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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 16 septembre 2023

Opération Juliette-Siéra (30/33)

Trentième chapitre : Débouclage final
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Lady Joan repasse au siège social de la MAPEA en fin d’après-midi, alors que plus personne n’y séjourne hormis Paul.
« Alors ? » lui fait-il en l’accueillant.  
Alors rien : « C’est un bande-mou doublé d’un éjaculateur précoce ! » raconte-t-elle manifestement désabusée. 
Elle n’a même pas eu le temps de lui faire sa surprise inaccoutumée. Vient-elle pour une compensation ? 
« J’ai repensé à ce que tu m’as dit ce matin ! »  Quoi donc au juste ? 
« J’ai bien une amie écossaise qui gère une large partie de la fortune de son grand-père… » 
L’autre partie, c’est le cabinet de feu Sir Arthur, qui la gère. Le foncier et les métayages, uniquement. 
« C’est une famille assez curieuse », poursuit-elle alors que Paul sert l’apéritif. 
« Il y a le grand-père, un nonagénaire, Sir Philip. Un ami intime de mon mari. Je crois qu’ils ont fait la guerre ensemble, dans la Royal Navy.
Il a eu un fils mort brutalement avec son épouse. Ils ont laissé trois enfants à la charge du grand-père. Sir Henry, qui s’occupe d’ethnologie. Accessoirement il est gay. Jamais là quand il le faut, coûtant une petite fortune à parcourir les jungles du globe à étudier les civilisations de sauvages. 
Puis Lady Margaret. Une paraplégique assez mignonne, engoncée dans son fauteuil à roulettes, qui s’est installée dans une aile du château familial, n’en sort même pas pour dîner et fait des recherches sur l’Intelligence Artificielle, la robotique et autres choses sans intérêt. 
Et la cadette, Lady Catherin. Mon amie. Nous avons le même âge et appartenons au même club ». 
Quel club ? 
Paul ne le saura pas dans l’immédiat. Il n’aura droit qu’à un mystérieux : « Tu sauras peut-être si tu sais t’y prendre… Ce n’est pas de ça que je veux te parler », fait-elle de sa douce voix. 
« Elle s’occupe de la distillerie familiale et d’une entreprise industrielle locale qui fait du traitement de surface. Tu sais, les puces, les pièces délicates de l’industrie de pointe qui ont besoin d’un traitement de surfaçage. » 
Comme si Paul pouvait tout savoir. Tout ce qu’il comprend, c’est qu’il ne s’agit pas de nettoyage de sols. 
Et alors ? 
« Feu Sir Arthur y a investi beaucoup d’argent chez son ami. Mais l’essentiel des gains de ces deux entreprises est absorbé par les dépenses somptuaires en matériel divers à destination du laboratoire de Sir Philip. Et celui-ci est inaccessible. »
Quant au savant, il n’émerge de son laboratoire que de temps à autre. On ne sait pas ce qu’il y fait. « Même quand on lui coupe le courant, il ne réapparaît que pour prendre livraison de nouvelles machines ou de nouveaux appareils de mesure ». 
Un vieux fou ? 
Que peut donc Paul pour ces Écossais ? 
 
« Je me suis renseignée sur toi, depuis notre première rencontre. On m’a dit que tu étais un brillant ingénieur, sorti de polytechnique, doublé de talents de pilote d’aéronavale. » 
Paul confirme et résume sa courte mais dense carrière sous les drapeaux et ailleurs à son interlocutrice. 
« Ne crois pas que je sois un espion, style James Bond, à la solde de mon gouvernement. L’opération « Isidore » est une sorte d’accident, dont je ne sais même pas qui me l’a attribuée. Vraisemblablement une erreur de casting.
Finalement, grâce à toi, je ne m’en sors pas trop mal. C’est déjà ça. » 
Où veut-elle en venir ? 
« Les Américains s’intéressent à ce conglomérat familial. Je ne sais pas pourquoi mais je le devine. Moi, j’y ai des intérêts. Et mon amie le dirige tant bien que mal. Pourrais-tu en savoir plus ? Pour me rendre service. » 
Comprendre, savoir le pourquoi de l’intérêt des Américains ? Ou savoir où file son pognon ? 
