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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 8 septembre 2023

Opération Juliette-Siéra (22/33)

Vingt-deuxième chapitre : De fox au sémaphore
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
À Paris, la note blanche matinale fait son effet. C’est journée « comité restreint » de défense à l’Élysée. Le Président ne manque évidemment pas de demander de « préciser » cette affaire, ni à son chef d’état-major, ni au ministre de la défense. 
Réponse embarrassée du ministre : « Tu sais bien, c’est l’équipe qui s’est mise au boulot sur ta mission des recherches de fonds détournés demandée par les Américains ! » 
« Ah, c’est Charlotte ? » Comme s’il ne savait pas déjà !... 
« Oui, ça je sais ! Mais que viennent faire les Coréens dans ce cirque ? Et que fait ton agent avec un prisonnier qui est sûrement un diplomate ? Et où est-il au juste ? Il en fait quoi ? » 
Gêné, le ministre lui répond qu’il n’en sait trop rien. 
« Il est dans son cantonnement du Var et je suppose qu’il doit l’interroger pour pouvoir répondre à toutes vos questions ! » propose le Chef d’état-major qui se tient à côté de son patron politique. 
« Un diplomate entre les mains d’un militaire ! Je te jure, on va droit au conflit armé avec les Coréens du Nord ! J’espère qu’il le remettra à notre disposition avant ce soir et en bon état, sans ça je ne raconte pas tes oreilles ! », fait-il au ministre. 
Le ministre n’a pas le temps d’évaluer la menace que déjà son collègue des affaires étrangères s’avance vers lui à pas rapides. 
« Dis donc, man, tu te débrouilles pour ne pas biseauter les cartes avec cette affaire de diplomate coréen enlevé hier à Paris par tes militaires, apparemment : c’est l’affaire des Ricains, la Corée, pas la nôtre ! Faudrait peut-être à voir à tenir tes troupes, camarade ou ça va chauffer ! » 
L’algarade s’arrête là : Le Président, sur un ton impérieux comme à son habitude, fait commencer la réunion ! Il a un emploi du temps surchargé en ce moment. 
Comme d’habitude, pense le Ministre de la défense. 
 
Mais de retour au ministère, il fait convoquer d’urgence le lieutenant-colonel Solre et le général Wimereux pour le début d’après-midi. 
Comme quoi, c’est encore sur lui que retombent les emmerdements pour quelque chose dont il ne sait absolument rien, comme il le redoutait. 
Celui-ci l’apprenant, téléphone au Capitaine de corvette Gijou pour avoir des nouvelles fraîches de cette histoire abracadabrante. 
« Monsieur le Ministre, avec tous mes respects, le capitaine de corvette de Bréveuil ne ressort pas de ma compétence. Nous n’avons reçu d’ordre de l’amirauté que de protéger le capitaine… » Et de lui raconter par le menu les événements de l’après-midi d’hier.
« Pour le reste, nous n’avons pas compétence : il faut voir avec la hiérarchie de l’amirauté ! » 
« Vous lui avez pourtant bien confié une mission, Général ? » dit le ministre en s’adressant à l’autre interlocuteur. L’autre acquiesce, mais les ordres viennent directement de l’état-major élyséen. 
Là, c’en est à la fois trop et pas assez pour le ministre. 
« Écoutez messieurs, premièrement, vos équipes ont échoué à protéger l’agent « Charlotte ». D’après ce que vous me racontez, je pensais, Colonel, que vous étiez missionné pour ça et que vous aviez demandé les moyens optimums pour remplir votre mission. 
Deuxièmement, elle agit en solo, général, et manifestement hors hiérarchie de l’amirauté. Je croyais vous avoir déjà dit que ce n’est pas normal. C’est juste un agent détaché. Il ne devrait répondre qu’à moi, et moi je n’ai de nouvelles que par vous, c’est-à-dire rien. 
Alors troisièmement, vous vous débrouillez pour lui faire savoir qu’il faut qu’elle remette en liberté le diplomate coréen qu’elle a enlevé au plus vite et qu’elle fasse son rapport ici même demain matin. 
C’est entendu ? »
« À vos ordres, Monsieur le Ministre ! » Et les trois hommes se séparent sans un mot. 
 
