Fin du dogmatisme teuton ?
Pas sûr…
« Ils » se réunissent aujourd’hui pour en
décider et se sont vus hier soir pour se mettre d’accord sur le ton à donner.
En revanche, des milliers de Grecs ont laissé exploser
leur joie à l’annonce des résultats du référendum sur les réformes et les
mesures budgétaires imposées par l’Eurogroupe et le FMI, dimanche soir.
Le « non » l’a très largement emporté, avec plus de 61,31
% des suffrages, tandis que le « oui » a rassemblé 38,68 % des voix alors qu’on
nous annonçait que les deux camps étaient au coude-à-coude dans tous les
sondages…
Des fantasmes de « journaleux » et autres
trouillards, oui, qui ne voulaient pas voir les « vrais effets » d’un
dogme de « décliniste »
absolu !
Dès 19 h 30, les premières estimations ont été
égrenées à la télévision grecque. La place Syntagma s’est alors remplie, pour
devenir noire de monde vers 22 heures. Toutes générations confondues, les
Athéniens ont manifesté leur bonheur et leur émotion, chantant et dansant dans
une grande ferveur (tout-à-fait grecque).
« Oxi ! » (« non ») scandait évidemment la foule, mais
aussi « Hellas ! » (« Grèce »), agitant fièrement des drapeaux hellènes !
Moi, j’étais de « post-mariage » (du samedi),
chez des « bourges-soces » qui auraient voté « Né » sans
sourciller, malgré la complainte du peuple…
Et ça se dit socialiste alors qu’ils ne sont même pas
démocrates…
Enfin passons !
Bon, on finissait aussi les bouteilles à cette
heure-là et plus personne n’était vraiment frais.
Alors que je devais reprendre la route pour « être
à poste » hier matin juste après l’aurore : L’éthylotest est redevenu
négatif et le moteur a bien voulu démarrer à 4 heures du matin !
Galère.
Mais j’ai bien aimé les séquences télé, entre-temps.
« Je suis très
fière d’Alexis Tsipras, très fière de mon pays et d’être grecque »,
affirmait une gamine de 18 balais à peine, la voix tremblante. « Je n’aurais jamais cru que nous fêterions
une telle victoire un jour sur cette place », confiait une plus âgée, chômeuse
depuis plus d’un an.
« On a dit non à
l’humiliation car on a trop souffert, depuis trop longtemps »,
renchérissait un grand-père.
Tout était dit.
Ils ont également hué Antonis Samaras qui s’est
exprimé à la télévision.
Les sifflets se sont transformés en cris de joie
lorsque le leader de l’opposition a annoncé qu’il quittait son poste de
président du parti Nouvelle démocratie.
Les médias grecs et internationaux en ont également
pris pour leur grade, accusés, en chanson, d’avoir nourri une « propagande par la peur ».
La terreur, dirai-je, déjà qu’ils étaient privés de
banques et de billets depuis une bonne semaine…
« Alex Tsi-tsi-Passe » est lui aussi fait vedette à la télé-locale : « Je
suis conscient que vous me demandez de continuer avec l’Europe et non pas de
rompre avec elle », a déclaré le « gôchiste ».
Le grand écart, en somme.
Parce que la Grèce aura besoin d'une nouvelle aide de
36 milliards d'euros des Européens dans les trois prochaines années même avec
le plan des créanciers, selon le FMI.
Notez que la BCE en dispose et dépense 60 tous les mois
dans son QE à elle…
Et pourtant, les Européens ont passé la semaine à le prévenir
qu’une victoire du « non » l’exposerait à de graves conséquences.
Vendredi, le président de la Commission européenne, « J’y-Sais
Junk-l’Air » soi-même, a notamment averti qu’en cas de « non » au référendum,
« la position grecque [serait] considérablement affaiblie ».
Pas sûr.
De son côté, le gouvernement grec expliquait depuis
l’annonce du scrutin que le refus du plan par les électeurs était de nature à
lui donner du poids dans les négociations.
Pas certain non plus…
En revanche, que son ministre des finances
démissionne, ça c’est évident, ça va faciliter l’émergence d’un prochain
accord.
Parce que bon, on n’accuse pas de terrorisme financier
son « partenaire », même si ce n’est pas faux.
« Tsi-tsi-Passe » a aussi indiqué que selon
lui, le « non » permettait au gouvernement d’être « mieux armé » pour négocier et équivalait à donner son soutien à « une solution réaliste » qui vise à moins
de rigueur et à la restructuration de la dette.
