Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 6 septembre 2023

Opération Juliette-Siéra (20/33)

Vingtième chapitre : Escale à Saint-Florent
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Paul démarre sitôt Miho à califourchon dans son dos, la bouche du canon de son arme dans les reins. 
Derrière, une voiture banalisée suit, alors qu’une autre précède. 
L’équipe du capitaine Dominique Gijou semble avoir du retard à l’allumage. Paul ne reconnaît pas les suiveurs et de toute façon ceux-ci ne tentent rien pour lui barrer la route et retourner la situation. 
 
En effet, au même instant, le sergent de l’équipe de Gijou chargée de la protection de Paul attend au volant de son véhicule son équipier qui doit revenir avec des sandwichs tout neufs. Il ne voit pas tout de suite Miho aborder Paul. Et quand il les voit partir, il pense que ce gars-là a encore levé une nana, là comme ça, sur le trottoir pour l’emmener tirer un coup dans une des piaules dont il a le secret, pendant que lui et son équipier feront le pied de grue au pied de l’immeuble…
C’est ce qui lui vient à l’esprit de prime abord.
Discret, il laisse le couple motard prendre de l’avance et donne un petit coup de klaxon pour rappeler son équipier à ses devoirs. 
Ce n’est que quand il voit la moto de Paul, au bout de la rue, impression confirmée par le bruit du moteur qui s’emballe à vive allure, plus le mouvement d’une voiture suiveuse bourrée de types dont il devine qu’ils n’ont pas que de bonnes intentions derrière leur yeux bridés, vu l’allure qu’ils prennent à leur tour, qu’il lance son moteur. 
Il monte sur le trottoir vers son équipier. Voyant arriver la voiture de service sur lui de façon extraordinaire, ce dernier lâche ses sandwichs et grimpe à la volée dans la voiture : il y a manifestement quelle que chose d’anormal qui se passe. 
L’alerte est donnée au carrefour suivant. 
 
Paul file maintenant à très vive allure et à contre-sens à l’approche des feux rouges, sur les quais, vers le périphérique Ouest, suivi de peu par une seconde voiture qui déboîte et double à son tour à contresens. 
Pas le temps de finir l’alerte-radio, gyrophare sorti et sirène deux-tons hurlante, que le sergent des commandos de marine se précipite à son tour à contre-sens et ne peut éviter la première voiture suiveuse qui lui barre le passage dans un grand fracas de tôles !
C’était ça ou une embardée sur la voiture d’un civil venant en face pour un choc frontal… 
Les fugitifs sont désormais hors d’atteinte, loin sur vers le Beaugrenelle ou la voie rapide rive-droite s’ils ont traversé la Seine au pont suivant.
Et avec une voiture suiveuse sur le dos, en plus, mais, comble du comble, qui n’est pas du service : savon assuré pour ce soir ! 
  
La capitaine de corvette Dominique Gijou est mise immédiatement au courant de la situation par Sms. Elle file rapidement à son PC du boulevard Saint-Germain pour avoir déjeuné au Flore voisin, une fois de plus.
Et organiser la chasse : tout le monde sur le pont ! Pendant que sa troupe se rassemble, rapport immédiat à la hiérarchie qui l’autorise à mobiliser la gendarmerie.
Mais pas la préfecture qui course déjà comme elle peut les fugitifs de la voiture tamponneuse des quais, le sergent et son équipier s’étant fait fausser compagnie juste avant le moment de sortir les formulaires de constat amiable…
Vingt minutes plus tard, le PC route de l’A 13 avertit, par routage, du passage d’une moto à vive allure sur le pont enjambant la Seine[1], avant l’entrée du tunnel de Saint-Cloud : ils n’ont pas pu lire la plaque, tellement la vitesse et le slalom entre les voitures étaient rapidement enchaînés, mais ça ne peut qu’être Paul ! 
Il file sur Mantes, ou Versailles. 
Encore un de ses tours ? Mais lequel ? Dire qu’elle croyait connaître tout, ou presque, du bonhomme… 
En tout cas, ce n’est pas un comportement normal, prévisible, discret qui sied à sa mission. 
Une autoroute, c’est une souricière : les sorties sont comptées, répertoriées. Il suffit d’y installer des barrages et des observateurs.
Branle-bas de combat ! C’est décidé : la gendarmerie du 78 est mobilisée. 
Et elle, elle peut suivre les évolutions depuis les airs en réquisitionnant un hélico à la porte d’Issy-les-Moulineaux. Avec ses moyens de communication embarqués, elle peut diriger les opérations de récupération du capitaine de corvette de Bréveuil, rapidement espère-t-elle. 
  
