Ou l’histoire
des 50.000 postes de l’État soi-disant vacants…
De qui se moque-t-on au juste ?
Chacun se souvient de « l’Amiral de pédalo »
à la fraise des bois nous racontant, droit dans les yeux pendant sa campagne
électorale de 2012, qu’il créerait 60.000 postes dans « Les-duc-à-Sion »
nationale, mais à effectif constant.
Plus 10.000 dans les effectifs de la justice et de la
police.
Alarme chez la rapporteuse du Budget, « Valy-Ra-beau », une élue du peuple,
entre deux réunions de crise de l’euro-groupe, la semaine en huit : En
2014, près de 50.000 postes sur les
plafonds d’emplois votés par le Parlement n’auraient pas été pourvus !
On n’en a pas fait trop de bruit trop longtemps, mais
elle en fait, dans son rapport pour le débat d’orientation budgétaire, un sujet
important à ses yeux.
« Tais-toi donc ! Le niveau des impétrants
est si faible, qu’on ne va pas non plus embaucher des bras-cassés et des
acéphales… »
D’autant qu’elle ne sait pas compter (c’est dire le
niveau des post-bacs qui nous gouvernent), car c’est un non-sujet et le rapport
le dit seulement entre les lignes.
Il y a tous les ans des postes vacants : 46.000 en
2013 et 38.131 en 2012.
Pendant ce temps-là, le nombre d’emplois créés « hors
plafond d’emplois », c’est-à-dire les emplois dans les agences de l’État
et les opérateurs assumés par ces derniers (sans compensation dans les subventions
pour charge de service public qui leur sont allouées) ne cesse d’augmenter :
Ils étaient 49.000 en 2012, ils sont 53.000 en 2014 et ceux-là ne sont pas
comptabilisés dans la masse salariale de l’État, nous fait savoir l’Ifrap.
Chut ! Cachez donc cette misère de la fonction
publique, SVP…
C’est d’ailleurs cette mécanique de « délégation à
soi-même », qui contribue à faire déraper la masse salariale globale qui
tourne officiellement autour des 81 milliards pour l’État mais qui est en
réalité quasiment à 90 si on réintègre les satellites de l’État (en y incluant
cependant également les agents sous plafond d’emplois au sein des opérateurs,
qui sont rémunérés également hors dépenses de personnel – titre 2 – sur les
dépenses de fonctionnement de titre 3).
On peut faire un parallèle amusant entre les – 17.406
postes non pourvus dans l’enseignement supérieur et la recherche et les 39.043
effectifs « hors plafonds « qui ont été embauchés ces dernières
années dans ce même ministère…
Curieux jeu de vases communicants.
La fonction publique ne ferait-elle plus bander ni même
mouiller ?
Mais alors, déplorer que 48.000 postes soient vacants
est un peu étonnant quand il faudrait surtout demander que la masse salariale
de l’État et des opérateurs soit dument documentée de manière beaucoup plus
fine (ces dernières années, le budget de l’État est le plus vague possible sur
le sujet) et a minima contenue.
La cafeteuse rapporteuse devrait surtout
insister pour un meilleur suivi de la masse salariale consolidée de l’État et
des opérateurs en pense-je.
Et, je dirais « même plus », d’avoir un réel
contrôle de gestion des tâches accomplies, quantifiées, afin d’imaginer en
réduire le coût général : Ce serait toujours un peu d’argent de plus dans
la poche du « kon-tribu-able », ou un peu moins de dette à assumer
pour les générations futures…
Il est d’ailleurs assez sot-grenu saugrenu que
cette information arrive au moment où on comprend que la promesse de maintien
des effectifs de l’État ne sera pas tenue par le gouvernement.
Et où l'annonce tombe de 8.300 créations de postes
pour l'État en 2016.
Il est clair qu’il aurait fallu gager l’augmentation
des effectifs de défense qui est nécessaire (les effectifs de défenses sont
passés de 320.612 en 2008 à 265.846 en 2015, soit plus de 50.000 postes en
moins) sur une réduction du nombre d’agents dans les autres ministères,
notamment en réduisant les effectifs au ministère des Finances.
Opportunité générée par l’arrivée de la retenue à la
source (qui ne fait pas l’unanimité alors que c’est si simple à mettre en œuvre)…
Le gouvernement ne prévoit la suppression que de 2.548
postes aux Finances pour 2016 alors même que les prévisions de départs en
retraites pour ce ministère sont de plus de 13.000 par an : La différence,
ce sont des embauches…
La retenue à source de l’impôt sur le revenu doit
forcément se traduire aussi des réductions de postes.
Mais là, grand silence qui entourent les
maladies-honteuses.
Les 8.300 postes de plus annoncés pour 2016 pourraient
être entièrement gagés de la sorte, sans dérapage de la masse salariale.
Parce que par ailleurs, il faut aussi souligner que le
nombre d’agents publics, y compris les emplois aidés, n’a jamais été aussi important
: En 2013 il était de 5,6 millions (y compris environ 180.000 emplois aidés)
avec 2,4 millions dans la fonction publique d’État, 1,9 million dans la
fonction publique territoriale et 1,1 million dans la fonction publique
hospitalière.
À titre de comparaison, fin 2010, le nombre total
d’agents y compris emplois aidés était de 5,37 millions.
Soit environ … 230.000 agents au total de plus en 3
ans…
À « effectif constant », qu’il avait dit, la
« fraise des bois » en chef ?
Faut-il vraiment s’inquiéter pour les 50.000 emplois
non-pourvus ou pour les plus de 200.000 postes crées ces dernières années qui
portent le coût de la masse salariale publique à 23 % du total de la dépense
publique annuelle (l’équivalent de la totalité des dépenses de retraites) ?
Comprenez-vous mieux pourquoi ces dernières (les
retraites) sont et seront sacrifiées à l’autel du « toujours plus »
de dépenses publiques ?
Ne pourrait-on pas commencer par appliquer les 35
heures de travail effectives dans nos collectivités et nos hôpitaux qui pour la
plupart, entre les régimes dérogatoires aux 35 heures et l’absentéisme qui
sévit, sont des en sous-productivité chronique ?
Rien que pour la région Nord-Pas-de-Calais, passer aux
35 heures effectives permettrait plus de 5 millions d’euros d’économies par an.
À l’échelle de l’ensemble de la fonction publique
territoriale, cela représenterait 1,5 milliard
d'euros d’économies par an…
À l’échelle de la nation, mécaniquement 4,24 milliards !
Si on voulait vraiment être sérieux avec l'argent « pas à soi », il y a de quoi faire avec de pareilles « petites-rivières » qui forment le grand fleuve de nos déficits !
Mais non, on persiste à jouer les « comptables d’épicerie »
plutôt que d’imaginer une vrai politique des ressources humaines dans les
tâches régaliennes (et autres) de l’État.
En soi, c’est assez fabuleux alors qu’on demande des
efforts inouïs au grec !
Pensez donc à ce mot rapporté de « Tsi-tsi-passe »
pendant la longue nuit de négociation avec « Schlag-à-aux-bœufs » :
« Vous me demandez de faire en 48
heures ce qu’aucun (de mes prédécesseurs) n’a pu faire en un siècle ! »
Bé nous, on ne fait pas mieux et en plus y’en a qui s’inquiète
de ne pas pouvoir faire pire !
Fastueux !
Et là encore, ça méritait bien un « petit-post »,
juste pour ce souvenir que l’immense fatuité de nos gouvernants et autres « sachants »
est décidément sans limite !
Bonne journée quand même !
I3
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