Soixante-et-unième
chapitre : De retour de Téhéran.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Encore une mission de dingue comme seuls les
militaires savent les inventer !
Il a tout juste le temps de passer un coup de fil à
Gustave pour lui expliquer qu’il vient de nouer un deal avec la CIA et les SIS
qui va l’obliger à être absent encore deux ou trois jours.
L’autre exulte de son côté, parce qu’il aurait plein de choses à lui raconter.
Paul perçoit comme l’effervescence des « affaires
qui tournent rond ».
Sitôt après, il se retrouve dans la Bentley du
sous-directeur, en route pour traverser la Tamise et se rendre vers Hyde-Park. Et
il se retrouve dans la « war-room » dans les sous-sols de l’ambassade
US à Londres, un horrible bâtiment du début des années 60 situé au 24 Grosvenor
Square, Mayfair, London W1A 2LQ, pas très loin de Soho, le quartier chic des
« Frenchies-bobo » en expatriation.
Pareil que la fac de Dauphine, ancien siège de l’Otan,
du temps où le Général De Gaulle n’avait encore pas claqué la porte de l’organisation atlantique, située
pas très loin de l’ambassade de l’ex-URSS, construite semble-t-il sur les mêmes
plans, en tout cas de façades…
Pas beaucoup d’imagination à cette époque-là…
Le plan est simple, en disent les officiers présents.
Il prend un avion pour la Turquie. À Ankara, un hélicoptère civil affrété par
la CIA le convoiera à Incirlik Air-Base où l’attend un De Havilland civil avec son équipage de
barbouzes, direction de Téhéran en transit pour Colombo.
2 heures 30 de vol pépère à 184 nœuds.
Là, ils atterrissent à Ghale Morghi, un aéroport international
de seconde zone utilisé par les forces aériennes iraniennes, posé à 4.000 pieds
d’altitude dans le fond d’une vallée, à proximité immédiate de la capitale iranienne.
L’équipage fait refaire les pleins pour un départ aux
aurores, dépose leur plan de vol pour le lendemain et part officiellement se
reposer dans un hôtel du coin.
En fait, ils filent en taxis, l’un les déposant au
Hilton où ils louent deux chambres et l’autre les reprenant vers l’aéroport
Khomeiny, situé de l’autre côté de la ville et y embarquent dans le premier
avion en partance pour l’Asie.
Paul, lui reste dans le coffre à bagages avec une
couverture de survie, un sandwich et une bouteille d’eau, sans sortir ni se
montrer.
Jusqu’à l’aube.
« Et je
fais pipi comment, moi ? »
Dans la bouteille d’eau ?
Dégueulasse…
Il n’ose pas poser la question pour la « grosse
commission » de peur de se faire voler dans les plumes pour des histoires de ... merde !
L’avion est équipé d’un kit de détection de missile et
d’un autre de contre-mesures. Car sitôt l’aube arrivé, et là il s’agit d’être
précis, Paul est censé décoller depuis son aire de parking, de filer plein est
et de se poser sur l’étendue d’eau du Azadi-stadium axé nord-ouest-sud-est, un
équipement sportif local, à proximité du stade du coin.
C’est son arrivée à Téhéran qui déclenchera l’opération
de diversion des mutins de la prison.
Mais plus tôt ce sera fait, mieux ça vaudra pour « l’exfiltré ».
Impératif à ce moment-là : être précis, parce
qu’entre temps, « l’exfiltré » et l’équipe de soutien de la CIA ont à
peine 30 minutes pour forcer les obstacles et se présenter sur le stade au bord
de la partie sud-est du plan d’eau, côté sud de la rive, embarquer et Paul redécolle
aussitôt, turbine en route : « Pas
plus de trois minutes ! »
Après, tout peut arriver.
« – Là, se
poser en plein ville, sans même une autorisation de l’autorité de contrôle
aérien, ce n’est pas un peu risqué ?
– Parce
que vous pensez sérieusement, sir Charlotte, qu’ils vont vous donner une
autorisation pour ce genre d’opération ? »
Pas forcément, effectivement…
Mais décoller à la façon d’un pirate, c’est un coup à
perdre sa licence internationale…
« Seulement
si vous vous identifiez… »
Ce qui n’est pas faux, mais tout de même, il s’agit de
ne pas croiser un autre avion ou un véhicule pas averti de la manœuvre.
Les officiers qui ont conçu ce plan scabreux estiment
à 2 minutes l’alignement, une pour le décollage et une prise de cap et
d’altitude, 16 pour atteindre le plan d’eau, une autre pour rejoindre le bord,
3 pour embarquer l’équipe à extraire et se remettre en position de décollage et
2 minutes pour prendre un peu d’altitude et un cap en direction de la mer
Caspienne en rase-motte dans les montagnes, globalement vers le nord.
Pas de couverture aérienne.
Une fois au-dessus de la mer Caspienne, cap à l’ouest
pour atteindre l’Azerbaïdjan après environ deux heures de vol.
« – Si tout
va bien…
– En 24
minutes tout compris, ils n’auront pas le temps de réagir. Après, en revanche,
ils peuvent faire n’importe quoi et même vous envoyer la chasse. »
Oui, mais après, lors des deux heures de vols vers la
mer ?
« Moins
d’une heure au-dessus de leur territoire. Et vous resterez à très basse
altitude au fond des vallées pour éviter leurs radars au sol… »
Ah oui et s’il y a des nuages ? Et si la chasse
donne la chasse avec ses radars doppler ?
C’est que les forces aériennes iraniennes disposent au
dernier comptage de 270 jets de combat… 36 Mig 29 russes, 10 Mirage F1
français, 43 F14 Tomcat, 70 F4 Phantom, 75 F5 Freedom Fighter américains, 24 J7
Chengdu chinois et 12 Hesa de fabrication locale.
Un pauvre hydravion ne pourra pas grand-chose face à
cette armada, sans compter la DCA au sol autour des « sites
sensibles ».
« Il n’y en a
pas sur votre route, hors les abords de la côte. Et la plupart de ces avions
sont parqués au sud, le long du golfe Persique. Un peu moins d’une heure de vol
en mode supersonique. Et beaucoup ne sont plus en capacité de voler utilement. »
L’optimisme, là !
Y’en a peut-être stationnés le long de la frontière
irakienne, ou encore au nord du pays et qui voleront « de face ».
On ne peut pas envisager une autre façon de
faire ?
« Vous
décollez dans 28 minutes. Tout juste le temps de rejoindre Heathrow. S’il n’y a
pas trop d’embouteillages. »
Quand c’est débile, c’est vraiment totalement débile…
Paul en a l’estomac noué.
La première partie « du plan » se passe donc
comme prévu jusqu’à Téhéran. Paul en profite pour prendre un peu de repos
pendant que les barbouzes du service pilotent la machine. Pas d’histoire, juste
un peu de turbulences à l’approche nocturne.
Paul se planque et les deux autres l’abandonnent en
début de nuit, pour filer vers l’aéroport international, une fois les pleins
faits pour un départ soi-disant « à l’aube ».
Avant l’aube, alors que tout est calme autour de lui,
Paul est aux écouteurs dans le noir du ciel étoilé, un peu encombré de cumulus,
pour suivre les évolutions de l’équipe à terre chargée de convoyer le chercheur
évadé de sa prison.
C’est là que ça dérape totalement.
La mutinerie n’aura pas permis d’extraire la cible et
on apprendra bien plus tard qu’elle aura été exécutée. Là ou une autre fois, on
ne saura pas : un bel échec !
En revanche, l’équipe de soutien au sol tarde un peu à
donner le « top-départ ».
Paul n’y tient plus et, contrairement aux consignes
initiales, demande à la tour l’autorisation de rouler pour un départ immédiat
et en vol VFR.
« Avec un
petit tour au-dessus de la ville, pour faire des photos de lever du soleil »,
précise-t-il au micro.
Comme ça, pas d’ambiguïté. D’autant qu’il reçoit sans
difficulté l’autorisation de roulage avec le chemin de balisage jusqu’à
l’entrée de la piste et consigne de prendre langue avec la tour sur la
fréquence idoine à l’entrée de la piste.
La procédure normale, quoi : pas de suspicion dans
l’air.
Il tarde juste un peu, et au moment où il se décide,
il entend clairement le top départ de l’équipe de convoyage au sol : dans
les temps !