Pendant ce temps-là, Paul comprend très tôt qu’il faut ne compter que sur lui-même. La moto n’étant pas équipée de balise satellitaire, Neuilly étant à moins d’un quart d’heure, s’il ne réagit pas très vite, il est bon pour être enfermé au secret un moment dans les caves de locaux couverts par l’immunité diplomatique : ce n’est vraiment pas le moment. 
Si les Nord-coréens ont eu une bouffée vengeresse pour une opération d’il y a presque quatre ans, ils l’auraient abattu, pas enlevé.
Logique…
C’est donc ce qu’il sait sur ses activités en Ardèche, ou sur sa mission actuelle, mais c’est bien improbable, qui a une quelconque importance à leurs yeux. 
Sur le moment, il est tenté de se laisser faire pour en savoir plus. Et puis le canon de l’arme de poing de sa passagère au creux de ses reins se montre suffisamment dissuasif : il n’a pas l’étoffe d’un héros, lui qui s’affole rien qu’à la vue d’une aiguille hypodermique. 
Il ne tiendrait pas une heure sous la torture. 
Il faut absolument tenter quelque chose pour se sortir de cette situation. 
Il peut désarçonner sa passagère kidnappeuse à l’occasion d’un virage, d’une accélération brutale. Mais elle n’a pas de casque : elle pourrait morfler bêtement. 
Pensée idiote, elle qui le tient au bout de son flingue… 
Il lui adresse la parole : « Miho, je ne sais pas si tu réalises ce que tu es en train de faire, mais tu vas te faire tuer ! » 
Pour toute réponse, il reçoit un enfoncement plus profond du canon de l’arme dans ses reins. « Alors accroche-toi très fort, chérie ! » 
C’est là qu’il se met à contre-sens au premier feu rouge et en vive accélération. 
Miho en est surprise et s’accroche comme elle peut à ses vêtements. Le compteur affiche 130 km/h un peu plus loin et Paul voit à l’occasion une voiture tenter de le suivre et celle de son escorte se faire emplafonner derrière dans un concert de klaxons ! 
Il enfile alors la voie expresse sous les anciens terrains des usines Citroën : ça faisait un moment qu’il ne s’était pas amusé autant à cette allure dans Paris !
Tant pis pour les radars automatiques et ses points sur son permis. 
Et plus il accélère, et plus il sent Miho se serrer contre lui, s’agrippant de plus en plus fort pour ne pas basculer. 
Naturellement, le flingue n’est plus dans les reins. Il pend sur son thorax, à peine tenu. La fille hurle à l’occasion d’une manœuvre de slalom osée. On s’en fout : il a un casque qui amortit les bruits, lui.
Arrivée sur les embranchements du périphérique, en virages serrés, sans même marquer le moindre ralentissement aux feux : sportif !
Enfilade du périphérique au-dessus de la Seine et à droite sur la bretelle d’accès de l’A 13. Là, bien obligé de ralentir l’allure dans le dernier virage, mais sur les chapeaux de roues, presque allongé sur le bitume. Et Miho de tenter de se ressaisir et de reprendre la situation en main. Heureusement ce virage est serré sous le tunnel d’accès de Boulogne, elle s’accroche de nouveau. 
Normalement, se dit Paul, l’équipe de nazes a dû déjà donner l’alerte. Reste à leur laisser une piste à suivre. Et à se débarrasser du flingue. 
Celui-ci tombe de lui-même au-dessus de la Seine, à l’occasion d’un coup de rein pour éviter une voiture à dépasser. Ce qui change tout. 
Elle peut avoir un couteau : il faut donc continuer à la tétaniser de trouille jusqu’à un endroit où il pourra sauter de sa machine. Le poste d’essence de Morainvillier-Nord situé après la bretelle de Poissy et de l’A 14. 
Trente bornes, à l’allure où Paul pilote, ils y seront dans dix minutes. 
Pas question de ralentir avant. 
Paul passe donc toutes les sorties allant sur Louveciennes ou Versailles. Avec la satisfaction de constater que la « Dominiquette », fidèle supportrice, a enfin fait le nécessaire : il y a des motards de la gendarmerie sur les ponts et deux d’entre eux le prennent en chasse. 
Avec leurs grosses BM impropres aux acrobaties routières, ça donne quelques minutes d’avance. 
La patrouille de motards mise en attente sur la bretelle de sortie de Poissy est dépassée. Ils vont bien mettre une bonne minute à se mettre en ordre de marche, juste le temps d’arriver. 
Un hélicoptère vole au-dessus et devant depuis la sortie de la forêt de Marly. 
Miho est scotchée dans le dos de Paul, inerte et tremblotante. 
Même pas la peine de décélérer brutalement pour la faire culbuter à la station d’essence. 
Paul arrête sa machine sur l’aire de stationnement située un peu plus loin que les pompes. Il met la béquille et descend en prenant soin de sa passagère, transite de froid et de peur : pas à la hauteur les coréennes, décidément. 
  
