Charte des socialistes pour le progrès humain
Alors que 5 de leurs candidats à la candidature viennent de se faire éliminer (on va y revenir demain), j’ai eu du mal à m’en remettre tellement c’est si beau…
Pour quelle raison obscure je n’ai donc jamais adhéré
à cette magnifique déclaration ?
Extraits :
« Unis
contre l’injustice et pour une vie digne, notre combat depuis qu’il y a des
socialistes, forts des contributions militantes à nos États généraux, nous
proclamons la Charte de l’identité socialiste.
PRÉAMBULE
Socialistes,
nous sommes fiers de nos valeurs. (…). Nées avec
les idées des Lumières, les idéaux de la Révolution française et les luttes du
mouvement ouvrier, elles conservent leur force : la liberté et la justice,
l’égalité et la citoyenneté, la fraternité et la solidarité, la laïcité et la
responsabilité, l’Europe et l’internationalisme. Indissociables de la
République, ces valeurs inspirent des luttes et des lois sur tous les
continents, guident notre action et donnent un sens à nos vies.
Nous
inscrivons notre engagement dans le cadre européen. Nous agissons pour
construire un espace politique qui incarne l’intérêt général des citoyens.
Nos
valeurs sont au service du progrès humain dans toutes ses dimensions :
l’émancipation individuelle, la redistribution des richesses, la préservation
écologique, la souveraineté démocratique, la conquête de nouveaux droits. Les
bouleversements à l’œuvre dans le monde impliquent que les socialistes reformulent
leur conception du progrès face aux nouveaux défis que constituent le
réchauffement climatique, des technologies inédites aux conséquences multiples,
une nouvelle donne géopolitique, mais aussi l’affirmation d’un bloc
réactionnaire et antirépublicain en France.
Pour
que nos valeurs éclairent le nouveau siècle, nous avons un devoir de fidélité
et d’inventivité.
Fidélité
à ce qui est le cœur du socialisme.
Nous
voulons l’émancipation. L’émancipation de la personne humaine va de pair avec
l’émancipation collective. Elle conjugue autonomie individuelle et justice
sociale, reconnaissance personnelle et solidarités collectives, réalisation de
soi et bien commun qui commence par le respect de la planète.
Nous
chérissons la démocratie. Notre vision de la démocratie représentative est
exigeante. Nous renvoyons dos à dos les tentations oligarchiques et populistes.
Les citoyens doivent pouvoir participer, être informés, associés, actifs. La
réforme est notre méthode de transformation sociale : elle vise toujours le
progrès humain.
Nous
construisons l’égalité réelle. C’est d’abord dans l’aspiration à l’égalité que
se forge la séparation entre la gauche et la droite. Pas d’humanité libre sans
individus libérés des inégalités de situation, de revenus, de destin ! Pas
d’humanité libre sans égalité entre les femmes et les hommes : le socialisme
est un féminisme.
Nous
croyons au progrès. Contre les idéologies du déclin, nous avons confiance en
l’avenir et dans le génie humain. Pour nous, si la connaissance et la science
contribuent à l’épanouissement individuel et collectif, elles doivent servir
dans leurs usages à préserver la planète et à lutter contre la pauvreté,
l’oppression, les préjugés, l’obscurantisme.
Nous
œuvrons pour la justice sociale. Nous voulons transformer la société au service
du plus grand nombre.
Nous
affirmons le primat du politique sur l’économisme. Nous agissons dans le cadre
de l’économie de marché. Nous agissons à tous les niveaux pour mobiliser les
énergies afin de faire prévaloir l’intérêt général. Nous refusons la société de
marché où tout s’achète et se vend.
Nous
avons l’énergie du collectif. L’humanité s’éprouve dans l’altruisme, pas dans
l’égoïsme. L’individu ne peut pas être solitaire, il doit être solidaire.
En ce
début de XXIe siècle, nous devons aussi faire preuve d’inventivité.
(…)
L’identité
socialiste est vivante. Elle tient compte du contexte, mais elle doit toujours
chercher à transformer le réel et servir notre projet d’émancipation : que
toute personne puisse décider sa vie dans une société solidaire. Unité des
finalités, pluralité des moyens, telle est notre perspective. En toute occasion
et partout où ils se trouvent, les socialistes doivent dire ce qu’ils font et
faire ce qu’ils disent.
Pour
sortir de la crise, il faut prendre la mesure de ce qu’elle est : un changement
de monde, dont l’évolution du capitalisme contemporain est une dimension qui
met d’abord en péril la planète.
(…)
La
planète atteint un point de non-retour écologique. L’accélération du
réchauffement climatique est sans équivoque, sans précédent et sans conteste
d’origine humaine (…).
Le
nouveau monde est connecté et complexe, porteur d’espoirs et de convulsions. (…)
La
fragmentation du salariat fragilise la social-démocratie traditionnelle (…).
L’individualisme
étend son empire (…).
Les
grands récits hérités du XIXe siècle sont brouillés (…).
La
démocratie est médiatique et numérique. Nouveaux médias et réseaux sociaux
modifient le débat public (…).
Dans ce
monde et dans ce moment, l’identité socialiste renouvelée est irremplaçable.
Parce
que le marché veut régir la vie et pas seulement l’économie (…).
Parce
les enjeux sont mondiaux et que notre parti est internationaliste (…).
Nous
voulons bâtir un éco-socialisme (…).
Nous
voulons humaniser la mondialisation (…).
Nous
voulons bâtir une alter-Europe (…).
Nous
voulons l’éducation à tous les âges de la vie (…).
Nous
voulons une nouvelle croissance : productive, qualitative, coopérative (…).
Nous
voulons une puissance publique active (…).
Nous
voulons développer et moderniser : l’État protecteur (…).
Nous
voulons une société du bien vivre (…) : Nous
portons un projet de civilisation (…).
Nous
voulons la République toujours recommencée : Les socialistes sont profondément,
passionnément républicains. (…).
Nous
voulons la démocratie accomplie (…).
Vouloir
le progrès humain, c’est vouloir la démocratie.
Nous,
socialistes, à l’issue de nos États généraux organisés en 2014, année où nous
célébrons l’œuvre et la vie de Jean Jaurès assassiné il y a un siècle, nous
adoptons la Charte de notre identité.
Elle
est notre référence collective. Elle nous rassemble, éclaire nos débats et
oriente notre action. Elle est une indispensable contribution au rassemblement
de la gauche et des écologistes, comme le dit notre Déclaration de principes.
Elle est le socle fondamental de notre identité politique pour le peuple
français et les peuples du monde. Elle est l’emblème dont peuvent se saisir les
femmes et les hommes qui refusent que la pensée et la planète soient livrées à
l’égoïsme, au fatalisme, aux fanatismes.
L’humanité
aspire à de nouvelles Lumières. Elles justifient le progrès humain autant qu’il
les fonde. »
Bon, sympa avec vous, je vous épargne les « détails »
de la logorrhée : Ça prendrait plusieurs heures de lecture, même si c’est beau à en pleurer !
C’est simple : On dirait presque une prière universelle de chez les « papistes ».
Or, je sais que votre temps est précieux, accaparé en
quasi-totalité par vos activités lucratives individuelles à tenter de gagner un
peu de votre croute quotidienne pour payer aussi tout ça…
J’en retiens pour ma part que si ce n’est pas une utopie,
c’est cher.
Une seule vie n’y suffirait pas…
D’ailleurs cinq années de toutes les vies de toutes
les personnes n’y ont pas suffi, loin de là : Même vos gosses et les
gosses de vos gosses pas encore nés n’y suffiront pas !
Et encore, comme ils font référence à Jaurès
(Jean-le-totem), ça fait plus d’un siècle qu’ils auraient dû se réveiller…
Autrement dit, ça confirme que le « socialisme-Gauloisien »,
c’est bien un « Mythe-errant » depuis si longtemps…
Quand même dommage de ne pas s’adapter au « temps
humain »…
Certes, on peut avoir des idéaux comme guides de nos
actions, du « vouloir tendre vers… », je n’en disconviens pas,
mais encore faudrait-il être raisonnable et mesuré.
Ah oui, c’est sans doute pour cette raison que je n’y
adhère pas finalement, même si c’est si beau que, raisonnablement, j’aimerai
tant y adhérer de toute mon âme !
Mouscaille, fèces, bran, cagade, étron : Vraiment
pas de chance…
Dès lors que votre propre vision idéologique rejette l'idée même de protection sociale collective et - donc - contraignante (on n'adhère pas à la Sécurité Sociale, on y est affilié par la Loi), il est logique que vous rejetiez cette charte.
RépondreSupprimerMes raisons sont fondamentalement différentes. Moi, je ne crois pas que les Socialistes soient tout simplement capables de mettre en oeuvre les principes auxquels ils se réfèrent. Pire même : depuis plusieurs années, ils ont été phagocytés par la Droite afin de permettre à celle-ci de gouverner par délégation. Quand les Socialistes sont au pouvoir, c'est parce que les patrons les y ont autorisés car ces derniers considèrent que c'est la meilleure méthode pour faire avaler des réformes que la Droite ne peut pas faire avaler. Pour qu'un "Plan Juppé" puisse "passer", il faut que ce soit les Socialistes qui le mettent en oeuvre! Si c'est la Droite qui s'en charge, des centaines de milliers de gens descendent dans la rue et la Droite retire alors son projet ...
C'est aussi simple que ça ...
Il n'est pas douteux que si l'aventure Valls se termine Dimanche soir, l'aventure Macron va redoubler d'intensité ... Leur but c'est d'avoir un second tour Fillon/ Valls ou Fillon/ Macron! Pas un duel Le Pen/ Mélenchon!
Sauf que...
SupprimerPersonnellement, je reste attaché à un système de sécurité sociale universel et, pour tous obligatoire !
Maladie-maternité, dépendance, retraite, chômage...
Sauf que, j'aimerai bien que le socle commun soit étendu à l'ensemble de la population - parce qu'aujourd'hui, par exemple les retraites sont très disparates d'une situation juridique à une autre et c'est inique - mais à choix d'affiliation "personnel" et non pas par branche d'activité : A chacun de se faire sa couverture supplémentaire, s'il existe encore un espace.
Dans un passé lointain, j'avais mis au point des "cafeteria-plan" en entreprise et ça marchait très bien à la grande satisfaction de tous, jeunes et vieux : Pas très difficile à faire (puisque j'y arrivais au moins à la marge), sauf que quand on est "soce", on uinterdit ce genre de pratique pour des raisons dogmatiques parfaitement stupides !
Passons...
Quant à votre analyse du "je te refile la patate chaude" piloté par le "grand-patronat" (das Gross Kapital), ce n'est pas idiot, mais c'est totalement faux : Le patronat et les maîtres de forges ont toujours été "en avance" quant à la protection de leurs "esclaves-salariés".
Et quand vous les laissez faire à gérer la finance publique, ça se passe beaucoup mieux que quand ce sont des "dogmatiques".
Les "valeurs", aussi belles soient-elles ne sont donc qu'un "cache-misère", rien de plus, un attrape-kouillon, rien d'autre !
Dommage, c'est tellement beau, même si ça ne veut strictement rien dire, finalement !
Bien à vous.
I-Cube