Soixante-dixième chapitre
: Un épisode riche d’enseignements.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Les jours qui suivent, c’est une folie ! Il faut
les voir, défiler en rangs serrés, les uns et les autres…
D’autant qu’officiellement, le mondial 2016 approche
et que tout le monde échafaude des solutions iconoclastes pour protéger les 10
stades et autant de « fan-zones » d’une attaque terroriste comme
celle du 13 novembre au Stade de France qui avait pourtant échoué.
Si la CISA apporte tout d’un coup une solution
miraculeuse d’identification des menaces, ce serait vraiment
extraordinaire !
Ce sont les gendarmes normands qui auront été les plus
« incisifs », se faisant expliquer le déroulé de l’attentat dans le
détail, visitant tous les locaux du « Bunker », même ceux en principe
« interdits », hors l’accès par le « petit-bois » qu’ils
n’ont pas vus.
Quoiqu’ils n’aient pas vu non plus les locaux
techniques des serveurs, les rangées de disques durs, le fouillis du câblage.
Ce qui les a le plus intrigués, ça restera la « Z-Machine » de feu
lord McShiant.
Il faut dire qu’elle n’est pas encore totalement
déménagée et qu’il lui manque ses rangées « d’éclateurs de Marx ».
Elle se présente comme un gros parallélépipède de 4,10
mètres sur 12,30 m de long et 3,40 m de haut. En fait deux parallélépipèdes montés
côte-à-côte dans le sens de longueur pour cause de gabarit routier limité à
2,40 mètres, d’où sortent de toutes parts de nombreuses tubulures et de gros
câbles électriques qui alimentent les bobinages des champs électromagnétiques. In fine, elle devrait recevoir ses
éclateurs de Marx sur le dessus.
De là à expliquer qu’il s’agit, peut-être, peut-être
seulement, d’un prototype de générateur électrique du futur – puisqu’il doit
fonctionner par fusion nucléaire maîtrisée – il y a une grosse marge sous le
képi des brigadiers enquêteurs pour qu’ils comprennent tout l’intérêt de la
bestiole en pleine paranoïa sécuritaire.
Leurs officiers supérieurs referont une visite justement
pour se faire expliquer le maniement de l’engin et les dangers de la bête,
tellement c’est resté obscure chez leurs subordonnés : globalement, ça
fonctionne comme un gros moteur diesel, sauf qu’on n’y brûle pas du fioul mais
du matériel nucléaire finement épuré, qui font s’agiter de haut en bas deux
séries de 24 bielles épaisses comme des aiguilles à tricoter et longues comme
des manches de balai, le tout agitant un très classique vilebrequin pour le
moins massif et résistant puisqu’il doit encaisser les efforts mécaniques et
les restituer au moins en partie dans les autres pistons actionnés de la sorte,
en vue d’obtenir des taux de compression d’un coefficient de près de 800 en
bout de course dans les chambres de détente du plasma…
800, facteur des températures très élevées d’un plasma,
le tout dans un champ magnétique proche de ceux des meilleurs Tokamaks, plus
l’allumage hyperpuissant des éclateurs, normalement, ça fait de la fusion au
bout.
« Sauf que
ça ne marche pas, parce que les réglages sont très délicats à réaliser, que
l’éjection de la matière brûlée est encore plus délicate compte tenu, notamment,
des températures extrêmes qu’elle atteint, et qu’en plus, ça génère des
émissions de rayons X à dose mortelle. C’est juste un prototype à améliorer et
auquel il manque là les « allumeurs ». Pas sûr que ce soit ma
priorité du moment. »
Ils veulent bien le croire.
Un peu plus loin, tourne toute seule une roue de la
taille d’un pneu de camion, mais en plastique qui les intrigue : c’est un
moteur électrique de type « Minato », branché sur des
appareils de mesure et une série de lampes électriques histoire de cramer le
courant électrique produit.
« Une autre
promesse d’énergie libre à base d’aimants au néodyme. Là, on teste sa
résistance dans la durée. Je pense que c’est une mauvaise piste dans la mesure
où l’énergie est puisée exclusivement sur le potentiel des aimants permanents
qui finissent par s’épuiser. Mais c’est assez astucieux. Ça ne devrait
fonctionner que si on devient capable de refaire leur champ magnétique
facilement. Parce que c’est cher, même si le prix du watt électrique de sorti
reste très compétitif.