« C’est la deuxième fois que tu essayes de me tuer ? Pourquoi tant de haine ? » 
Pour toute réponse il n’obtient qu’un : « Moi pas tuer toi. Moi pas tuer toi. Moi asile politique ! » 
Elle est bien bonne celle-là, alors qu’il y a trois ans il lui était déjà accordé. 
Paul en éclate de rire dans le tourbillon des pâles de l’hélicoptère qui atterrit à deux dizaines de mètre de là ! 
Gijou saute de l’appareil, l’arme au poing. Les motards des deux patrouilles les rejoignent prêts eux aussi à faire feu. 
« Alors commandant ! » fait Paul à l’adresse de Gijou, « on fait comme dans les westerns avec la cavalerie ? » 
Et sans lui laisser le temps de répondre il rajoute : « Je vous présente le sergent Miho Mahido, je crois me souvenir… Qui nous demande l’asile politique ! Rassurez-vous, ce ne sera pas trop difficile à obtenir, elle l’a déjà eu il y a trois ans ! » 
Et l’un des quatre motards de la ramener à distance respectueuse, le flingue à la main : « Vos papiers, espèce de chauffard ! Vous avez vu à quelle allure vous rouliez ? » 
Ses collègues en restent cois, comme pétris, figés… 
Les explications sont données rapidement, Miho est entravée et menottée : il s’agit de ne pas rester là trop longtemps. La deuxième voiture de coréens pourrait arriver. 
En fait, mais ils ne le sauront que plus tard, ils ont été retenus à Paris dans un immense embouteillage provoqué par un accident sans gravité dû aux facéties « motardesques » de Paul, au niveau de la porte de Saint-Cloud, dans son sillage. 
« On en fait quoi, de cette fille ? » demande le capitaine de corvette Gijou. 
« Le mieux serait de la mettre au secret et de savoir pourquoi je leur étais si important pour ne pas m’abattre mais pour m’enlever ! » 
Au secret ? 
Un personnel dont elle aurait parié qu’on allait apprendre qu’il est diplomate auprès de l’Unesco dans moins d’une heure ? 
Pas facile à envisager… 
Bien sûr, si elle demandait l’asile politique, elle peut passer devant un juge administratif réquisitionné rapidement et on peut espérer l’envoyer ensuite devant un juge pénal en procédure de flagrant délit pour la faire enfermer pour tentative de kidnapping. 
Ainsi les flics ou l’armée pourraient la cuisiner. 
« Punaise ! Encore de la paperasserie par tombereaux ! Vous la connaissez d’où, celle-là commandant ? C’est encore une femme abandonnée dont vous avez abusé et qui cherche à se venger ? » 
Trop drôle la « Dominiquette » quand elle devient jalouse à en être suspicieuse ! 
Mais entre-temps, on saura peut-être pourquoi et comment on lui tire dessus depuis la fin juillet. 
Paul lui explique en quelques mots la mission en Corée et la trahison de la miss. 
« Mais il faut vérifier : je ne sais pas pourquoi elle n’a pas été passée par le peloton d’exécution ou qu’elle ne croupit pas encore à Guantanamo ! Y’a un os dans le bouilon. Faut savoir avant de la lâcher à la justice du pays. » 
  
