Une ville frappée au cœur.
En ciblant la Breitscheidplatz, à Berlin, lundi 19
décembre, le terrorisme, probablement un tunisien, fiché, recherché, déjà condamné,
a choisi un lieu de la capitale allemande hautement symbolique : La place
sur laquelle se tient actuellement un marché de Noël se situe en effet au pied
de « l’Église du Souvenir » (Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche), connue
dans le monde entier pour son clocher brisé, vestige des bombardements de la
seconde guerre mondiale et emblème du Berlin meurtri.
Elle a été construite entre 1891 et 1895 en souvenir
de l’empereur Guillaume Ier, premier empereur d’Allemagne et laissée
en l’état, mais entretenue depuis la fin des hostilités, comme d’un témoignage
indélébile du martyr de la capitale des nazis.
Si je me souviens bien, la place donne également sur
le Kurfürstendamm, les « Champs-Élysées allemands ». La célèbre avenue sur
laquelle s’alignent magasins de luxe, cafés, restaurants, théâtres, cinémas,
galeries d’art et boutiques de mode qui attirent les Allemands et les touristes
comme des mouches, fort nombreux à Berlin.
Qui fuient les « no-go-zones »
gauloisiennes…
À deux pas se trouve le célèbre « KaDeWe »,
pour Kaufhaus des Westens (« Grand magasin de l’Ouest »). Fondé en 1905, le
magasin fut, lui aussi, détruit pendant la seconde guerre mondiale et
reconstruit pendant les années 1950.
Pendant la guerre froide, ce lieu symbolisait
l’opulence indécente d’une société occidentale capitaliste et la résistance de
Berlin-Ouest au régime communiste de la RDA cantonnée aux rationnements…
Et dire que mon « Papa-à-moi » (celui qui me
fait toujours frémir quand je l’évoque) m’avait affirmé que les lumières de
cette ville allaient s’éteindre.
Mais non, « mon vieux-à-moi-même » :
Elles brillent des mille feux de la rage de vivre … aujourd’hui endeuillés !
Je me rappelle encore de mon « raid » de
1989 sur cette ville. Décembre, un froid de canard, la nuit qui tombe à 16
heures, au volant de ma « chiotte-à-roulettes » toute rouillée de
partout de l’époque, une « R5 » bourrée de courants d’air tellement
elle était trouée, une époque où le brouillard ambiant était pollué de
poussières denses (déjà !) et où j’avais fait la konnerie de faire le
plein du lave-vitre avec le bidon de liquide de refroidissement du radiateur…
C’était sur le périphérique
« parigot-sur-plage », vers deux heures du matin un 30 décembre, les
étiquettes étaient illisibles et les essuie-glaces ont « collé »
durant tout le parcours laissant des traînées noirâtres sur le pare-brise.
Et j’ai fait comme ça les 1.200 km en passant par la
Belgique et Francfort, pas la route la plus courte, d’une seule traite hors les
pleins d’essence plombée, ralenti par les passages de la frontière avec la RDA,
en 18 heures… juste pour aller arracher quelques morceaux du « mur de la
honte » avec mon petit-marteau et mon burin (qui ne quittaient pas le
coffre de « ma chiotte » avec ses bougies sèches : La R5, si
vous ne tiriez pas la manette du starter les soirs d’hiver, le lendemain, les
bougies n’allumaient plus rien et il fallait « bricoler » !).
« Mythe-errant » y avait été à Noël avec mes
impôts (que j’en payais des wagons, à ce moment-là) alors moi, cadre-sup
diplômé, à l’époque encore plus jeune DAF de « Gauloisie-éclairée »
d’une société cotée, y’avait pas de raison que je n’y aille pas aussi poser
« ma marque ».
Quel souvenir, mais quel souvenir !
J’ai été accueilli par une myriade de cliquetis au
pied des ruines du Bundestag, la porte de Brandebourg étant de l’autre côté du
mur : Des milliers de clampin, pas beaucoup de « Gauloisiens »
identifiables aux phares jaunes de leurs véhicules, réalisaient le même projet
que le mien.
Quelle effervescence, qu’elle joie de vivre un moment
historique, sur place !
Juste le temps de se retourner pour trouver l’hôtel –
qui avait revendu ma chambre des dizaines de fois que j’en avais l’air kon avec
mon « ticket de logement » à la main – situé dans le quartier de cette
« l’Église du Souvenir », sans GPS (ça n’existait même pas dans les
cartons des ingénieurs) et je suis allé pioncer dans le parking couvert d’une
des gares ferroviaires après avoir hésité à passer
« Check-point-Charlie ».