Ce qu’il demandait depuis quelques jours en échange d’un
gel des échéances et de la négociation d’un calendrier d’apurement réaliste.
« Certes, le
“non” valide la stratégie de négociation de Tsipras en Grèce et augmente ses
chances d’obtenir un accord sur les bases d’un compromis », analyse un
économiste à l’OFCE. « Et même si
les Européens ont menacé de rompre les négociations avec Tsipras, le réalisme
l’emportera. »
Mais, ajoute-t-il, « le risque de voir la BCE couper le robinet grec en cas de défaut de
paiement le 20 juillet et en l’absence de perspective d’accord est réel ».
Avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir…
Encore des menaces, n’est-il pas ?
En fait, les grecs gagnent du temps, ce qui leur manque le plus.
Ils en auraient gagné encore plus en votant « Oui »
et de se retrouver de nouveau devant les urnes pour former un nouveau
gouvernement après la démission annoncée de l’équipe en place, dans cette
hypothèse.
Un retour au « calendes-grecques » en somme,
une spécialité locale et historique !
Officiellement, les restrictions sur les retraits d’argent
aux DAB locaux de la population grecque doivent cesser aujourd’hui avec la
réouverture des banques. Mais « la
victoire du "non" rend cette perspective inenvisageable », selon un
« stratégiste » de chez un courtier pourtant réputé.
Alors même que « les marchés » n’ont que
très peu réagi au résultat du référendum, nettement plus secoué par les
déboires asiatiques. Mais là aussi, tout n’est pas encore dit, même s’il y
avait eu beaucoup d’anticipations.
Car il est peu probable que la BCE desserre son
étreinte et approvisionne à nouveau les banques grecques en liquidités, puisque
désormais, la balle est dans le camp des « politiques ».
Et pour éviter de nouveaux retraits massifs, la Grèce
devrait donc prolonger son contrôle des capitaux.
Elle pourrait même l’« élargir » et le « renforcer
», insiste un ancien directeur à la Commission européenne et actuellement
membre du conseil d’orientation de chez l’institut Thomas-More.
Pour l’instant, les retraits sont limités à 60 euros
par jour et par carte.
Quand vous avez une carte…
Notez, je n’ai jamais plus de 40 euros dans le
porte-monnaie.
Que j’en blague à chaque début de mois : « Plus
que 5 euros ! La fin de mois commence ! », même si ça ne fait
pas sérieux pour le directeur local d’un « gestionnaire de fortune monégasque » !
Quelles absurdités les dogmes technocratiques, finalement !
L’Europe prétend expliquer au peuple grec ce qu’il
faut faire pour se soumettre totalement à la rapacité sans fin de la finance
internationale, prête à envoyer un pays à la mort, pour quelques années de
revenus.
Et le peuple répond « NON » à cette « loi
financière » elle-même absurde puisqu’elle privilégie un revenu financier
à court terme et sans suite au détriment du soutien à une économie sur le long
terme basée sur des activités réellement créatrices de valeur !
« On
demande à la Grèce de se couper un bras pour manger quelques jours » !
L’approbation de la solution des créanciers européens
ne résoudrait rien. Bien pire, elle aurait pour simple effet d’obtenir un an de
silence sur le problème grec, et de trouver la Grèce dans un état encore pire
dans un an, avec les restes de son économie précipités dans un chaos sans
retour.
Contrainte de s’arracher le deuxième bras !
Ils ont déjà donné.
Une absurdité technocratique européenne qui atteindrait
une zone d’extrême de dangerosité bien connue dans les dictatures sud-américaines,
l’effondrement de l’ancienne URSS avec ses technocrates du Gosplan, les
soubresauts actuels du Mexique, ou ceux à venir de la Chine.
Alors, la victoire de la démocratie et du courage d’un
peuple contre les technocrates ?
Alors ? Malgré les menaces, malgré des banques
fermées, malgré les promesses d’apocalypse pour l’ensemble du peuple grec, ces
derniers massivement ont voté « NON » avec grande sagesse.
Fermez le ban !
Le grand déni européen a été de croire ou de vouloir
croire que l’on pouvait cacher indéfiniment la poussière sous le tapis. L’heure
des comptes et des décisions a enfin sonné et ce sont les Grecs qui viennent de
remettre les pendules à l’heure.
Résultat : Aucune réaction de la Commission
européenne, aucune réaction de l’Eurogroupe, ou si peu par l’intermédiaire d’un
« vice-Président », aucune réaction du Conseil de l’Europe, aucune
réaction du Parlement européen.