Le général Wimereux note tout juste que le ministre semble essayer de tirer la couverture à lui, même si elle est bien trop grande pour ses épaules. Il lui en faudra rapporter à son supérieur au ministère qui rapportera à son collègue de l’Élysée…
Solre, de son côté, réussit effectivement à passer la consigne au capitaine Gijou, en plus d’un savon à la hauteur de l’humiliation qu’il a dû subir silencieusement dans le cabinet du ministre, sans pouvoir ni se défendre ni en savoir plus sur la mission de « Charlotte », un comble pour un des patrons des services de renseignement intérieur unifiés du pays ! 
Une injure, même ! 
Il y a un secret particulièrement bien protégé qui circule autour du haut de l’État. Invraisemblable d’avoir des chefs politiques aussi suspicieux ! 
Honteux, même ! 
Le Capitaine Gijou reste calme pendant l’orage téléphonique : elle sera sur place vers midi et fera son rapport si tôt après avoir transmis les ordres du ministre. 
Un bon agent. 
 
Évidemment, « Canal habituel » transmet très rapidement à Langley l’information des nouveaux ordres reçus par la DCRI. 
Charles Almont, dès qu’il apprend les nouvelles informations, comprend aussitôt qu’il faut fournir une échappatoire à « Charlotte ». 
Saborder une mission en plein milieu d’opération, pour cause de grain de sable, ce n’est pas vraiment son ambition. 
Et il faut que ni la « Maison-Blanche » ni le Pentagone n’ait vent de cette affaire. 
Miho Mihado est en tout cas fichée à l’agence. 
Agent double. 
Née en février 1980, études d’informatique moyenne à l’université de Pyongyang, un seul séjour de 4 semaines en Californie en stage chez Sun, affectée aux services de transmission de l’armée nord-coréenne, mariée soi-disant de force à un sous-officier en 2001, passée en Corée du Sud par la mer fin 2002, dans une équipée où elle a été la seule survivante. 
Elle avait été débriefée par l’antenne locale de l’agence après celle des services sud-coréens en janvier 2003. 
Rapport mitigé : le détecteur de mensonge s’est un peu trop affolé ! Elle a été affectée aux écoutes chez les sudistes. Victime de deux attentats sur le sol coréen quand même dans le courant de 2003, elle a été ensuite consignée sur la base d’Osan. 
Volontaire pour une mission avec Paul De Bréveuil en octobre 2003, elle est blessée à son retour par son officier traitant, agent-double lui aussi, venu l’arrêter. 
Soupçonnée d’avoir tenté de faire capoter la mission, elle est relaxée mi-2005 par le tribunal militaire après que son officier traitant ait été reconnu coupable d’avoir dissimulé une balise automatique à retardement dans son équipement de vol. 
Celui-là est encore en prison à purger une peine de 30 ans pour haute trahison et fait actuellement l’objet de tractations pour un échange de prisonniers avec Pyongyang. 
2006, elle est réaffectée aux écoutes. 
2007, elle obtient le grade de sergent-major[1] chez les coréens de Séoul. 
Elle démissionne en 2008, part au Japon à la recherche de sa famille biologique d’origine nipponne durant l’occupation de l’archipel par les troupes impériales et obtient un poste de pigiste dans un quotidien du pays pour les affaires coréennes. Quelques déplacements pour son journal à l’étranger et en Europe. 
Jusqu’à ce qu’on la retrouve dans le dos de « Charlotte » fin 2009 ! 
 