« Les deux… Comprends, mon ami. Catherin est une amie. Une amie qui compte. Je me verrais mal la savoir en danger sans tenter de l’aider.
D’un autre côté, j’aimerai bien valoriser les intérêts de sa firme et en même temps la mienne. Or, il me semble que tu travailles pour une société anonyme liée à l’industrie de l’armement. »
Et alors ? 
Oui, la MAPEA est une entreprise familiale à taille humaine qui a pour quasi-unique client l’armée au sens large, et quelques autres. 
Oui, il y a des projets technologiques avancés en développement. Mais ils viennent de trouver leur financement. En faisant jouer la chaîne des crédits d’impôts, dotation en fonds de recherche et crédit d’impôt recherche, il y en a pour deux ans avant d’aboutir et de rechercher de nouveaux financements. 
Croit-elle pouvoir lui tirer les vers du nez aussi facilement ?
« Il se pourrait qu’il y ait des synergies entre vos deux entreprises. Je ne sais pas lesquelles, mais si la CIA cherche à savoir, c’est qu’il y en a sans aucun doute. » 
Un peu court comme raisonnement. 
Mais pas forcément infondé. 
 
« Milady, je te ferai la même réponse que l’agent de la CIA qui m’en a parlé le premier. Ma chaîne de commandement passe habituellement par mon Premier ministre. Pour le reste, je suis tenu au secret militaire. Et je n’ai pas pour habitude de fouiller là où on ne me le demande pas. » 
Même si c’est une faveur demandée par une jolie femme ?
« Surtout ! C’est peut-être un piège façon Mata-Hari. Tu sais, même si on n’est plus au temps de la guerre froide, la guerre technologique persiste. Et je ne me vois pas aller dénicher des petits secrets chez les royaux sujets de ta très gracieuse Majesté. Ni livrer ceux de la République contre quelques étreintes, aussi sublimes soient-elles… » 
Tu me déçois, fait-elle savoir. 
« Un rapprochement entre deux chefs d’entreprises, ça s’est déjà vu. Leurs gouvernements sont sollicités avant toute opération majeure, c’est tout. Rien ne t’empêche de rencontrer mon amie, tu sais ! Juste prendre contact. Personne ne te le reprochera. » 
Effectivement.
« Organise-nous ça à l’occasion d’un congrès quelconque. Je peux aussi solliciter mon gouvernement via les Américains. Demain, les uns et les autres n’auront, provisoirement, plus rien à me refuser. On pourra toujours improviser. »[1]  
« Tu es un amour », s’entend-il répondre.
« À propos d’amour… ton trésorier m’a vraiment laissée sur ma faim. Tu aurais de quoi « compenser » en magasin avant que je ne reprenne l’avion, darling ? »
« On a toute la nuit, si je ne m’abuse… »
C’est ça, qu’il abuse encore et encore… Il y a comme ça, des journées… chargées !
Et Lady Joan, c’est une Rolls en comparaison de Gabrielle qui serait plutôt une Mercédès quand elle se désinhibe de ses années de « forçat du sexe » et de sa mécanique impitoyable des saynètes pitoyables…
  
Le temps passe. 
Jean-Charles et Gabrielle font leur travail consciencieusement. La Bourse parisienne hésite à ne pas être vendeuse, pour finalement aller rechercher les 4.000 points avant la liquidation de fin d’année. Mais sans franchir cette barre symbolique, alors même que toutes les autres places financières, après quelques hésitations, surperforment la place parisienne… 
Ces deux-là arbitrent les avoirs cantonnés dans les SC de telle façon que d’un côté, il y a du dollar et des bons du trésor américain, de l’autre des avoirs liquides libellés en euro. 
Il faut dire que les dizaines de milliards que représentent les fonds du fonds de dotation et des SC de Paul pèsent à la vente. 
Fin novembre, tout est fin prêt pour le transfert du capital de la première SC entre les mains de l’Otan. 
Manque plus à Washington que de désigner un mandataire ad hoc.
Ce sera Charles Almont. 
Naturellement. Pour lui, c’est un grand honneur et la réunion de signature a lieu dans les locaux de l’ambassade parisienne des États-Unis, en présence de son excellence l’ambassadeur. 