Décollage, prise de d’altitude, virage, clearance pour
se signaler au centre de contrôle régional du vol pendant qu’il s’aligne vers
le plan d’eau, un peu gêné par le soleil qui se lève en face et sur sa gauche.
Les radars ne s’affolent même pas de le voir à si
basse altitude : ils doivent dormir devant leurs écrans.
Amerrissage impeccable, manœuvre d’approche un peu lente.
Deux gusses s’agitent sur les bords sud du plan d’eau, comme convenu. Sauf qu’ils
auraient dû être trois.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
« On file.
Ça a foiré ! On dégage de ce putain de pays… Et vite, please ! »
Évitement, manette au tableau, prise de vitesse,
déjaugeage et ce n’est seulement qu’à ce moment-là que le contrôleur se rend
compte que l’avion n’est pas à sa place sur son écran et s’inquiète dans les
écouteurs.
« Yes ! Je regagne mon altitude, mais changement de
programme, on fait un tour vers Chaloos avant de reprendre notre route vers
Colombo » au Sri-Lanka.
Pas de réaction hors un
« roger » réglementaire.
Un vol finalement sans
histoire, d’une grosse demi-heure avant d’atteindre la mer Caspienne avec un
changement de zone de contrôle au passage.
Paul bidouille son
transpondeur, tel qu’il s’annonce sur la nouvelle fréquence avec un nouveau
code donné par le contrôleur local et indique son intention de faire des photos
de la côte jusqu’à la frontière en prenant bien soin de rester en limite des
eaux territoriales et de ne pas rentrer dans les zones de contrôle aériennes
russes.
Frontière qu’il dépasse
une grosse heure plus tard pour atterrir à Lankaran en approche directe sur la
piste 33.
Ce qui l’obligera à
revenir en arrière pour rejoindre le parking et remettre l’avion aux agents qui
les attendaient là depuis près de deux heures.
Lankaran, paraît-il une jolie
ville, construite sur un marécage le long de la rive nord de la rivière portant
le nom de la ville, avec ses plages de sable-fin, ses sources d’eau minérale
situées à 12 km à l’ouest de la ville et les ruines du château de Ballabur,
près du village du même nom.
La région aurait une
vaste zone de parcs nationaux et « Gizil-Agach State Reserve » abrite
plus de 250 types de plantes, 30 espèces de poissons et plus de 220 sortes
d'oiseaux qu’il ne verra pas.
Lankaran est également
connu pour son « Parrotia persica », ou « ironwood » le
seul arbre naturellement présent dans la région qui, selon le mythe local, coule
dans l’eau, d'où le nom (bois de fer).
Historiquement, particulièrement
dense, il a été utilisé pour le chauffage, car il brûle sur une longue période
et ne s’éteint pas facilement.
Un Learjet les attend sur
le tarmac.
« Des difficultés avec la chasse iranienne ? »
Aucune. Ils n’ont vu que
du feu.
Les difficultés sont à
voir avec le commando au sol, tel que ça leur demande du temps pour débriefer
leur échec et se faire engueuler, avant de rentrer sur Londres avec escale à Paris.
Une mission impossible,
mais finalement presque trop facile, sauf qu’elle a été complètement ratée…
Et qu’un homme en sera
mort, si ce n’est déjà le cas.
Pensez donc qu’une
mutinerie plus une tentative d’évasion, c’est bien la preuve de la culpabilité
de Shah Arimi : un espion américain, à n’en pas douter !
Cette opération avortée
l’aura définitivement condamné…
À Paris, Paul passe la
nuit dans son « loft-sur-quai-de-seine » et se fait intercepter sur
le retour de son petit footing matinal autour du quartier par Miss-Nathalie,
celle au chat divagant, la coloc de Marie-Claire aux yeux myosotis, sa voisine
de palier toujours aussi attrayante malgré sa coquetterie dans l’œil, parfaitement
ravie de croiser son voisin…
« C’est que j’ai à te parler… On ne te voit
plus beaucoup, par ici… »
Si c’est pour un plan
cul, il faudra qu’elle attende : là, il prend sa douche et file dans ses
locaux du Kremlin-Bicêtre : le devoir l’appelle.
« Et ta dame, elle ne revient plus ? Son
opération s’est bien passée, au moins ? »
Tellement bien qu’elle
est restée en Californie, sa destination américaine de prédilection.
Alors célibataire, en ce
moment ?
On peut dire ça comme ça.
« Mais tu le sais, je suis chargé de
famille… »
Elle sait et ça ne la
gêne pas.
« Mon « cousin » Lev souhaiterait
s’entretenir avec toi. Il paraît que tu aurais peut-être besoin de lui… »
C’est qu’elle faisait
donc le guet à l’avoir entendu arriver hier soir, en service commandé…
Lev, c’est l’officier
d’active du Mossad qu’il avait déjà croisé dans le passé dans sa course folle
d’espionnage des russes et de leur T50, et des chinois et de leur J20 dans le
même élan (cf. épisode « Au
nom du père » tome II des enquêtes de Charlotte, publié aux éditions I3)
a une époque où la CIA le promenait encore par le bout du nez, par
l’intermédiaire du Directeur Charles Almont, décédé depuis.
Une autre histoire, celle
d’une époque où l’argent manquait…
Les choses ont changé
depuis.
« – Et il me veut quoi, pour mon plus grand
bien, ton cousin ?
– Je ne sais pas, tu penses bien ! Passe prendre un
verre ce soir, je te donnerai son numéro de téléphone… »
Comme si elle ne pouvait
pas lui fournir tout-de-go…
« – Ok, un de ces soirs, promis. Mais s’il y a
urgence, tu connais mes coordonnées téléphoniques, dis-lui de m’appeler, ce
sera plus simple.
– Mais pour le verre de… l’amitié, alors ?
– Un de ces soirs, viens-je de te dire. Promis,
Nath ! »
Dans l’heure qui suit, il
est à pied d’œuvre « au siège ». Il y a du monde, des têtes inconnues
qui grattent studieusement du papier dans la grande salle centrale.
C’est qui tous ces
gens ?
Barbara, également aux
anges, explique qu’il s’agit des réunions d’entretien en rapport avec les
embauches d’agents de sécurité pour la CISA.
« Votre camarade le portugais est passé hier
nous remettre tous les papiers et justificatifs de vos nouvelles sociétés. Je
n’ai rien compris. »
Pas grave, il aura le
temps de lui expliquer.
« Je fais quoi avec sa note d’honoraires ?
Elle est salée ! »
Pas tant que ça : à
peine 5 chiffres…
« Gustave va arriver pour faire la partie
technique des entretiens. Il faut que je m’y mette pour la partie
administrative. »
Jean-Charles est-il attendu
également ?
« Il est à Berlin avec Loïc et ses équipes,
pour débriefer la saison. Ils l’ont sauvée, finalement. Ça a très bien marché. »
Pourquoi en douter après
la piqûre qu’il leur avait mise en septembre dernier. Mais pourquoi
Berlin ?
« Une idée de Loïc… Pour un petit séminaire de
motivation avant de réattaquer pour la saison des remises des diplômes de fin scolarité
en juin prochain. »
Encore des frais… Enfin,
si la saison a été bonne, il n’y a rien à reprocher à cet associé-là.
D’autant mieux que c’est
la première saison où Paul ne s’est pas impliqué du tout et qui a fonctionné
« toute-seule ».
Pas comme les précédentes
à marquer de pierres noires, tel que l’activité avait failli être fermée
plusieurs fois.
Alors ne mégotons pas sur
« les frais » : Loïc sait ce qu’il fait à n’en pas douter.
Et Paul file dans son
bureau situé au second étage vérifier tout ça à la lecture des tableaux de bord
hebdomadaires fournis par « la machine », Barbara et Jean-Charles.
Et éplucher les
tombereaux de factures qui s’empilent sur sa table de travail et… un peu par
terre : celles des chantiers de Normandie qu’il s’agit de viser pour
archivage, parce qu’elles ont déjà été payées pour la plupart !
Une fortune.
Gustave débarque alors
que Paul ausculte ses comptes sur les serveurs de ses banquiers.
Il est aux anges, lui
aussi : tous les projets avancent à grands pas !
Juste le temps
d’expliquer qu’il redescend faire sa dizaine d’entretiens matinaux et il
insiste pour que les deux hommes déjeunent ensemble pour « faire le
point ».
Il y a bien le
couscoussier, en bas sur la nationale 7, mais il faudra remonter la pente
l’estomac chargé après coup : ce sera pour la brasserie de la place
voisine.
« Bon, premier point, en Normandie, votre
copine « à l’O’cedar sur la tête » (faisant ainsi référence à
Mylène et à sa chevelure foisonnante et frisée) a ouvert votre restaurant et s’est même occupée de vous recruter une
équipe pour l’activité hôtelière. Il faudrait que vous y passiez pour vous
rendre compte.
À mon goût, c’est pas mal du tout. »
Pas un gage de réussite,
mais sait-on jamais…
« – Deuxième chantier, celui de la contre-pente
de la colline derrière le petit-bois, pour les futurs locaux techniques de la
CISA. Ça sera terminé en fin de semaine. Ma fille est sur place et je vais y
aller pour la réception des travaux. On doit pouvoir emménager la semaine
prochaine, mais on est un peu bloqué par la définition des matériels à y
installer.
Là, on est en retard dans le recrutement de l’ingénieur qui
va mettre en place les logiciels que vous voulez.
Troisième point, je suis en contact avec le ministère de
l’intérieur et celui des armées pour mettre en place une collaboration efficace
sur le pompage des fichiers dont on a besoin.
Au début, ils ne voyaient pas trop l’intérêt, mais je pense
que c’est en bonne voie à force de plaidoyer et d’ouvrir les portes.
– Ne vous en faites pas trop sur ce sujet. Je suis allé
jusqu’en Iran pour vous venir en aide via Interpol et ou le ministère des
affaires étrangères.
– Comment ça ?
– Les britanniques seraient prêts à mutualiser nos et leurs
moyens à des conditions que je ne connais pas encore. Idem pour le NSA…
– Bon Dieu ! Comment vous avez réussi ça ?
– Rien n’est encore fait, mais c’est en bonne voie. Ils ont
décidé de progresser dans la même voie pour leur sécurité publique à eux. Les
effets des attentats du 13 novembre dernier à Paris.
– La vache ! Ça aura eu donc des effets positifs, cette
tragédie-là ?
– On va voir. En tout cas, ils m’ont refilé quelques tuyaux
utiles, peut-être de façon involontaire, mais je sais désormais comment on va
procéder pour détecter des « suspects ».
– Et comment ?
– En surveillant de loin les activités du
« blacknet », des messageries cryptées et des forums qui se montent
et se démontent.
– Mais on ne peut pas décrypter leurs contenus, leurs échanges…
– Même pas besoin ! Il suffit de traquer et repérer
leur existence et les volumes et fréquences de leurs trafics sur le réseau. Ça,
on va apprendre à savoir faire automatiquement.
– Et alors ? En quoi c’est prédictif ?
– Le sous-directeur du MI5 en charge de cette surveillance
m’a expliqué que l’élément prédictif, c’est la disparition desdits forums…
Celui qui va passer à l’action terroriste. Il faudra vérifier auprès de
responsables de la DGSI s’il y a réellement une relation. Après on s’adaptera !
– Magnifique. Et les américains ?
– Ils seront dedans, dans le dispositif mutualisé. Je suis
allée en Iran sortir un de leurs espions de sa prison à l’occasion d’une
mission secrète et expresse d’exfiltration. La raison de mon retard à revenir
des caraïbes. Bon, ça a foiré, mais je n’y suis pour rien. En revanche, ils
savent que je suis désormais disponible hors les circuits habituels de
Matignon.
Et si les anglais sont ok et que nous leur demandions de
renvoyer l’ascenseur, je reste persuadé qu’ils le feront.
– Alors là, patron, chapeau ! Un grand bravo !
– Ce n’est pas tout : le Mossad s’est réveillé. Il se
pourrait qu’ils aient entendu parler de nos projets et qu’ils y collaborent, je
ne sais pas. Il ne restera plus que le SIV.
– Là, je dois vous avouer que votre curé est reparti à Rome
en votre absence laissant Matilda en Normandie. Et qu’il m’a demandé que vous
le contactiez dès que vous rentrerez.
Probablement pour rencontrer les responsables du SIV et de
la sécurité intérieure italienne.
– Sait-on jamais !
– On tient peut-être le bon bout, finalement… Bon, il faut
aussi que je vous parle de l’organisation de votre propre sécurité : j’ai
tout changé ! »
Allons bon…
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