Origine
France Garantie…
Je l’ai découvert très récemment, mais ça existe depuis un moment,
paraît-il.
Je connaissais les Appellation d’Origine Contrôlée, remplacée peu ou prou par
les « Origines géographiques contrôlée » ou de production contrôlée,
je savais que les normes « Made in France » répondaient à des
critères objectifs de fabrication d’un produit (ou d’un service).
Mais il y a mieux et c’est à l’initiative d’un « ex-UMP » devenu
UDI, Yves Jégo.
Parmi ses faits d’armes il est l’auteur d’un rapport au Président de la
République sur la mondialisation anonyme en mai 2010, qui préconise la création
d’un label unique, le label « Origine France Garantie ».
Il a pour but premier d’informer le consommateur sur l’origine « Gauloisienne »
d’un produit. En insistant sur la différence entre la marque et l’origine, le
label a aussi pour objet la défense et la valorisation des produits de
fabrication hexagonale, des entreprises qui les produisent, des emplois nationaux
que cela suppose, ainsi que la promotion de la « Marque France » dans un
maximum de secteurs d'activité.
Et à l’été 2015, il lance avec l’ancien ministre de l’Économie socialiste « Monte-et-Bourre-la »,
« Les assises du produire en France » qui sont un peu passées inaperçues.
Et depuis, ça rame : d’après une étude d’IPSOS réalisé en juin
2016 :
– Seuls 46 % des consommateurs affirment avoir déjà vu le label OFG sur un
produit ou une publicité ;
– Le label « OFG » donne l’assurance que le produit est majoritairement
fabriqué en France pour 83 % des sondés ;
– Ce label OFG inspire confiance pour 79 % d’entre eux ;
– Les produits sont régulièrement contrôlés par des organismes
certificateurs (78 %), ce qui est vrai et parfois de façon aléatoire… après certification ;
– Enfin le label OFG est le seul label qui certifie l’origine gauloisienne
d’un produit pour 61 % des consommateurs…
En fait, le label a été créé en juin 2010, au temps du « règne »
de « Bling-bling » à la suite de la publication du rapport Jégo.
Simple et compréhensible par tous, c’est le résultat d’une démarche
collective d’acteurs qui souhaitent œuvrer ensemble à la promotion du « produire en France » et à la
valorisation des savoir-faire industriels et artisanaux.
L’association « Pro France » qui assure la promotion d’Origine
France Garantie est composée de chefs d’entreprise soutenant cette démarche.
Son objectif est de :
– Donner une information claire et précise au consommateur sur l’origine
française des produits ;
– Faire connaître les entreprises qui fabriquent en France.
Ce Label se singularise des autres mentions telles que « made in France »,
« conçu en France », « Fabriqué en France »…
qui sont auto-déclaratives et trop lâches, pas assez contrôlées.
En fait « OFG » est l’unique label qui certifie l’origine Gauloisienne
d’un produit. Il est, transversal (tout secteur confondu) et incontestable (la
certification, obligatoire, est réalisée par un organisme certificateur
indépendant).
Autrement dit ce label assure aux consommateurs la traçabilité du produit
en donnant une indication de provenance claire et objective.
Car l’obtention du label se fait sur deux critères cumulatifs que les
entreprises doivent nécessairement satisfaire pour l’obtenir :
– Entre 50 % et 100 % du prix de revient unitaire est
« Gauloisien » ;
– Le produit prend ses caractéristiques essentielles dans l’hexagone.
Quitte à se répéter, l’usage de ce label peut être demandé par toute
entreprise produisant en France. Le principe retenu est simple : 50 % a minima du prix de revient unitaire est
français et le produit prend ses caractéristiques essentielles en France.
Grâce au marquage de ce label directement sur les biens de consommation,
les entreprises disposent d’un nouvel atout pour faire savoir qu’elles
produisent en France, en dit le site « d’OFG ». Le label est clair,
simple, facilement identifiable par le consommateur, il est le garant de
l’origine du produit.
