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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 12 septembre 2023

Opération Juliette-Siéra (26/33)

Vingt-sixième chapitre : Rencontres londoniennes
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Le Sofitel de St James-Square, sur la Regent street à deux pas de Piccadilly-Circus, est parfait. Sitôt arrivés, les capitaines de corvette Gijou et de Bréveuil investissent avec leur escorte la suite disponible qu’on leur loue pour le week-end. 
« Dominiquette » organise comme elle peut les tours de garde, pendant qu’elle passe en urgence au consulat chercher des compléments d’instruction et des armes : un coup à se faire arrêter rapidement dans une ville bigarrée où se côtoient des boubous et autres têtes de Taliban ou de Sikhs enrubannés avec des parfaits descendants de cousins des Windsor sortis tout droit de la garde-robe d’Oxford ou de Cambridge. Étonnant mélange dans cette ville en effervescence et ponctuée de chantiers. 
D’autant mieux que le parc public voisin retient toujours le chaland par de nombreux « prédicateurs » sous le regard bon-enfant des « Bobbies » !
Paul, habitué à vivre de chemises froissées engoncées à la « va-que-je-te-pousse » dans son baise-en-ville qui voyage au fond de son hydravion ou dans le top-case de sa moto, décide d’aller faire un tour chez un tailleur du quartier : histoire de ne pas faire trop dépenaillé-négligé devant la Milady du lendemain.
À son retour de soldes, le concierge de l’hôtel lui indique qu’il est attendu au fumoir… qui ne fume plus. 
Charles Almont, averti en catastrophe de l’arrivée de « Charlotte », lit le « New-York Times » dans un des confortables fauteuils. Les deux hommes se reconnaissent. 
« Mister Juliet-Sierra ! Quel bon vent vous amène jusqu’ici ? Mon hydravion peut redécoller d’ici une heure ! »
Il ne s’agit bien évidemment pas de cela. 
 
L’Américain vient seulement mettre les points sur le « i ». 
Oui, c’est lui qui pilote l’opération, mais depuis bientôt 10 ans, sur tout ce qui touche la France. L’affaire des milliards de la division Daguet, ça l’a rendu malade plus qu’à son tour.
« Quand nous avons eu la conviction que votre Président d’alors les avait détournés à son profit, vous pensez bien que nous avons fait le nécessaire pour que ça ne se reproduise plus ! » 
Ils savaient donc, à l’Agence, l’avancement de la deuxième équipe de cohabitation sur le marché des sous-marins de Karachi. « Et nous avions fait savoir aux deux candidats déclarés de la droite qu’il n’était pas question que cela se reproduise. D’abord parce que ce n’est pas digne d’une grande démocratie telle que la vôtre. Ensuite parce que nous craignions que cet argent aille alimenter le marché des stupéfiants… »
Et de la corruption.
L’un a fait mine de ne pas entendre. L’autre s’est engagé à bloquer toute les commissions occultes. « Et devinez qui donc a pu gagner les élections de 1995 ? Celui de la bonne réponse ! Malgré nos intérêts objectifs pour l’autre… »
Alors que ce n’était pas gagné au départ, faut-il reconnaître.
Comme quoi, chez les Américains, l’engagement politique plie sous le pragmatisme ambiant. 
« Notre problème a ensuite été de retrouver des financements pour le rachat des frégates de Taïwan. Manifestement, les 3,5 milliards de dollars, contrairement à ce que nous avions espéré n’ont pas été mobilisés.
D’ailleurs, nous en avions perdu la trace dans les fichiers « Clearstream ». Mais vous allez m’en dire plus sur le sujet, j’imagine ! »  Il imagine mal, se dit Paul. 
 
« Et puis il y a eu les questions du Koweït, nous accusant d’avoir surfacturé, à tort, le prix de l’extinction des incendies de leurs puits. Ils ont sollicité nos services. Nos sociétés étaient parfaitement en règle. Ils sont allés voir votre premier ministre de la dernière cohabitation, le trotskiste soi-disant repenti, aux cheveux blancs, votre homme du « sous réserve d’inventaire ».
Pas de trace de l’argent de l’escroquerie dont ils avaient été victimes. Alors que c’est nous qui les avions dédommagés, via l’Otan pour partie, via l’ONU pour un plus petit-bout, via les bénéfices douteux de l’accord « pétrole contre nourriture ».
S’agissant seulement d’une avance, vous admettrez qu’il nous faut récupérer cet argent ! »
Paul n’admet rien du tout, ni quant à une prime d’aviseur, ni quant à des droits d’auteur, ni quant à une avance de quoique ce soit… 
« Je ne suis qu’un exécutant, Monsieur le Directeur… » 
Que peut-il pour lui ? 
« J’ai la conviction que vous avez remis la main sur la piste de cette fortune divagante. Je ne sais pas encore si vous serez en la capacité de nous rembourser les 15 milliards de dollars dus, mais je suis venu vous apporter notre concours en m’assurant également du concours du « Foreign office ».
Si vous êtes venu en urgence jusqu’à Londres, ce n’est probablement pas pour les beaux yeux de leur Reine, ni même pour les charmes des Londoniennes. »
Bien évidemment que non. Mais il a plusieurs questions demeurées sans réponse. 
  
Lesquelles ? 
« D’abord le rôle de l’agent Lison ? » 
Un agent de liaison uniquement. « Commode en plus, puisque vous la connaissiez d’auparavant ! » 
Les tentatives d’assassinat sur sa personne ? « Du flan ! Vous n’avez jamais été menacé de mort par nos services : vous êtes trop précieux. Un médaillé du Congrès, pensez donc !
Il s’agissait seulement de mobiliser vos pandores : seul, vous n’y seriez pas arrivés, malgré notre informateur. En définitive, ça ne vous visait pas, mais seulement vos chefs.
Qu’ils vous prennent au sérieux et ne vous laissent pas tomber au milieu du gué par lassitude ou un autre motif entre-temps, comme à leur accoutumée proportion. »
Et d’expliquer : « Vous savez, on en a tellement vu depuis 15 ans sur ce dossier, des Rackchiquiens ne s’en en préoccupant même pas, des Pindevillistes nous tirant des bras d’honneur, droit dans leurs bottes alors même qu’on leur avait fait savoir que nous ne voulions pas d’eux en Irak tant qu’ils n’auraient pas remboursé les sommes dues, qu’on en a fait des choses pour rien. » 
Et le sous-directeur Almont de raconter l’affaire des fichiers « Clearstream ».
« Ces imbéciles, au lieu de s’en servir pour faire le travail de recherche que vous avez dû faire cet été, ils s’en sont servis pour s’entre-déchirer, ce n’est quand même pas banal ! » 
Mais taire les opérations AZF et des balles de 9mm… 
« Attendez, Monsieur le Directeur, si vous saviez par où étaient passées ces sommes, à savoir la banque de compensation luxembourgeoise, vous saviez donc où elles étaient arrivées, non ? » 
Non… 
« On savait que le nœud était sans doute ce trust de droit anglais. Bien sûr : d’où votre nom de code à Kandahar, qui est en fait le nom de code de notre opération de votre soutien ! » 
Alors qu’outre-manche, c’est « Isidore », avec un I comme Icare… Curieux ces idées bizarres d’envoyer des messages subliminaux à travers des noms de code. 
« Mais ça ne cadrait pas. Il y a bien trop d’argent sur ce trust. Et en plus de l’argent dont on n’a retrouvé aucune trace en retour à des fins illégales !
C’est par ce trust qu’il vous fallait commencer. » 
Il faut concéder qu’il y a en effet un mystère quant à la finalité de cette montagne d’argent. 
Trop d’argent, Paul se retient de lui expliquer que non, au contraire. Et il devait savoir, l’agent Almont, puisqu’il prétend se faire rembourser que son pays avait « avancé » 15 milliards de dollars aux Koweïtiens en réparation du préjudice subi sur ce larcin. 
Pas logique… 
« Et vous n’avez pas interrogé le gérant du trust ? » 
Le vieux Lord est un cousin de la Reine d’Angleterre : intouchable. « Et puis il est mort avec son secret. Depuis, on ne sait pas. » 
Pourtant le trust vit, lui. 
« Parce qu’il est géré par sa veuve ! Vous verrez, puisque je suppose que c’est elle qui a provoqué votre arrivée jusqu’ici. Un sacré numéro celle-là : intraitable, mignonne, plus que cela même, mais intraitable en affaire. Elle a repris les affaires de son mari et les mène de main de maître ! 
Ce qui nous gêne, ce n’est pas tant qu’elle soit intraitable sur le sujet. Ce sont deux choses : il y a actuellement plus de 30 milliards d’euros sur ces comptes, en valeur exclusivement françaises, à part quelques placements devenus non significatifs en Allemagne. Ce n’est pas assez… On cherche tout au plus 20 à 24 milliards de plus en tenant compte des intérêts courus échus. Globalement, notre ancien président a parlé au vôtre de presque 60 milliards de dollars. Et puis, deuxième chose, la clé pour disposer de tout cet argent. On n’en a aucune idée. » 
Pourquoi 20 à 24 milliards de dollars ? « Personnellement, j’ai compté plus de 35 milliards d’euros. »
Réponse de béotien : « Justement, ça ne correspond à rien de connu. Je veux bien qu’avec les fluctuations de taux de change entre le dollar, la livre, l’euro et avant le « french-franc », qu’il y ait des ajustements à faire. Mais dans tous les cas il y a 6 ou 7 milliards de dollars de trop ou bien il en manque deux ou trois, selon la façon dont on compte ! » 
Et les indemnités de guerre ? 
« Vous croyez ? Ça pourrait bien être ça en effet. Mais il n’y a que 3,5 milliards de dollars qui ont été officiellement détournés, 7,9 si on agrège l’ensemble. Ou plus ou moins. Et ils ont également disparu, on s’en est rendu compte, effectivement. Ça voudrait dire que nos services n’ont pas fait le rapprochement. Et que de toute façon il en manque. Si c’est ça, vous êtes très fort ! » 
C’est ça, puisque Paul avait été lancé sur la piste du « Capitaine Haddock » par l’agent Lison et de lui préciser que ce ne sont pas 3,5 milliards mais 7,89, d’après ce qu’il a pu reconstituer cet été. 
 
« Vous avez été lancé sur cette piste parce que le « Commodore Jean-Charles » est une grande gueule. Mais son histoire n’est pas apparue comme crédible à mon agence. En revanche, c’est une excellente approche d’un système mafieux au plus haut niveau de votre État de cette époque-là ! » 
Et puis, toutes ses propres démarches sont restées vaines. « Je ne pensais pas qu’elle puisse vraiment vous mettre sur la piste de l’escroquerie dont a été victime le Koweït pour ses puits de pétrole, qui mettait, en plus, l’honorabilité de plusieurs entreprises US en cause ! » 
Pour Almont et son service, les deux affaires ne pouvaient pas trouver le même support d’arrivée : c’était stupide de les lier. 
« Manque d’imagination, au contraire. Les deux affaires sont liées. La première marchant plutôt bien pour les indemnités de la « Division Daguet », pourquoi ne pas la réactiver sur l’escroquerie du procédé Ferrayé ? À mon avis, ils ont agi dans l’urgence, sans réfléchir aux conséquences », note Paul. 
Peut-être, acquiesce le sous-directeur « Europe » de la CIA, quand même dubitatif par tant d’amateurisme, car lui non plus ne sait pas tout... 
« On fait quoi, Monsieur le Directeur ? » 
Ils vont dîner. C’est l’heure avancée du tea-time. « Il faut que je vous tuyaute sur Lady Joan. » 
 
Lady Joan Thornner est semblable à la description faite à Paul, la veille au soir par Almont. Une femme jeune, blonde, pétillante, ultra-mince, avec de longs membres fins, y compris les doigts, et dotée d’une forte poitrine de très bonne tenue. D’ailleurs, on ne voit que ça au premier regard, malgré, ou à cause de sa tenue moulante et col roulé sous veste, juste avant de remarquer l’immense sourire chevauché par une paire de prunelles d’un bleu clair délavé irradiant et quelques taches de rousseur sur le nez. 
Assez déconcertante. Elle doit avoir autour de 40 ans, mais en paraît dix ou quinze de moins, peut-être même vingt : Pas une seule ridelle sur le visage, des mains et des ongles impeccablement entretenus. 
Et le vêtement plutôt chic, avec quelques bijoux de grande valeur ici ou là, mais sans être ostentatoires, pour mettre l’ensemble en valeur : une vraie « bimbo chic ». 
« Monsieur de Bréveuil, ravie de vous accueillir ! » sa voix est douce et « jeune », accentuant le premier effet provoqué par son entrée dans le champ de vision…
« J’ai très peu de temps, mais j’étais informée par les services de sa gracieuse Majesté qu’un émissaire du gouvernement français viendrait ces jours-ci pour me quérir de quelques affaires ayant trait au « Solutré-Jarnac Trust ». Je suis donc toute ouïe ! » 
Paul, un peu embarrassé se présente et est immédiatement coupé. 
« Puis-je vous demander vos habilitations ? »  Quelles habilitations ? 
« Monsieur, personne ne m’a précisé votre identité. Vous pouvez être un bandit de grand-chemin. Ni même l’objet de votre visite. Or, non seulement je suis liée par un contrat de trusting qui m’oblige à différentes choses, notamment gérer au mieux les fonds qui nous sont confiés, également d’en faire contrôler les comptes annuellement par un auditeur accrédité auprès de nos Cours royales. Mais à aucun moment de rendre des comptes à d’autres qu’aux seuls bénéficiaires du contrat de trust.
Sans leurs signatures sur un mandat de représentation, je suis donc tenue de me taire. » 
Et qui sont-ils ? 
« Si vous l’ignorez, je ne vois pas bien de quel droit je peux vous renseigner. Sorry ! Je me dois de ne répondre qu’à eux. Ou leur mandataire habilité.
C’est toute l’honorabilité de la corporation des Lloyds qui serait remise en cause si je violais l’une des clauses de notre contrat. » 
Pour un accueil « intraitable » avait prévenu Almont, ça en est un. 
 
« M’obligeriez-vous à revenir entouré de force de l’ordre et munis d’une commission rogatoire internationale ? Au risque d’un scandale qui pourrait éclabousser jusqu’à l’auguste hôte de Buckingham-Palace en dépassant toute la profession des vénérables membres des Lloyds ? Vous en êtes apparentée, si je ne m’abuse ? » 
Pas glorieux, mais bon, sur le moment, il ne trouve que cette réplique-là. 
La dame reste calme. Une lumière scintille dans ses yeux. Elle se met à griffonner sur un post-it et reprend la parole, sans émotion perceptible dans la voix, sur un ton presqu’aimable. 
« Désolée de vous décevoir. Dans le cadre de mon travail, je ne peux rien pour vous, avec ou sans commission rogatoire de vos juges : elles n’ont aucune valeur dans ce royaume tant que la Chambre des Lords n’en aura pas décidé autrement.
Mais je vous invite à poursuivre vos efforts, Cher Monsieur. » 
Elle se lève, tourne autour de sa table, un bureau style victorien, et entraîne Paul vers la porte en lui glissant le post-it dans la main.
« J’ai été absolument ravie », fait-elle en guise d’au revoir. 
Paul, pas vraiment heureux d’avoir fait le voyage pour être éconduit aussi rapidement et comme un gamin, lui rend la courtoisie. 
Sur le post-it, une adresse, inconnue pour un non-londonien et une heure… tardive dans la matinée. Un rendez-vous… 
Voilà qui est curieux. Il le fourre dans sa poche de pantalon avant de retrouver son équipe et celle d’Almont sur le trottoir. 
Alors ? 
« Choux blanc. Il me faut un mandat, mais je ne connais pas le nom du mandant ! » 
Il l’avait dit : « Coriace ! Il va falloir passer aux choses sérieuses. J’ai une équipe pour ça « Charlotte » ! » 
« Charlotte », c’est qui celle-là se demande « Dominiquette » qui écoute aux portes avec son anglais primaire ? 
« On se calme. J’ai besoin de réfléchir, Monsieur le Directeur. On ne va quand même pas envoyer la « home-fleet » pour dérider les fesses de cette bonne femme : ça ferait scandale ! ». 
Il faut trouver un moyen de lui faire cracher son morceau, rétorque son vis-à-vis. 
« Oui ! Il doit y avoir un moyen. Mais j’ai besoin de réfléchir pour le trouver. Je vous propose qu’on se retrouve demain au breakfast à l’hôtel. D’ici là, on se sépare et on réfléchit chacun dans son coin ! »
L’Américain accepte avec quelques réticences et part de son côté vers son hôtel avec ses sbires. 
« Commandant » fait Paul en s’adressant à « Dominiquette ». « Voilà ce qui se passe : elle n’a pas voulu ou pas pu parler dans ses locaux. Mais j’ai rendez-vous avec elle tout à l’heure. Il faut donc qu’on se sépare. Vous filez à l’hôtel et ramassez toutes nos affaires. Vous allez ensuite rendre votre artillerie et on se retrouve à l’avion, parés à décoller d’un moment à l’autre dans l’après-midi. Comme si on rentrait. »
Ça ne colle pas du tout avec sa perspective de faire un peu de shopping chez Harrods, ni avec sa mission de protection. Et puis le laisser seul avec une femme dont on sait qu’elle peut être redoutable, ça ne l’emballe pas vraiment non plus : « Je vous rappelle, Commandant, que vous êtes sous notre protection parce qu’on en veut à votre vie ! » 
Qu’elle ne s’en fasse pas. Il y a une voiture de police en filature et il ne serait pas étonnant que les services secrets de sa royale majesté en soient aussi, un peu plus loin. « Je suis en sécurité, ne vous en faites pas ! Faites ce que je dis, il faut que je me sépare des chiens de garde. On se revoit à l’aéroport tout à l’heure. Si ce soir, à vingt heures, heure locale je ne vous ai pas donné signe de vie, alors oui, vous vous inquiéterez. Entendu ? Vous refilez le bébé au ministère et vous ne restez pas ici. » 
Voilà une mission qui prendra toujours un tour inattendu : laisser la chèvre à portée des loups, c’est quand même assez inconcevable de la part d’un officier de la marine. 
 
À la grande surprise des trois groupes de couverture, celui de Scotland-yard, celui du MI6 et celui de la CIA laissé à la traîne par Almont, le groupe des Français se sépare, laissant « la cible » isolée. 
Paul flâne, fait du « lèche-vitrine » un temps. Le temps de repérer ses suiveurs. Appliquant la technique apprise dans le temps lors du stage de commando-marine, il presse le pas dans une direction à la recherche de foules plus compactes. Une fois sur une artère de plus forte fréquentation, il dépasse une entrée de station de métro. Les trois voitures suiveuses se rapprochant, il stoppe devant une vitrine, jusqu’à ce qu’elles dépassent à leur tour la bouche de métro. Il revient en sens inverse, tourne la rue dans le dos de la circulation automobile et se rue dans l’escalier du métro le plus proche. 
Les suiveurs comprennent.
Ils sortent de leurs véhicules et s’engouffrent à leur tour dans la bouche de métro, alors que Paul use d’un pass dont toute l’équipe a été dotée par la « Dominiquette » qui parfois anticipe correctement les besoins. 
Quand la rame arrive, Paul ne sait pas s’il est ou non rattrapé. À vrai dire, il ne sait même pas dans quelle direction il va. Peu importe. Deux stations plus loin, il descend et reprend son allure tranquille le long du quai. Au moment où les portes vont se refermer, il se jette véritablement dans la rame et repère qu’un suiveur en fait autant à 20 mètres de là, alors que deux autres n’y parviennent pas. 
À la station encore suivante, il reste, puis à la sonnerie fait mine de sortir rapidement. Vite imité par son suiveur. Et remonte dans la rame au moment où les portes se ferment. Cette fois-ci il est seul. Il n’y a plus qu’à repartir en sens inverse deux stations suivantes et sortir prendre un taxi avec les fonds en livres remis à l’ambassade (comme les pass d’ailleurs) à qui il donne le post-it laissé par Lady Joan. 
Le chauffeur maugrée en regardant l’heure inscrite sur le bout de papier. 
Vus les embouteillages et la dense circulation, pas sûr qu’ils n’arrivent pas en retard au lieu-dit. 
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !



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