Les
résultats du scrutin d’hier vont probablement le confirmer.
En fait, quel que soit l’ampleur de la victoire des
« Mak-Rond-nistes », il me semble qu’on entre dans une nouvelle ère
politique, au moins en « Gauloisie-des-lumières », qui pourrait
s’étendre à toute l’Europe dans les prochaines années.
Puis à tout le monde occidental. Ce qui va ringardiser encore plus tous
ceux qui s’en excluent.
Une vraie bipolarisation à venir.
Regardez donc nos amis britanniques qui ne parviennent pas à se décider
quant à la façon de se « désarrimer » du continent : Hard ou
soft Brexit ?
Un coup, c’est du « hard », un coup, ils préféreraient du
« soft » quand déjà ils sont déjà si nombreux à regretter leur
décision du « Brexit » à laquelle personne n’avait cru, ni les
sondeurs, ni eux-mêmes.
Où est l’erreur au juste ?
Regardez les élections américaines qui ont porté ce qui ressemble à un
quasi-clown-assumé, une sombre caricature de despote à la Maison-Blanche, après
des primaires sauvages qui auront éliminés des candidats talentueux et parfois
expérimentés.
Où est l’erreur au juste ?
Regardez donc nos élections Gauloisiennes. Tous les « favoris »
se sont fait jeter à droâte pour ne retenir qu’un des plus nuls ; pareil
chez les « soces » ; idem chez les écololos.
Fabuleuse œuvre d’autodestruction !
Et pourtant, aucun ne manquait de neurones-affutés et d’un bagage
expérimental du « bon usage » d’institutions démocratiques qui
auraient fait bien des envieux.
Eh bien, ils sont tous virés par des « tout-nouveau-tout-beau »,
à peine déflorés de la « chose-publique ».
Et les derniers des mohicans qui sont encore dans l’équipe
« Mak-Rond-niste » vont se faire jeter dans les semaines qui viennent
(je pense aux « idiots-inutiles » du « MacMoDem » qui ne
tiendront pas la distance…)
Où est l’erreur au juste ?
C’est assez spectaculaire (et on reviendra sur « la méthode »
ultérieurement) pour être noté et vigoureusement souligné.
Car naturellement, il y a des contre-exemples. On peut penser aux
« populistes » qui règnent à Athènes, qui merdoient-sec à Madrid, aux
Pays-Bas et jusqu’en Autriche, au merdier « ritalien » ou le chef se
barre par la grande porte (et à deux reprises avec
« Berlu-la-quéquette-sauvage-en-liberté ») et qui revient dans le
bourbier local par la fenêtre sans pouvoir imposer de solution…
On suivra avec intérêt les élections de septembre en « Teutonie »
qui pourraient pareillement offrir son lot de surprises.
En « Gauloisie-splendide » on a même eu l’épisode d’un duel
final aux présidentielles entre « Marinella-tchi-tchi » et
« Mes-Luches » qui en a fait frémir plus d’un, d’aise ou de
désespérance.
Il faut prendre de la hauteur pour renouer les « fils-rouges »
de l’Histoire et tenter de comprendre.
On part de la Libération du pays en 1945. Deux visions s’opposent
radicalement, celle de De Gaulle et celle du PCF réunis au sein du CNR. Avec au
milieu une classe politique de « soce-démocratouille » et ses mille
nuances qui finalement accouchera de la IVème République.
À peine née, elle est déjà suspecte et finira par s’effondrer, un peu
comme prévu.
L’emporte « la vision » gaullienne. Une vraie vision qui s’ancre
dans un passé personnel, mais aussi dans un destin millénaire et une Europe en
devenir qui se relève péniblement de ses ruines sous l’égide américaine qui, de
son côté, lutte tous azimuts, internes et extérieurs, contre le communisme.
Qui lui aussi finira par s’effondrer tout seul, comme prévu, même s’il a
fallu plus de temps que souhaité.
C’est l’ère des visionnaires.
Qui se heurte en 1968 aux réalités quotidiennes, comme déconnectée des
mutations en profondeur du pays.
En 1969, s’ouvre l’ère des « technocrates », ces
« sachants » qui sachent tout mieux que quiconque du bonheur des
autres (du moment que c’est avec le « pognon des autres »).