Et sa délivrance ressort d’une démarche transparente par la certification
de Bureau Veritas, Afnor, Cerib, Fcba, Sgs.
1 – L’entreprise constitue un dossier (informations sur les produits concernés
et leur processus de production).
2 – Le dossier est évalué par l’organisme certificateur.
3 – Si le résultat de l’étude est positif, le label est décerné.
4 – Dans un délai de 6 mois, un audit de vérification permet de valider
les informations communiquées.
5 – Sur présentation de la revue technique, la décision de labellisation
est confirmée.
6 – Un audit annuel est prévu afin de s’assurer du maintien de la
conformité.
Simple et efficace.
Car, il faut que vous sachiez que tous les autres AOC, AOP, AOG et le
« Merde-in-transe » obéissent à d’autres règles.
Pour les produits d’origine simple et unique, tels les fruits et légumes,
pour lesquels d’ailleurs la mention d’origine est obligatoire, la définition
est évidemment simple. Mais lorsque les produits sont le résultat de plusieurs
composants ou de transformations, c’est-à-dire pour la quasi-totalité des
produits industriels et même agro-alimentaires, la définition doit suivre les
règles communautaires d’origine non préférentielle édictées par le code des
douanes communautaire (CDC), notamment l’article 24 de ce code, qui dispose « qu’une marchandise pour laquelle sont intervenus deux ou
plusieurs pays dans sa production est originaire du pays où a eu lieu la
dernière transformation substantielle ayant abouti à la fabrication d’un
produit nouveau ou représentant un stade de fabrication important ».
Ce qui entretient un grand flou sur la notion de « made in France » et
ouvre de larges portes à des pratiques qui brouillent la véritable origine. Par
exemple des chemises fabriquées en « Gauloisie » mais à partir de
tissu chinois peuvent être considérées comme « made in France ».
Autre exemple, des polémiques ont surgi à propos de la viande bovine,
réputée « Gauloisienne » lorsque les animaux n’ont passé qu’un court
instant à l’intérieur des frontières politique dudit pays, avant d’être abattus,
pour être nés, élevés, engraissés dans plusieurs pays au fil du développement
de l’animal.
Tu crois manger de la viande de terroir, en fait, tu as fait vivre tout un
tas d’exploitations agricoles qui ne parlent pas le gauloisien, du moment
qu’elle a été « transformée » dans un abattoir sis au pays…
En fait, tu as dans ton assiette une viande « made in partout ».
Et c’est vrai pour ta brique de lait, ton morceau de beurre, les bouquins
que tu lis (la presse quotidienne), tes médocs, ton savon de Marseille, les
jouets de tes gamins, etc.
L’automobile est un excellent exemple, qu’on le veuille ou non, du royaume du « made in partout ».
Avec son marché domestique de deux millions de véhicules, bien trop peu
pour ne pas exiger que les constructeurs nationaux s’adressent très au-delà de
leur marché domestique pour survivre, ils seraient incapables de fabriquer
autre chose derrière nos frontières que l’équivalent des antiques Trabant
est-allemandes.
Alors ils font vivre des usines un peu partout, quitte à monter les pièces
détachées en Gauloisie.
Lorsque le label OFG est apparu, des deux constructeurs gauloisiens, seul
PSA a cherché à faire labelliser celles de ses voitures dont au moins 50 % du
prix de revient était d’origine Gauloisienne.
Renault, dont on sait qu’il est depuis longtemps beaucoup plus internationalisé
que PSA, notamment avec ses usines dans les ex-pays de l’Est, a dans un premier
temps refusé de se soumettre aux procédures. Le groupe a cependant changé
d’avis après que PSA, puis Toyota pour son usine de Valenciennes (modèle Yaris)
eurent obtenu le label OGF !