Discours simples et courts. À huis-clos.
Aux petits fours dressés sur une table pour l’occasion de la « confortation dans le respect mutuel de deux grandes démocraties face aux défis du monde », Charles Almont, nouvellement directeur-adjoint de la branche « Europe continentale », adjoint au Directeur Europe, Ivan Niwe présent pour l’occasion, en profite pour relancer « Charlotte ». 
« Avez-vous pensé à la petite affaire dont je vous ai parlé lors de mon dernier séjour dans votre belle ville ? » 
« Naturellement. Vous connaissez mes conditions, n’est-ce pas ? » 
Bien sûr qu’il s’en rappelle. Mais ce n’est pas de ça qu’il veut parler. Estime-t-il qu’il peut avoir une ouverture favorable, ou pas du tout ? 
L’occasion est trop belle : « Je ne jurerai de rien, mais disons que Lady Joan pourrait ne pas me refuser quelques menus services. Je ne garantis rien, bien entendu. Souvent femme varie.
Mais d’ici le début de l’année prochaine, quand j’en aurai terminé avec toute cette affaire-là, si j’ai les autorisations et accréditations que vous savez, pourquoi vous refuserai-je d’essayer d’en savoir plus, après tout le mal que vous et votre pays vous êtes donné pour le plus grand bien du mien ?
Un prêté pour un rendu. » 
Mais qu’il veille avant toutes choses aux accréditations et ordres de mission. « Notamment vis-à-vis de vos homologues britanniques. Au moins autant que des miens. » 
 
De son côté, le capitaine de corvette Gijou a pu faire son trekking dans le grand Nord à la recherche du soleil d’équinoxe d’automne. 
À son retour, elle est promue capitaine de Frégate le même jour et au même endroit que Paul de Bréveuil l’est aussi, au même grade !
Peut-être que désormais, on ne lui gâchera plus ses vacances estivales… 
La cérémonie, a lieu à Toulon fin novembre. 
Émotion garantie pour toute l’équipe de Fox qui fera le déplacement. 
Emily Lison repart de son côté pour enregistrer son premier disque à L.A. Plus tôt que prévu pour son « vrai » premier disque et pas seulement une maquette miteuse.
Et sans avoir pu approcher Paul avant son départ, mais elle le recroisera bien plus tard à San Francisco[2].
Le Lieutenant-colonel Solre est enfin détaché à Tahiti, comme le souhaitait, depuis si longtemps son épouse : à eux la douceur des alizés tropicaux.
Le Général Li-Phong se frotte les mains sans que personne ne le sache en Occident : son agent Mahido est réapparue dans les rues de Paris après quelques semaines d’absence. 
Elle a repris contact selon la procédure prévue à cet effet. 
Pour l’heure, elle reste en « quarantaine » cantonné dans le restaurant de Mylène, à aider au service. Mais ce n’est pas à désespérer, puisqu’elle a obtenu des papiers et sa naturalisation française. 
Un jour où l’autre, on en saura plus sur ce de Bréveuil et ses activités, car au fil du temps, elle entre dans le « premier cercle » de « Charlotte » jusqu’à devenir une intime.
Chose dont elle abusera, sur ordre du régime auquel elle est restée fidèle, jusqu’à périr sous les balles d’un « avatar de Paul »[3]. 
Joëlle Lidoire a repris son travail à la Cour des comptes régionale de Marseille. Elle est en instance de divorce et se bat pour la garde de ses filles… 
Elle obtiendra la garde partagée au moment où elle sera promue à Paris et rattachée à Tracfin, alors que son ex est déplacé à Bordeaux.
Il avait demandé l’Alsace… 
Charlotte, la vraie, celle dont le nez bouge de haut en bas quand elle parle, voit passer un jour sur le compte un relevé de « CAP Investigations » avec des tas de zéro. Elle soupçonne Aurélie d’une arnaque quelconque et s’affole avant de se rassurer auprès de Paul.
De toute façon, les fonds ne restent pas plus d’une semaine : le « Boss » fait jouer la « clause croupier » insérée dans les statuts de leur petite société d’enquête sur les adultères de leurs contemporains et réalise son opération de donation à son fonds de dotation. 