Sauf si
on découvre que lesdits aimants permanents se rechargent tout seuls grâce au
champ magnétique terrestre. Mais là, c’est encore de la science-fiction. Et
après, il nous faudra vérifier qu’ils sont capables de le faire avec le champ
magnétique du soleil, ce qui n’a rien d’évident. Alors seulement on pourra
peut-être remplacer les piles à plutonium ou les panneaux solaires des
satellites par ce bidule.
Vous
voyez, on est vraiment en phase de tests : je crois bien plus aux
promesses de la fusion froide de l’E-Cat du
professeur Rossi en cours d’expérimentation en Italie et aux USA. Là encore, il
ne s’agit que de promesses et je n’en ai pas ici. Pas le temps non plus de
travailler sur le sujet mon colonel. »
Et cette machine-là ?
« Ah ça,
c’est une imprimante 3D multi-matériaux. Je vais l’utiliser pour faire des
petites pièces en céramiques réfractaires à assembler par cryogénie. Là, comme
le reste, ça concerne un projet d’avion orbital. On en a expérimenté un en
Chine il y a quelques mois de ça, pour valider le concept, mais il n’était que
suborbital… » (cf. épisode « Mains
invisibles – tome II » des enquêtes de Charlotte).
Depuis, ils en ont fait un planeur hypersonique, tout
comme les russes… Un retour du V3 nazi.
La prochaine étape, si Paul trouve les financements,
c’est de monter une vraie machine qui soit capable de faire l’aller et le
retour sur orbite-basse en un seul morceau, hors vraisemblablement quelques
accélérateurs d’ergols chimiques adjoints pour la phase de décollage et de
prise d’altitude.
« Ce n’est
qu’un projet en panne sèche actuellement. »
Mais à quoi ça va servir, tout ça ?
« Eh bien,
« tout ça » vise à disposer d’énergie-libre. Il y a déjà quantité de
projets pour le moins sérieux qui tournent autour du sujet : les chinois
et les indiens font des tests de centrales nucléaires propres et sous critiques
aux sels fondus. Les américains testent de leur côté des mini-centrales à
fusion et Bill Gates a investi dans un autre projet « vert » à titre
personnel. Les applications industrielles et civiles sont donc nombreuses et
les militaires encore plus importantes. Personnellement, je ne vise que
l’espace… pour le moment.
Mon
objectif est de pouvoir embarquer une source d’énergie non polluante et pas
trop dangereuse à bord d’un véhicule qui alimenterait un propulseur ionique ou
à plasma. Ça existe déjà, mais ce n’est guère suffisant pour déplacer un
satellite sur son orbite de façon confortable, notamment en le faisant
décrocher pour un retour sur Terre. Question de puissance délivrée instantanément.
Pourtant,
je reste optimiste : on a testé un peu par hasard en Chine et sous l’égide
d’Airbus un gel, dit « Gel-Birgit » qui devrait faire avancer un peu
les problèmes à résoudre. C’est assez prometteur, mais là encore, on n’en est
qu’aux balbutiements. »
Impressionnée, la maréchaussée, qui mesure tout d’un
coup l’importance « stratégique » du site et toutes les mesures de
précaution et de sécurité qui entourent les installations.
Naturellement, ils vérifieront les dires de Paul auprès
de leur hiérarchie. Qui s’en fout sur le moment : ce qui les intéresse,
c’est le logiciel de la CISA et ses performances, et là, au cours de cette
visite, il n’en est même pas question…
Ils reviendront… plus tard.
Par ailleurs la couverture de Sir Archibald Kingsland
en a flambée rapidement auprès du « petit-personnel » du site
normand. Ça devenait irrésistible que voir arriver des hélicoptères d’officiels
atterrir directement sur la pelouse devant l’hôtel, ces grosses limousines aux
vitres fumées débarquer à l’improviste, parfois avec des plaques étrangères, la
rangée de motards de la République en escorter d’autres, certes plus modestes
et à plaques parisiennes ou militaires, mais tout de même, et tous ces galonnés
s’inviter n’importe quand, sans même prévenir.
Même les gendarmes du canton en finissent par avoir le
tournis et peinent à écarter les journalistes attirés par quelques scandales
crapuleux et scabreux : eux se souviennent peut-être encore de l’épisode
du 13 novembre dernier, retrouvé en archive et qu’ils n’avaient pas tous couvert
à l’époque, la faute aux attentats parisiens…
Là, quoiqu’il se passe, ça devient pour le moins
« intrigant », il faut bien le reconnaître, pour être totalement
inhabituel.
Les filles de « Cuisine de filles » sont
mises à rude épreuve, servant quantité de repas aux uns et aux autres, presque
dans l’affolement de manquer de marchandise, presque prises au dépourvu en
permanence, perdant du temps à se faire interviewer. Et l’hôtel faillit
afficher complet pour la première fois de son histoire.
Le « beau-mec » bien bâti à l’accent anglais
si particulier en est devenu le centre de l’attention de tous avec son visiteur
habituel, le grand type efflanqué aux cheveux-argent qui a ressorti pour
l’occasion un grand uniforme d’amiral étoilé qui en jette plein la vue, et a
ouvert la « chambre du propriétaire » des lieux, au second étage…
Pas de doute, le « six coups de la rive
gauche » promis par Mylène, c’est lui !
D’ailleurs elle passera à l’occasion pour confirmer
dans une nuit réputée torride et faire son inspection de « cantinière-chef »,
celle qui a constitué l’équipe.
Elles l’avaient sous la main depuis des semaines et
des semaines, tous les week-ends ou presque et elles n’ont jamais osé quoique
ce soit.
« Ni lui
d’ailleurs », remarque l’une d’elles, un peu déçue.
Intuition féminine confirmée quand elles voient passer
la juge Trois-Dom qui vient elle aussi aux nouvelles et repartira deux jours
plus tard, comment dire… défaite et absolument ravie à la fois !
Il faut dire que quand elles verront passer Lady Joan,
la « poufiasse-blondasse-décolorée » anglaise, qui reste avoir inné –
en fait c’est le fruit d’un long apprentissage – une classe qui dépasse
beaucoup d’autres, malgré ses cheveux blancs qu’elles pensent à tort oxygénés,
elles deviennent conscientes que la séduction du bonhomme devra demander
beaucoup de temps et d’efforts…
Et à peine commencé d’élaborer des scénarii
abracadabrants, que voilà débarquera une « bimbo-atomique », la
« bombasse-nucléaire », vite étiquetée
« pétasse-grognasse » refaite de partout et qui se prend pour Mariah
Carey en mieux avec ses formes généreuses, « molles & flasques »,
qu’est Vanessa qui se donne en spectacle en permanence et à la moindre
occasion, la seconde épouse de « n° 4 », elles mesurent tous les
handicaps qu’elles ont à surmonter.
Un sacrée nature celle-là, insatiable qu’elle en
restera deux week-ends complets de suite avec limousine, chauffeur et
garde-du-corps (loués à des sous-traitants de la CISA ou fournis par Charlotte,
la vraie, celle dont le nez bouge de haut en bas quand elle parle) qui la
rassureront sur ses voyage en « no-go-zone » (et dont elle fera une
excellente publicité ultérieurement) à en faire deux fois le voyage jusqu’en
Normandie pour « coucher » à l’hôtel et probablement la semaine
entière à Paris, avant de rentrer aux USA…
Elles ne boxent manifestement pas dans la même
catégorie : « Flûte, tu as vu
les morceaux qu’il se tape ! On n’est pas à la hauteur, là… Y’a pas
photo ! » en dira une.
« Mais
si : on a nos chances ! C’est un queutard qui finira par être en
manque » en pense une autre. « N’importe quel trou avec des poils autour lui fait l’affaire… »
fait une autre tout en délicatesse.
« – Ouais,
peut-être. Mais il les traite toutes comme des jouets et les jette après usage
pour en changer comme de chemise… Pas mon truc, finalement.
– Et
alors ? Toi peut-être, mais des jouets qui prennent leur pied… Et vu
comment elles en ressortent en fin de matinée… Ça fait trop longtemps que ça ne
m’est pas arrivé. Je ne dirais pas non si j’y passe…
– Mais
enfin, réfléchi un peu, Irène. Qu’est-ce qu’il a de plus que tous les
autres ? Ce n’est pas possible ! D’autant que ça se termine toujours
pareil !
– Je ne
sais pas, mais je ne serai pas contre essayer de le découvrir moi-même. Il a
peut-être une formule magique… ou un zizi extraordinaire, inépuisable », en dit Zoé, une
troisième.
« Eh bien
moi aussi mesdames ! Je suis volontaire… » rajoute Nadia.
«Vous êtes
folles, les filles… Ce n’est pas possible et ce n’est pas seulement son
« machin » que tous les autres ont aussi. » en conclut
Christelle…
« Ah, je ne
sais pas… Six-coups comme on le prétend, je n’en connais pas beaucoup comme lui.
Aucun même ! Ils pioncent tous comme des petits-lapins, après la première
fois. Et parfois en ronflant… »
Elles en rigolent, tellement c’est « du
vécu ».
Ce n’est pas comme ça que ça se passera, mais c’est
déjà une autre histoire. (Cf. épisode « Les enquêtes de Charlotte – La
CISA », à paraître aux éditions I3).
Parmi les habitués tout nouveaux, il y a aussi ce
hollandais à la barbe fleurie qui se comporte comme un batave barbare qu’il est,
mangeant souvent avec ses doigts… Un vrai cliché !
La maîtresse (putative) rousse de l’amiral, Nathalie,
est souvent de la compagnie mais fait « chambre-à-part », alors que
Dimitri, qu’elle ne verront pas, est interdit de séjour et reste confiné au
Kremlin-Bicêtre.
Mylène viendra donc elle aussi aux nouvelles, jeter son
œil de « pro » sur « son » équipe et passera sa nuit avec
son « cher Paul », alors que l’anglaise, parti un temps à Londres
persiste à le nommer alternativement Sir Paul, Charlotte ou Lord Archibald de
façon aléatoire et incompréhensible.
Et en cas de déshérence du « six-coups »,
c’est la portugaise latine, celle qui vaque parfois avec un curé tout noir et
déguisé en soutane noire, arrivé tout droit de Rome avec ses dents blanches et
son sourire, assurer Paul du soutien de la Curie et du SIV, qui fait l’intérim…
Décidément pas de créneau libre pour « les
filles » du lieu.
Shirley et la flicaille scientifique informeront d’ailleurs
Paul et Gustave d’une chose assez extraordinaire concernant
« Caméléon » : c’est une fille qui a été abattue devant la porte
du hangar du « Bunker » !
La sœur jumelle de celui qui a été descendu dans le
métro de Londres en décembre !
L’ADN confirmera de façon formelle : frère et
sœur, trop forte proportion de matériel biologique en commun pour exclure toute
autre possibilité, à part le X et le Y des chromosomes bien différentiés, eux.
Des jumeaux dizygotes.
Voilà le pourquoi de cette formidable ressemblance qui
a scotché Paul au soir de l’attentat.
D’ailleurs, il en dit que s’il l’avait identifiée du
haut du bureau, interdit, il n’aurait pas tiré en mode réflexe et se serait
fait probablement abattre sans autre formalité.
C’était elle, la « tireuse d’élite »…
Dès lors, le FBI et un membre du ministère de la
justice américaine feront le déplacement pour exposer la reconstitution de la
carrière du duo infernal et meurtrier, expliquant pourquoi dans les quelques
cas où les polices avaient accumulés assez d’éléments après avoir arrêté l’un,
la justice se trouvait dans l’obligation de le remettre en liberté face aux
preuves de présence attestée par ailleurs.
Personne n’avait jamais osé penser que cette ubiquité
apparente pouvait être fondée sur une simple gémellité bien réelle !
Qui avait disparu des mémoires, mais effectivement pas
de l’état civil…
« Pas des
triplets, par hasard ? » questionnera Paul.
Pas qu’on sache : une fratrie limitée à deux.
« Ouf, les
Daltons ne passeront pas ! ». Une référence qui laisse de marbre
les visiteurs étatsuniens.
Elle serait venue venger son frère ou terminer son
contrat, à ce qu’ils en disent, parce que pas de doute, les balles de ses
chargeurs étaient bien gravées d’un mini-Caméléon, comme celles qui avaient
abattu « n° 4 » d’après les « scientifiques » de Rouen.
« Quelle
histoire ! » en fera l’amiral.
Les américains en profitent pour apporter quelques
précisions sur ce qu’ils savent de « Requin ». Sous toutes réserves,
se serait probablement un membre de la communauté chinoise de Californie, ayant
un temps fait partie de la Delta-Force où il aurait été formé. Une unité
d’élite des forces armées US conçue sur le modèle des SAS britanniques qui se
caractérise par sa haute disponibilité opérationnelle et dont les dernières actions
se sont encore récemment déroulées en Irak et en Syrie.
On compte un raid contre l’État islamique en Syrie en 2015
où des dirigeants de l’IE ont été « neutralisés ». Le « ministre du
pétrole » de Daech, par exemple, a notamment été tué à cette occasion.
Et encore un raid la même année contre une prison
tenue par l’État islamique en Irak lors d’un assaut en soutien de militants
kurdes et de l’armée irakienne. Une vingtaine de tués dans les rangs de l’EI et
six prisonniers, contre un mort chez les militaires américains et quatre
blessés kurdes dans l’opération commando.
« Requin », un élément en rupture de ban
depuis des années dont ils apportent un cliché qui sera immédiatement scanné,
digitalisé, numérisé et introduit dans les fichiers de la machine de Paul.
Plus un autre suspect présumé, avec photo, qui est
également introduite dans la machine. Il s’agirait d’un mafieux sicilien qui a
disparu de la circulation à Boston il y a quelques années et qui est toujours
activement recherché.
Sans doute s’est-il réfugié sous fausse identité dans
un pays d’Amérique latine.
« –
Probablement l’Argentine pour le second, ailleurs pour le premier.
–
Signent-ils leurs forfaits avec des balles gravées ?
– Oh que non !
Ils sont bien plus barbares. En général, ils opèrent tous les deux à l’arme
blanche. Ce qui démontre leurs aptitudes à se rapprocher subrepticement de
leurs cibles, tellement discrètement qu’il a toujours été impossible de les
détecter.
Il faut
que vous sachiez que dans le monde des tueurs à gage, plus vous êtes proche de
votre victime, jusqu’à la toucher, plus vous avez de valeur. Tireur de
précision, ils le sont probablement tous les deux, mais l’approche est une
signature en soi et ça reste un style unique : le couteau, la hache, le
coupe-coupe, le sabre, au corps-à-corps, par surprise, par derrière, sans
laisser la moindre chance à la victime, c’est une marque de fabrique.
Pour ce
qui est de « Requin », il est le seul dans le milieu à prendre en
plus le temps, et depuis toujours, de tatouer une partie du corps de sa victime
avec un tampon encreur, sa signature : un requin. C’est dire s’il est
toujours si sûr de lui et de son mode opératoire !
–
Redoutable, effectivement », en conclut l’amiral…
Paul en profite pour questionner les fonctionnaires
américains sur cette histoire de juge saisi par la mère de ses enfants,
Florence.
« On
confirme. On a même expliqué au juge qui vous êtes et les services rendus au
pays. Ça ne l’a pas empêché de poursuivre, jusqu’à ce qu’on lui dise que vous
êtes un « AUH-VIP ». Ça l’a
calmé, mais votre épouse pourrait saisir un autre juge et tout sera à
recommencer… »
Et ça veut dire quoi « AUH » ?
« Above
Ultra Hight. » Qu’on peut traduire par « au-dessus
d’ultra-haut » en latin de cuisine. « Le
niveau de sécurité des plus hautes personnalités de Washington… »
« J’ignorais
que ça existait… »
Paul explique alors son entretien avec son avocat de
frère et la petite procédure qu’ils vont entamer.
Les deux gars en rient franchement !
« Ça va
promettre du sport. Le mieux c’est qu’elle revienne en France, parce qu’elle
est toujours sous notre protection et que nos budgets ne sont pas illimités… »
Et qu’est-ce qu’ils veulent qu’il en fasse ici ?
Nouvel éclat de rires…
« Elle n’a
qu’à renter chez ses parents, après tout ! Mais là, un juge français vous
condamnera au moins à une pension alimentaire pour les enfants… »
Eh oui, jusqu’à leur majorité, c’est la loi.
Mais personne n’en viendra à cette extrémité…
Gustave questionne aussi ces visiteurs d’une journée
sur William River. Il aurait été vu en Europe, mais sans pouvoir être plus
précis.
« Il a
liquidé ses affaires à Hawaï et dans le pacifique, vendu ses actifs, avion,
yacht, maison et a disparu.
À notre
avis, il s’est mis en immersion totale et on n’est pas prêt de le revoir
refaire surface. »
Bien embêtant, ça…
Et pourtant…
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