C’est une époque de « dictature-douce » dans laquelle le réputé
« technocrate » sait si bien ce qui est bon pour le bas-peuple.
J’en connais une tripotée et je vous assure qu’ils ont eu à cœur de faire
au mieux, en toute honnêteté et impartialité : J’en témoigne.
Et ceux-là commencent à épauler et s’épauler d’une nouvelle
« aristocratie » de « sachants » que devient la
« puissante Europe », s’appuyant également sur les visionnaires
passés.
Mais s’ouvre alors un « retour de flamme » en 1981 :
L’économie en général est priée de ployer sur « le politique » avec
l’arrivée de la « gôche-florentine » parfois déguisée en
« gôche-caviar ».
Certes, elle a « une vision » du genre humain, elle aussi,
historique également, idéologique et même « dogmatique ». Mais elle
est « florentine » et laisse une large part au « toujours
plus », aux excès, au « plus-disant », sans contrôle :
Résultat ce sont trois cohabitations qui se succèdent avec pour résultat
d’enkyster le processus de modernisation et de redressement du pays qui
s’enfonce douillettement dans le « déclassement ».
Déclassement du pays tout entier, de son économie, de ses forces vives, de
son tissu social, de sa jeunesse laissée en jachère au seuil d’études
supérieures, de ses « no-go-zones » qui fleurissent dans les ghettos qui
se multiplient.
Facile d’en imputer « la faute » à « l’eurocratie » qui
ne sait pas faire face aux défis du monde moderne et global : Son tempo
n’est pas celui de l’immédiateté du quotidien.
Une tare et pourtant…
On l’a vu réagir très vite aux crises sanitaires quand c’était absolument
nécessaire… Et avec efficacité en plus.
Dernier héritier de ce système, « Tagada-à-la-fraise-des-bois »
dans les habits de capitaine de pédalo. Lui et son prédécesseur n’ont qu’un
seul objectif : Le pouvoir pour le pouvoir. Ils ne se sentent exister que
quand « ils décident ».
Abruptement parfois, de façon incompréhensible souvent, à contre-courant
pratiquement toujours.
Un énigmatique spectacle de vacuité qui tourne au ridicule : On a eu
10 ans jubilatoires pour qui sait rire de l’immense fatuité de ces deux
personnages et de leurs entourages … « en cours ».
Qui s’appuyaient tous les deux sur des « sachants » toujours
plus déconnectés des préoccupations bassement matérielles de leurs
« manants d’électeur ».
L’ère qui s’ouvre n’est pas celle des « sachants », des
technocrates. Les élus d’hier sont quasiment tous « inexpérimentés »
(ce n’est pas totalement vrai, mais « on » aime à les présenter de la
sorte) et ils ne débarquent pas vraiment ni avec des dogmes ni avec une vision :
Juste au cœur l’idée de « bien faire » en appui d’un fédérateur qu’est
le nouveau président élu, sorti de quasiment nulle part.
Ils sont là pour faire confiance à des experts.
C’est « l’ère de l’expertise » et chacun s’accorde à considérer
que la, les « feuilles-de-route » sont un bon présage sur la réussite
de la suite.
Un expert, ce n’est pas un « sachant », c’est un pragmatique
qui, quand il est bon et pas trop « politique », enferme ses
interlocuteurs entre une série de contraintes (et pas seulement de calendrier).
Il y a « l’infranchissable ligne-jaune » ; il y a
« l’impossible » (matériellement) ; il y a l’objectif à
atteindre ; il y a la route à prendre entre quelle que part où l’on se
trouve au moment présent et des obstacles à contourner, des pièges à éviter,
d’autres à lever.
Et c’est ensemble qu’on va faire le chemin : Un discours que je tiens et mets en pratique à l’occasion de chacune de mes missions de redressement d’entreprise.
Au moins en partie et ça fonctionne presque toujours.
On use pour ce faire du « bon sens », du dialogue, sans dogme,
sans a priori, sans tabou, sans
« laissé-pour-compte ».
Vous l’avez déjà entendu et vous l’entendrez de nouveau dans les semaines
et mois à venir.
Quitte à faire mal au passage, parce que c’est devenu d’une nécessité
impérieuse.
Point-barre : Ça ne peut que passer, il n’y a pas de place pour
l’échec.
« Vlad »
en disait la semaine dernière que c’est de la dictature-douce.
Pour reprendre Tocqueville, il en disait lui-même : « Les peuples démocratiques qui ont introduit
la liberté dans la sphère politique, en même temps qu'ils accroissaient le
despotisme dans la sphère administrative, ont été conduits à des singularités
bien étranges. (…) Après avoir épuisé
tous les différents systèmes d’élection, sans en trouver un qui leur convienne,
ils s’étonnent et cherchent encore ; comme si le mal qu'ils remarquent ne
tenait pas à la constitution du pays bien plus qu’à celle du corps électoral. »
Et de préciser : « Il est,
en effet, difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé
à l’habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui
doivent les conduire ; et l’on ne fera point croire qu’un gouvernement libéral,
énergique et sage, puisse jamais sortir des suffrages d’un peuple de serviteurs. »
C’est justement ce qui semble se passer…
Pour en conclure par : « Une
constitution qui serait républicaine par la tête, et ultra-monarchique dans
toutes les autres parties, m’a toujours semblé un monstre éphémère. Les vices
des gouvernants et l’imbécillité des gouvernés ne tarderaient pas à en amener
la ruine ; et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait
des institutions plus libres, ou retournerait bientôt s’étendre aux pieds d’un
seul maître. »
Nous y sommes, un peu en avance sur le reste du monde, à l’exception
notoire de « Poux-Tine » à Moscou (qui lui a pris de l’avance sur
tout le monde).
En réalité, on « marche » vers ce qui ressemble à du « despotisme ».
Un « despotisme-éclairé », post moderne.
Je rappelle que c’est une doctrine politique issue des idées des
philosophes du siècle des Lumières, qui combine chez celui qui a le pouvoir,
force déterminée et volonté progressiste.
Elle a été défendue par Voltaire, D’Alembert, les physiocrates, elle a été
pratiquée par Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie.
Tout en rappelant qu’au moins une variante du despotisme s’est développée
au milieu du XVIIIème siècle, quand le pouvoir y est exercé par des
monarques de droit divin dont les décisions sont guidées par « la raison »
(aujourd’hui « l’expertise ») et qui se présentent comme les premiers
serviteurs de l’État.
Notez que les « despotes-éclairés » mettent alors au service de
l’ordre établi les idées philosophiques qui leur sont contemporaines. D’où cette
remarque de Mme de Staël : « Il n’y
a que deux genres d’auxiliaires pour l’autorité absolue, ce sont les prêtres ou
les soldats. Mais n’y a-t-il pas, dit-on, des despotismes éclairés, des
despotismes modérés ? Toutes ces épithètes, avec lesquelles on se flatte de
faire illusion sur le mot auquel on les adjoint, ne peuvent donner le change
aux hommes de bon sens. »
Et rappelez-vous de Voltaire, dans le passage sur l’Eldorado de son « Candide »,
qui dresse ainsi le portrait de ce monarque idéal. Ce roi possède le pouvoir,
qui suit une raison, qui dépasse les limites réelles.
Il y règne sans problèmes financiers, ni politiques, ni culturels, c’est
un tout.
Nous y sommes.
C’est le « monde d’après », débarqué là sans crier gare et même
sans les catastrophes (probablement à venir) que nous avions pu imaginer depuis
une bonne décennie (et même avant la crise des subprimes en ce qui me
concerne).
Personnellement, je l’avais imaginé « libéral », au sens où
chacun aurait eu à cœur de prendre en main son propre destin.
Il faut croire que nous sommes collectivement trop kons pour ça, puisque
même l’état-d’urgence va entrer dans le droit commun, paraît-il.
On nous disait déjà quoi manger, quoi ne pas boire, comment dépenser son
argent et son temps et pas autrement tout en vous piquant le reste (ce qui va
s’accélérer).
Le despotisme de la « dictature-douce » va s’étendre encore et
encore et prospérer tant que le peuple aura « du pain et des jeux »,
quelques fontaines d’eau claire et un toit où loger : Tout le reste et
même ça, les « experts » vont s’en occuper avec compétence et vous
serez priés de leur dire « merci ».
Une nouvelle ère, vous dis-je…
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