C’est tout juste s’il laisse un peu de trésorerie supplémentaire. 
Maître Lardco est averti par Paul que s’il s’adresse à la bonne personne et selon la bonne procédure, son client peut espérer quelques minimes compensations indemnitaires…
« Mais estimées suffisantes par l’Autorité ». À prendre ou à laisser.  Ce qui laisse l’avocat assez perplexe sur ses prétentions[4]. 
Quant au « Capitaine Haddock », il est appelé un jour au téléphone. 
« Vous vous souvenez de moi ? Malaga, Amiral ! » 
Bien sûr qu’il se souvient. « Les voleurs ont été dépouillés à leur tour. »
À lui de monter sa fondation[5].
Mais il voudra en savoir plus… plus tard. 
 
Et tous ces mouvements de fonds remontent tout au long de la hiérarchie bancaire. Le procureur en est saisi et fait débarquer, un matin du début du mois de décembre, un substitut accompagné d’un commissaire de la brigade financière et d’un lieutenant de police du même service. Entre Isabelle, la PDG qui passe justement ce jour-là signer quelques contrats de fournitures et Françoise, la secrétaire encore plus émotive que jamais sur ce coup-là, il y a grande improvisation. 
Jean-Charles et Gabrielle finissent par recevoir ces messieurs. 
« Mais vous savez, le patron ici, ce n’est pas moi ! » se dégonfle assez sûrement le bonhomme devant l’assurance du trio. 
Au grand dam de Gabrielle qui se tait dans son coin, acharnée à lire des rapports d’expertise. 
Paul, alerté par la secrétaire, rentre en trombe de déjeuner d’avec un client dans les dix minutes qui suivent. 
« De quoi s’agit-il, messieurs ? »
Les uns et les autres se présentent sur un ton qui se veut menaçant. 
« Et que puis-je pour vous ? » 
On lui explique que de gros mouvements sur les comptes bancaires ouverts aux noms du FDD et des SC, intriguent la Banque de France, la Caisse des dépôts et une banque commerciale qui s’en sont alarmées et ouvertes au service compétent. Tracfin, en l’occurrence, le pôle financier de la PJ.
« Et alors ? Il est interdit d’ouvrir des comptes au nom de personnes morales, dans ce pays ? » 
Pas vraiment, mais les montants importants laissent supposer un trafic d’influence ou une origine « sale », illégale, sinon obscure desdits fonds… 
« J’admets que vous puissiez avoir des soupçons. Ce n’est en effet pas tout-à-fait habituel. Néanmoins, je suis dans l’obligation de vous opposer le « secret-défense » avant que vous ne poursuiviez vos investigations plus avant. Il me coûterait de devoir mettre au secret trois fonctionnaires de mon pays du seul fait qu’ils aient fait consciencieusement leur boulot. » 
Quel « secret-défense » ? 
« Celui-là. » Et Paul de saisir son téléphone et de composer un numéro par les raccourcis du clavier.
« Le Général Wimereux, s’il vous plait. C’est urgent. De la part du capitaine de frégate Paul de Bréveuil. « Opération Isidore », s’il vous plait. » 
L’un des flics tente d’arracher le combiné téléphonique des mains de son détenteur. Paul se recule instantanément. 
« N’approchez pas ! Je serais dans l’obligation de faire usage de la force ! » 
« Parce qu’en plus vous nous menacez ? » réplique le substitut, alors que les policiers sortent leurs armes de leurs étuis et mettent en joue Paul. 
« Tout doux ! Rangez vos flingues, vous n’êtes pas menacés ni même en situation de légitime défense… Précision : mes locaux sont sous surveillance vidéo… Mes respects mon Général. J’ai un petit problème à régler sur le champ. Je vous propose de bloquer les accès de mon immeuble… Oui, j’ai un substitut du Procureur encadré par deux officiers de police judiciaire qui s’inquiètent pour ma santé mentale et me soupçonnent de blanchiment d’argent. Je leur précise quoi au juste, mon général ? » 
Silence de plomb dans une oreille alors que dans l’autre, Paul entend nettement le général déglutir avant de reprendre sa respiration et d’éructer dans l’appareil téléphonique. 