Et le capitaine Gijou de rajouter : « Au juste, pourquoi les coréens ? Et du Nord en plus ? Ça n’a quand même rien à voir avec votre mission, je présume ! » 
C’est bien ce qu’il faut savoir avant de la jeter en prison. 
« S’il y a un lien, effectivement, c’est grave : ça veut dire qu’on a fait une gaffe quelle que part ! Vont pas être contents, là-haut ! » répond Paul. 
« Si vous me disiez en quoi consiste votre mission, peut-être qu’on en saurait plus et plus vite ! » 
Ah, la vieille rengaine de la miss qui aimerait être au parfum !
Bé non, pas possible. 
« Commandant, vous avez raison ! » commence Paul en reluquant le sourire de son vis-à-vis : « Vous êtes chargée de ma sécurité et de celle de mon équipe, moi je suis chargé de cette affaire ! On s’en tient aux ordres, et du coup cette personne est ma prisonnière ! J’en prends la responsabilité : il ne manquerait plus que l’objectif de ma mission soit éventé avec ça ! Je vous la rends quand on sera sûr qu’elle est inoffensive. » 
Ce sourire, qui la rend parfois jolie, s’évanouit en une grimace discrète. 
« Allez et merci. Vous avez été très efficace aujourd’hui. On note l’heure et on part chacun faire son rapport ! » conclut Paul à l’adresse de tous et qui n’en pense pas vraiment un mot. 
« Vous allez où ? » se ressaisit la Gijou. 
« Rouen. L’aéroport. Je loue un avion pour récupérer le mien à Aubenas et je file à Fox. Je devrais y être ce soir. Prévenez vos équipes sur place. » 
Et Paul fait ramener Miho qu’on installe sur la place arrière de la Yamaha, toujours menottée, pendant que l’hélicoptère lance sa turbine. 
À la station essence suivante, après le péage de Mantes, Paul s’arrête et passe un coup de fil à Mylène, qu’elle prévienne Rémarde à Fox : pas question d’appeler deux fois avec le même portable. 
Gentille Mylène. Gentille et serviable. 
Puis au lieu de poursuivre sur l’autoroute, Paul opte pour la sortie suivante, après le péage de Mantes et revient sur Giverny : il y aura forcément encore des motards en attente au péage. Gijou essayera bien de le suivre. Autant lui rendre la vie un peu difficile après le « raté » de ce début d’après-midi tumultueuse, qu’elle se souvienne de ses devoirs envers la patrie.
Et puis, à l’aérodrome de Mantes-Chérence, on ne lui refusera pas un coucou… 
 
Le Capitaine Gijou rentre effectivement sur Paris pour une réunion de débriefing avec ses gars réunis dans le PC du boulevard Saint-Germain et fait son rapport téléphonique au lieutenant-colonel Solre, dans ses bureaux du 15ème. 
Celui-ci note que Paul a gardé sa prisonnière. Il s’agit d’en avertir l’amirauté : ce n’est pas conventionnel, ça, comme procédure. À eux d’en informer le ministère qui ne manquera pas de faire circuler l’information jusqu’au quai d’Orsay. 
Demain, de toute façon, tout ça figurera dans les notes blanches distribuées à la première heure auprès des ministres « sensibles », Matignon, intérieur, défense, justice, affaires étrangères et Élysée, entre autres. 
Pas à lui de se charger de prévenir le ministère de la défense des bévues d’un officier supérieur qui provoque des embouteillages dans la capitale en faisant du rodéo sur la voie publique et de devoir porter un chapeau trop grand pour ses chétives épaules, dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. 
Reste que l’enlèvement de de Bréveuil, par des Coréens en plus, en pleine mission ubuesque, ça n’est pas banal. Voilà que la « petite enquête » pilotée par la cellule de la défense prend un tour tout-à-fait inattendu. 
Et intéressant : que cherchent-ils donc de si important, tous ces gens dont il ignore qu’ils s’étaient réunis quelques heures plus tôt à quelques étages au-dessus de sa tête ? 
Quant au Capitaine de corvette Gijou qui suit les déplacements de Paul, elle commence à s’inquiéter de ne pas avoir de rapport de son arrivée à proximité de l’aéroport de Rouen alors qu’elle a fait s’y déplacer son équipe stationnée près du restaurant-péniche.
Ce serait-il fait alpaguer par ses ravisseurs au nez et à son menton (elle n’a pas de barbe, contrairement à ses hommes qui commencent à avoir le rasage passablement grossier en cette fin de journée) ? 
Ce type-là la rendra folle. Sûre qu’il a fait une étape coquine dans une auberge de passage avec sa Coréenne.
Pas possible autrement ! 
  
Par ailleurs, les écoutes ont encore bien fonctionné. Langley reçoit en fin de matinée les dernières péripéties parisiennes. 
Le directeur Charles Almont s’interroge. Pourquoi une Coréenne ? 
Est-ce que ça a un rapport avec l’identité réelle des IP que l’équipe avait empruntés début août pour pirater des archives bancaires ?
Après tout, un des IP est celui d’un PC installé dans les locaux de la police routière de Shanghai sous environnement linux, sans doute pour brouiller les pistes. L’agent Lison a même dû avertir « Charlotte », à la mi-août de faire attention à ce genre de détail… 
Mais pourquoi pas directement des Chinois au lieu de Coréens ? 
Miho Mahido : ils doivent bien avoir un dossier sur elle, si elle est bien de chez ses « collègues » du DLI…
Il se fait renseigner de son côté et transmet par le canal habituel l’heure probable d’arrivée à l’équipe de Fox, dans le Var. 
Normalement, Emily Lison, ou un de ses sbires à lui, devrait entendre le sifflement du moteur de l’hydravion de de Bréveuil.
À confirmer. 
 
