Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 14 septembre 2023

Opération Juliette-Siéra (28/33)

Vingt-huitième chapitre : Le compromis
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Le lapin posé par « Charlotte » au Sofitel de Saint-James, après avoir faussé compagnie à son équipe de bleusailles la veille, n’est pas pour plaire à Charles Almont. 
Il en fait une « grosse colère » à l’encontre de « ses » amateurs avant de filer à St-Pancrace-station, direction gare du Nord à Paris. 
Pour finalement se présenter en fin de matinée au siège parisien de la MAPEA où l’on attend « le patron », en visite matinale au ministère. 
« Où étiez-vous passé ? » attaque-t-il d’emblée, avant même de dire bonjour, quand Paul rentre en coup de vent dans les locaux. 
Il n’a pas de compte à lui rendre. « Françoise ! » appelle Paul à l’adresse de sa secrétaire-standardiste-hôtesse d’accueil, « J’ai oublié de vous informer que j’ai invité ce monsieur pour un petit-déjeuner. Vous pourriez nous faire chauffer un « continental breakfast » avec des croissants tièdes et croustillants ? » 
« Venez, Monsieur le Directeur. Il faut que nous fassions le point, tous les deux ! » 
Et Paul d’entraîner son visiteur dans la salle du Conseil. 
« Je constate que le blindage des fenêtres a tenu le coup », fait ce dernier en regardant les trois traces d’impacts de balle de ses propres tireurs… 
Efficace. 
C’est du Saint-Gobain. 
« Elle vous a donné rendez-vous dans un lieu sûr, n’est-ce pas ? J’imagine qu’elle doit savoir que ses locaux sont « piégés » depuis longtemps ! » 
Ça tombe sous le sens. En tout cas pour la première assertion. Pour la seconde, Paul emballe le tout dans une affirmation générale… Voilà ce que c’est que de faire des phrases à plusieurs propositions en même temps ! 
« J’ai besoin de vous » commence l’agent spécial de la CIA. 
Moi aussi, répond son vis-à-vis ! 
Et de résumer la situation. « Milady Thornner m’a rendu les clés du trust. Maintenant, elles sont entre les mains de mon gouvernement. Ma visite de ce matin : c’était urgent et je vous prie de m’excuser pour le faux bond londonien. Ma mission d’abord. »
Le directeur peut comprendre. 
Seulement voilà… « J’ai de nouveau un problème… Je sens qu’on va me coller la suite sur le dos, à tous les coups. À savoir l’apurement de nos dettes à l’égard de votre pays, dont mes chefs vérifient ses prétentions, et la liquidation du trust.
Ce n’est pas vraiment mon métier, les liquidations, ça me met le bourdon au moral, mais il me semble qu’ils ne voudront pas mettre trop de monde sur le sujet, venant de notre administration. Et j’ai manqué d’à-propos en imaginant déjà des voies de sortie de ce merdier qui ne fassent pas trop de bruit. »
De quoi s’agit-il ? 
« Est-ce que votre administration serait capable d’accepter des créances arrivées à échéance sur le Trésor public français en remboursement de ce qu’on vous doit ? Il vous suffira d’encaisser le coupon final. » 
Là, Charles Almont ne comprend pas : il s’attend à un chèque ou un virement encaissé sur un compte de l’Otan dont on lui précisera le numéro. 
« Vous ne les connaissez pas : radins comme pas possible quand il s’agit de faire un chèque. Et puis ça passerait par un compte du Trésor en Banque de France, donc impliquerait au moins deux types « hors du circuit » qui verront passer ces sommes. Autant de personnes à mettre au parfum, sans compter la hiérarchie. Ce n’est pas possible ! » 
Par conséquent, le virement ne peut que se faire « en douce », hors les comptes publics de la Nation. « Et justement, nous disposons d’une tierce personne morale de pleine capacité, à savoir le trust lui-même ou son successeur : ce serait idiot de notre part de ne pas en profiter, convenez-en ! » 
Admettons et alors ? 
« Alors, pourriez-vous convaincre vos patrons d’accepter la manip ? Il n’y a aucun risque vu la nature des actifs du trust. » Et Paul de lui montrer l’inventaire fait par Joëlle Lidoire. 
« Vous voyez, entre novembre et janvier prochain, il y a quelques milliards d’euros attendus en remboursement de la dette, très officielle celle-là, de la France. Le reste peut se recéder sur les marchés : il suffit de votre feu vert pour s’en occuper rapidement. » 
Comment vous transférez ces OAT français dans le patrimoine de l’Otan sans laisser de traces ?
Parce que de son côté, l’Otan se retrouvant avec une « recette exceptionnelle », il faut pouvoir l’expliquer aux autres membres, ou la faire disparaître par compensation au moins aussi vite que l’écriture inverse et originelle…
« On peut très bien envisager de faire un don. Mais on peut aussi user de mécanismes juridiques moins voyants en cantonnant ces titres sur une société support dans laquelle vous rentrerez au capital pour 1.000 euros. Et on vous laisse la place. Vous la dissolvez ensuite et accaparez la totalité de ses actifs dont vous disposerez à votre guise. » 
Attention, c’est dangereux. « Il faut des hommes de toute confiance et un contrôle efficace au niveau de la Maison-Blanche, parce que le détournement est assez facile à faire même pour des imbéciles ! » 
Alors… vu comme ça, ça peut s’envisager. Mais il lui faudra en référer avant, pour tout accord. 
« Et le reste, vous comptez en faire quoi ? » 
Aucune idée. « On fera comme il sera décidé rive-droite. » 
Même pas un peu de « gratte » ? 
« Je ne mange pas de ce pain-là. J’espère tout juste, en retour, une bienveillance particulière pour l’usine que je dirige dans l’Ardèche. » 
Sait-il que les travaux de ses bureaux d’études intéressent sa hiérarchie à lui ?
Ce qui peut très bien s’arranger au plan financier ? 
« Monsieur le Directeur. Vous savez bien que c’est parfaitement impossible. Si je faisais ça sans accord préalable, je serais éliminé dans la minute. Et vous n’auriez rien d’autre qu’un autre clampin à ma place. Vous n’êtes pas raisonnable ! »
Si « coopération » peut exister, c’est au niveau des gouvernements que ça se décide en la matière. Et uniquement à ce niveau-là. 
 
« Commodore, comment avez-vous fait pour convaincre Lady Joan ? C’est un mystère pour moi. Ça fait des années que nous avons mis la pression, directement ou par appareil gouvernemental interposé pour dénouer la situation. Et vous, en une seule entrevue discrète, vous y parvenez alors qu’on s’est cassé le nez jusque-là.
Quel est votre secret ? »
Il y a un secret qu’il peut partager avec un homme de secret : le dessein politique du Président de la gauche-unie qu’il lui explique rapidement. 
« Quelle que part, c’est assez malin de sa part. Et je pense que c’est respectable. Mais c’est bien ce qui a empêché jusque-là Lady Joan et son mari, de vous révéler ce secret.
En revanche, avec le quinquennat, le « piège institutionnel » s’effondre de lui-même.
Le président Giclard, en voulant glisser une peau-de-banane sous les pieds du président Rackchi en recalant le septennat sur un quinquennat et en inversant le calendrier électoral, aura finalement sauvé la Vème République sans le savoir.
À se demander si le premier ministre d’alors n’était pas au courant pour faciliter ainsi la manœuvre.
Bref, Lady Joan avait donc hâte que je me présente pour récupérer le magot au nom du peuple français. Magot dont elle ne s’est jamais sentie propriétaire, tout juste dépositaire. »
L’explication suffit au Directeur France de la CIA. 
« Je comprends » fait-il avant de reprendre. « Rien de personnel avec cette lady, alors ? » 
 
