Islande,
Autriche, Italie…
Un week-end en définitive chargé. On savait depuis vendredi, qu’en Islande
« les Pirates » seraient chargés de former un gouvernement sur cette
île de l’Atlantique-nord qui a disparu de vos billets en Euro…
Et pourquoi donc ? Parce que les formations arrivées en tête des
élections islandaises fin octobre ont échoué à former une coalition, un peu
comme en Espagne plus récemment.
Gudni Johannesson, le Président islandais tentait alors un coup de poker
en chargeant Birgitta Jònsdottìr, présidente du groupe « Pirate » au
Parlement islandais, de prendre le relai : « Dans la journée, j’ai rencontré les chefs de tous les partis et leur ai
demandé qui d’après eux devait mener ces négociations. Après cela, j’ai invité
Birgitta Jonsdottir et lui ai transmis le mandat », a-t-il déclaré à la
presse.
Marrante, comme idée, non ?
L’Islande avait organisé des élections législatives anticipées le 29
octobre, qui ont donné un Parlement divisé entre sept partis, sans majorité
claire permettant de former une coalition viable : Les effets dévastateurs
des scrutins « à la proportionnelle »…
Dans un premier temps, le « Parti de l’indépendance »
(conservateur), arrivé premier, n’a pas réussi à s’entendre avec « Réforme »
(libéral, centre-droit) et « Avenir radieux » (centriste).
Puis le « Mouvement gauche-Verts », deuxième plus grand parti, a
tenté une coalition encore plus hétéroclite, avec cinq partis allant du
centre-droit à la gauche radicale, qui n’a pas vu le jour.
Le président a alors laissé les partis discuter de manière informelle, ce
qui a poussé le « Parti de l’indépendance » et les « Gauche-Verts »
à s’asseoir à la même table. Mais ces partis traditionnellement opposés n’ont
pas non plus trouvé de terrain d’entente.
De désillusions en désillusions, il laisse alors sa chance à la formation
arrivée troisième, « le Parti pirate », un choix audacieux dont le
succès est loin d’être garanti.
À un électorat en quête de changement, ce parti contestataire a fait
campagne en promettant des réformes institutionnelles radicales pour plus de
démocratie directe et de transparence de la vie publique. Mais, avec 14,5 % des
suffrages, il a moins bien réussi que ne lui prédisaient les sondages (ils se
trompent tout autant qu’ailleurs, comment dans bien des cas).
La formation radicale a triplé le nombre de ses députés mais se place en
troisième position à l’issue des législatives.
Et le premier ministre islandais Sigurdur Johannsson, dubitatif et
impuissant, a annoncé sa démission dimanche.
Couronner une déception ?
Le jeune parti au programme libertaire n’obtenait que dix sièges, bien
loin des plus de 20 % avancés par certains instituts avant l’élection.
La formation « anti-establishment » n’arrivait qu’en troisième
position…
On se rappelle que M. Benediktsson avait été mis en cause en avril, lors
du scandale des « Panama Pampers », pour avoir détenu une société
offshore, mais il avait résisté aux manifestations, à la différence du premier
ministre d’alors, Sigmundur David Gunnlaugsson, qui avait rapidement
démissionné.
L’organisation de législatives anticipées avait été annoncée dans la
foulée.
Et, surprise, malgré ce scandale, les Islandais semblaient avoir apprécié
le formidable bilan économique du gouvernement sortant, plutôt que le
bouleversement démocratique promis par « les Pirates ».
Les 330.000 habitants ont complètement effacé les effets de la crise
bancaire de 2008 et le pays connaît une croissance record et le plein-emploi. «
Nous sommes dans une position très forte
pour gouverner », avait alors expliqué M. Benediktsson.
Ceci dit, on expliquait encore à l’issue de ces élections de la fin
octobre que « Le Parti pirate avait au
départ une position libertarienne qui pouvait être aussi de droite, mais sa
leader a voulu des alliances à gauche et le parti s’est divisé » :
Échec à devenir le premier parti du pays !
Vraisemblablement parce que Birgitta Jonsdottir, sa leader, avait mené des
négociations préélectorales avec les trois autres partis d’opposition de gauche
avant le scrutin, dans l’espoir de pouvoir crier victoire le lendemain.
Et à l’issue de ce scrutin aucun des quatre partis n’obtenait les 32
sièges nécessaires pour avoir la majorité au Parlement.
Les « Rouges-Verts » ont été crédités de dix sièges, comme « les
Pirates », « les centristes » de quatre et les « sociaux-démocrates »
s’effondraient à trois sièges. Dans ces conditions, la députée « Pirate »
sortante ne cachait pas qu’une coalition était désormais quasi-impossible…
Elle avait irrité jusqu’au sein du parti en essayant de modifier des
listes électorales après les primaires. La participation a par ailleurs été
faible, alors même que « les Pirates » comptaient sur le vote des
plus jeunes pour l’emporter.
« On n’avait jamais cru qu’on aurait
plus de 30 % des voix », a-t-elle plaidé. Cette ancienne collaboratrice de
WikiLeaks a préféré insister sur la progression de son parti, qui n’avait que
trois sièges dans le Parlement sortant, mais a avoué sa déception de voir
qu’autant d’électeurs ont soutenu « le
gouvernement Panama ».
En bref, le pays ne parvient pas à sortir de ce méli-mélo in-démerdable
alors même que la « Ritalie » entre, une nouvelle fois, dans une zone
de turbulences annoncées.
Le risque pris par « Mat-&-Eau-Rhin-zy » en
« personnalisant » le scrutin annoncé, s’est finalement réalisé,
comme en 1969 avec De Gaulle, comme en juin dernier au « Royaume-Uni »
avec le « Brexit » de « Camé-Rhône ».
« Sortez les sortants », comme en « Gauloisie-ruinée »
la semaine dernière ou aux USA le mois dernier…
Peut-être ont-ils tous du cambouis dans les yeux ou, qu’après s’y être
frotté, ils ne veulent plus poursuivre, écœurés, n’y croyant plus, je ne sais
pas.
Un mouvement de fond, qui si on le décline en
« Gauloisie-gauloisienne » n’annonce pas que du bon…
Très nette victoire du « non » dans la péninsule : Plus on
avançait, plus les « indécis » de la semaine dernière se rangeaient
vers cette solution !
Logique, finalement : On sait ce qu’on a, on ne sait jamais ce qu’on
aura en échange…
C’était une réforme de trop, institutionnelle celle-là, pas tout-à-fait
inutile, mais pas vraiment clairement bénéfique.
Et l’occasion inespérée de « sortir les sortants » par
anticipation.
Dans la soirée, le Présent du Conseil prévenait qu’il allait remettre sa
démission, comme « Menuet-Valse » chez vous avec quelques heures de
décalage, contraint par l’environnement politique immédiat.
Mais en « Ritalie », comme nous le disions déjà la
semaine dernière, il va falloir attendre
un peu pour connaître la suite : Élections anticipées ou ravaudages ?
Beppe Grillo, le fondateur du mouvement M5S, réclamait hier la tenue
immédiate d’élections anticipées. Son « Mouvement 5-Étoiles », qui
prône un référendum sur l’appartenance du pays à la zone euro, se dit désormais
prêt à gouverner…
Là, c’est moins sûr depuis les déconvenues de son mouvement à la tête de
municipalité comme Rome et Turin, mais s’il n’en est pas convaincu, qui le
sera ?
« La démocratie a gagné », s’est-il
réjoui.
Où ça : En « Ritalie » ? En
« Gauloisie » ? En « Islandie » ? Ou en
« Austrasie-autrichienne » ?
En tout cas, il s’est mis à bosser pour rédiger une plate-forme électorale
et à former une équipe gouvernementale afin que les « ritaux »
disposent de toutes les informations nécessaires pour le porter au pouvoir.
Rappelons que le « Mouvement 5-Étoiles » est au coude-à-coude
avec le Parti démocrate (PD) du sortant dans les intentions de vote et il
serait le favori évident d’un second tour entre ces deux formations dans le
cadre de la réforme électorale adoptée en 2015.
Y va-t’on ?
« La propagande du régime et tous
ses mensonges sont les premiers perdants de ce référendum », écrit-il sur
son blog. « Les premiers vainqueurs sont
les citoyens qui ont relevé la tête et sont venus voter en masse. »
Alessandro Di Battista, l’une de ses figures de proue, a passé l’été à sillonner
les routes « ritaliennes » sur son scooter pour convaincre ses
compatriotes de refuser la réduction du pouvoir du Sénat et des régions.
Lors d’une conférence de presse dans la nuit de dimanche à lundi, ce
député de 38 ans – considéré comme le probable ministre des Affaires étrangères
d’un gouvernement du M5S – a déclaré qu’il était temps, pour ses adversaires et
pour les commentateurs politiques, d’arrêter de qualifier son mouvement de « populiste »
et de le traiter comme un futur parti de gouvernement.
Lui aussi ?
Luigi Di Maio, qui est à 30 ans vice-président de la Chambre des députés
et probable candidat du « M5S » à la présidence du Conseil a, pour sa
part, détaillé les propositions phares de son mouvement : Instauration d’un revenu
de base, référendum sur l’euro, baisses d’impôts pour les petites entreprises
et création d’une banque publique d’investissement à l’instar de « Tagada-à-la-fraise-des-bois ».
Là, il s’agit surtout d’éviter le « big-crunch » du système
bancaire « ritalien » qui va souffrir dans les jours qui viennent.
Notez que « les marchés », celui de Milan en premier, vont
probablement jouer à se faire peur : L’euro était de nouveau sous pression
hier, le sterling est en plein rebond, le dollar-yen glissait. L’or,
imperturbable, ne bouge pas et le baril de pétrole semble s’installer autour
des 51 dollars.
L’Europe va être sous pression avec Rome et les États-Unis attendent la
hausse des taux tant attendue de la FED.
Parce que tout le monde avait déjà anticipé l’échec du référendum.
En tout cas chez les plus lucides…
Car on note avec ravissement, et c’est une première depuis de nombreuses
élections, que les sondages ne se sont pas trompés et les marchés se sont déjà,
un peu, préparés. Ils ont anticipé.
Rappelons que la bourse italienne affichait déjà la plus mauvaise performance
boursière de l’année et que les actions bancaires qui seraient les plus
touchées en cas de crise financière ont déjà vu leurs valorisations s’effondrer.
Les investisseurs comptent également beaucoup sur la BCE. Cela fait des
mois que la Banque centrale européenne s’ennuie un peu : Elle s’était
mobilisée pour le « Brexit » mais finalement il a fait pschitt sur
les marchés et elle ne demande qu’à intervenir massivement et reprendre du
service après crise.
Élément totalement irrationnel mais essentiel pour les investisseurs : « Ma-Rio-Drague-hi »
est « ritalien » et les marchés sont donc persuadés qu’il ne laissera
jamais tomber son pays. Rappelons également que les investisseurs ont paniqué
dans les heures qui ont suivi chacune des élections clés de l’année et que
cette fois-ci ils ne veulent pas tomber dans le piège de la précipitation.
Donc pour l’instant, le mot d’ordre général est « pas de panique »…
Surtout qu’il n’y a pas vraiment d’alternative au sortant.
Il a tenu sa promesse de démissionner en cas de victoire du « non »
mais il n’a jamais promis de ne pas revenir si on le lui demandait
gentiment !
Sur le plan politique, le rejet de la réforme pourrait-il être perçu comme
la suite du « Brexit » en Grande-Bretagne ?
Probablement que non.
Le débat est évoqué depuis 25-30 ans. « L’échec du référendum sera peut-être lu dimanche comme une suite du
Brexit, mais on se tromperait ».
En revanche, « le futur résultat des
élections, si elles ont lieu, et si la victoire du M5S se concrétise sera dans
la continuité de la montée des populismes en Europe. »
Et pourrait être son apogée en cas de référendum sur l’Europe, en
pense-je.
Justement en « Austrasie-autrichienne », le
« populisme » d’extrême-droâte a pris un vieux coup entre les
oreilles, ce même dimanche-dernier.
« L’écololo » Alexander Van der Bellen, 72 ans, le
« migrant-autrichien » (il est né en Autriche d’un père russe et
d’une mère lituanienne et porte un patronyme néerlandais…) est crédité, avant
le dépouillement des votes par correspondance de 53,6 % des voix, contre 46,4 %
à son adversaire de 45 ans, Norbert Hofer.
Cette fois-ci, le parti d'extrême-droâte a fait savoir qu’il ne
contesterait pas les résultats. Le secrétaire général du FPÖ, Herbert Kickl, a
reconnu la défaite de son parti dès les premières estimations connues.
Pour une fois, on est ravi qu’un « écololo » gagne une
élection !
Infligeant un revers pour un camp populiste galvanisé par le « Brexit »
en juin et la victoire de « McDonald-Trompe » à la présidence
américaine il y a un mois.
L’élu est peut-être « écololo », mais surtout un Européen
convaincu et attendait du peuple de continuer à être « un membre fidèle de l’Union européenne » alors même que son
adversaire n’avait pas plaidé ouvertement, au cours de la campagne, pour un «
Öxit » – une sortie de l’Autriche de l’UE à la différence de « M5S »
en « Ritalie » –, mais il a de nouveau souligné dimanche qu’il
voulait faciliter un rapprochement entre les États-Unis et la Russie de « Vlad-Poux-tine ».
Ce qui devrait vous intéresser, c’est qu’il a évité les dérapages
ouvertement xénophobes qui ont longtemps été la marque de fabrique de son
parti, fondé par d’ex-nazis en 1956, malgré la « crise migratoire », et
axé son discours sur la protection sociale, le pouvoir d’achat et la défense de
l’emploi, même si la constitution ne lui donne pratiquement aucun pouvoir, hors
celui d’inaugurer les chrysanthèmes.
Ça vous rappelle quelqu’un, par hasard ?
Vous allez devoir vous en souvenir, parce que globalement, ce sont les
axes de campagne qui va suivre de « Marinella-tchi-tchi ».
En synthèse de ce week-end chargé, je reste assez frappé des signaux
globalement contradictoires et dissonants que donnent tour-à-tour les
électeurs.
Manifestement, le « fil-rouge » est ailleurs et je pense en
avoir trouvé un brin, un petit-brin, une trace encore ailleurs : Mais
c’est compliqué à exposer ici.
Je le ferai peut-être à l’occasion d’un chapitre à rajouter (un de
plus, encore !) à l’actuel roman en ligne des
« enquêtes de Charlotte » qui en devient littéralement « interminable »…
Rien n’est joué, d’autant que d’un autre côté, mon
« Boss-à-moi » et « moi-même » partons en fin de semaine
pour la Hongrie en rechercher un autre, pays dont on sait qu’après avoir abattu
le « mur-de-la-honte » en 1989 et vécu deux décennies de la transition
marquées par un jeu politique équilibré entre la gauche et la droite à la tête
du pays, le parti conservateur « Fidesz-MPSz » a remporté les
élections parlementaires à une écrasante majorité au printemps 2010.
Le pays a signé les accords de Schengen en 2004 pour une mise en œuvre en
2007, fait partie de l’Euroland mais n’a pas adopté l’euro : 1.000 forints
valent environ 3,20 €…
Mais vous ne les aurez pas à ce prix-là : Comptez plutôt 3,50 € au
bureau de change de votre quartier.
Marginalisés, les partis progressistes « MSzP » et « LMP »
ne parviennent pas à empêcher le Premier ministre Viktor Orbán de faire adopter
le 18 avril 2011 par l’Országgyűlés une nouvelle loi fondamentale (pas comme le
« ritalien »). Entrée en vigueur le 1er janvier 2012, elle
inscrit dans le marbre de nombreuses dispositions très conservatrices. Ce
changement constitutionnel s’est d’ailleurs accompagné d’un activisme
législatif très important permettant un remodelage profond de l’organisation
institutionnelle et politico-administrative du pays et laissant entrevoir le retour
« d’un État fort ».
Là encore, cela ne vous rappelle-t-il pas quelques autres en « Gauloisie-libérale-avancée » ?
Je vais essayer d’en savoir plus sur cette notion à la mode…
Le 6 avril 2014, les citoyens hongrois devaient élire les 199 députés de
la 7ème législature de la Diète, pour un mandat de quatre ans :
Ces élections ont traduit par une large victoire du « Fidesz-Union civique »
hongroise de Viktor Orbán qui a été reconduit à la tête du pays et une majorité
des deux tiers au Parlement.
Le parti nationaliste « Jobbik » en est sorti en revanche très
renforcé et a obtenu 20 % des suffrages.
Les prochaines auront lieu en 2018 : Nous partons sur place anticiper,
pour une petite mission d’exploration…
C’est la vie !
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