En fait Paul fait d’abord escale à l’aérodrome d’Aubenas, récupère l’hydravion et y transfère Miho, puis redécolle et met le cap au jugé sur le 150, pour passer les Alpes à 30.000 pieds, par l’Italie, Miho solidement entravée sur un des sièges arrière, prostrée, silencieuse. Prisonnière de celui-là même qui lui a sauvé la vie il y a trois ans, alors que ce devait être à elle de le soumettre à la question dans les locaux de Neuilly… 
Et là, où l’emmène-t-il ? 
En attendant, le « plan B » fonctionne se dit-elle, puisqu’il était prévu qu’elle le fasse évader pour mieux lui coller aux basques. 
Mais il faut absolument qu’elle s’échappe et qu’elle trouve un téléphone pour qu’on la localise avant qu’il ne soit trop tard : car elle, si elle ne donne pas de nouvelle sous peu, c’est sa vie qui peut ne plus rien valoir du tout pour ses compatriotes se doute-t-elle. Ni vraisemblablement pour son geôlier ! 
Quand même idiot de finir ainsi si jeune, pense-t-elle dans l’avion qui survole la mer dans le crépuscule. 
Même si c’est un sort qu’elle accepte, ce n’est pas de gaieté de cœur. 
  
Paul n’atterrit pas à Fox, ni sur le plan d’eau du barrage du Verdon, mais amerrit au large des Agriates, au pied du sémaphore de la Mortella, à l’entrée du golfe de Saint-Florent, en Corse.
L’endroit est désertique, les chemins ne sont pas carrossables, il n’y a ni eau courante ni téléphone et seul le « chef » Jean Vecchia y passe de temps à autre pour vérifier l’état du phare, y renouveler des provisions et jeter un coup d’œil sur les bouées du large. 
Lui-même y était passé après son premier attentat pour vérifier que tout était en ordre en cas de besoin. 
L’endroit idéal pour passer inaperçu, accessible seulement de la mer ou à dos d’âne.
Les bouées ? Au large, il y a une fosse sous-marine de plus de neuf cents mètres de profondeur : un cimetière marin idéal, d’autant mieux qu’il est entretenu par la marine pour y contenir quelques réserves secrètes de fioul lourd prêt à l’emploi pour ses navires de guerre. 
L’abordage de la bouée du coffre d’amarrage armé de ses pare-battages se passe bien malgré la houle résiduelle du large et le défaut de manœuvrabilité du Havilland. L’endroit est pourtant abrité à souhait. Le petit youyou sert de transfert jusqu’à terre, à quelques brassées. 
Miho découvre l’endroit dans la pénombre de la nuit tombante, marchant maladroitement dans le chemin escarpé à flanc de montagne, toujours les mains entravées dans le dos. 
Paul souffle avec son sac sur le dos, se perd dans la pénombre, reprend le bon chemin et finit par glisser sur une pierre roulante à s’en retrouver dix mètres plus bas, sur le ventre, en pestant. 
C’est le moment que choisit Miho pour lui fausser compagnie en piquant un sprint tout droit vers la crête. 
Elle-même tombe, roule, se relève pendant que son geôlier hurle, l’appelle et la recherche avec sa petite lampe-torche. 
Elle court à travers le maquis qui la griffe dans la nuit tombante histoire de donner le change et s’arrête, épuisée au bout de 5 minutes, jugeant le phare du sémaphore assez éloigné : elle n’a plus que la lumière des étoiles dans le ciel noir pour se guider vers des lumières de civilisation. 
Mais dans quelle direction ? 
Celles d’en face, sont loin et ténues et il y a la mer entre. 
Paul est furieux sur le moment. Tout ce chemin pour perdre sa prisonnière à la fin ! 
Merde. 
Et en plus, on va encore s’inquiéter en haut-lieu ! 
La poisse ! 
Pourvu que son ordinateur portable n’ait pas souffert à l’occasion de sa chute…  
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
[1] Il n’y avait pas encore de radar automatique à cet endroit-là, à cette époque-là…



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire