Soixante-troisième
chapitre : William River.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Ils déjeunent ensemble pour sceller leur accord avant
de reprendre le Thalys. Paul apprend comme ça que son pote vit déjà très correctement
en programmant et télé-pilotant des robots industriels depuis sa casbah, qu’il
en a même eu le temps de se remettre au trombone à piston et participe parfois
à des bœufs dans les cafés de la ville avec une bande de musiciens sympathiques
qui coursent le cachet.
Et il a déjà eu le temps de se constituer de la sorte
un « petit-pécule » de plusieurs appartements de rendement en ville.
Une vie pépère, sans problème, sans souci.
Paul quant à lui repart en y voyant nettement plus
clair.
Dans la même semaine, il passe escorter Gustave à
l’ambassade américaine, reçoit des officiels du Mossad, puis fait de l’anti-chambre
dans les ministères, avant de faire une escale à Berlin pour rencontrer les
responsables de la Bundesnachrichtendienst (BND), à Bruxelles où ils sont mis
en contact avec Sûreté de l’État très intéressé, le service de renseignement
civil belge et le Service Général du Renseignement et de la Sécurité, l’équivalent
militaire et à Rome où ils rencontrent les mêmes, de l’Agenzia Informazioni e
Sicurezza Interna (AISI), les services secrets, les renseignements intérieurs, et
de l’AISE - Agenzia Informazioni e Sicurezza Esterna (services secrets
militaires, services de renseignement extérieurs), deux des trois services qui
ont remplacé le feu le SISDE – Servizio per le Informazioni e la Sicurezza
Democratica en 2007.
Tous ces gens-là sont intéressés par une licence d’exploitation,
ce que Paul leur propose, à titre exceptionnel, provisoire et à l’essai pour un
an, à la condition de mutualiser les fichiers de la data base.
Un abonnement au prix symbolique de 1.000 euros mois et par « autorité »,
hors taxes, avec de deux à quatre postes dédiés et une redevance, toute autant symbolique d’un centime d’euro
par recherche.
Vraiment pas cher… Mais ça vaut bien la contrepartie des facilités consenties à titre expérimental à la fois sur les fichiers et surtout sur le trafic des connexions aux réseaux, n'est-ce pas ?
Ce sont les anglais des SIS associés au
« G2 » irlandais qui se déplaceront fin février au Kremlin-Bicêtre,
là où seront posés quelques terminaux dédiés, de la CISA pilotés par Nathalie qui
bosse sur le projet à Paris, alors que les espagnols du Centro Nacional de
Inteligencia (CNI) ne se réveilleront que un peu plus tard.
Mais déjà, « le bidule », « la machine »
tourne depuis la Normandie, de façon fluide et fonctionnelle, au profit des
services français et Dimitri, un centralien, informaticien qui se sentait mal à
l’aise à traiter les fichiers d’un banquier de La Défense, sera venu le faire
vivre et expliquer comment ça fonctionne tout en développant des applications
censées dans un premier temps lui faciliter la tâche et de faire des ajouts
connexes qui se révèleront utiles pour les forces de police…
On n’est encore loin de « la machine » de « person
of interest », la série de CBS, puisque les progiciels sont encore incapables
de faire des prédictions, comme il en existerait déjà aux USA ou au japon.
Pour l’heure d’ailleurs, l’amiral prévient, très
prudent, qu’on n’en est pas encore là : « On ne fait que de se doter de la base de données qui va peut-être
permettre de faire des corrélations ultérieurement et de la prévention prédictive.
Mais le chemin va être long. « Charlie », notre actionnaire se donne
un an pour faire nos preuves, pas plus. Après, si nous n’y parvenons pas, on
démonte ! »
De toute façon, les actuels « logiciels de police
prédictive », naïvement vantés par certains médias, sont encore considérés
comme de la daube par l’élite américaine de la recherche scientifique de
renseignement.
Idem pour l‘Algemene Inlichtingen- en
Veiligheidsdienst (AIVD) accompagné par des représentants du Binnenlandse Veiligheidsdienst
(BVD) (sécurité intérieure des Pays-Bas) qui connaissent Huyck Maartje de
réputation et encore plus tard les
services portugais (le Sistema de Informações da República Portuguesa (SIRP)
(Système d'Informations de la République Portugaise) et le Serviço de
Informações de Segurança (SIS) (Service d’Informations de Sécurité), deux des
services issus de l’ancienne Polícia Internacional e de Defesa do Estado (PIDE
pour Police Internationale et de Défense de l’État, ancienne police secrète de
Salazar)…
En revanche, fin janvier, le binôme de « BCG »
revient très déçu de leur réunion avec les responsables de la sécurité du
Vatican escortés par le Padre Pedro.
L’essentiel de la sécurité papale est assurée par les
autorités italiennes. Et les fichiers des baptisés catholiques ne sont à jour
que pour l’Italie et encore, pas tous informatisés !
Le reste est dispersé à travers le monde et très loin
d’être informatisé donc exploitable…
Ils reconnaissent même que les Mormons sont bien plus
en pointe, aux USA, à Salt Lake City, Utah, avec 2,5 milliards d’entrées…
En revanche, le Vatican lui-même, malgré sa large
place Saint-Pierre ouverte sur la ville de Rome de tout côté, et son accès
libre (ou presque, juste une fouille sommaire) dans la basilique, est une
véritable forteresse : tout y est très discrètement vidéo surveillé, en
doublon ou triplons, les visages sont scannés et stockés à jamais en format 3D,
et la plupart des bâtiments réservés sont de véritables bunkers.
Même la sacristie accessibles aux visiteurs, où gisent
les crânes de Saint-Luc et les reliques de quelques autres, ainsi que des
trésors inestimables, le tout dans une série de salles ornées de colonnes
récupérées à la villa d’Hadrien à Tivoli, où sont exposés les vêtements et
meubles liturgiques, des statues, les tiares papales et des objets qui ont
souvent été offerts par des rois ou des princes, est un vrai coffre-fort.
Parmi les œuvres à y signaler, le monument funéraire
de Sixte IV (1471-1484), réalisé par Antonio del Pollaiolo, un artiste
florentin du XVème siècle : le sarcophage montre, autour du pape,
les vertus et les arts libéraux. Commandé par le cardinal Jules della Rovere,
le futur pape Jules II.
Le tout peut se refermer comme une huitre, coupée du
monde extérieur, en quelques secondes…
Impressionnant.
De con côté, après avoir croisé Paul en bordure de
route aux abords de Phillipsburg, William River n’est pas resté inactif.
Si en septembre, du côté de Washington, il a bien
ressenti une certaine gêne de la part de son « officier traitant » de
la DIA, alors qu’il ne les avait pas emmerdés durant des décennies, est parti
se réfugier à Mokuleia dans sa villa, son repaire, au nord d’Honolulu, l’île
capitale des Hawaï au cœur du pacifique nord sise au grand large de la
Californie.
Pas de quoi paniquer, mais bien à l’abri pour réfléchir
à la situation et tenter de se sortir du guêpier où il se sent piégé.
Désormais, identifié et recherché, il n’a plus qu’à
disparaître sur son yacht et gérer ses affaires perlières en vaquant d’île en
île.
Faisable, mais faisable combien de temps comme
ça ?
L’idéal étant de mettre fin aux menaces qui
l’entourent en éliminant les témoins gênant.
Il est rapidement tenu au courant par la bande de ce rendez-vous
entre ce journaliste français malheureusement « intouchable » en la
personne de Paul de Bréveuil avec Junior n° 4, un autre
« intouchable » mais américain celui-là et d’un agent spécial du FBI
en charge de la lutte contre la corruption en Californie, sous l’autorité d’un
juge fédéral.
Or, hasard extraordinaire, non seulement il dispose
d’une seconde identité et ses « amis » de Hong-Kong lui font savoir
que justement, cet agent traine en ville à sa recherche, en mission officielle.
Vu ses contacts sur place, il ne lui est pas trop
difficile, moyennant une grosse valise de billets de banque de convaincre sa triade
habituelle d’exécuter ce policier, déguisé en forme d’un accident : une belle
réussite, d’ailleurs.
Les autorités locales et les enquêteurs de l’ambassade
US en seront restés « secs ».
De ce qu’il en connaît de leur fonctionnement, les
triades sont des groupements mafieux qui se divisent en trois niveaux. Au
sommet trône un chef, la « tête de dragon ». Il donne les grandes orientations
à son groupe. Peu de membres connaissent sa véritable identité.
Sous ses ordres, il y a plusieurs responsables. Ils
ont conservé les noms traditionnels des officiers de loge.
« L’Éventail de papier blanc » s’occupe des finances ;
le « Bâton rouge », spécialiste en arts martiaux, se charge du respect de la
loi interne ; la « Sandale de paille » est déléguée aux affaires
extérieures du groupe et le « Maître des encens » a la tâche de recruter les nouveaux
membres.
Enfin, les membres les plus nombreux sont les «
soldats » qui constituent le bras armé de l’organisation.
