans certaines régions du sud et du nord de la « Ritalie ».
Il lui faudra construire une majorité, sans doute avec la Ligue du Nord, les
néofascistes de « Fratelli d’Italia » et, peut-être, le centre-droit
berlusconiste. Forcément une coalition fragile et instable qui n’est même pas
certaine de voir le jour et qui ne manquera pas d’inquiéter sur les marchés et
en Europe.
Devant ce scénario, le Président pourrait choisir de temporiser en
chargeant un nouveau gouvernement de mettre au point une loi électorale pour le
Sénat dans l’optique des élections de 2018. D’autant plus que la « Ritalie »
va devoir faire face aux demandes de la Commission sur son budget 2017 qui, si
l’on en croit son président, pourrait être rejeté. Il y aura alors urgence à
disposer d’un exécutif, même si, par exemple dans le cas du Portugal l’an
dernier, le budget de l'année avait finalement été validé en… février 2016.
Le président « ritalien » pourrait aussi confier cette charge à
ce nouveau gouvernement de 14 mois ainsi que d’élaborer une nouvelle réforme
constitutionnelle, cette fois sans passer par le référendum, modifier également
« l’Italicum » et, enfin, de façon informelle, mener campagne contre
le M5S et la Ligue du Nord.
Ceci aura probablement pour intérêt de repousser à plus tard le chaos,
mais non de l’éviter.
Qu’on remarque dans certains milieux que pour mener cette tâche, le
président de la République dispose de trois choix : D’abord, reconduire « Mat-et-Eau-Rhin-z’y ».
Ce dernier pourrait bien sûr refuser.
Lundi dernier, à la radio, il a laissé entendre qu’il abandonnerait la vie
politique en cas de « non » le 4 décembre.
Mais, étant responsable de la nouvelle situation, il pourrait vouloir
accepter la charge de la dépasser politiquement.
Pour cela, il lui faudra disposer d’une majorité parlementaire. Or, l’opposition
interne au sein du PD, son propre parti, a clairement en tête d’utiliser le
référendum pour l’écarter.
Elle pourrait ne pas le soutenir pour un deuxième mandat. Tout dépendra du
score par lequel le « OUI » perd : En cas de courte défaite, l’actuel hôte
du Palais Chigi sera plus fort.
Il peut aussi solliciter l’appui de « Forza Italia », le
centre-droit berlusconiste, mais il en sera à coup sûr affaibli.
Deuxième solution : Si « Mat-et-Eau » jette l’éponge,
peut-être également pour conserver son capital politique et revenir plus tard,
un autre représentant du PD pourrait reprendre les rênes du gouvernement. Ce
sera cependant délicat tant la tension entre « pro et anti » est
forte au sein du parti. Le même problème qui se posera à tout candidat PD. S’il
est de la minorité du parti, il sera rejeté par la majorité du PD et
inversement.
C’est aussi pourquoi on évoque de plus en plus la troisième possibilité d’un
gouvernement « technique », vieille tradition italienne, qui disposerait d’un
mandat précis et qui serait soutenu par une large majorité pour ce seul mandat.
Ce serait une option qui permettrait de gagner du temps, mais les grandes questions, notamment économiques seraient repoussées à après-2018, ce qui ne favorisera pas la confiance des agents économiques ni « les marchés ».
Ce serait une option qui permettrait de gagner du temps, mais les grandes questions, notamment économiques seraient repoussées à après-2018, ce qui ne favorisera pas la confiance des agents économiques ni « les marchés ».
La possibilité d’une relance se sera évanouie, le gouvernement se contentant,
dans cette hypothèse, d’appliquer strictement la feuille de route de Bruxelles.
Enfin, les élections de 2018 se présenteront dans le même esprit que
celles de 2013 qui avaient été un désastre pour les partis traditionnels.
La victoire électorale du M5S et une coalition avec l’extrême-droite ne
sera repoussée que de quelques mois.
Si le « oui » devait passer, ce qui n’est absolument pas anticipé, cette loi, appelée « Italicum »,
doit assurer une majorité absolue à la future chambre des députés qui sera
désormais la seule devant laquelle le gouvernement italien sera responsable.
Elle prévoit de donner la majorité absolue des sièges au parti ayant
obtenu 40 % au premier tour ou ayant obtenu la majorité lors d’un ballotage
opposant les deux premiers partis du premier tour si aucun n’a obtenu lesdits
40 %.