Voilà qui en dit long.
L’Allemagne de « Mère-qu’elle » ne voulait
pas porter la responsabilité historique et pour la troisième fois de la
destruction de l’Europe, même si cette fois il s’agit d’une destruction
économique.
L’Allemagne de « Mère-qu’elle » a enfin
l’occasion de se débarrasser de la Grèce en faisant endosser cette
responsabilité à la Grèce, conséquence logique du vote populaire sur ce
référendum.
Les Allemands de « Mère-qu’elle » ne
comprennent pas le mot « solidarité », eux qui en ont tant bénéficié,
entre-deux-guerres, puis en 1953, et enfin au moment de leur réunification dès
1990, comme si tout lui était dû.
Ils veulent flinguer la Grèce, virer les impuissants à
combattre la corruption qui gangrène le pays qu’ils auront eux-mêmes nourris à
coup de plans de sauvetage, d’aides exceptionnelles et « d’emprunts
toxiques ».
Cela va créer un précédent.
Le maillon le plus faible sortant, le dernier de la
classe prendra la place du maillon le plus faible et les marchés l’attaqueront.
C’est donc le détricotage de l’euro qui pourrait bel
et bien commencer et qui pourrait prendre plusieurs années.
Et là, les allemands en seront pleinement responsables.
À moins que justement, se rendant compte de leur folle
hégémonie, l’Allemagne sorte la première de l’Union.
Et comme en disait ma « petite-sœur » (celle
que si elle n’existait pas il faudrait quand même l’inventer) : « Dans 50 ans, ils nous referont la guerre !
Dans 50 ans, je ne serai plus là… »
À moins qu’aujourd’hui, en recevant la « chance-ailière »
à l’Élysée, « François III » à la fraise des bois, du haut de son
pédalo, réussisse en une journée ce qu’il n’a jamais réussi à faire depuis son
accession à la présidence, depuis 3 ans, à savoir infléchir la position
allemande.
C’est pour cette raison précise que vous n’avez eu strictement
aucune déclaration hier.
Il ne se passera rien dans l’attente du résultat de
ces discussions.
Soyons clairs et sans ambiguïté : Si la position
allemande de refus de négocier avec la Grèce l’emporte encore, alors l’euro est
condamné à brève échéance et la « Gauloisie-inféodée » également car
nous serons soit obligés de sortir de l’euro dans la pire des situations
économiques et avec un endettement massif lié à notre faible croissance,
conséquence d’une monnaie étouffante, soit nous serons obligés de faire la
course à l’échalote avec l’Allemagne.
Une course à l’austérité, « décliniste » à
outrance, mortifère pour l’avenir de notre pays et que nous n’avons en aucun
cas les moyens de gagner avant longtemps.
Toutes les instances européennes attendent le résultat
du choc des titans « Gauloisie/Teutonnie ».
Et la seule façon pour « François III » de
faire plier les « dogmes-dominants » est de refuser la politique
allemande même si cela signifie faire éclater l’Europe.
Le problème c’est qu’il est rare qu’un homme habitué,
vacciné aux « motions de synthèse » sache renverser la table après
avoir tapé du poing dessus.
Une réunion qui dessine notre avenir immédiat et à
termes.
Car si le président ne sait pas retourner la table,
non seulement il décevra le peuple européen (et je me sais européen depuis
Jules César : Ça ne date donc pas d’hier… et vous n’étiez même pas né pour
en savoir), et alors mon pays, celui que j’aime tant, sera totalement isolé avec
des conséquences économiques et politiques totalement dévastatrices pour notre
pays.
Sera-t-il enfin à la hauteur de son destin ?
Notez qu’il y aura aussi des « pressions
extérieures » : Les USA en tête, le FMI et puis les « sortants »
potentiels, ceux qui se sentent déjà cocus (Portugal, Espagne, Chypre, mais aussi
les italiens), alors que le scénario islandais prend tout d’un coup un « coup
de jeune » discret…
On pourrait même voir les anglais retourner leur veste
si l’Euroland sait se faire pragmatique et plus souple, moins intransigeante.
Enfin bref, une affaire à suivre.
En attendant, les grecs qui ont inventé la philosophie
« pendant [qu’on] peignait les murs de nos grottes »
(en dit mon beauf’, celui qui fait grec dans le civil), ils viennent de donner
une leçon de démocratie, de courage politique ou d’inconscience collective, au
choix et selon son point de vue.
Bravo ! τριπλό συγχαρητήρια !
Post repris sur les sites « Alerte éthique » :
RépondreSupprimerTYPEPAD :
http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/07/grexit.html
ALERTE-ETHIQUE.FR
http://www.alerte-ethique.fr/news/grexit/
Le « capitaine de pédalo » capable de retourner la table des négociations où s’affrontent Allemands et Grecs ?...
Ce n’est pas du tout dans le tempérament du « Grand méchant mou »…
De plus, comment argumenter alors que nous sommes les champions du monde de la dépense publique, des prélèvements obligatoires, et que dans quatre ans, si rien n’est fait, nous aurons atteint le taux effarant de l’endettement grecque ?...
Et je ne parle même pas de la corruption de nos dirigeants, vraisemblablement bien connue d’Angela, tout comme, d’ailleurs, le niveau de corruption en Grèce.
En fait, les Allemands seront-ils à la hauteur des enjeux sachant que les Grecs ont fait preuve d’une irresponsabilité remarquable depuis l’entrée dans l’euro ?...
Pour l’instant, l’économie « au noir » se développe. C’est le seul moyen pour les Grecs de survivre en en laissant le moins possible à l’Etat qui va voir, de fait, ses recettes diminuer.
L’avenir Grec serait-il à un Etat minimaliste, libéral, limité aux fonctions régaliennes ?...
C’est loin d’être probable car les « cocos » en place à Athènes vont vouloir plus d’Etat, quitte à fliquer les citoyens, développer la délation, créer une Nomenkatura…
La Grèce va-t-elle ressembler à la Roumanie d’il y a 40 ans ?...
A suivre…
Oui, oui : Ca reste très étonnant tout ça !
SupprimerLes grecs ont un solde positif hors la service de la dette (le fameux "primaire"), pas nous et loin de là.
Ni même les américains et depuis si longtemps.
Les italiens ont un ratio Dettes/PIB inférieur aux grecs (mais ça change avec un PIB en décroissance en Grèce).
Le Japon est le champion du monde de l'endettement...
Et on passe à la moulinette les seuls grecs !
Quant à l'économie parallèle, elle fleurit en Espagne, en Grèce, en Italie et même en "Gauloisie", mais je crois que ce sont les espagnols et les italiens qui restent champions d'Europe talonnés par les grecs et tout le monde s'en fout...
Hélas, le "black" reste la source de financement des toutes les corruptions, en commençant par le "bas-peuple".
Et il vole l'impôt, bien sûr, les régimes sociaux ensuite.
Plus d'Etat = plus de corruption = moins de recettes = la faillite à venir !
En "Gauloisie", on en est au seuil et on franchit la ligne à bonne allure. Il y a tellement d'argent qui circule... après les QE divers.
Je ne comprends toujours pas comment nos "sachants" et autres élus ne sont pas capables de comprendre qu'il faut moins d'Etat, toujours moins jusqu'à se cantonner aux seuls rôles régaliens.
Ca, ce sera pour "le monde d'après" !
Bonne journée à vous !
Ca ressemble au "NON" français du référendum de la "constitution européenne".
RépondreSupprimerOn te la repasse sour forme de traité, une demi victoire qd meme...
Ils auraient respecté ce NON on n'en serait pas là.
Il faut raconter cette "histoire" (qui n'a strictement rien à voir avec le plombier polonais) et bien la raconter pour contrer "l'histoire" actuelle servie par tous les médias ainsi que "les histoires" racontées par les religions aux "enfants" croyants...
La multiplication des "histoires" forcera les gens à réfléchir et meme si non convaincus, ce sera déjà un résultat.
Excuse "DB", je n'avais pas vu ton commentaire depuis tout ce temps où tu l'as posté.
SupprimerIl se trouve que l'on sait depuis que les peuples n'ont plus le droit de décider de leur avenir à travers les urnes : Ils ne décident jamais que des konneries.
Pour te le prouver, il y a eu le vote autrichien, certes, les "Ritaliens", les Gauloisiens, mais surtout le "Brexit" totalement ahurissant, et l'élection de "Mac-Donald-Trompe".
Bon terminé : Les urnes peuvent décider n'importe quoi, de toute façon - et la Grèce en est une caricature, non seulement ça peut être "manipulé", mais en plus personne n'en tient compte !
CQFD : Les "Maîtres du monde" ont repris la main pour construire "le mond d'après".
Bien à toi !
I-Cube