À chaque fonction correspond un code chiffré que l’initié
exprime par un simple geste : 489 pour une « tête de dragon », 432 pour une «
sandale de paille », ou 49 pour les « soldats », etc.
L’intronisation d’un nouveau membre à laquelle il a
assisté une fois en qualité d’invité, mais surtout pour l’impressionner, répond
à une cérémonie particulière. On décapite un coq dont le sang est mélangé à un
breuvage alcoolisé. Le futur nouveau membre jure alors de rester fidèle à la
société. Puis, il s’entaille un doigt et verse quelques gouttes de son sang
dans la décoction préparée.
Tous les membres présents trempent leurs lèvres dans
la coupe afin de sceller sa promesse.
La légende de l’auriculaire coupé pour être donné en
gage de fidélité n’est qu’une légende, hors le cas particulier du
« rachat » d’une faute.
La plupart des triades sont indépendantes les unes des
autres. Et à ce jour, on dénombre une dizaine de grandes triades chinoises,
parmi lesquelles : la « Sun Yee On », sise à Hong-Kong, formée en
1919 à Canton, la plus importante des triades avec 50.000 membres répartis aux
États-Unis, en Australie, à Macao, en Thaïlande, au Viêt Nam, au Canada et en
République dominicaine, en France, dans le Benelux, en Allemagne, en Espagne,
en Tchéquie et en Russie.
La « Fédération Wo », sise également à
Hong-Kong fondée en 1908, qui compte 28.000 membres répartis au Canada, en
Chine populaire et aux États-Unis ; la « 14K », également établie à Hong-Kong,
créée en 1947 à Canton pour soutenir le Guomindang, avec 20.000 membres
répartis en Chine populaire, à Macao, en Australie, au Canada, aux États-Unis,
dans plusieurs pays de l’Union européenne, en Russie, à Taïwan, aux Philippines
et au Japon ; le « Groupe Luen », de Hong-Kong, qui compte environ 8.000
membres en Chine et à l'étranger, notamment à Toronto ; le « Bambou uni »,
apparu en 1956, avec 10.000 à 20.000 membres répartis au Canada, au Japon et
aux États-Unis.
Et puis la « Bande des Quatre Mers », installée
à Taïwan regroupant entre 2.000 à 5.000 membres, seconde triade de l'île, assez
peu présente à l'étranger sauf en Autriche ; le « Grand Cercle, »
fondée et basée en Chine populaire à la fin des années 1960 par d'anciens
gardes rouges, présente surtout en Russie, aux États-Unis et aux Philippines.
Dans son commerce de perles, William a très vite
« cotisé » aux activités de la plus importante, « Sun Yee
On », de façon à obtenir une « protection » pour son commerce et
ne pas être empêché par quelques malandrins locaux ici ou ailleurs.
Moyennant un million de dollars, il aura été très
facile d’avoir la tête de l’agent Brent Jenkings ou Brent Jenkins, il ne sait
pas bien.
Et dans la foulée, moyennant une autre valise de
billets, il a été facile d’organiser un attentat contre Harrison junior n° 4,
en faisant sauter une charge sous son bateau amarré à San Francisco.
Un attentat qui a été loupé.
Dommage. Il aura fallu qu’il puise dans sa trésorerie
pour envoyer « Caméléon » jusqu’à Londres faire abattre le
milliardaire. Une belle opération, même si le tueur ne reviendra pas et aura péri dans l’opération.
Idem, mais en vain pour le français :
« Scorpion » aura été abattu en Normandie aux frais de William, pas
content du tout.
Ce qui aura eu pour conséquence de fermer
définitivement l’accès à son officier traitant qui ne veut même plus le prendre
au téléphone, depuis la mort de l’agent du FBI en Chine.
« Au plus
haut niveau, ils ne veulent plus entendre parler de cette affaire. Vous auriez tout
intérêt à vous faire oublier, totalement avant que ce ne soit définitivement, et
d’éviter les initiatives hasardeuses et intempestives dans l’attente du retour
d’un Bush (à l’époque on comptait encore sur Jeb, le second fils de Senior)
à la Maison-Blanche pour trouver et
mettre en place une solution… » l’avait-on prévenu, telle une menace à
peine voilée, après l’épisode hongkongais !
Le mieux, c’était donc de s’éloigner de ses bases
habituelles, des fois que les services aient cherché à l’éliminer comme il en
avait eu le pressentiment en septembre dernier.
