L’horreur,
une fois de plus.
La gorge nouée, une fois de plus ; les tripes « coincées »
une fois de plus…
Trois assaillants à bord d’une camionnette ont foncé dans la foule sur le
London Bridge. Ils ont ensuite attaqué des passants au couteau dans le quartier
voisin de Borough Market, avant d’être abattus par la police.
C’est le troisième attentat en trois mois en Grande-Bretagne, après celle
commise par un homme seul à Westminster le 22 mars (5 morts) et l’attentat
suicide à Manchester le 22 mai à la fin d’un concert d’Ariana Grande (22 morts,
116 blessés).
Demain, les britanniques participent à des élections législatives…
Dans 4 jours, ce sera à notre tour…Les nôtres ont commencé : « Rem-même-pas-en-rêve » arrive
en tête dans 10 circonscriptions sur 11, mais n’ont pas d’élu, tellement le
taux de participation est faible…
La Première ministre britannique, « Théière-Mai », a réuni un
conseil de défense dans la matinée. La cheffe du gouvernement britannique s’est
exprimée dans la foulée. Elle a estimé que son pays doit « revoir » sa stratégie
antiterroriste, assuré que « les
attaques terroristes récentes ne sont pas liées » et garanti que « le scrutin aura lieu jeudi prochain (demain
donc) comme prévu ».
Non, bien sûr, « pas liés », un peu comme les feuilles des
arbres qui tombent en automne…
Le groupe État islamique aura revendiqué le dimanche 4 juin cet attentat qui
a fait sept morts et 48 blessés (bilan provisoire…). L’EI évoque dans un
communiqué publié par son agence de presse Amaq une « cellule dormante » qui a perpétré l’attentat : Des
doubles nationalités pour deux d’entre eux, un ratalo-quelque-chose pour le
troisième.
Les trois assaillants ont été tués par des policiers britanniques.
Des candidats au martyr, dont un n’était même pas signalé…
Samedi 3 juin, alors que la nuit tombe elle aussi, sur le London Bridge,
le célèbre pont qui enjambe la Tamise et relie le cœur financier de la City, au
nord, au quartier animé de Borough Market, au sud, c’est le massacre inutile.
Sauf à insulter Allah, sauf a provoqué la terreur. La finale de la Ligue des
champions, qui oppose le Real Madrid à la Juventus Turin, vient de s’achever
par la victoire des Madrilènes. La température est douce et le ciel clément.
Beaucoup de spectateurs, rassemblés dans les bars pour suivre le match, sont
encore attablés ou se promènent dans les rues de Londres.
Une camionnette déboule soudainement et « percute un groupe de piétons à 20 ou 25 mètres. »
Le véhicule, lancé à 80 km/h, « roule
en zigzag en tentant de faucher un maximum de personnes ».
Il est 22 h 07 quand le service d’ambulances de Londres reçoit un premier
appel pour un « incident »
sur le London Bridge. Des témoins se précipitent pour aider les victimes, dont
une femme « projetée en l’air par la
force de l’impact », relate l’AFP. Ce qui ne rappelle pas du tout le
camion-fou, de l’attentat
« low-cost » de Nice.
La panique s’empare de tout le quartier et la police est prévenue à 22 h 08.
Après plusieurs embardées, la camionnette s’encastre dans la clôture
entourant la cathédrale de Southwark, au début de Borough High Street, à la
sortie du pont. En contrebas de ce grand axe de circulation, « une pluie de débris tombe sur les parasols »
de la terrasse du Boro Bistro. Les témoins ne voient pas la scène qui se
déroule au-dessus d’elle, en face du Barrowboy & Banker Pub, mais aperçoit
un homme « qui saigne »,
sans savoir « comment il a été
blessé ».
« Au début, j’ai cru que c’était
un accident de la route et qu’ils étaient sortis pour voir s’il y avait des
blessés, mais j’ai vite vu qu’ils avaient l’air très agressif. »
« Les trois hommes se
précipitent vers les terrasses et poignardent au hasard fêtards, passants et
commerçants. Ils portent des vestes avec ce qui ressemble à des ceintures d’explosifs »,
qui se révéleront factices.
Un témoin voit les agresseurs « courir
et crier : ‘‘C'est pour Allah’’ ! »
Selon un témoin, « ils ont
poignardé une fille, peut-être dix, quinze fois ». Il raconte encore avoir
essayé de poursuivre les assaillants, en leur « lançant des bouteilles » pour tenter de les arrêter, alors qu’ils
entraient dans des bars et des restaurants.
« J’ai même essayé de leur
jeter un vélo, mais je n’ai rien pu faire. »
Chris, chauffeur de taxi, raconte à la radio LBC comment il a tenté d’intervenir
en voyant le carnage perpétré par l’un des assaillants avec son couteau. « J’ai dit à mon client : ‘‘je vais
essayer de le renverser’’. J’ai fait
demi-tour, j’allais le percuter, mais il a réussi à faire un pas de côté pour
m’éviter », raconte celui que les médias britanniques surnomment
« Hero taxi ».
Alors que des policiers « pourchassent
les assaillants avec leurs matraques », le taxi « crie aux passants de s’éloigner ».