Bien étrange parcours d’un agent-double manifestement tourné et retourné par son pays d’origine. Pas fiable, et à y regarder de près, il faudra aussi faire le détail sur ses déplacements depuis 2008, à recoller avec quelques affaires en archive : on ne sait jamais. 
En attendant si « Charlotte » la détient, il faut savoir où et l’inviter à l’exfiltrer rapidement jusque sur une base de l’Otan, en Allemagne par exemple : il ne va pas pouvoir garder une bombe pareille très longtemps, pense Monsieur Charles pour lui-même. 
Trop dangereuse. 
À moins de l’éliminer tout de suite. 
Il pèse le pour et le contre. 
Emily ne sera pas capable de « l’effacer » proprement, ni aucune personne de son équipe. Il faudrait envoyer un agent depuis Londres, elle n’aura qu’à assurer l’intendance. 
Non, pas facile pour une « amatrice » de la NSA. 
Et puis ce serait prendre le risque que son agence à elle s’inquiète du changement de cap de la mission d’accompagnement de jusqu’alors : un coup à ce que ça remonte via le Pentagone jusqu’à la Maison-Blanche. 
Il vaut nettement mieux qu’Emily transmette les informations sur Mihado à « Charlotte » et lui propose l’exfiltration en Allemagne. 
Lui au moins, on peut compter sur lui, pas comme tous ces ringards de Français ! 
« Ah ! Si Rackchi avait bien voulu jouer le jeu au lieu d’en passer par son cornac de Pindevil : on n’en serait pas là », pense tout haut Charles Almont avant de donner ses ordres qui sont doubles : Plan 1, l’exfiltration, plan 2, Londres : Abattre la prisonnière de « Charlotte » le plus vite possible avant que les Français ne la renvoient en Corée par la valise diplomatique. 
Une question de jours, voire d’heures. 
  
Pendant ce temps-là, Paul se repose : deux attentats, un kidnapping, c’est beaucoup. 
Une affaire à régler, une prisonnière à gérer, c’est trop. 
Il faut qu’elle parle au plus vite de façon à « déléguer le problème » rapidement. 
Sûr qu’en plus, on va lui mettre la pression pour ça. 
Mais revenir demain au sémaphore comme il en avait l’intention, ce n’est pas suffisant pour la faire craquer rapidement : il faudrait trouver une autre astuce. 
Et la faire craquer sur quoi ? Quelle information manque pour expliquer que les Nord-Coréens se mêlent dans la danse de ces affaires de milliards disparus ? 
Car il y a forcément un rapport… 
Avant d’aller se coucher, il reprend son ordinateur nomade et poursuit ses lectures et recherches sur Internet. 
Les morts suspectes des années 80/90 ? 
Ça veut dire quoi ? 
  
Il y a eu les morts dans « Clearstream » et les frégates, l’attentat de Karachi contre les ingénieurs de la DCN travaillant sur les sous-marins pakistanais. 
On lui a cité le nom de Lagardère-père, mais c’est une affaire liée, éventuellement à la mafia russe ou à la furtivité des frégates et qui a dégénérée avec « Clearstream 2 » jusque devant le tribunal correctionnel. 
Pas de trace de quoi que ce soit pour les ventes de Mirage 2000, ni pour le marché des missiles qui vont avec. 
Dans l’entourage du Président de l’union de la gauche de l’époque ?
Il y a au moins deux noms : Grossouvre et Bérégovoy.  
Grossouvre est mort en avril 1994 dans le palais de l’Élysée. 
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est affecté comme médecin auxiliaire à un régiment de tirailleurs marocains et rejoint ensuite une équipe d’éclaireurs skieurs dans le Vercors (où sa mère a une maison). 
Il y rencontrera Bousquet et créera avec lui l’un des premiers réseaux de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), puis revient à Lyon où il obtient son diplôme de docteur en médecine en 1942, et devient médecin du 11ème Cuirassiers. Il rejoint quelques temps le Service d’ordre légionnaire (SOL), mais en 1943 il part pour le maquis de la Chartreuse, près de Grenoble et participe aux combats du Vercors.
Après la guerre, sous le nom de code de « Monsieur Leduc », il devient le chef du réseau « stay-behind Arc-en-ciel », installé par l’OTAN en France, dans le cadre de l’opération « Gladio ». 
Fondateur de la Générale Sucrière, la boutique de sa belle-famille, il installe la première usine Coca-Cola en France. Parallèlement conseiller du commerce extérieur de la France (1952-67) et vice-président de la Chambre de commerce franco-sarroise (1955-62), dès 1953, il investit dans la création du magazine « L’Express » où il noue, à cette occasion, une amitié avec Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber. C’est un industriel qui reprend une entreprise de soierie. Dans les années 70, il devient actionnaire majoritaire des quotidiens « Le Journal du Centre » et « La Montagne », deux quotidiens régionaux du Nord du Massif central. 
Avant-guerre, il est proche des milieux de l’Action française tout en se liant d’amitié avec le futur président de l’union de la gauche en 65, aux côtés de Charles Cornu (l’homme de « l’œuvre du diable » de l’affaire du « Rainbow-Warrior »). En 1974, il devient le parrain de Marazine Pageot, la fille qu’Anne-Laure Pageot donne à l’adversaire de Giclard, et veille sur les secrets de famille, dont aucun ne sera révélé de son vivant. 
Nommé en juin 1981 chargé de mission auprès du Président de la République, qui lui confie les problèmes de sécurité et les « dossiers sensibles », notamment ceux liés au Liban, à la Syrie, à la Tunisie, au Maroc, au Gabon, aux pays du Golfe, au Pakistan et aux deux Corée, il est également président du « Comité des chasses présidentielles », fonction qu’il conservera jusqu’à son décès, et qu’il utilise pour des rencontres informelles avec des personnalités politiques nationales ou étrangères. 
En juillet 1985, il quitte ses fonctions de chargé de mission et embarque pour le rôle de conseiller international des avions Marcel Dassault (1985-86), au moment de l’opération « Bravo » qui fournira frégates, missiles et avions à Taïwan. 
  
Le 7 avril 1994, peu avant 20 h, son garde du corps, un gendarme du GIGN, le retrouve mort, d’une balle tirée dans la tête, dans son bureau du palais de l’Élysée, situé au premier étage de l’aile Ouest. Le suicide présumé de de Grossouvre donne lieu à plusieurs versions et contestations. Aucune des thèses soutenant la version de l’assassinat ne s’est encore imposée à ce jour. Bizarrement, personne n’a entendu le coup de feu à l’Élysée, pas même le gendarme en faction sous sa fenêtre, alors que l’arme utilisée est de gros calibre, un 357, au point qu’il y a « du sang jusqu’au plafond ».
L’enquête judiciaire est écourtée (il n’y a notamment pas eu d’expertise balistique), et conclut au suicide malgré des indices troublants : le rapport d’autopsie précise que le corps présentait « une luxation avant de l’épaule gauche et une ecchymose à la face », alors que le corps est retrouvé assis dans son fauteuil. 
Dans un de ses bouquins, Pierre Péan indique que le responsable des chasses aurait tout fait pour diffamer le Président. Ce qui est assez peu probable. Mais qu’il ait été dégouté par l’affairisme du Président et de nombreux socialistes arrivés au pouvoir, ça, on peut comprendre.
D’autres affirmeront qu’il ne supportait plus de couvrir la « seconde vie » du président. Il serait allé, indique le journaliste, jusqu’à proposer ses services au « RPR » en 1988, ce qui est « n’importe quoi » pour un fidèle de plus de 30 ans ! 
Pourtant, des éléments précis militent objectivement pour la thèse d’un assassinat.
La disparition de la totalité de ses notes au Président de la République, de nombreuses autres archives et surtout du manuscrit de « souvenirs » que François de Grossouvre rédigeait… 
La luxation de l’épaule gauche de la victime, découverte lors de l’autopsie, qui pourrait être due au fait qu’il aurait été maintenu de force sur son fauteuil lors du « suicide »…
On ne voit pas d’autre solution, notamment pour expliquer l’ecchymose frontale. L’absence de bruit de la détonation de l’arme qui a nécessairement été masquée par un silencieux que personne n’a retrouvé, notamment pour éviter que le garde du corps, demeurant à proximité, n’intervienne trop vite.
Et puis, des remarques de Grossouvre vers la fin de sa vie affirmant qu’il se sentait menacé : « Ils vont me flinguer. Je sais tout maintenant. Ils ont peur. Ce sont des salauds... », ou : « Je ne suis pas venu ici en 1981 pour que cela se termine comme ça. Certains sont là pour prendre de l’argent, ils se foutent de la France. Jusqu’où iront-ils ? ».
Les derniers temps, il gardait en permanence une arme chargée près de lui, normalement toute désignée pour son suicide, et… qui n’aura curieusement pas servi.
On peut aussi faire le lien avec son gendre, « suicidé sans aucun doute » le 11 juillet 1997, quarante-trois ans, dans la nuit de vendredi à samedi près de La Châtre (Indre), en se tirant une balle dans la tête. Le corps a été retrouvé par un promeneur samedi matin dans le bois de Bellevue. Philippe Brelot aura utilisé une arme de chasse, a indiqué la gendarmerie. 
Curieux aussi, ça. On chasse à la chevrotine dans le coin, à moins que ce soit une chasse au sanglier. Mais pas facile de se tirer dessus avec un fusil, quand même, à moins de se plier en deux et d’accepter par avance de mourir en se vidant de son sang avec un coup porté à la poitrine…
Lors des derniers mois de sa vie, François de Grossouvre invitait régulièrement des journalistes pour leur faire des confidences sur les dérives du pouvoir du Président de l’Union de la gauche, et il rédigeait des mémoires. 
  
Encore un qui n’aura pas su se préserver à suivre la course du soleil de trop près, pense Paul.
« Isidore » : « I » comme Icare ? Paul arrive-t-il si près que ça du même soleil pour être la prochaine cible désignée du double attentat dont il a été victime en sus d’une tentative d’enlèvement ?   
Mais quel soleil ? Et pourquoi dès avant qu’il ne commence à fouiner dans des archives « top-secret » que le ministère lui a fourni ? 
  
Puis la bonne idée lui vient enfin. Demain, c’est week-end de fin de saison. La période hebdomadaire où le Chef Rémarde quitte le domaine pour descendre « visiter sa sœur ». En fait, il se tape les putes du port de Toulon avec quelques copains de bordée depuis des années. Miss Lydia, son épouse, peut donc jouer « son numéro » de mère maquerelle en toute liberté, au lieu de flâner à ses lessives. Il lui en parle discrètement après le dîner. 
« Lydia, vous avez toujours vos tenues de cuir ? »
Bien sûr qu’elle les a, mais ne sait pas si elle entrera encore dedans, répond-elle l’œil soudainement brillant. « Je pars récupérer ma moto et je passe vous prendre en fin de matinée pour une virée discrète et exceptionnelle, si vous voulez bien me rendre service. » 
Bien sûr qu’elle veut bien « rendre service » depuis le temps qu’ils se connaissent, ce qui remonte à 2003, quand l’amiral avait flanqué Paul, devenu « Charlotte » dans le monde aéronautique militaire, aux arrêts après ses frasques afghanes. Arrêts qu’il avait faits ici même pour partie, avant de repartir pour Mururoa pour le compte de la DRM et finir par filer sa démission l’année suivante. 
Bérégovoy attendra.
Vol du soir jusqu’à Aubenas. Rapatriement de l’avion école à Chérence dans la nuit, puis route de retour jusqu’à Aubenas en moto avec escale dans un motel au bord de l’autoroute d’Auvergne. 
Arrivée en fin de matinée du samedi pour relever les emails où il découvre celui relatif à Miho venant d’Emily : Le CV complet de l’espionne qu’il allait retrouver ! 
Plus les messages téléphoniques de Gijou qui dit de l’attendre à Fox. Elle arrive avec des instructions. 
Elle trouvera le nid vide. 
 
Lydia, l’œil brillant l’attend toujours. Il lui explique brièvement la mission : « J’ai une prisonnière auquel je ne veux pas faire trop de mal mais qui doit me confirmer certaines informations. Motus et bouche cousue, secret défense et compagnie, bien sûr.
Pas un mot à personne sur ce qu’on va faire ensemble et ce qui sera dit, hein ?
Ni aujourd’hui, ni demain, ni même jamais ! »
Promis, craché juré, bien sûr, fait-elle toute excitée… Mais il s’agit de quoi ? Comment faire craquer un agent étranger sans doute très entraîné ?
« Je vais lui faire croire qu’elle va mourir, parce que nous allons lui jouer une petite comédie où je pète les plombs sous ses yeux, devenu fou-furieux et meurtrier ! »
Comment ça ?
« Vous êtes ma prisonnière. J’enrage de ne pas parvenir à vous faire cracher le morceau tellement vous résister à la torture que je vous inflige. »
Ah non ! Elle ne veut pas avoir mal et Paul ne doit laisser aucune trace de violence…
« Je vous suggère de me violer, Capitaine. » La violer ?
Mais il n’a jamais fait ça…
« Mais si vous allez voir : je vous montre ! »
Et la voilà qui libère ses chairs rondelettes sur la terrasse au soleil, ouverte sur le bassin qui sert de piscine.
« Mais, mais… votre mari ! »
Il est à Toulon pour la journée et la nuit, « avec ses putes ».
Ah le chef Rémarde, décidément…
Mais ça ne va pas. La position de levrette ne convient pas : elle peut et doit s’échapper facilement, mais pas trop facilement tout de même avant qu’il ne l’abatte fictivement dans la cuisine au-dessus en faisant assez de ramdam pour que ce soit crédible.
« Bé trouez moi le cul alors ? Ça fera plus vrai ! »
La sodomiser ? Mais il a horreur de ça, le brave Paul. Des coups à s’esquinter la peau de « l’outil » sans vaseline.
Et la vaseline, pour un viol… Et puis c’est dégueulasse !
« Alors, à la missionnaire. Mais essayez de bander un peu que ce soit crédible. Je ne peux quand même pas vous faire une fellation pour vous y aider. »
Du temps où elle était encore « fidèle », c’est ce qu’elle aimait faire à « ses » prisonniers. « Trop facile de vous mordre au sang pour m’évader. Et puis je m’en voudrais de vous abîmer votre bel engin ».
Maîtrisée des jambes et des bras c’était convaincant. Tant qu’elle ne bougeait pas des reins.
« Ah ça, ce n’est pas moi qui commande. »
Faudra qu’elle fasse un effort pour rester crédible, se débattre, crier, insulter et finir par se tirer.
« Ok ! On va faire comme ça », affirme-t-elle après avoir pris son pied et laissé Paul sur sa faim…
« Pas question de vous épuiser « avant ». On finira tout à l’heure ! »
Vraiment du grand n’importe quoi, finalement. Quelle drôle d’idée il a eu là !
 
Et ils s’envolent tous les deux pour le coffre d’amarrage sous le sémaphore de Saint-Florent qu’ils atteignent un peu avant midi. 
Pendant le trajet, il précise à Lydia le scénario qu’il attend qu’elle joue pour lui. 
« Bien sûr, il n’est pas question que je vous roue de coups. Mais vous, vous pouvez vous débattre férocement. Quant à la gégène, il vous faudra jouer la comédie et hurler comme si c’était bien une électrocution. Je veux que la fille soit impressionnée un grand maximum.
Et au final, vous aurez dit « non » à tout et je serai dans l’obligation de vous abattre surtout si vous vous évadez. On ne va pas faire ça sous ses yeux, mais à l’étage. Le tout, c’est que quand je l’amènerai en lui ayant fait croire que je vais lui faire subir le même sort, il faut qu’elle vous croie morte, allongée dans votre sang. 
Ce sera le coup de grâce émotionnelle. Si après ça, elle ne crache pas tout ce qu’elle sait, eh bien de toute façon, on rentre. »
Lydia n’en demande pas tant : ça lui plaît assez bien, finalement, cette séance de sadomasochisme, même simulée. 
« Mais vous allez la tuer ? » 
Non, même pas : il n’est pas un assassin. Il suffit qu’elle croie fermement qu’elle va mourir. 
« On la ramène ensuite à Fox, dans la nuit. Je suis sûr qu’on aura à la remettre aux agents du ministère arrivés entre-temps. » 
Pas de problème !
 
Miss Rémarde est copieusement entravée dès sa descente à terre. Son rôle, c’est de râler assez fort jusqu’au pied du sémaphore pour que la Coréenne l’entende arriver, et de résister de façon la plus convaincante possible, surtout lors de « son interrogatoire » dans le sous-sol du phare, là où est entravée la coréenne.
Celle-là est toujours vivante, toujours entravée et complètement affolée par les cris de la proie de Paul et de lui-même et ça sent la pisse et le renfermé dans la pièce.
« Tu vas parler, salope ! »
« Va te faire foutre sale pédé ! Impuissant ! » Impuissant, elle va voir !
Deux claques et Paul l’attache à son tour à une série de chaînes arrimées dans les murs.
« Je veux que tu me dises qui sont tes employeurs et ce que tu étais censée faire pour eux ! » gueule-t-il à s’en péter les veines du crâne.
« Et tu vas parler, sans ça je t’électrocute ! »
« Va te faire mettre ! Plutôt crever, enflure ! »
C’est qu’elle y met le ton qu’il faut en plus, gueule ouverte et en avant…
Paul sort chercher sa gégène et une scie électrique qu’il ramène de la cave pour les poser à même le sol.
« Eh bien tu vas être servie, salope ! Je ne supporte pas qu’on me résiste. Pas en ce moment ! »
« Tu veux faire quoi avec cette scie circulaire ? »
« Te découper en petits-morceaux jusqu’à ce que tu craches ce que je veux savoir. De toute façon, si je n’obtiens pas ce que je veux de toi, après ce sera le tour de l’autre, là-bas au fond » fait-il à l’adresse de Miho qui ne comprend pas tout ce qui se dit, mais ouvre des yeux gros comme la lentille Fresnel du phare qui les surplombe à plus de trente mètres de haut, incrédule quant à la sauvagerie qui se prépare…
 
Paul approche les électrodes de Lydia, lui arrache plus qu’il ne les ôte ses vêtements de cuir laissant échapper les rondeurs de la dame encore contenues dans des sous-vêtements roses ourlés de dentelle noire.
Elle est mignonne, comme ça…
« Non ! Non ! Non ! »
« Alors dis-moi pour qui tu bosses et où et quand tu devais remettre ces documents ! »
Non plus, pardi.
Elle se débat, hurle, tente de donner des coups de pieds, de tête et de coude à Paul, mais celui-ci libère la pointe de ses seins, se recule et à son signal, elle doit faire mine de hurler et de tressauter.
Elle fait ça très bien, habituée qu’elle est aux coups de son mari dans ses crises d’ivrogne…
« Ça va ? Toujours avec nous ? » fait Paul alors qu’elle reprend son souffle et qu’il lui tapote les joues… « Salaud ! » murmure-t-elle.
Ok : deuxième tour de manège.
Ils répètent la scène trois fois avant que Miho ne réagisse à l’autre bout de sa cave.
Elle assène sûrement des grossièretés à l’adresse de Paul, mais comme c’est en coréen, ça n’a pas beaucoup d’effet…
 
« T’es coriace toi. Je te préviens, je ne te lâche pas : je saurai ce que je veux savoir. Les seins, tu vas voir, ce n’est rien à côté de la suite ! Tu ne vas pas résister très longtemps, alors n’insiste pas à jouer inutilement les héroïnes », fait-il menaçant.
« Et puis shut-up, toi, la niakouée ! Après, ce sera ton tour ! » fait-il en se retournant vers sa prisonnière.
Pas sûr qu’elle ait compris, mais elle s’agite en faisant face à Lydia dans le dos de Paul qui lui écarte les jambes d’un coup sec pour introduire une électrode dans les plis de ses lèvres intimes.
Au signal, hurlement de douleur, plus vrai que nature…
S’il ne savait pas que c’était de la comédie, il aurait eu très peur de lui avoir fait mal.
Mais non, elle, elle s’amuse et c’est quand même plus drôle que la « baignoire » qui inflige une peur panique de noyade au « soumis à la question », alors qu’il n’y a aucun risque quand c’est bien fait, comme on le lui avait montré lors d’un de ses stages de « survie en milieu hostile » durant sa formation de pilote.
« Impuissant ! Torturer une fille attachée. Mais baise-moi tant qu’à faire ! »
Ah oui : « Ça c’est une bonne idée ! »
Paul se sépare de son pantalon et se colle contre Lydia, ce qu’elle attendait depuis leur dernière répétition, pour la pénétrer sensuellement mais brutalement.
« Détache-moi connard, je ne te sens pas ! »
Il faut dire qu’elle est suspendue par les bras et que ses « masses molles », qu’elle a imposantes, ont un peu de mal à « flotter » sous les coups de boutoirs de Paul.
Paul poursuit sa besogne.
« Détache-moi et je te dirai ce que tu veux savoir : échange de jus et d’informations iront de pair ! »
Des « nuances » de langage dont personne n’est sûr qu’elles soient comprises par Miho, mais peu importe finalement : il faut seulement que Lydia parvienne à s’échapper pour être rattrapée dans la cuisine d’au-dessus.
Alors il prend son temps, la détache et l’allonge sur le sol, lui sur elle. Et elle prend son temps également à se remémorer les « délicieux moments » d’absence de son mari quand Paul restait « son prisonnier » à elle à Fox à l’occasion de sa réclusion…
Juste après son orgasme, le temps de reprendre ses esprits et avant celui de Paul, elle se glisse de côté, fait rouler Paul et d’un bond file dans l’escalier…
« Salope ! Je vais te faire la peau ! » fait-il à moitié déloqué en la poursuivant dans une cavalcade bruyante dans l’escalier en bois et en forme de vis.
Cris, coups de feu, meubles renversés, de nouveau un coup de feu et la chute d’un corps sur le parquet de la cambuse.
Et c’est le grand calme. Le silence. Trop lourd pour Miho qui se met à appeler, à hurler.
Paul finit la mise en scène en silence. Lydia lui murmure « Toujours aussi bon. On remet ça quand tu veux, mon capitaine ! »
Comme si c’était le moment, alors que la coréenne alterne appels et sanglots à l’étage du dessous…
 
Paul redescend et repasse son pantalon resté dans la cave. « À ton tour salope. Toi, si tu ne me dis pas ce que je veux savoir, je te dézingue ! »
Quoi toi vouloir savoir, l’éternelle ritournelle.
Très secouée la coréenne : elle cause comme un torrent qui dévale en cascade.
Globalement, de ce qu’il ressort de son discours, c’est qu’elle aurait été mobilisée par les agents de Corée du Nord pour aller à Paris en mission pour les Chinois : un de leurs ordinateurs aurait servi de relais aux travaux d’extraction des fichiers de Joëlle en début d’été. Et comme elle a déjà travaillé avec Paul, elle a été choisie contre la promesse d’un arrêt des poursuites à son encontre à Pyongyang. Une offre qui ne se refuse pas.
Sa mission était juste de le conduire, sous escorte, à l’ambassade et après, elle devait disparaître de la circulation.
Toutes choses que Paul sait déjà.
« Je ne te crois pas ! Tu vas me dire où tu vas finir comme l’autre cinglée de tout à l’heure ! »
Il feint de nouveau la colère, mais elle se tient à cette version.
Serait-elle sincère ? Rien de plus à ajouter ?
Elle hurle d’effroi quand elle voit Paul se saisir de la scie circulaire.
« No ! No ! No ! Please ! No, no ! »
Paul scie consciencieusement les menottes qui relient la jambe et le cou de Miho à ses chaînes et il la saisit par le bras avec lequel il lui fait une clé pour l’entraîner à l’air libre.
Non sans passer devant le « cadavre » de Lydia dont la nudité est partiellement recouverte de ses longs cheveux noirs et des lambeaux de sa tenue de cuir, dans une large flaque de sirop d’érable et une odeur tenace sucrée et de poudre brûlée.
 
Une fois dehors, là où les odeurs de maquis et d’air marin se mélangent face au Cap Corse inondé de lumière : « Je… je… Libre ? »
« Je vais te dire, je ne te crois pas. Je te laisse une dernière chance. »
Et il la projette au sol, face contre terre pour lui coller le bout du canon de son 11,43 encore chaud sur la nuque.
Elle doit sentir la brûlure sur sa peau.
Plaintive, elle se met à pleurer, à sanglots brefs : vraiment trop con de mourir ainsi.
Paul tire en l’air. Elle sursaute, tout étonnée d’être encore en vie… Se redresse un peu, se retourne à genoux face à Paul qui l’ajuste lentement, à 3 mètres de là.
« No, please, no ! » fait-elle suppliante.
Ok : elle a dit ce qu’elle savait. On n’en tirera rien de plus, il faut la ramener sur le continent.
Lydia sort alors dans l’embrasure de la porte.
« On fait quoi maintenant ? »
L’étonnement de la coréenne : elle aura eu son compte d’émotions fortes pour la journée.
Et Lydia deux orgasmes consommés…  
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !


[1] Équivalent de celui d’adjudant dans les armées européennes.



Éditions I3

 

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