Depuis, il avait changé d’océan…
Il n’avait plus fait parler de lui depuis le mois de
décembre : n’importe qui avait pu s’en prendre à Paul en Normandie, c’est
d’ailleurs ce qui ressortait en filigrane de l’enquête sur place, et encore
mieux à Londres où Junior n° 4 faisait une escale impromptue, ayant pris la
précaution de se déplacer en tous sens à travers son propre empire.
Mais là, de croiser le français à Phillipsburg,
c’était vraiment paniquant !
D’ailleurs, il avait bien fait d’anticiper son arraisonnement du côté
de San Cristobal, le port atlantique du canal de Panama en fuyant à bord de
l’hélicoptère du bord jusqu’à Caracas.
Les autorités locales auront laissé repartir le yacht
jusque dans le pacifique après une visite du FBI…
Seulement voilà, une cavale, ça coûte cher.
Il aura fallu refaire une escale discrète à Hawaï,
récupérer les diamants volés aux irakiens en août 1990, mettre en vente sa
maison, filer à Hong-Kong, mettre en vente son entreprise perlière de
couverture à des « amis de ses amis » et à vil prix (ça ne valait
d’ailleurs pas autre chose), son yacht et filer à Anvers liquider une petite partie
de sa fortune en pierres précieuses pour se refaire un peu de
« monnaie » : pour le prix de l’envoi d’un troisième tueur à
gage, surnommé « Requin », sur la piste du français dont la tête coûtait
désormais le prix d’un avion d’occasion !
Il sait, car il en a d’ailleurs profité pour revendre
aussi son avion : il voyagerait désormais en voiture, ou en train sur le
continent européen, c’est plus discret, avant de se choisir un nouveau point de
chute acceptable !
Et durant le mois reste du mois de janvier et de
février, il a visité les grandes villes d’Europe continentale de cette
façon-là, à la recherche d’un endroit discret.
En attendant, il débarque jusqu’en Suisse : un
pays civilisé et pas trop regardant où il visite plusieurs belles villas sur
les bords du Lac Léman, humer l’atmosphère et surtout louer un coffre dans un
établissement bancaire cossu à Genève, de bonne réputation, et mirer son jet d’eau
monumental.
140 mètres de hauteur, 200 km/h la vitesse de sortie
de l’eau, 500 litres par seconde, deux groupes motopompes d'une puissance
totale de 1.000 kW de 2.400 V ! La masse d’eau suspendue dans l'air est d’environ
7 tonnes et une goutte d’eau met 16 secondes à sa sortie de la buse pour
retomber dans le lac.
Ce n’est rien par rapport au jet d’eau de Djeddah, qui
atteint 312 mètres de haut. Ou celui de la « World Cup Fountain », se
situant au Seonyudo Park à Séoul, installé pour la Coupe du monde de football
2002, qui atteint 202 mètres, mais il est subjugué par ce délire liquide.
Sans raison.
Une histoire invraisemblable qui commence au XIXème
siècle, où Genève se développe de manière importante : de 64.000 habitants en
1850, elle passe à plus de 100.000 en 1890. Le besoin d’eau est impératif, tant
pour l’industrie en développement que pour les habitants.
La ville décide alors la construction d'une usine
hydraulique à la Coulouvrenière qui est mise en service le 17 mai 1886. Elle a
pour mission de distribuer la force motrice du Rhône aux artisans genevois. Et
le soir, quand ces artisans arrêtent leurs machines, il se produit des
surpressions…
Les machinistes de la Coulouvrenière doivent se
précipiter pour arrêter les pompes, car ils ne peuvent prévoir à quel moment
exact la surpression se produit. C’est alors qu’on a l’idée de créer un débit
supplémentaire, grâce à une vanne de sécurité, qui permet de contrôler la
pression en laissant s’échapper vers le ciel l’eau en surpression.
C’est ainsi que le premier jet d’eau, d'une hauteur de
30 mètres, vient de naître.
Il est situé à l'extrémité de l'usine de la
Coulouvrenière.
Cependant, dès 1889, la fonction de soupape de
sécurité revient au réservoir de Bessinge, proche de Cologny et en juillet
1891, à l’occasion des 600 ans de la Confédération suisse, le Conseil administratif
de Genève, conscient de l’intérêt esthétique et touristique décide de le
recréer au bout de la jetée des Eaux-Vives, au cœur de la rade.
Le nouveau jet d'eau, culminant alors à 90 mètres et
est inauguré lors de la fête fédérale de gymnastique puis mis en lumière le 2
août de la même année.
Il était alors composé d’un puissant jet central et de
quatre petits jets disposés en éventail qui furent par la suite supprimés.
Ce nouveau jet d'eau ne fonctionnait que le dimanche.
Il a été illuminé dès 1891 par des projecteurs installés sur un radeau dans la
rade. Le jaune, le vert, le violet, le rouge et le blanc ont successivement
habillé ce jet d'eau et c’est finalement cette dernière couleur qui a été
retenue, jugée alors comme la plus spectaculaire.
L’éclairage est arrêté en 1931, les quais étant devenus
trop lumineux pour que l’effet des projecteurs sur le jet d’eau soit
remarquable.
Depuis 1906 ont été installés deux groupes de motopompes
à l’usine des Forces motrices qui permettent d’alimenter en eau toute la
semaine le jet d’eau.
Dans les années 1930 est avancée l’idée de construire
une station de pompage indépendante, le jet d’eau étant alors raccordé au
réseau d’eau potable.
Les plans détaillés de l'actuel jet d’eau furent
établis en 1947 et acceptés en 1948.
Les coûts furent partagés entre les Services
industriels et le Conseil administratif de Genève. Les travaux commencèrent en
1950 et le premier essai fut mené à bien le 28 avril 1951. L’inauguration eut
lieu le 3 mai de la même année.
Une station de pompage autonome, partiellement
immergée et utilisant l’eau du lac Léman, lui permet de fonctionner désormais toute
l’année.
Jusqu’en 2003, le jet d’eau est arrêté chaque année
pour maintenance le deuxième dimanche du mois d’octobre et est remis en marche
au mois de mars suivant, à l’occasion de l’ouverture du Salon international de l’automobile.
Il est exceptionnellement mis en fonction lors d’évènements particuliers comme
lors de la première rencontre entre le président américain Ronald Reagan et son
homologue soviétique Mikhaïl Gorbatchev à l’occasion de la conférence sur le
désarmement en 1985 sise à Genève.
Depuis 2003, le jet d’eau fonctionne toute l’année à l’exception
de 2014 où le jet d’eau n’était actif qu’entre le 05 mai et le 14 septembre.
La couleur blanche de son panache est due à une buse
qui remplit de bulles d’air l’eau projetée par la tuyère de 16 cm de diamètre.
Le 15 novembre 2015, ce célèbre jet d’eau s’est paré
des couleurs du drapeau tricolore français pour commémorer les attentats de
Paris du 13 novembre 2015.
William finit par trouver une maison sur les bords du
lac, à retaper, mais côté français, à proximité d’Évian, la ville d’eau, son
casino, ses commerces, Genève à portée de navette fluviale ou par la route :
une erreur d’implantation au moment même où les ordinateurs de la CISA commencent
à tourner. Il n’aura pas vu non plus la fiscalité locale confiscatoire, alors
que le Canton de Vaud offre des facilités à quelques kilomètres de là, juste en
face !
Mais en attendant, il poursuit ses pérégrinations à la
recherche d’un second refuge, pour les cas d’urgence : la Pologne, c’est
loin et il ne sent pas très à l’aise avec son accent américain. Idem en
Allemagne et puis les gens lui semblent trop cons !
L’Espagne est encore plus loin, mais ni la vie ni
l’immobilier ne sont très chers. Le Portugal peut parfois offrir de jolis
paysages mais il pleuvra quand il s’y rendra.
L’Italie est beaucoup plus chatoyante, les villes
splendides à vivre mais les coins-perdus sont rares.
La Grèce est un pays ruiné à ses yeux, Chypre est trop étriquée
et le tout est trop loin.
En revanche, l’Autriche est attrayante, mais c’est au Lichtenstein
que ses passeport et accent américains surprennent le moins. Et tout ça n’est pas
très loin d’Anvers et de ses acheteurs potentiels de joyaux.
Là, il pourrait vieillir discrètement en attendant de
rentrer aux USA, même si les conservateurs sont vraiment dans un sale pétrin à
ce moment-là avec la candidature de Trompe qui se confirme de primaires en
primaires…
Pas bien sûr que sa cavale ne soit pas finalement plus
durable que prévu à l’origine : il ne comprend décidément plus rien à la
politique.
Il avait pourtant pu être journaliste à une époque
reculée, mais il a totalement décroché depuis l’élection de Clinton…
De toute façon, pour l’année à venir, il n’a d’autre
choix que d’attendre : les élections qui doivent débloquer son sort pour « ses
autorités » et l’élimination de l’unique témoin encore vivant de ses
exactions au Koweït.
Ce qui ne devrait plus tarder, vu le prix qu’il y a
mis.
Après, il sera définitivement à l’abri espère-t-il.
Mais ça ne se passera pas tout-à-fait comme prévu…
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