Elle est cependant soumise à la cour constitutionnelle qui a annoncé, pour
« faciliter » les choses, qu’elle se prononcera sur sa légalité qu’après
le scrutin référendaire…
Le risque d’une inconstitutionnalité n’est même pas à écarter, puisque les
deux tribunaux de Messine et Turin, en février et juillet dernier, ont jugé acceptables
respectivement six et deux motifs d’illégalité de la loi, notamment le principe
du ballottage.
En revanche, en cas de validation par la cour, « Mat-et-Eau-Rhin-z’y »
aura réalisé un « grand chelem » et sera en position idéale avant 2018.
Sinon, tout dépendra des motifs retenus par la cour, et « l’Italicum »
devra et pourra être corrigé.
Or, ceci devrait donner lieu à de vives passes d’armes au parlement.
Car la minorité du PD conteste la loi et l’opposition risque de crier à la
manipulation : Modifier une loi électorale à proximité du scrutin est
toujours délicat…
D’autant que la loi actuelle semble profiter au Mouvement 5 Etoiles qui a
montré sa capacité à mobiliser les oppositions au chef du gouvernement en cas
de ballotage.
Toutefois, même en cas de « oui », l’élection de 2018 est loin d’être
gagnée pour le PD. Et, avec l’application de la réforme constitutionnelle et de
« l’Italicum », le M5S, qui est faible dans certaines régions
italiennes, dispose d’un levier pour pouvoir gouverner le pays en 2018.
Ce qu’il a beaucoup moins en cas de victoire du « non ».
Alors, même si le « oui » l’emporte, « Mat-et-Eau »
restera donc sous pression durant les 14 prochains mois dans un contexte
économique qui reste difficile.
Vous touchez du doigt le choix cornélien des « ritaux » pour
dimanche prochain : On comprend mieux qu’ils soient si nombreux à hésiter…
Comme vous le constatez, ce pays se trouve donc face à une situation
difficile, périlleuse, compliquée et complexe pour les prochains dix-huit mois,
quoi qu’il arrive !
Notez qu’ils ont l’habitude : C’est quasiment « culturel »,
chez eux.
Une situation qui sera délicate à gérer pour la troisième économie de la
zone euro, qui est la deuxième la plus endettée et une des moins performantes
en termes économiques depuis … 1999 !
Autrement dit, je ne suis pas très optimiste et « mon Boss-à-moi »
partage mes analyses : Lui, ce qu’il voit, c’est qu’en matière de collecte
de fonds privés sous mandat de gestion, je devrais améliorer « mes scores » personnels assis
à Venise.
Pas bien sûr, puisque c’est déjà anticipé pour une large part, mais on verra.
Et il ne désespère pas de prendre le contrôle, non pas d’une des banques
ou d’un établissement financier à la ramasse (ce n’est ni son métier ni son
ambition), mais d’une ou plusieurs entreprises vraiment en difficulté à la
recherche de fonds propres pour se redresser.
Là, je suis nettement moins optimiste que lui : Elles sont toutes à
crever, sauf peut-être quelques-unes dans le secteur du transport et de toute
façon, il sera trop tard pour les remettre à flot et faire des plus-values ou
elles seront raflées par les « mafias-locales »…
Le plus simple, c'est tout le monde dehors! Zou! Place nette ... Vive le sang neuf!
RépondreSupprimerC'est parti pour, mais comme d'habitude, au plus mauvais moment : Les banques italiennes sont en dépôt de bilan et attendent depuis un an des solutions que personne ne veut ou peut prendre : Il s'agit de 396 milliards d'euros tout de même...
SupprimerLes grecs, les chypriotes à côté, c'est de la gnognotte !
Et pour mettre quoi à la place ?
Des incompétents dogmatiques ?
Même la mairesse de Rome, qui émarge au "5 étoiles", elle ne parvient pas à faire bouger les choses, gangrénées qu'elles par la corruption ambiante...
Alors, hein, quid ?
Le sang-neuf n'a pas été formé à la chose publique et reste béotien versant dans l'amateurisme.
La solution du coup de balai, c'est bien, mais à condition d'avoir des solutions de remplacement, pas des clowns : Là, ça n'amuse que les gamins non-déniaisés !
Bien à vous !
I-Cube