Que ça pété de froid toute la nuit, malgré la
bouteille de Chianti ingurgitée à la sauvette dans une pizzeria pas trop chère
(parce que ma « Visa », les DAB n’en voulaient pas : Ils étaient
« MasterCard ») …
Transis de froid, le lendemain matin, j’ai ouvert ma
bouteille de Dom-Pérignon pour le moins bien frappée qui avait fait le voyage
avec les flûtes qui vont avec, que j’ai sifflée en saluant la queue
interminable de ces allemands qui passaient à l’est pour retrouver leur famille,
une joie indescriptible au cœur, et je suis allé passer le réveillon en
Allemagne de l’ouest, dans le premier palace du Michelin venu qui acceptait la
carte Visa !
C’est vous dire si mes « souvenirs
d’Allemagne », plus exactement de Berlin, sont légers mais forts, très
forts, très denses.
Je n’y suis retourné depuis que pour des déplacements
professionnels rapides, entre deux avions, sans même y passer la nuit, alors
que j’y ai des amis, même s’ils sont plus nombreux en Bavière et à Munich où
j’ai passé plusieurs vacances scolaires accueilli par « Herr Dieter »,
un haut-magistrat que je n’ai battu aux échecs que le dernier jour, pour ne pas
perfectionner mon allemand qui reste toujours aussi nul…
J’en ai d’autres, notamment à Francfort : Vous
vous souvenez du « Gel-Birgit », dans le roman en ligne des « Enquêtes
de Charlotte » où je lui fais jouer le rôle d’une
« WIB » imaginaire ?
Je n’ai aucune imagination, alors il faut bien que je
m’accroche à des « réalités » transposées…
Pour, me réveiller profondément meurtri quand j’ai
appris le drame de la veille renouvelé au « camion-bélier »,
avant-hier matin, le temps de m’en remettre (désolé d’être
« long-à-la-détente » dans ces épisodes-là) et pondre cet hommage et
mon entière solidarité…
Je suis comme vous, je me souviens du martyr
de la ville de Nice, le 14 juillet dernier.
Allah jubile-t-il mieux après ce coup-là ?
Ceci dit, l’heure est à la compassion, à la douleur, au chagrin,
au recueillement, à la solidarité envers les familles fauchées, hachées,
endeuillées.
Aux regrets éternels.
Ce qui n’empêche pas d’avoir quelques précisions.
Le semi-remorque de 40 tonnes immatriculé en
Pologne a foncé intentionnellement sur la foule lundi soir, faisant au moins 12
morts et 48 blessés. Et horreur sublime, mardi soir, le groupe État islamique a
revendiqué cet attentat via son agence de propagande. « Un soldat de l’EI a commis l’opération de Berlin en réponse aux appels
à cibler les ressortissants des pays de la coalition internationale »
anti-EI, a précisé son agence de propagande.
Konnard !
Attends coco, toi et nos opérations
« Homos », tu peux être sûr que tu es sur la liste de
« Tagada-à-la-fraise-des-bois » dit aussi « Gras-nul-laid »
et de quelques autres que je te souhaite nombreux !…
Je suis désormais trop vieux, mais j’aurai 40 ans de
moins, s’ils armaient une brigade mobile pour aller leur expliquer la vie, je
pense que je serai volontaire pour aller en finir directement sur place, mû par
une rage bestiale : Trop c’est décidément trop.
Du coup, précision dérisoire, le gouvernement « Gauloisien »
a annoncé procéder à des « arrestations préventives » au pays pour
éviter d’autres drames : Eux aussi savent, et ils en ont désormais les
moyens, logistiques et légaux.
Nous y sommes : Contre le terrorisme, les
démocraties s’enfoncent encore plus profondément dans la dictature policière et
… « préventive » !
Autant dire « arbitraire » au regard des
principes intangibles d’un État de droit.
« Au-bas-Mât » et « Tagada-à-la-fraise-des-bois »
n’auraient pas renoncé à engager des moyens, les anonymes allemands de Berlin –
et encore d’autres ailleurs – auraient pu espérer fêter Noël en famille.
Là, maintenant, ils sont définitivement … « effacés ».
Peu après l’attaque, un homme a été interpellé par la
police, sur les indications d’un témoin. Présenté comme un demandeur d’asile
pakistanais par le ministre allemand de l’Intérieur, il a finalement été remis
en liberté mardi soir par les autorités : Choux-blanc.
Autrement dit, l’auteur de cet attentat court
toujours…
Aucun nouveau suspect n’a été interpellé, en revanche
un mandat d’arrêt international est lancé.
J’attends comme vous et avec impatience la suite…
Pourvu que ça ne se termine pas comme à Bruxelles des
suites des attentats du Bataclan…
Quand les forces de police veulent, elles
peuvent : On l’a vu avec les commandos du janvier et de novembre
2015 (c’était prévu, mais bêtement je pensais que seule la
COP21 était visée : On ne peut pas être génial tous les jours…),
en Gauloisie et en Belgique, avec celui de
juillet 2016.
Elles interviennent toujours trop tard pour protéger
(et encore, on ne sait pas tout : Il y aurait eu des dizaines d’attentats
évités depuis en « Gauloisie-persécutée »), mais le temps joue
exclusivement pour elles.
D’accord, on le paye tous avec des lois liberticides,
un maillage électronique insensé, des surveillances vidéos à chaque carrefour
(même à Venise, et pire à Monaco), mais il n’y a eu aucun attentat durant le
mondial de foot, pas plus qu’au Brésil pendant les JO.
Les attentats aveugles semblent ne devenir possibles
que là où le maillage sécuritaire reste de faible densité : Il est temps
que les allemands et quelques autres s’y mettent aussi.
Lundi soir, 12 morts et plusieurs dizaines de blessés,
qui, selon la presse locale, souffrent de fractures diverses et d’hémorragies
internes, causées par la violence du choc.
C’est autant de trop.
Un seul aurait d’ailleurs été de trop !
Un témoin australien a indiqué que même des enfants et
des personnes âgées figuraient parmi les personnes gisant au sol après le
passage du camion…
Pas de détail pour ces sauvages !
Dans la cabine du camion une carte de séjour
provisoire (celle du suspect recherché, comme, curieusement, après l’attentat
qui a décimé la rédaction de « Charlie »)
et un corps sans vie ont été découverts.
Le transporteur polonais propriétaire du véhicule a
confirmé que ce corps était bien celui de son cousin de chauffeur routier, qui
n’avait plus donné signe de vie depuis lundi après-midi. L’homme de 37 ans, qui
laisse une femme et un fils de 17 ans, était un costaud de 120 kilos, mesurant
1,83 m : « Une seule personne n’aurait
pas eu raison de lui. »
Si, moi avec mon
double-quintal … d’avant.
Sur une photo, « on
y voyait des traces de coups, il était évident qu’il s'était battu. Son visage
était ensanglanté, tuméfié. Il y avait une blessure à l’arme blanche ». « La police (en) dit qu’il avait aussi une blessure par balle. »
Le conducteur a eu le dernier contact téléphonique
avec sa femme vers 15 heures. Ils ont parlé peu, car elle était encore au
travail, et devaient se reparler une heure plus tard alors que lui devait faire
sa livraison retardée par un client déjà fermé.
Mais à 16 heures il ne répondait plus au téléphone.
Par la suite, on a découvert, grâce à son système GPS,
que le camion avait été mis en marche vers 15 h 45, mais n’est pas parti, ne
faisant que des petits mouvements en avant et en arrière « comme si quelqu’un apprenait à le conduire ».
Un comportement suspect qui aurait pu alerter… Peu
importe, ce qui est fait est fait.
Et puis déjà les ignobles récupérations politiques totalement
indécentes, telles les rapaces se disputant les dépouilles : Frauke Petry,
la patronne d’Alternative fur Deutschland, profite outrageusement de cet innommable
attentat.
Le cynisme n’a décidément pas de limite.
Quelques minutes à peine après l’annonce de l’attaque de
Berlin, les premiers twists vengeurs de dirigeants du parti populiste et
xénophobe AfD ont commencé à circuler sur la Toile. Le leader de cette
formation pour le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a été particulièrement
virulent en 140 caractères.
« Quand est-ce
que l’Allemagne va contre-attaquer ? Quand est-ce que cette maudite
hypocrisie va prendre fin ? Ce sont les morts de Merkel… »
Ces twists vengeurs ont été postés un peu après 20
heures lundi soir alors que personne ne savait à ce moment-là si ce drame était
un accident ou un attentat…
Mais l’AfD a pris l’habitude de profiter de toutes les
occasions qui se présentaient à elles pour tenter d’accroître le sentiment de
peur et de méfiance vis-à-vis des étrangers.
J’en connais d’autres qui surfent hélas sur la même
clientèle.
La cheftaine du parti l’a encore prouvé sur sa page
Fesse-book. « Pas un mot n'a été prononcé
pour dénoncer ceux qui sont responsables de ces événements. Ouvrir grand les
portes aux immigrants illégaux et minimiser cette erreur au lieu de prendre des
mesures appropriées. Ce que fait notre gouvernement est irresponsable et
inhumain. Il faut que cela change. Merkel doit partir. Il est temps ! »
Le social-démocrate Ralf Stegner a jugé que les twists
de Marcus Pretzell étaient « incompréhensibles
et dégoûtants ».
Je les trouve carrément dégueulasses, infects et
puants !
Dégoulinants de haine viscérale, abjecte…
Attention, le radicalisme de l’AfD rencontre pourtant
un succès grandissant en Allemagne.
Depuis le mois d’août 2015, ce mouvement a gagné dix
points dans les sondages.
Avec 13 % des intentions de vote, selon l’enquête de
l’Institut TNS Emnid publiée le 10 décembre, Alternative für Deutschland est
désormais le troisième parti le plus important du pays, derrière la CDU et le
SPD, certes, mais devant les Verts, le parti d’extrême gauche « Die Linke »
et les libéraux du FDP au moment où les autrichiens ont su repousser leurs
peurs à eux.
À l'approche des prochaines élections législatives
prévues pour le mois de septembre en Allemagne, chaque nouvelle attaque accroît
la popularité de l’AfD et ne cesse d’écorner l'image de la chancelière :
Elle est en effet accusée par beaucoup d’avoir permis aux terroristes d’entrer
dans le pays lorsqu’elle a décidé en septembre 2015 d’ouvrir généreusement ses
frontières aux demandeurs d’asile venus de Syrie martyrisée à son tour.
Depuis, ils se comptent plus de 900.000 …
Notez qu’ils sont 1,2 million en Jordanie et presqu’autant
en Turquie.
À croire que l’EI roule pour les fachos
allemands !
Vous vous souvenez d’Aznar et des attentats de
Madrid du jeudi 11 mars 2004 ?
191 morts, trois jours avant les élections générales
nationales. Tous les partis politiques interrompant leurs campagnes.
Le premier ministre espagnol, José María Aznar, avait
désigné son successeur, Mariano Rajoy, donné vainqueur avec une courte avance
par la quasi-totalité des sondages et des médias, lui, ayant toujours affirmé
qu’il ne ferait pas plus de deux mandats. Ce sera Zapatero…
Il n’y a probablement pas de hasard et nos échéances
électorales approchent.
Naturellement, je n’oublie pas les victimes des
attentats partout ailleurs à travers la planète, tellement nombreux qu’on ne peut les citer tous et s’indigner autant, qui tombent presque tous les jours sous les coups
du terrorisme islamique, même quand ils sont ambassadeurs (de Russie en
l’occurrence).
Je n’ai rien contre Allah à titre personnel, mais il
serait temps que « ses soldats » se calment ou disparaissent de la
surface de la planète, anéantis, dispersés dans la poussière divine, puisqu’il
n’y a que ça qui les porte encore à nuire.
Une conversion, une « déradicalisation » est
manifestement impossible à mettre en œuvre chez ces fous-là qui violent le
Coran avec jubilation.
Plus que jamais, si on veut laisser un monde « en
paix » à nos gosses, il est hélas nécessaire de nettoyer définitivement la
surface de la planète partout où elle est contaminée.
La guerre est une horreur. Le terrorisme « asymétrique »
en est une autre.
Alors, faire « la guerre à la guerre » ?
Par obligation, forcément.
Bien sûr, ça ne rendra pas le sourire des disparus à
leurs familles, mais peut-être que ça ouvrira les yeux à tous les responsables,
les vrais et les autres.
C’est tout ce qu’il y a à espérer en cette fin
d’année.
Nous ne sommes pas encore à l’heure des vœux, mais
c’est déjà le mien.
En attendant, je retiens mes larmes… par dignité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire