Aux
plaisirs du palais – (Comédie dramatique en
3 actes et en prose !)
Avertissement : Ceci est une œuvre de totale
fiction. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé, a fortiori à naître, ne peut qu’être
pure coïncidence totalement fortuite, fruit de l’aléa propre au pur hasard.
Tout rapprochement incongru relèverait donc de la plus haute fantaisie et son
auteur se verrait impitoyablement poursuivi en justice pour répondre du
préjudice qu’il aurait pu ainsi créer.
Acte I – Scène II
(Entrée de BC-CDC).
BC – Bonjour, ma chérie !
CC – Bonjour, Mère ! Avez-vous bien dormi ?
BC – Naturellement, ma chérie ! Que nous a donc préparé notre maître
d’hôtel, ce matin ? Ah ! Ils sentent bon, ces croissants… As-tu vu ton père, ce
matin, ma chérie ?
CC – Il vient de sortir. Pas de bonne humeur ! Toujours ses questions
métaphysiques !
BC – Décidément, au fil du temps il devient velléitaire ! Tu verras, ma
chérie, on a raison de dire que la vieillesse est un naufrage. Dire que du
temps où nous n’étions pas encore mariés, il dansait au milieu de tous. C’était
lui qui souriait à tout le monde ! Il était le centre de tout. Il était le plus
grand et le plus beau.
CC – Il sourit toujours et il est au sommet : au moins tout le monde le
voit !
BC – C’est exactement ça, ma chérie ! Toujours à se montrer, faire le
cabot, dès qu’il peut. Hélas, quant au reste, il n’a plus personne autour de
lui à qui piquer des idées ! Remarque, à force de les vider tous ainsi les uns
après les autres, ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Et encore. Épuisés
!
CC – Vous êtes dur pour papounet, Mère…
BC – Arrête de l’affubler de ce sobriquet ridicule et insupportable ! Tu
n’es pas la fille de n’importe qui ! Je t’en prie ! Reprends-toi !
CC – Oui, Mère. Il n’empêche que vous vivez de châteaux en palais depuis
fort longtemps grâce à lui !
BC – Certes. Quelles bâtisses ! Tu étais trop jeune pour te rendre compte
: l’hôtel de ville était infernal ! Dès que tu échappais à la surveillance de
tes nounous, c’était tout le personnel qui se mettait en chasse séance tenante,
tellement c’était immense ! J’avais peur pour toi : il y avait des rats ! Ici
c’est presque pire : il y a même des endroits affreux que je ne peux pas
re-décorer à mon goût dans les sous-sols. Même ma chambre anti-nucléaire est
hideuse et d’un mauvais goût écœurant. Le seul avantage, c’est qu’il y a un
parc. Étriqué, certes, mais c’est mieux que rien. Et puis de château, j’ai le
mien, bien gardé par le peloton de gendarmerie local alors que je n’ai jamais
l’occasion d’y aller… Quel dommage ! J’aspire à la verdure, à l’air sain des
campagnes. Et le parc y est vaste. Et même au-delà, puisque nous avons pu, dans
le temps, faire racheter quelques terres qui le prolongeaient par qui tu sais
pour éviter que des romanichels ne viennent s’y installer. Quelle horreur !… La
ville m’étouffe : il y a décidément trop de gens ici !
CC – Vous veniez de vous plaindre qu’il s’agissait d’un désert rempli de
fantômes, tout sec d’idées ! Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Il y a
cinq ans, souvîntes-vous…
BC – Assez ma fille ! Tu n’es qu’une sotte ! Il y a cinq ans, tout le
monde nous donnait à faire nos cartons. Vois ce qu’il en est !
CC – Au même point !
BC – Insolente !
CC (en aparté) – Décidément, c’est une manie ce matin !
BC – Tu devrais penser à te recaser, ma chérie, au lieu de te plaindre. Il
te manque un homme dans ta vie. C’est plus facile pour une femme d’en avoir un
sous la main que de devoir déménager en permanence et vivre au crochet de ses
parents. À ton âge ! Pense donc plutôt à ton fils !
CC – Oui Mère ! J’aurai l’outrecuidance de vous rappeler que j’ai un chez
moi en ville…
BC – Je sais, ma chérie : ton baise-en-ville. Tu peux y recevoir qui tu
veux, d’ailleurs. Nous ne t’avons jamais rien empêché. Même si tu en as abusé
maladroitement. Après tout, les hommes sont assez tartuffes pour nous faire
croire qu’ils se sentent séduits. C’est leur hypocrisie et c’est notre lot de
devoir les supporter ainsi.