Que répondre ? Abonder serait mentir et il est des mensonges utiles.
Démentir serait salir une réputation. 
« Que cherchez-vous à me faire dire que je ne dis pas ? » 
Almont réfléchit à ce qu’il voulait faire : en parler plus tard ou amorcer déjà le poisson ? 
« Lady Thornner est une femme fort influente au Royaume-Uni. Elle gère, avec son cabinet, beaucoup d’intérêts. Et dans ces intérêts, il y a une entreprise écossaise qui nous intéresse presque passionnément… »  Et il veut que je rentre dans son intimité, pense Paul ? 
« Je vous arrête ! Une chose à la fois : d’abord le trust. Deuxièmement, je ne suis pas votre agent, et je ne prends mes ordres que soit venant de Matignon, comme vous avez pu le constater à Kandahar récemment, soit de mon ministère de tutelle. Pas de Langley ni de Washington ou de n’importe où ailleurs. » 
« Vous êtes pourtant MON meilleur agent en Europe, figurez-vous ! »
Sur ordre et contrainte de la tutelle, uniquement. « Ce sont eux qui décident finalement. Vous connaissez ma chaîne de commandement. À vous de voir. Et notez que ce n’est pas non plus mon métier : il y a des agents mieux formés que moi pour ce genre de chose, n’est-ce pas ? » 
Oui, mais… Et puis Almont abandonne et en revient au sujet du moment. 
« Okay, old chap ! Je file à Washington et je vous tiens au courant via l’agent Lison. Je prends trop de risques de confusion en venant jusqu’à vous, ici-même.
Même si la situation l’exigeait.
Fameux vos croissants, mais je ne comprends pas comment vous pouvez boire du café aussi fort ! » 
Ce n’est rien : « Avec une bonne rasade de rhum, c’est bien meilleur, croyez-moi. Mais le soir, il faut le faire avec une rasade de whisky irlandais. Sans ça, ça trouble le sommeil ! » 
Du lard ou du cochon ? 
La perspective n’empêche pas les deux hommes d’en rire sur le moment. 
Reste à faire le rapport demandé par la hiérarchie et se remettre au travail pour l’usine. 
 
Dans les jours qui suivent, le cours des choses semble reprendre une normalité perdue au début de l’été. 
En fait, « au plus haut niveau », ça fermente sévère. 
À l’Élysée, entre le plan de soutien des banques, le plan de relance de l’économie et le grand-emprunt avec le rapport de la commission « Carreaux/Jupette », deux ex-premier ministre qui ne pouvaient pas ignorer les turpitudes de son président pour l’un (qui se sera d’ailleurs « fâché » de façon durable avec lui) et l’autre qui n’aura pas bougé d’une oreille quand il aura, lui et son propre président « Rackchi », convaincu de ne pas prêter le flanc à la critique en retournant en Irak (de toute façon, la Maison-Blanche n’en voulait pas pour les mêmes raisons), ayant bien compris ce qui s’était réellement passé au Koweït à l’époque : des gages de silence pour l’un et l’autre qui n’avait rien révélé, ce sont des témoins en or et de premier ordre capables de jurer sous serment que « tout était rentré dans l’ordre », on ne sait plus où donner de la tête.
Il faut aussi boucler les lois de finances fiscale et sociale, y faire glisser des mesures issues du rapport « Ta-Barre-Eau », coordonner la réforme de la taxe professionnelle, cette ineptie (qui sera remplacé par deux autres taxes nouvelles), avancer sur la taxe carbone (qui sera retoquée par le Conseil Constitutionnel) et piloter en plus les députés et leurs amendements.
Tout ça dans la précipitation habituelle en plus de « gérer » les relations internationales, les sommets du Pittsburg, celui de Copenhague sur le climat en ligne de mire, après la déconvenue, la « claque » même, de la rencontre de Strasbourg sans passage par l’Élysée du Président américain en début d’année et le sommet de Londres tout autant navrant. 
 
À Pittsburg, la solution avancée par « Charlotte » n’a pas encore le feu vert du Président américain. Son homologue français plaide pourtant ardemment pour « ne pas faire de vague » dans l’opinion publique. 
« Si nous sommes obligés de déballer l’ensemble sur la place publique, vous pensez bien qu’il y aura des retombées des deux côtés de l’atlantique en passant par l’Angleterre… » 
Ça ne concerne que la France, lui a été-t-il répondu. 
Ambiance. 
À Londres, le discours « moralisateur » du patron de l’Élysée a sonné encore moins bien : on lui a vertement rappelé ses devoirs pour couper court à toute initiative… 
Même Gordon s’en est mêlé.
Et Merkel de rajouter sa « petite-voix ». 
La totale. 
Copenhague doit impérativement être un retour en grâce, ardoise réglée, pour faire une entrée par la grande porte à la Maison-Blanche, peut-être avant Noël. 
Une des exigences du Président français, qui flatte son ego et lui donnerait un coup de pouce en matière de politique intérieure : c’est qu’il y avait des élections régionales à gagner, en mars 2010 et ça n’en prend pas vraiment le chemin, vu l’état de l’opinion. 
 
À Washington, on devient un peu plus précis au fil du temps. Pourquoi déstabiliser un Président et un pays avec le danger d’un énorme scandale en perspective, alors qu’il a finalement fait ce qu’on attendait de lui, sans faire de bruit et dans les délais fixés par l’administration précédente ? 
D’accord, non sans « coup de pied au cul » : l’agence a bien travaillé. 
Après tout, la France et ses ports en eaux-profondes sur la façade atlantique, la possibilité de traverser l’espace aérien, qui avait été refusé quand il a fallu bombarder le leader libyen sous son tipi, sont toujours indispensables à l’Otan et son Président a été « fabriqué » par l’agence depuis si longtemps.
Il y a bien l’alternative du banquier mondial, mais il ne s’est pas encore prononcé et il est mouillé jusqu’au cou dans l’affaire Ferrayé : pas très fiable… 
Même si « quéquette sauvage en liberté » fait un peu « tâche » à son poste : ce n’est après tout qu’une fonction dont on peut démissionner, n’est-ce pas ? Avec ou sans pression.
Et comme David Lévy-Kolberg est comme l’Italien, tout dans le caleçon, rien dans le crâne, ce ne sera pas trop difficile de « le fusiller » le moment venu.
L’ambition politique faisant le reste… 
 
Début octobre, les décisions tombent. « Charlotte » sera en charge de piloter le dénouement des actifs du trust britannique. « Mais à condition d’être étroitement contrôlé par un agent du Trésor ».
L’agence « France-Patrimoine » étant toute désignée pour s’assurer du bon déroulement et guider « Charlotte » dans ses œuvres de dépeçage.
À la même époque, son excellence de la place de la Concorde fait savoir que l’affaire des transferts de bon du Trésor français souscrits par le trust, tout ce qui est à échéance courte, l’Otan peut les accueillir en paiement du remboursement de l’avance faite au Koweït plus de 10 ans auparavant, mais à condition que l’essentiel soit déjà liquidé. 
Reste alors à « habiller » l’ensemble.
L’idée d’utiliser l’affaire du « grand emprunt » est retenue de son côté par le secrétariat général de l’Élysée. 
« D’une pierre deux coups : ça ne coûte rien au Trésor. Opération blanche. Et ça peut rapporter gros pour le solde. »
Oui, mais… comment présenter ça ? On devait lancer au moins le double du plan de relance du ministre dédié en début de quinquennat pour 26 milliards, soit entre de 50 à 60 milliards d’euros et là on se retrouve avec 35 milliards, dont à peu près 12 (15 milliards de dollars) repartent avant même d’avoir été levés.
Quant au reste, tout dépend des liquidations : autant sur les créances arrivées à échéance, on est sûr et certain des valeurs, autant sur le reste, on a que des valeurs de marché. Pour les actions et autres titres de même nature, pas de souci, mais le patrimoine immobilier, c’est une autre affaire.
« Il n’y a qu’à prendre les valeurs, même historiques, que nous avons » suggère un des conseillers.
« Et pour le reste, comme les gens ne savent pas compter, ce n’est pas bien grave » reprend un second.
Comment ça ?
« Si vous dites, Monsieur le Président que vous empruntez 12 milliards pour rembourser un emprunt précédent arrivé à échéance, les économistes vont comprendre que vous faites de la cavalerie. On emprunte pour rembourser immédiatement un autre prêt. On rallonge les échéances en somme. Tout le monde sait faire ça. C’est un classique pour les entreprises et les ménages surendettés. »
Oui mais…
« Eh bien, comme il se trouve qu’on a des finances « surendettées », ça n’en étonnera aucun. Quant aux autres, ce qui ne comprennent rien, ajouter des choux à des carottes, ça ne change pas grand-chose. Mais si vous faites vos additions et soustractions dans le bon sens que commande l’arithmétique, finalement ça ne coûtera pas plus de 7 milliards au Trésor. Ce qui sera vraiment investi. »
Un chiffre que retiendra « Krasosky » : ça lui convient, même si lui-même n’a pas compris comment on en arrive à ce montant. Tout ce qu’il voit, c’est qu’il tient parole vis-à-vis des Américains et que ça passera inaperçu.
 
Fin octobre Jean-Charles Huisne et Gabrielle Choisille, tous les deux fonctionnaires du Trésor, l’un Contrôleur général, l’autre inspecteur principal, détachés l’un et l’autre à l’agence « France Patrimoine » chargé de liquider les actifs immobiliers de l’État au mieux du marché, les garnisons, campements en déshérence de l’armée par exemple, mais également des droits à construire, du matériel inemployé, des créances gérées par le CDR ou d’autres organismes discrets du même genre, sont désignés pour aviser « Charlotte ». 
Aviser et en même temps « contrôler » la liquidation du trust anglais. 
Wimereux, dans la voiture qui l’emmène dans les bureaux de Bercy avec le toujours « Capitaine de corvette » De Bréveuil explique. 
« Nous les avons choisis avec le plus grand soin. Il y avait deux doctrines. Soit des agents, qu’il nous faut de haut niveau, à la probité impeccable. Vous nous les piloter et ils gardent le silence à vie… Exactement comme Joëlle Lidoire. Un profil idéal celle-là. Jeune, intelligente, mariée à un type sur lequel on peut faire pression. Et de surcroît, jeune mère de famille. 
Or, par malchance, nous n’en avons pas trouvé qui ne soit pas assez peu ambitieux pour nous présenter un jour ou l’autre la menace de l’ouvrir, tel qu’un syndicaliste virulent comme on a déjà eu à en gérer en 1998[1]. 
Soit des fonctionnaires hautement compétents, mais avec un passif qui nous permet, en cas de fuite demain ou après-demain, de déjouer une tentative de chantage. » 
L’état-major a tranché. Le premier est un prêtre défroqué depuis fort longtemps qui est un dépressif récidiviste : presque trop facile de le faire passer pour un « doux-cinglé ».
La seconde est une militante UMP dont quelques images et vidéos pornographiques pourraient refaire surface sur le web. « Une starlette du porno série « Z » reconvertie dans le service de l’État. Nous avons pensé que ça pourrait faire votre affaire. » 
« Vous faites allusion à quoi, mon général ? »
Paul ne saura pas, mais on peut aisément penser la « casser » à l’occasion.
 
Lui est un « petit gros », au trois-quarts chauve, sautillant d’un pied sur l’autre avec un petit rire rocailleux et stupide. Une bouille sympathique. Elle est une grande fausse blonde châtaine un peu décatie, qui avait dû être superbe avec ses formes généreuses et « vibrantes » à souhait, qui, avec sa voix haut-perchée, a dû faire une hécatombe dans les familles honorables à une époque très reculée. 
« Madame, Monsieur. Ravi de faire votre connaissance », fait Paul après que le général en uniforme étoilé, histoire « d’en jeter », ait fait les présentations.
« Avant de poursuivre de quoique ce soit, je vous laisse le choix. Mais à faire immédiatement. Si vous vous savez incapables de garder un secret d’État, ici, maintenant, mais surtout demain ou plus tard, dans 10 ou 20 ans, quelle que soient les circonstances, vous sortez immédiatement. Votre décision vous appartient et il ne vous en sera pas tenu rigueur. » 
Pas de réaction. 
« En revanche, si vous êtes sûrs de pouvoir oublier à jamais et dès le lendemain ce que vous avez fait le jour même dans le cadre de votre travail avec moi, soyez les bienvenus. » 
Pas de réaction immédiate.
« On va travailler sur un secret d’État d’une très grande importance. Nous devons être… ». Paul se tourne vers le général. « … même pas une dizaine en vous comptant à être au courant de son contenu. Chacun, d’entre nous a déjà accepté par avance la perspective de se faire éliminer en cas de fuite. Sans autre forme de procès. Est-ce clair ? »
Éliminé ? Ça veut dire quoi, demande la femme aux yeux verts.
« En terme militaire, ça veut dire neutralisé. Effacé. Une définition qui vous convient ? » 
Le type est à peine ébranlé, mais elle, elle semble plus rétive. La question qui lui vient à l’esprit c’est pourquoi eux. 
« Parce que nous avons confiance. Mais aussi parce que nous avons les moyens de vous contraindre à garder le silence. Et vous savez chacun de quoi je veux parler » insiste le général. 
« Perso, je ne veux pas savoir » rétorque Paul. « Je fais confiance au général, mon supérieur dans cette affaire. C’est d’ailleurs à lui et lui seul que vous avez devoir de faire part de mes éventuelles faiblesses constatées ou supputées dans le déroulement de la mission qui nous est confiée, car nous devons être exceptionnellement « impeccables ». J’en ai accepté les termes et conséquences », rajoute Paul. 
« À moins que vous ne soyez dans l’obligation d’en référer directement à l’Élysée. Le Président, le Secrétaire général et le chef d’état-major sont nos seules autorités de tutelle. Aucun ministre, ni aucun autre fonctionnaire ou militaire », insiste le général. 
« S’il n’y rien d’illégal, il n’y a pas de raison de refuser », répond Huisne. 
« Vous avez été justement choisis pour veiller à trois choses : la parfaite légalité de ce que nous allons faire, la totale neutralité du point de vue fiscal et la conformité avec nos objectifs décidés en haut-lieu. » 
La femme adhère à son tour à l’avis de son chef. « Et de quoi s’agit-il qu’il faille un si grand secret ? ». 
Les deux officiers se font confirmer l’adhésion au principe du secret absolu des deux fonctionnaires du Trésor. « Je vous rappelle que « l’opération Isidore » est couverte par le secret-défense. Ce qui signifie que même un juge assermenté ne peut pas en connaître ! » entérine le général Wimereux. 
 
Pour répondre au contrôleur général, Paul reprend. C’est très simple. « Nous disposons de 34 à 36 milliards d’euros cantonnés dans un trust anglais. Ces actifs sont composés globalement en trois tiers. Un tiers directement placé en obligations du Trésor à des échéances diverses. L’autre en Sicav, FCC et FCP détenant essentiellement de la dette financière bancaire. Le troisième se retrouve sous forme de parts de SCI ou de SCPI, détenant les immeubles. De la pierre-papier gérée directement ou par gérants bancaires interposés. 
Le tout devra être liquidé le plus rapidement possible sans pour autant perturber les marchés financiers. » 
Jusque-là, rien d’impossible. L’immobilier, c’est un peu la spécialité de Miss Choisille. Les titres, celle de Huisne. Et lui de remarquer que plus les marchés sont liquides, plus c’est aisé. 
« Oui mais l’originalité de l’opération, c’est que nous allons souscrire au « grand emprunt » qui chauffe à l’Élysée. Et en totalité en plus. Avec une contrainte-clé : 15 milliards de dollars devront être remboursés à l’Otan, sur ces fonds, avant Noël. » 
« Ce n’est pas possible ! », s’exclame le petit-chauve après un rapide petit calcul. 
Comment faire entrer 35 milliards et en faire ressortir un peu plus de 45/47 ? 
« Et sans que ça se voit, ni que ça coûte, avec la contrainte de la neutralité fiscale en plus du « juridiquement inattaquable ». Vous voyez le deal ? À vous de nous faire du caviar ! », répond Paul. 
Ces deux-là se regardent, pour le moins ahuris. 
Pourquoi ne pas envisager de se faire « effacer » tout de suite ? 
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !


[1] Le général fait allusion au secrétaire général du syndicat national des pilotes de ligne qui aura, avec le dossier du « Capitaine Haddock », fait reculer le gouvernement lors de la grève des pilotes en 1998.



Éditions I3

 

https://www.amazon.fr/dp/B0C7T5THRG/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1686737429&sr=8-1

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire