Aux
plaisirs du palais – (Comédie dramatique en
3 actes et en prose !)
Avertissement : Ceci est une œuvre de totale
fiction. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé, a
fortiori à naître, ne peut qu’être pure coïncidence totalement fortuite, fruit
de l’aléa propre au pur hasard. Tout rapprochement incongru relèverait donc de
la plus haute fantaisie et son auteur se verrait impitoyablement poursuivi en
justice pour répondre du préjudice qu’il aurait pu ainsi créer.
Acte I – Scène IV
(Entrée de MB et de DDV).
MB – Asseyez-vous Monsieur le Premier Ministre. Je vous sers quelque chose
?
DDV – Non merci, Monsieur le Directeur. Je n’ai pas trop de temps avant de
recevoir les quelques habitués d’avant le « Conseil ». Veillez à ce que
Monsieur le Président sache que je l’attends, s’il vous plaît.
MB – Je l’avertis. Juste un coup de fil.
(MB se saisit d’un combiné téléphonique)
MB – Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre vous attend dans
le petit salon… Bien Monsieur le Président. Je lui en fais part.
(S’adressant à DDV)
MB – Il arrive. Je crois savoir qu’il est avec son secrétariat. Encore
quelques secondes, m’a-t-il dit.
DDV – Merci… Comment est l’humeur ici ?
MB – Ah ne m’en parlez pas ! Personne ne sait plus sur quel pied danser !
Personne ne comprend ce qui se passe. Tout le monde s’inquiète de voir notre
Président dans cet état-là ! Lui si prompt à gagner toutes ses batailles
électorales, il s’est figé en spectateur du cirque d’une campagne au lieu d’y
participer. Ça sent la fin de règne
DDV – Toutes ses campagnes, il ne faut pas exagérer, quand même. Au moins
le « château » n’est pas assiégé ! Nous pouvons continuer jusqu’en mai à agir
pour le bien de notre pays et dans la sérénité, en plus !
MB – Je vous l’accorde… Je n’ai pas connu, comme vous, l’époque
attristante de la dissolution ni celle de la cohabitation qui a suivi.
DDV – Ni celle de la campagne 2002. C’était une autre ambiance, mon cher !
Mais… je constate que personne ne prépare ses cartons. Pas comme chez moi, de
l’autre côté du fleuve. Les broyeuses fonctionnent déjà nuits (z’) et jours.
MB – Nous n’avons pas reçu d’instruction dans ce sens…
MB – Nous n’avons pas reçu d’instruction dans ce sens…
DDV – Je n’en ai pas donné non plus.
MB – Si vous croyez que je dois m’en préoccuper…
DDV – Je n’ai pas dit ça. C’était juste un constat. Et c’est bien naturel.
Dans mon cas, ma mission se termine en mai de toute façon. En juin au plus
tard. Et comme mai est un mois court pour être un mois de plus plein de
semaines de 4 jours, on prend de l’avance.
MB – Ça veut dire qu’il y a un avenir après les échéances, ici et pas
ailleurs ?
DDV – Je n’ai pas dit cela non plus. Il est sûr qu’il n’y en a pas
ailleurs alors qu’ici rien n’est tranché, semble-t-il.
MB – Est-ce rassurant ?
(Entre JC)
JC – Messieurs ! Bonjour ! Est-ce qu’il reste un truc à grignoter ici ?
MB – Monsieur le Président…
DDV – Bonjour, Maître !
JC – Mon bon Chambellan et mon Grand Vizir ! Quelle joie !… J’espère que
je ne vous ai pas fait attendre. C’est journée « Conseil » aujourd’hui crois-je
me souvenir ?
MB – C’est exact. Votre Conseiller personnel est déjà arrivé et vous
attend dans l’antichambre.
JC – Ah ? Je croyais l’avoir fait mandé pour le déjeuner seulement. Il a
quelque chose d’urgent à me dire ?
MB – Pas que je sache…
JC – Bon.
MB – Mais, je ne sais pas tout.
JC – Bon, très bien ! Je le reçois sitôt Monsieur notre Grand Vizir sorti.
MB – Bien, Monsieur le Président.
JC – Autre chose, Monsieur Mon bon Chambellan ?
MB – Non.
JC – Alors vous pouvez l’informer. Merci.
MB – Bien entendu. J’y cours, Monsieur le Président.
(MB sort)
JC – Alors quelles nouvelles, mon bon Vizir ?
DDV – À quel sujet, mon Maître ?
JC – S’il vous plaît, arrêtez de jouer votre Vador ! Je ne suis pas Yoda,
tout de même !
DDV – Oui mon bon Maître !
JC – Ni Harpagon ! Je ne cours même plus après mes cassettes, que je n’ai
d’ailleurs jamais eues !… Puisque c’est Cassetta et Mery qui les avaient !
DDV – Comme vous le souhaitez, mon Bon Seigneur !
JC – Aaah ! Vous me faites monter la tension. Nous en sommes où avec NS ?
DDV – Il est en bas, à la salle du « Conseil », mon Bon Seigneur.
JC – Je ne vous demande pas ça ! Dans les sondages ?
DDV – Il a su stopper sa chute et se maintient. Sa concurrente a du mal à
l’inquiéter. Pour l’instant, le bénéficiaire des dernières heures reste le
candidat centriste. Et les extrêmes. À gauche, ça reste stable. Les Verts
s’émiettent, comme prévu. Les candidats de l’extrême droite sont sans doute
sous évalués comme en 2002, mais il n’y a pas de frémissement. La presse se
déchaîne sur les « petites phrases », glose à en perdre haleine sur le
centriste, mais reste sous contrôle, mon Bon Seigneur.
JC – Le pays se divise-t-il ou s’éparpille-t-il ?
DDV – Il n’y a pas encore de signe de cristallisation bipartite. Je pense
qu’il n’y en aura pas, mon Bon Seigneur. Le candidat centriste trouble
seulement un peu plus le jeu que prévu.
JC – Il s’évanouira le soir du premier tour. Ce n’est pas bien grave, à
moins qu’il efface SR ou NS ou qu’il se retrouve face à JMLP. Ce n’est pas
totalement improbable.
DDV – Que dois-je faire, Mon Maître ?
JC – Arrêtez avec ça Dominique ! Il faut continuer à travailler, sortir
les décrets, préparer le pays et mettre de l’ordre dans les finances. Il nous
reste un mois. Qu’on puisse rendre des comptes nets à l’audit qui va suivre. Il
faut que l’avenir du pays soit le mieux encadré possible.
DDV – Bien mon Bon Seigneur. Il en sera fait selon vos désirs… Me
permettez-vous de m’enquérir de vos intentions ?
JC – Non mon Bon Vizir ! Je n’ai encore pris aucune décision de toute
façon.
DDV – Bien mon Maître ! Et pour le « Conseil » ? Pas de mesures
spécifiques ?
JC – Non ! On fait comme d’habitude. Vous les laissez présenter leur
travail. Je vous file la parole. Vous brossez dans le sens du poil et c’est
pesé, emballé ! Faites entrez Jérôme et descendez faire patienter vos ministres
! J’en ai encore pour quelques minutes !
DDV – Oui, mon Maître !
JC – Faites-moi plaisir, Dominique ! Appelez-moi Monsieur le Président.
DDV – Naturellement, Monsieur le Président… mon Maître et Bon Seigneur !
(DDV sort de la pièce pendant que JC se tartine un morceau de pain avec de
la confiture).
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