« Oui, mon Général. Je sais bien que c’est du blanchiment. Mais doivent-ils repartir en sachant que c’est sur ordre et pour le compte du gouvernement qui les paye tous les mois, ou dois-je taire même cette information ? » 
C’en est presque comique : le trio de justiciers en écarquille les yeux au point qu’on peut penser qu’ils vont sauter de leurs orbites. 
« Les neutraliser ? Vous n’y pensez pas, mon général : pas en présence de trois femmes dans mes locaux ! » 
Les deux flics relèvent leurs armes vers le visage de Paul. 
« Bien sûr, mon Général. Mais je préférerai qu’ils reçoivent des ordres de leur hiérarchie. Il me semble qu’ils deviennent nerveux et pourraient être amenés à se méprendre sur nos intentions véritables. » 
Paul fait un clin d’œil à Gabrielle qui reste dans ses petits souliers, l’air complètement tétanisée, la bouche ouverte. 
Encore un peu et, soit elle, soit Jean-Charles vont finir par faire pipi sur eux. 
« À vos ordres mon Général ! » Et Paul raccroche. « Vous allez devoir patienter cinq petites minutes avant de recevoir un appel de vos patrons respectifs. Je peux vous offrir quelques rafraîchissements, en attendant ? » 
Le substitut opte pour un Perrier rondelle. « Françoise, sans faire de geste brusque, pourriez-vous avoir l’amabilité de préparer un Perrier rondelle pour Monsieur le substitut et un glaçon ou deux mouillés par un petit peu de scotch pour moi, s’il vous plaît ? », fait-il à l’interphone. 
 
À peu près au moment même où la secrétaire entre, faisant s’entrechoquer les verres maladroitement posés sur un plateau dans la salle de conférence encombrée de dossiers et d’écrans d’ordinateur, la rue bruisse de claquements de portières des commandos du ministère arrivés en trombe et en crissant du pneu, le téléphone du commissaire vibre avant même que la « cavalerie » n’arrive.
Puis celui du substitut sonne. 
« Bien, Monsieur le Directeur ! » fait le flic avant de reprendre à l’adresse de tous. « Désolé Monsieur le Procureur, mais il y a méprise. Nous ne sommes jamais venus jusqu’ici. Nous ne vous avons jamais accompagné aujourd’hui. Ce sera dans notre rapport d’activité de la journée dès ce soir. » Et à l’adresse de son collègue : « Viens ! On se casse. Mes respects, capitaine ! », fait-il avant de prendre congé. 
« Mais… Mais… ». Le substitut est quant à lui plus rétif à déguerpir, accroché à ses convictions et son portable, et ce, malgré la défection de son escorte policière. 
Puis il raccroche. « Capitaine, je ne sais pas comment vous avez fait. Il est clair que cette subite intervention du Parquet n’est pas claire et suscite des questions renversantes… » 
Paul se veut rassurant : « Ne vous inquiétez pas, Monsieur le substitut. Tout ce que nous faisons ici n’a strictement rien d’illégal bien au contraire. Si vous êtes capable de tenir un secret d’État tout au long de votre vie, je peux même être plus précis sans violer ma mission. » 
L’autre hésite et puis acquiesce. 
« Alors d’abord, si je suis capitaine de corvette, je vais officiellement recevoir une promotion au grade de capitaine de frégate de réserve pour avoir mené à bien la fin de cette mission. Ensuite, dans la marine, on nomme les officiers supérieurs « commandant ». Mais l’équivalent dans la « biffe », c’est lieutenant-colonel. Commandant, vous m’obligeriez tant que je suis en mission. Et cette mission-là a consisté à voler des voleurs.
L’argent de la Nation rentre au bercail. Et de telle sorte que demain, il n’y ait plus aucune trace de nos actions. C’est tout ce que je peux vous dire et vous en savez déjà trop pour votre sécurité. »
Il pense aux noms du général et de l’opération qu’il a prononcé en la présence des trois hommes.