Fin 2016, seize véhicules du groupe PSA, dont plusieurs utilitaires, ont
obtenu le label OFG. PSA a misé en effet sur l’avantage que lui confère sa
tradition de construction en Gauloisie. En revanche, Yves Jégo signalait fin
2014 que le groupe Renault n’avait pu faire labelliser « OFG » aucun de
ses véhicules particuliers, et il semble bien qu’il en soit encore de même
aujourd’hui.
Le groupe ne communique pas sur ce point.
Ce qu’on sait c’est que seul Renault Trucks dispose depuis 2014 d’une
gamme labellisée OFG.
Ceci signifie donc que, même dans le cas de véhicules assemblées dans les
usines Gauloisiennes du groupe Renault, 50 % du prix de revient d’aucun d’eux
n’est pas d’origine nationale.
Le plus drôle, c’est qu’on peut noter que Toyota a obtenu le label OFG
pour sa Yaris qui jusqu’à très récemment (supplanté maintenant par la 308
Peugeot) était le véhicule labellisé OFG le plus vendu dans les frontières,
ainsi que pour le ProAce.
Les autres constructeurs étrangers dont les véhicules sont labellisés OFG
sont principalement Daimler pour la Smart for two, et Fiat pour la Scudo…
Donc, vous le voyez, aucune barrière capitalistique, ou nationale à mettre
en œuvre !
À destination de ceux qui croiraient que la « Gauloisie » est
dans une situation particulière, on rappellera que chez le champion européen de
l’automobile, à savoir l’Allemagne, avec ses groupes triomphants VAG, BMW et
Daimler, la signification du prestigieux « made in Germany » n’est pas au fond très
différente.
Simplement, les constructeurs allemands procèdent autrement, et tous les
véhicules de marque allemande sont véritablement assemblés en Allemagne, mais à
partir de composants provenant d’autres pays généralement à bas coût de production,
alors que Renault et dans une moindre mesure PSA font fabriquer en dehors de leur
pays d’origine nombre de véhicules portant leurs marques.
Les groupes allemands ayant des filiales étrangères vendent quant à elles
sous leur propre marque (Skoda en Tchéquie, Seat en Espagne…).
La différence n’est dès lors que commerciale, étant toutefois entendu que
l’Allemagne avec son fameux Mittelstand dispose de beaucoup plus de
sous-traitants que la « Gauloisie ».
Rappelons aussi que ce sont en vérité l’internationalisation et la
mondialisation qui ont sauvé les constructeurs Gauloisien du désastre. Renault
le premier avec l’alliance avec Nissan, qui a ouvert les portes de l’Extrême-Orient
et des États-Unis, où Nissan est très présent. Alliance technique et
capitalistique s’est révélée très profitable à Renault, ne pas l’oublier non
plus.
Les différents accords sur le temps de travail chez Renault ont ainsi
permis à Nissan de « prêter » aux usines « Gauloisienne » la
fabrication de certains de ses modèles et d’assurer ainsi le plein emploi des
usines concernées.
Chez PSA, c’est encore plus clair. La prise de participation du chinois
Dongfen a véritablement sauvé un groupe exsangue au bord de la catastrophe,
dont le tort, si l’on peut dire, est précisément d’avoir voulu rester trop
patriotique.
En vérité, le problème reste toujours celui de la disparition du tissu
industriel « Gauloisien » faute de compétitivité.
Mon pays (celui que j’aime tant et qui me le rend si mal…) perd son
industrie, et avec elle les fabricants des composants nécessaires à la
construction automobile.
Mais c’est tout autant vrai pour d’autres industries (pharmaceutiques,
textiles et j’en passe).
Par exemple, le pays n’a plus de fabricants de batteries électriques, du
moins traditionnelles, raison pour laquelle
la Zoé électrique de Renault ne peut pas être labellisée OFG.
Quel rapport avec la « CSPM » (pour cotisation sociale sur les
produits manufacturés) ?
