Ex-candidate à une entrée dans l’Euroland !
Regardez bien d’ailleurs, elle figure encore sur
certains billets libellés en Euro. Si !
Pas tous, notez-bien…
L’idée iconoclaste des Islandais : Retirer aux banques
la capacité de créer de la monnaie.
Je la trouve excellente.
Et il faut dire qu’ils reviennent de loin…
Qu’ils n’ont pas de pétrole mais des idées, bien qu’ils
ne soient pas très nombreux : À peu près aussi peu que les Corsi de « Corsica-Bella-Tchi-tchi ».
C’est dire.
En tout cas, au lendemain de l'ouverture des négociations entre la Grèce et ses créanciers pour leur prêter encore plus qu'ils ne pourront jamais rembourser, vraiment jamais, un rapport parlementaire islandais
suggère de donner à la seule Banque centrale le monopole de la création
monétaire.
Une vraie révolution, si l’idée était appliquée…
Décidément, l’Islande, c’est le pays de la créativité
financière. Après avoir montré, en 2009, qu’il existait bien une alternative au
transfert de la dette bancaire vers la dette publique, l’île nordique pourrait
s’apprêter à réaliser une grande expérience monétaire.
Le 31 mars dernier, en effet, le président du comité
des affaires économiques de l’Althingi, le parlement islandais, Frosti
Sigurdjonsson, a remis un rapport au premier ministre, Sigmundur Gunnlaugsson,
sur la réforme du système monétaire islandais. Bon ils ont tous des patronymes à coucher dehors
avec un ticket de logement valide en main – comme moi à Berlin le 30 décembre
1989 : J’ai dormi dans ma « chiotte-à-roulette » posée dans le
parking de la gare centrale après avoir claqué une blinde phénoménale en réservation
de chambre en hôtel de luxe, qui a au moins été revendue trois ou quatre fois
dans mon dos avant que je ne passe la frontière.
Mais si cette idée prospérait, ce serait une véritable
révolution qu’il propose là.
Le rapport cherche en effet à réduire le risque de
bulles et de crises dans le pays.
On rappelle qu’en 2009, l’Islande a connu une crise
très aiguë qui a fait suite à une explosion du crédit alimenté par un système
bancaire devenu beaucoup trop généreux dans ses prêts et beaucoup trop
inconscient dans sa gestion des risques.
Ni l’État, ni la Banque centrale islandaise
(Sedlabanki) n’ont pu stopper cette frénésie. « Entre 2003 et 2006, » rappelle Frosti Sigurdjonsson, « la Sedlabanki a relevé son taux d’intérêt et
mis en garde contre une surchauffe, ce qui n’a pas empêché les banques
d’accroître encore la masse monétaire. »
Dans le système financier actuel, ce sont en effet les
banques commerciales qui créent l’essentiel de la masse monétaire, en accordant
des prêts à discrétion.
La Banque centrale ne peut que tenter de décourager ou
d’encourager, par le mouvement des taux ou par des mesures non
conventionnelles, cette création.
Mais la transmission de la politique monétaire aux
banques n’est jamais une garantie.
Malgré la hausse des taux de la Sedlabanki, la
confiance et l’euphorie qui régnait en Islande au début des années 2000 a
soutenu le processus de création monétaire.
Lorsque la demande existe, rien ne peut empêcher les
banques de prêter. Lorsqu’elle disparaît, rien ne peut les contraindre à le
faire.
« Mais ça, c’était avant ».
Aujourd’hui, les banques ne manquent pas de ressources
et la demande existe bien et est même encouragée.
Mais les banquiers sont devenus tellement « frileux »,
exigent de telles garanties encadrés qu’ils sont par une réglementation
asphixiante, que finalement le crédit ne retourne pas « à l’économie »
et assez peu « aux particuliers ».
Et souvent, ces mouvements sont excessifs, ce qui créé
des déséquilibres, puis des corrections par des crises où l’État doit souvent
venir au secours des banques.
« Nationaliser
les pertes, privatiser les profits »… Un grand classique des
politiques de trisomie-appliquée.
Et lorsqu’il faut faire repartir l’activité, les
Banques centrales ont souvent des difficultés à être entendue.
Le cas de la zone euro en est une preuve. Il a fallu
que la BCE use de moyens immenses, l’annonce d’un QE de 1.140 milliards
d’euros, pour que le crédit commence à se redresser dans la zone euro et
encore, de façon fort limitée pour l’instant.
D’où cette idée centrale du rapport de Frosti
Sigurdjonsson : Ôter aux banques le pouvoir de création monétaire.
Comme le souligne l’ancien président de l’autorité
financière britannique, Aldair Turner, qui préface le rapport, « la création monétaire est une matière trop
importante pour être laissée aux banquiers. »
Bon, c’est un vulgaire plagiat de Clémenceau qui a
affirmé un jour que « La guerre est
une chose trop grave pour être confiée à des militaires. »
Cette idée n’est, en réalité, pas neuve. Après la
crise de 1929, des économistes étatsuniens avaient proposé en 1933 le « plan de
Chicago » qui proposait d’abolir la capacité des banques à créer par elle-même
de la monnaie.
Il avait eu un grand succès d’estime, mais pas de
traduction concrète véritable.
En 1939, l’économiste Irving Fischer, un de ceux qui
avaient examiné de plus près la crise de 1929, avait proposé de transférer le
monopole de la création monétaire à la Banque centrale.
James Tobin, Milton Friedman et d’autres ont également
réfléchi sur ce sujet.
Mais la proposition islandaise, que Frosti
Sigurdjonsson présente comme « une base
de discussion », « ma non troppo » pour le pays, est la première
proposition de passage à un autre système qu’il appelle le « système monétaire souverain. »
Quel est-il ? Le rapport indique que l’Islande « étant un État souverain avec une monnaie
indépendante est libre de réformer son système monétaire actuel, qui est
instable et de mettre en place un système monétaire de meilleure qualité. »
Point, là c’est clair.
Dans ce système à venir, seule la Banque centrale aurait
le monopole de la création monétaire, aucune couronne ne pourra circuler si
elle n’a pas été émise par la Sedlabanki à l’origine.
Cette dernière pourra donc faire évoluer la masse
monétaire en fonction de ses objectifs « dans
l’intérêt de l’économie et de toute la société. » Frosti Sigurdjonsson
propose qu’un « comité indépendant du
gouvernement prenne des décisions sur la politique monétaire de façon
transparente. »
La Banque centrale créera de la monnaie en accordant
des prêts aux banques commerciales pour qu’elles prêtent ensuite des sommes
équivalentes aux entreprises et aux particuliers, mais aussi en finançant des
augmentations de dépenses publiques ou des exemptions d’impôts, ou encore par
le rachat de dettes publiques.
Et c’est un peu ce qui se passe encore avec la BCE, la
FED, la BoJ, la BoE et toutes les autres.
Mais là où le dispositif pourrait être innovateur, c’est
que pour empêcher la création monétaire par le système bancaire commercial
lui-même, deux types de comptes auprès de la Banque centrale seront créés.
Les premiers seront les « comptes de transactions. »
Ces comptes représenteraient les dépôts des
particuliers et des entreprises.
Les banques commerciales administreront ces comptes,
mais ne pourront pas en modifier les montants.
L’argent déposé sur ses comptes ne rapportera pas
d’intérêt, mais sera totalement garanti, et en totalité, par la Banque centrale
qui l’administrerait au bout du compte.
Un deuxième type de comptes, les « comptes
d’investissements », serait créé en parallèle.
Les agents économiques pourront transférer des fonds
des comptes de transaction vers les comptes d’investissements.
L’argent placé sur ses comptes sera investi par les
banques et bloqué durant une période déterminée, celle de l’emprunt.
Les banques pourront alors proposer à ceux qui placent
leur argent dans ces fonds différents types de produits, notamment des produits
risqués à haut rendement. Il s’agit concrètement de séparer autant qu’il est
possible l’argent du crédit.
Le risque lié au crédit ne disparaît pas, mais il est
limité par l’obligation de ne prêter que l’argent déposé sur ces comptes
d’investissements.
Pour Frosti Sigurdjonsson, ce système permettra une
gestion plus réaliste de la masse monétaire non plus dans l’intérêt des agents
privés, mais dans celui de la collectivité. La garantie sur les dépôts permettra
d’éviter une course aux guichets (Bank Run), sans réduire, du reste, la
responsabilité de ceux qui auraient investi dans des produits à risque.
Avec ce système, une séparation bancaire entre banque
d’investissement et banque de dépôts n’est même plus nécessaire, puisque
l’activité de banque de dépôts sera garantie par la Banque centrale.
Et du reste, la garantie implicite de l’État dont
bénéficient les grandes banques disparaîtra d’elle-même.
Reste le problème de la transition. Frosti
Sigurdjonsson propose de transférer les dépôts détenus dans les banques
commerciales vers les comptes de transaction.
Ce transfert se fera par l’émission d’une créance sur
les banques qui sera détenue par la Sedlabanki et qui sera payée sur plusieurs
années par les banques.
Ce « passif de conversion » s’élèverait à 450
milliards de couronnes islandaises, soit 3,05 milliards d’euros. Cet argent
issu des banques commerciales sera donc progressivement remplacé par de
l’argent issu de la banque centrale.
Dans cette phase de transition, les sommes versées par
les banques pourraient servir soit à réduire la dette publique, soit à réduire,
si besoin, la masse monétaire, par l’annulation d’une partie des fonds versés.
Cette proposition ne règlera certes pas tous les
problèmes. Certes, les prêts seront sans doute moins importants et la
croissance de l’économie sans doute moins forte.
Mais le projet est d’avoir une économie plus stable
et, sur le long terme, tout aussi performante. Plutôt que de voir l’économie
croître de 5 % par an, puis de corriger de 3 %, on pourrait espérer avoir une
croissance stable de 2 % par an sans à-coup…
L’indépendance du comité de la Banque centrale sera
très hypothétique, car l’État sera une courroie naturelle de la création
monétaire et un risque d’excès n’est pas, ici, à exclure, même si l’État peut
aussi bien prétendre représenter l’intérêt général que ce comité indépendant.
Mais une ambiguïté peut ici être problématique.
Les liens avec les autres systèmes monétaires
classiques pour une petite économie comme l’Islande sont encore à explorer.
Matthew Klein, dans le Financial Times, a souligné
également que ce nouveau système ne réduit pas le risque de financement
d’investissements à long terme par des investissements à court terme qui avait été
à l’origine de la crise de 2007-2008.
Enfin, il ne s’agit là que d’une proposition. Le
premier ministre a bien accueilli le rapport.
Mais ira-t-il jusqu’à lancer un tel chambardement de
grande ampleur ?
Les Islandais seront-ils prêts à franchir le pas ?
Vraisemblablement dans la mesure où ils sont passés par
deux fois par les urnes pour refuser la reprise des dettes « failliteuses »
de leurs banquiers fantasques par le passé, au risque d’un écroulement du
système bancaire local.
Notez qu’ils ont ainsi laissé des ardoises en
Angleterre et aux Pays-Bas, la « Haut-lande-la-bien-nommée », pas celle
qui n’aime pas les « sans dents » ; que même, il a fallu
remettre au pot par du bon impôt gaulois pour sauver les maigres participations
de nos banquiers à nous…
N’empêche, puisque « l’amiral du pédalo » à
la fraise des bois, malgré sa promesse de séparer les deux métiers de banquier
(dépôt & affaires) qu’il a finalement abandonnée pourrait bien s’en
inspirer et redonner un rôle de régulateur-bis du crédit à notre BdF, selon le
principe de subsidiarité appliquée à la finance et en collaboration avec la BCE :
À chacun ses risques, après tout, puisque même le Conseil de l’Europe est
capable d’évoquer un « Grexit » sauvage pour extorquer des conditions
additionnelles « ultra-petita » à quelques 11 millions d’inconditionnels
européens.
En tout cas, chez eux, la discussion est du moins
lancée.
Et d’ici qu’elle arrive de ce côté-ci de l’océan, sur
les rives bretonnes, il y a encore une marge abyssale, je n’en doute pas…
Mais ça reste une idée intéressante à suivre.
Excellente idée! Il est évident que la quantité de monnaie en circulation a un effet très puissant sur le fonctionnement de l'économie.
RépondreSupprimerC'est un peu comme le sang qui circule dans nos veines et nos artères. Si la quantité de sang est trop faible, l'organisme s'anémie. Si elle est trop élevée, cela s'appelle une leucémie ou un cancer. C'est tout aussi mauvais! Pour réguler la quantité de sang en circulation, il existe dans notre organisme des régulateurs variés que mes trop modestes connaissances ne sauraient décrire ici.
Il en va de même pour la quantité de monnaie en circulation. On a connu, autrefois, le système des réserves obligatoires.
On pourrait imaginer un système d'examen hebdomadaire des bilans des banques (on le fait bien avec la Banque de France et avec la Banque Centrale Européenne). A chaque fois qu'est constaté un déficit structurel du bilan (virtuellement, cela veut dire que la valeur capitalistique de la banque est nulle ou négative), l'Etat rachète la banque pour un euro symbolique et en prend donc le contrôle effectif pour pas cher!
On pourrait créer le CRIME de gestion manifestement imprudente ainsi que le CRIME de complicité de gestion manifestement imprudente et, pareillement, le CRIME de recel de gestion manifestement imprudente et celui de complicité de recel de gestion manifestement imprudente ... Le but est simplissime : il faut que les banquiers aient PEUR d'aller en prison pour 30 ans (peine incompressible!). Avec des instruments de ce genre, c'est le phénomène qui doit se produire ... Il faut en finir avec les méthodes d'appel à la conscience morale! On sait bien que cela n'a strictement aucun effet ...
Sans doute, sans doute.
SupprimerMais déjà, isoler les risques, sans en venir à coller en taule pour 30 ans des moins que rien hasardeux.
Parce que bon, on a déjà nationaliser quelques banques dans mon pays à moi !
Et vous avez vu - ou alors vous êtes sourd, aveugle et autiste - les résultats qu'on a pu en tirer, notamment quant au Crédit Lyonnais !
Pas brillant.
Autrement dit, ça ne sert à rien que les dirigeants soient ou non "de droit public".
Au contraire, quand ils sont fonctionnaires aux ordres de "politiques", ils deviennent irresponsables : Regardez le sort réservé à "Abbé-Raire"...
Ce n'est donc pas la solution...
Pas plus que de menacer, après de longs procès quiconque de peine longues : Ou plus personne ne souhaitera y aller et c'est la faillite immédiate, ou ça n'empêchera rien et on mettra en taule des "pré-mourant" !
Complètement débiles vos "solutions audacieuses", finalement.
Je préfère nettement que "l'amiral du pédalo" tienne au moins cette promesse électorale-là, s'il n'y en avait qu'une à tenir (puisqu'aucune autre n'a été tenue parmi ses "moi-je") et à tout le moins poursuivre l'idée islandaise qui n'est pas si konne...
Bien à vous, mon conseiller !
I-Cube
Il n'est pas question, dans mon esprit, de nationaliser "par plaisir" ... Il s'agit simplement :
Supprimer1 de leur faire peur afin qu'ils se comportent de telle façon qu'ils ne prennent pas de risques inconsidérés.
2. et de restructurer, au passage, le cas échéant, le capital de la banque (vous aurez compris, évidemment, que l'indemnisation se monte à 1 euro symbolique puisqu'il a été constaté que ladite banque ne valait rien ...
Haberer est je ne sais où ... Je m'en moque complètement! La mort (si ce n'est déjà fait, ça ne devrait pas trop tarder) est une fin acceptable pour un pauvre type de cet acabit. Combien de milliards engloutis? 20? 30? 50? ... Vous êtes certainement mieux renseigné que moi.
Je suis d'accord : les fonctionnaires n'ont pas vocation à gérer le secteur profitable! Ils doivent faire respecter les lois et règlements en vigueur. Rien que ça, ça fait du boulot!
Nationaliser "par plaisir" ... J'aime bien la formule !
SupprimerFigurez-vous que les nationalisations de l'ère "Mythe-errant" étaient non seulement la conséquence du dogme ambiant, mais également une tentative de "libération" de l'économie en général.
Tout autant une affaire de syndicats : C'est un peu compliqué à expliquer, mais au bout du bout on devait en arriver à une sorte d'autogestion par les salariés.
Evidemment, ce n'était pas possible ni techniquement ni juridiquement et c'est l'énarchie des "sachants" qui a hérité du bébé (et des postes & salaires qui allaient avec !)
Pour des dégâts considérables alors que la seule "autorité" étatique compétente en matière de masse monétaire aurait dû être la Banque de France, dont c'est le rôle depuis le début du XIXème siècle.
Passons : elle ne peut plus prêter d'argent à l'Etat depuis 1974 (une loi à abroger après que l'Euro se soit éventuellement effondré, ce que je n'espère pas pour ma part).
Quant à savoir combien ça a coûté, en fait je n'en sais rien vraiment : Le document de l'IFRAP qui en faisait l'inventaire a disparu des radars et moteurs de recherche sous la dénomination "Promotion Titanic" : Il s'agit d'une longue liste de catastrophes...
Je vous invite à le rechercher et nous en faire part !
Le patron du Crédit-lyonnais, il a été recasé comme le veut les règles de son corps d'inspection des finances, déchargés de tout travail effectif et de toute responsabilité.
Sans doute est-il à la retraite, bien méritée, payée par l'impôt des Gaulois,
Et puis l'addition n'est pas close, pas encore soldée, notamment avec l'affaire "Nanar-Tapis" qui en rajoute une couche d'1 milliard d'euro...
Enfin, soyez sérieux : Les fonds vautour et autres filiales "d'affaires" ont déjà leurs sièges dans quelques paradis fiscaux exotiques.
Evidemment, c'est un peu désert, mais ça a l'avantage de ne pas avoir de conventions d'extradition !
Donc : Pschitt !
En vous signalant que nous avons les nôtres, très officiellement dans les caraïbes et que leur démantèlement, même si on en parle de temps en temps, n'est toujours pas à l'ordre du jour.
Toutes les places financières ont chacune les leurs, la première se situant au cœur de l'Europe, le Luxembourg, la seconde n'est même pas européenne : Le Lichtenstein.
Sans même parler de la Suisse.
Bref, une solution hérétique impossible à mettre en place.
Parce que je vous signale qu'existe déjà quantité de "polices administratives" justement occupées à contrôler les activités d'autrui, par des fonctionnaires assermentés et payés avec du bon impôt Gaulois, et même des juges spécialisés pour enquêter sur les errements.
Pas la peine d'en rajouter puisque ça existe déjà !
Bien à vous