La peur envahit les établissements du quartier. Au Katzenjammers, un bar à
bières allemand, un client filme la panique au moment où la police ordonne à
tout le monde de se mettre à l’abri.
« Nous étions en train de dîner
quand il y a eu une grande agitation dehors. J’ai attrapé ma petite amie et
nous nous sommes cachés derrière le bar du resto. »
Ils parviennent ensuite à se retrancher dans le sous-sol du restaurant, « dont la porte ferme à clé ».
Personne ne sait ce qui se passe dehors. Quand l’un remonte pour essayer de
comprendre, « un homme court vers
(lui), avec un énorme couteau. Il m’a
fixé du regard en réalisant qu’il ne pourrait pas entrer » dans l’établissement.
Un serveur s’est lui aussi caché « au sous-sol avec des clients » de son restaurant, avant de
sortir par l’arrière de l’établissement. « J’ai sauté par-dessus un mur et je me suis caché dans une grande poubelle,
pendant environ 50 minutes », raconte un autre.
Quand une ambulance arrive, deux hommes tambourinent à une fenêtre. L’un supplie
: « Il faut aider mon ami, il a été
poignardé ! » Un autre est couvert de sang selon et crie : « J’ai été poignardé aussi ! ». Dans
la rue, un homme voit une voiture de police approcher et « lui indique la direction prise par les
assaillants ». Ils ont bifurqué dans Stoney Street, une petite rue
animée de Borough Market.
« Cela semblait irréel, alors
je n’ai pas été trop effrayé, je ne sais pas pourquoi », se souvient un
jeune photographe. « Un policier a
essayé de s’interposer entre les assaillants et la foule »,
poursuit-il. « Ces assaillants ne
savaient pas vraiment ce qu’ils faisaient, ils couraient dans tous les sens en
pourchassant les gens. »
D’autres policiers armés arrivent. Il est 22 h 16 quand ils abattent les
trois meurtriers, devant le Wheatsheaf Pub, sur Stoney Street.
Il s’est passé moins de dix minutes entre le premier appel reçu par les
secours et la mort des assaillants.
Pendant ce temps-là à Turin, à la faveur de pétards est de fausse alerte à
la bombe, un mouvement de panique au sein de la foule des milliers de
supporters rassemblés samedi soir sur une place centrale à Turin pour la finale
de la Ligue des champions, a fait quelque 1.000 blessés, selon la police.
La terreur : Pas besoin de kamikazes pour blesser du monde !
Environ dix minutes avant la fin du match, remporté 4-1 par le Real Madrid
contre la Juventus de Turin, la foule a été prise de panique.
Elle s’est alors mise à courir avant de se heurter à des barrières de
sécurité ou aux bâtiments entourant la place San Carlo de Turin où des écrans
géants avaient été installés.
Quelques minutes après ce mouvement de panique, la place était jonchée de
débris, de chaussures, de sacs et autres affaires abandonnés à la hâte par ces
supporters, selon des images des télévisons. « La cause principale était la panique, pour comprendre ce qui est à l’origine
de cela, il va falloir attendre un peu », a commenté le préfet de Turin,
Renato Saccone, cité par les médias italiens.
La place San Carlo aura rapidement retrouvé son calme et des centaines de «
tifosi » (supporters) de la Juve, doublement hagards après l’écrasante victoire
du club espagnol, tentaient tant bien que mal de récupérer leurs affaires,
éparpillées sur toute la place. Pour certains des plus anciens « tifosi » de la
Juventus, la scène de samedi soir évoquait tristement la finale de 1985 disputée
par la Juventus au stade du Heysel où 39 personnes, la plupart italiennes,
avaient été tuées lors d’un mouvement de foule peu avant le début du match
contre Liverpool.
À Rome, le lendemain et pour la Pentecôte, le pape François 1er
célébrait les 50 ans du « Renouveau charismatique » au cirque Maxime.
Un anniversaire pour célébrer le « courant
de grâce » charrié par l’Esprit de Dieu. Cela avait commencé aux États-Unis
un certain jour de 1967 et cela s’est poursuivi ensuite dans notre vieille
Europe. Courant de joie et de prière, courant d’amour véridique qui ne recule
pas devant les coups à prendre.
Un courant qui ouvre la Mer Rouge.
Car le rouge figure sur le drapeau tricolore et aussi sur l’oriflamme de
saint Denis. Plus encore, le rouge est la couleur de l’amour.
Jusqu’au sacrifice de soi pour les autres en dit un ecclésiaste.
Cette scène d’horreur londonienne est aux antipodes de première Pentecôte.
À Jérusalem, il y a 2000 ans, une poignée d’hommes se mirent à parler ouvertement
de la résurrection d’un certain Jésus de Nazareth. Chacun comprenait dans son
propre dialecte la prédication improvisée de ces gars de condition modeste.
C’était le miracle de la « glossolalie » générée par l’Esprit-Saint.
À Londres, on observe le phénomène inverse. Les assaillants parlaient une
langue incompréhensible. Et faute de mots, à la fin, ils brandissaient des
armes. Après tout, terroriser est une autre manière de se faire comprendre.
Une Pentecôte en négatif.
Nous sommes désormais clairement à la croisée des chemins. Dans l’opinion
publique deux impressions se télescopent au risque de faire des étincelles.
Premièrement, le sentiment que le christianisme – qui a porté notre
civilisation – est en train de disparaître.
Une religion meurt sous nos yeux.
Deuxièmement, la certitude que la religion montante est désormais l’islam
politique sous sa forme la plus radicale. Des hommes qui tuent au nom d’Allah.
Bien entendu ce ressenti ne correspond pas exactement à la réalité.
Mais le mélange d’une religion qui meurt et d’une religion qui tue suscite
forcément des angoisses profondes.
Bien entendu, les musulmans « Gauloisiens » et britanniques ne
sont pas tous des terroristes en puissance mais des croyants qui veulent vivre
les préceptes de l’islam.
Reste que le malaise est présent.
Puissant.
Surtout quand il semble qu’on se contente d’un horizon minimaliste : Seulement
un consumérisme indéfendable, moralement et financièrement (cf. l’encyclique
« Laudato si… »). L’Occident ne veut évidemment
pas du rouge du djihad. Et pourtant, il faudra bien qu’il trouve une autre
voie. Le multiculturalisme à l’anglo-saxonne se révèle, me semble-t-il (et je
suis de plus en plus nombreux à m’en rendre compte) une impasse, le surcroît de
laïcité pour cadenasser le « fait religieux » tout autant (mais je
reste une « minorité » d’opinion sur le sujet).
Pour rallier les musulmans modérés qui vivent dans nos démocraties
occidentales, il ne faut surtout pas mettre « le religieux » hors-jeu
me semble-t-il de plus en plus sérieusement. Les musulmans ne sont pas choqués
par l’existence des chrétiens mais par tous ceux qu’ils croient encore
chrétiens et qui font n’importe quoi.
Faute d’Esprit.
La faute contre le « vivre-ensemble » est manifestement à
partager.
En cette Pentecôte, nous avons eu rendez-vous avec la grande Histoire.
Des deux côtés de la Manche.
Notre responsabilité est de vouloir, ou pas, que notre Histoire continue.
Car elle pourrait mourir d’elle-même.
Par simple essoufflement.
Depuis hier soir, nous avons tous appris la "réplique-Gauloisienne" de cette série d'attentats sur le parvis de Notre-Dame de Paris.
RépondreSupprimerUn attentat vraiment "low-cost", au marteau et au couteau de cuisine...
Commis par un étudiant suicidaire de ... 40 ans !
Mais ça aurait pu faire un carnage si la flicaille, pour se défendre, avait "rafalé" dans la foule.
Chapeau les meks, ils savent y faire !
Un grand bravo.
Et le "martyr" du Califat ira croupir en prison pendant de longues années : Tout raté, sa vie et même sa mort : Vraiment "low-cost" !
Ils apparaissent comme au bout du rouleau...
Sauf un ou d'autres attentats à venir devant les bureaux de vote.
Mais là, si c'est "organisé", ça laisse des "signaux-faibles" que les forces de l'ordre savent désormais repérer.
Bien à toutes et à tous !
I-Cube
Puisque nos gouvernements successifs n’assurent plus leur boulot de protection, puisque tous les fichés S et autres ne sont pas dégagés dans leurs pays d’origine ou dans un pénitencier à Cayenne ou Guantanamo, je sais que si je vivais en France et à Paris, j’aurais pris des cours de tirs et acheté un révolver.
RépondreSupprimerQuitte à mourir, autant ne pas l’être comme une bête sacrifiée à l’abattoir.
ComtesseÔPiedNu
Pourquoi pas ?
SupprimerA pu ainsi circuler l'idée d'une "Garde nationale" (comme en Suisse) ou d'une autorisation du port d'arme pour les citoyens (comme dans certains états des USA) pour permettre une réaction immédiate aux attaques.
L'Histoire a montré que ce n'était pas si simple.
Je ne vais pas développer ici, dans un commentaire, mais finalement "armer" légalement les terroristes (et autres malfrats, voire quelques maris cocus) serait probablement encore plus néfaste pour la sécurité publique que la situation actuelle.
Là, c'est clair, nous vivrons tous cloîtrés dans nos murs pour survivre !
Donc : Pas d'accord.
La puissance publique emporte le monopole de la violence. Elle seule est légitime, toutes les autres sont illégales !
Probablement, face au terrorisme, il n'y a pas de solution idoine : Même en Israël où tout le monde est armé et sensibilisé à ce type de menace depuis la création de l'Etat d'Israël, ça n'empêche pas les attentats.
Face à un candidat au suicide, donc qui n'a plus rien à perdre, personne ne sait comment éradiquer le problème.
Enfin si : La seule solution c'est que les gens aient des choses à perdre, donc les enrichir en les rendant heureux de vivre dans leur vie quotidienne de chaque instant.
Autrement dit le développement économique.
Mais c'est compliqué, surtout quand on vit sous les bombes et les drones...
Bien à vous, Ô Comtesse-au-pied-dénudé !
I-Cube