Je rappelle le mécanisme proposé : Une taxe (de plus), avec pour
assiette non pas la marge (comme pour la TVA), non pas la valeur-ajoutée (comme
CVAE), mais directement sur le Chiffre d’Affaires (comme les anciennes TCA),
tout le chiffre d’affaires d’une même entreprise fait sur le territoire
(les ventes) ; taxe à vocation sociale (comme la CSG).
Assujettis : Toutes les entreprises, de production, des intermédiaires,
des détaillants et commerçants qui ont une activité nationale (sont donc
exclues les exportations), sans exceptions.
Exonérations : Exclusivement les matières premières et les produits
alimentaires (humaines et animales).
Taux : Celui qu’on veut, mais croissant au fil du temps et jusqu’à 30
%.
Exemption automatique : Produits vendus bénéficiant du label « OFG »,
et à plus de 50 % pour les revendeurs.
C’est simple, le montant des achats payés comporte ou non de la « CSPM »
dans le prix d’achat (du produit, de la prestation de service) en rappelant qu’en
sont justement exemptés les « labellisés OFG »…
Mécanisme : Celui qui ne remplit pas ces conditions paye et « revend »
sa CSPM à ses clients.
Puisque naturellement, la « CSPM » n’est pas déductible, ni sur
elle-même, ni sur les bénéfices…
De plus, elle participe à l’assiette de TVA (et autres droits)…
Simple, beaucoup plus simple que le système originellement conçu qui en
passait par un travail des douanes supplémentaires.
Naturellement, le coût de la certification est déductible et pourrait même
faire l’objet d’un crédit d’impôt remboursable.
À déterminer.
Objectif : Mais tout simplement pousser, par les prix, le
consommateur à se procurer en priorité des produits et services qualifiés « OFG »
pour :
– Pousser les revendeurs à en faire autant ;
– Et ainsi relocaliser les activités « déportées » hors des
frontières et ainsi reconstruire au fil du temps un tissu industriel et
artisanal, avec pour conséquence de rapatrier de la main-d’œuvre locale, qui
fournit du pouvoir d’achat, des assiettes d’impôt et taxe nationales et des
cotisations sociales devant assurer l’équilibre du « modèle-social-que-le-monde-entier-nous-envie »…
– Et si vraiment d’autres critères que le prix final entrent dans la
décision d’acquisition (la qualité, le SAV, la commodité, la proximité, la
signature carbone, que sais-je encore…) qu’on ne trouve pas dans des productions
« pro-domo », eh bien le
consommateur final accepte de payer la différence de prix : Il reste libre !
Pas plus kon que ça.
Non seulement c’est bon pour la finance publique, mais on peut même en
espérer mécaniquement un recul du chômage assurant des débouchés pour « nos
jeunes » !
Vous verrez que vous y viendrez tôt ou tard, au fil de la montée du taux
de la « CSPM » dite « révisée » (de 5 % en 5 points jusqu’à
30 % année après année) afin de laisser le temps aux industriels et commerçants
de s’adapter et aux entreprises de bénéficier d’un niveau de vie de la
population cliente amélioré.
Car l’idée finale, c’est qu’au lieu de « garder le produit » de
la « CSPM-Révisée » pour financer les déficits publics, elle doit se
retraduire tôt ou tard et pour une large partie par une diminution du coût du
travail redistribuée d’une façon ou d’une autre aux salariés et autres
(financeurs d’une façon générale).
C’est du « gagnant-gagnant » à tous les étages et bien plus
efficace que tout autre « système » indistinctement non-discriminent
(comme par exemple une hausse généralisée de la TVA moyennant une réduction des
charges sociales sur les bas-salaires ou non).
Et avec l’arrivée de « McDonald-Trompe » à la Maison-Blanche et sa
politique de repli des importations, eh bien il vous faudra bien retrouver des
marges de manœuvres si nos entreprises exportent moins bien et que nos
importations deviennent plus faciles (notamment avec la dévaluation du Yuan et
le « Hard-Brexit » britannique et son futur dumping-fiscal).
Autrement dit, une réponse de la bergère au berger, ni plus ni moins.
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