CC – Je n’abuse pas : je vis. Et aujourd’hui, ma vie passe aussi par mon
père à qui j’aimerai que vous pensiez un peu ! Il ne va pas bien pour rester
indécis jusqu’au bout des ongles, en ce moment et je m’inquiète pour sa santé.
BC – À qui ?… Ah oui, je vois de qui il s’agit ! Je ne l’ai pas revu…
Comment veux-tu que j’y pense alors que je me fais du souci pour ton avenir !
Tu sais, rien ne pousse à l’ombre des chênes… Tu devrais y songer. Essaye au
moins d’avoir une situation, ma chérie ! Une vraie.
CC – Mère, vous n’allez pas céder à la sinistrose. Pas vous ! Mon avenir
est auprès de vous : vous êtes bien contente de me supposer votre bâton de
vieillesse…
BC – Vieillesse ?… De qui tu parles ? De ton père ?
CC – Oui, Mère ! Il n’a plus cette « pêche » qui vous plaisait tant ! Il
ne va pas bien. Il baisse les bras. Il ne sait même plus ce qu’il doit faire.
Il faut faire quelque chose.
BC – Tu sais ma chérie, chez lui c’est une question d’hormone et
d’estomac. L’estomac vide, il n’est bon à rien. Et pour le reste, il manque
tout simplement de stéroïde ou de testostérone ou de quelque chose du même nom,
je ne sais plus bien. Ça va revenir dès qu’il verra un jupon à son goût. Ne
t’en fais pas ! Je le connais, celui-là, crois-moi !
CC – Il n’y a pas que ça dans la vie. C’est l’envie qui lui manque.
BC – C’est bien ce que je te dis : je le connais, c’est passager ! Il a toujours
été comme ça. Un cyclothymique, dans son genre, toujours à vouloir séduire.
Peut-être sont-ce les phases de la lune. Faut que j’en parle à ma voyante. Si
j’ai le temps. Là, ma chérie, je dois filer voir mes gens compter les pièces
jaunies de la cagnotte de la Fondation, après m’être recoiffée chez Oscar. Je
suis toute échevelée ce matin ! Une horreur ! Ah ! J’oubliais : et passer faire
quelques essayages chez notre couturier avant le déjeuner. Je te laisse.
(BC se lève et s’en va).
CC – Bonne journée, Mère !
BC – Ah ! J’y pense, si j’y vois un judoka à peu près potable et pas trop
bébête, je lui porte ton numéro de portable ?
CC (indignée) – Mère !…
BC – Bonne journée, ma chérie ! Ne mange pas trop : pense à ta ligne !
CC – Oui, Mère !
CC – (En aparté) : Décidément, ce n’est pas mon jour !
L’un me demande de manger et l’autre de faire régime ! Ils vont finir par
m’enrager, aujourd’hui !
Comédie croustillante.
RépondreSupprimerA quand la tragi-comédie sur "Lucky Mac" SVP ?
Bonne journée.
ComtesseÔPiedNu
C’est chouette cette comédie.
RépondreSupprimerA quand une tragi-comédie sur « Lucky Mac » SVP ?
Admirativement vôtre.
ComtesseÔPiedNu
Bonjour Ô Comtesse-au-pied-dénudé !
SupprimerDésolé de vous répondre si tard : Archi-archi-booké, en ce moment...
L'acte II raconte l'arrivée de NS en 2007. C'est d'ailleurs ce qui m'a donné l'idée de cette piécette théâtreuse.
L'acte III devait reprendre la suite en 2012 : J'avais imaginé que "Ségololo" pouvait revenir, et puis ce fut "Flanby-à-la-fraise-des-bois".
Un type qui ne m'inspirait pas du tout...
Alors je le mets en scène en 2017, quand il passe le pouvoir à "Mak-Rond".
L'occasion de dessiner un personnage de nouveau Président...
Là, lui, il m'inspire.
Naturellement, tout ça reste une "pure fiction" : On peut dès lors s'en donner à cœur-joie !
Et puis comme ça, ça m'évite d'avoir à commenter l'actualité "politique" (et terroriste) pour ne pas influencer les élections législatives.
Bien à vous !
I-Cube