Entre enfin en trombe une escouade d’hommes en tenue de combat, béret noir, tenant des flingues longs comme ça de façon menaçante, chargeurs ourlés de ruban rouge : des vraies balles…
Ils prennent position autour du substitut, précédant un adjudant-chef qui salue militairement avant de se présenter 
« Un instant, chef : j’en termine. En bref, Monsieur le Substitut, vous n’êtes jamais venu. Tout ceci n’a jamais existé. Les ragots, rumeurs et délations seront classés sans suite. Jusqu’à n’avoir jamais existé. Il en va de la sécurité de nos institutions républicaines, croyez-moi ! » 
Une question toutefois : « Pourquoi l’armée et vous en particulier ? »
Et accessoirement un officier de réserve ?
Paul éclate de rire : « Ah ça ! Je me serais bien passé de ce cadeau empoisonné : il m’a gâché mes vacances d’été et me pollue l’esprit quant à mon travail. Je ne peux pas vous répondre parce que je n’en sais rien. 
Peut-être tout simplement parce qu’aucun autre service de la République ne pouvait le faire pour ne pas réunir toutes les conditions de sa réussite. Allez savoir ? Enfin non, n’essayez pas de savoir : moi qui suis le premier concerné, je me passe bien de la réponse, figurez-vous ! » 
On n’entendra plus jamais parler de cet… « incident » une fois que le bonhomme aura pu s’extirper de la salle de réunion des locaux parisiens de la MAPEA.
Probablement qu’il aura été convoyé jusqu’à la caserne du boulevard Mortier pour vérification d’identité avant que d’être rendu à l’affection des siens… Rien, nulle part et personne[6].  
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
[1] Ça se fera, mais à l’occasion du mariage du fils aîné de Lady Catherin dans le Norfolk (cf. épisode « Au nom du père – tome I », des « Enquêtes de Charlotte », à paraître aux éditions I3).
[2] Cf. l’épisode « Laudato sì » des « Enquêtes de Charlotte », à paraître aux éditions I3.
[3] Cf. l’épisode « Mains invisibles – tome II » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3.
[4] Il n’en informera même pas ses clients, Bassano et Ferrayé. Il préférera préparer son élection législative en circonscription et délaisser cette « République de ripoux » capable des pires turpitudes pour protéger leurs magouilles : un discours qui colle assez bien avec les « tous pourris » qui, avec la sortie de l’Europe et de l’euro, sied au populisme d’extrême-droite du moment.
Ce qu’il ignore, c’est que « Thiermirant » aura pris soin dès après l’origine – mais on ne le saura que plus tard – de partager quelques miettes du gâteau pour mieux corrompre jusque dans les rangs de son « meilleur adversaire ».
[5] J-C. Duboc créera son fonds de dotation avec quelques amis et des membres de sa famille afin de recueillir les fonds qui lui sont destinés pour financer son projet de grands clippers à destination de la jeunesse : une destination sociale mais aussi médicale, de réinsertion et de mécénat culturel.
Il n’obtiendra jamais le rescrit indispensable malgré ses nombreuses démarches, alors même qu’une enveloppe aura été décidée très officiellement dans le cadre des « investissements d’avenir » financés par le « Grand emprunt » du Président Krasosky.
[6] Toutefois, à l’occasion d’un contrôle fiscal de la MAPEA déclenché pour vérifier le bien fondé des crédits d’impôts « recherche & développement », Paul accueillera dans les murs de l’usine d’Aubenas, Denis Lespoix, contrôleur fiscal, qui approchera de près la vérité sur les mouvements de fonds de cette époque-là.
(Cf. épisode « Mains invisibles » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3).
Ce sera en limite de prescription et il aura fallu « noyer le poisson » dans « l’affaire Kakazucack », le ministre en exercice de la fraude fiscale, en plus d’un bug informatique pour discréditer le contrôleur qui pensait pouvoir faire le redressement du millénaire et qui finira interné d’office…
Quant au ministre du moment, il échappera de peu à la prison pour accepter de porter un bracelet électronique et exercer son ancien métier de médecin dans la Sud de la Corse, et a été définitivement condamné pour fraude fiscale et blanchiment de fraude à travers ses comptes « off-shore ».
(Cf. épisode « Mains invisibles » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3)




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