C’est leur jour de « libération fiscale » !
Un moment magique entre tous !
Qui a sans doute eu lieu hier, pendant l’heure de la
sieste : Tout dépend du niveau de PIB final qu’on ne connaîtra que l’année
prochaine, mais c'est déjà certain, c'est un jour de plus que l'année dernière !
Or, comme nous avions calculé, « ex ante » que ce PIB devait mécaniquement
diminuer de 0,88 %, hors effet de l’inflation et de la « productivité »,
c’est donc aujourd’hui, de façon quasi-certaine, que vous pouvez enfin bosser
pour vous-mêmes et vos « nichées » respectives.
Alors oui, on peut s’offrir le champagne sans arrière-pensée à cette perspective inopinée,
pour marquer la journée.
Et ne venez pas vous plaindre !
D’abord parce que désormais si vous bossez pour vous-même,
c’est autour du 15 octobre prochain que vous commencerez à vivre « à
découvert » jusqu’à la fin de l’année, grâce à la générosité de vos
créanciers qui vous encouragent à honorer les intérêts de votre dette
monstrueuse, jusqu’à vous avancer les sous pour ça, consentie et accumulée dans
leurs comptes, qui servent eux-mêmes à payer les retraites des fonds de pension
américains !
C’est vous dire si le « prolo-ricain », il
vous adore.
Ensuite parce qu’en Belgique, il leur faudra attendre
le 6 août prochain, alors qu’en Italie il est passé le 2 juillet dernier – mais ça
va s’aggraver, on va y revenir – et qu’aux îles britanniques, ils sont « libres »
depuis le 26 mai dernier, les veinards (on va aussi y revenir parce que ça va s’améliorer
encore), le 10 juillet pour les allemands et le 14 pour les grecs.
Le 31 mars dernier pour le chypriotes, le 22 avril en Afrique du sud, le 25 avril pour l’Australie,
le 5 mai en Lituanie, le 7 juin en Pologne, le 11 juin en Tchéquie, le 18 en
Slovaquie, etc.
Monaco, je n’ai pas fait le calcul.
Comment font donc « les autres » et
notamment les sujets de sa très « gracieuse Majesté » ?
« Passer d’une
économie où les salaires sont faibles, les impôts élevés et les allocations
sociales fortes, à un pays où les salaires sont élevés, les impôts bas et les
allocations sociales faibles. ». Tel était l’esprit du budget 2015 présenté
par « George Os-borgne », Ministre des Finances de « David Camé-Rhône ».
Sortis vainqueurs de la « General Election »
du 7 mai 2015, les Conservateurs britanniques ne sont plus contraints au jeu
des négociations comme ils l’ont été dans le Gouvernement de coalition avec les
Libéraux-Démocrates, entre 2010 et 2015. Aussi, le premier budget de la
nouvelle législature est-il un budget 100 % pur-conservateur.
Le premier depuis 1996.
Au programme ? Une réforme en profondeur de l’État
Providence, en vue de réduire les déficits publics et renforcer la
compétitivité de l’économie britannique. Accusé d’imposer une politique
d’austérité sans justice sociale, le Chancelier de l’Échiquier crée la surprise
en décidant une hausse significative du salaire minimum.
Avec un déficit public de 5,1 % et une dette publique
nette de 80,4 % du PIB (2014), le Royaume-Uni fait face à un impératif de
rééquilibrage budgétaire.
Sur la période 2010-2015, le Gouvernement « Camé-Rhône »
a ainsi réduit le déficit public de 154 milliards de £ (soit environ 213
milliards d’euros) à 89 milliards £ (soit environ 123 milliards d’euros).
Bel effort !
« George Os-borgne » entend à présent
réaliser 37 milliards £ (soit environ 52 milliards d’euros) d’économies
supplémentaires sur 5 ans, au rythme de 12 milliards de livres (soit 16,6
milliards d’euros) par an.
Objectifs : Le retour à un excédent budgétaire d’ici à
2019-2020 ; une diminution de la dette nette à 68,5 % en 2020-2021 ; une
réduction du ratio dépenses/PIB à 36 % en 2019 (40 % en 2015).
Qui s'en inspirerait ? Qui dit mieux ?
Parmi les mesures décidées pour réduire la dépense
publique figure la réduction de 4,5 milliards de livres (6,3 milliards d’euros)
des crédits d’impôts pour les familles modestes et les travailleurs pauvres.
Mais en revanche, il s’engage à sanctuariser les dépenses de pensions de
retraite, les budgets de l’éducation et de la santé (NHS) et le budget de la
défense.
Il va même jusqu’à promettre une augmentation de 0,5 %
par an des dépenses de défense en termes réels (2015-2021).
L’enjeu de la sécurité nationale est en effet érigé en
priorité par le Ministre (« This is a
Budget that puts security first. »).
Objectif : Atteindre le seuil des 2% du PIB prévu dans
le cadre du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Chez nous, en « Gauloisie-militaire », le
Parlement vient d’en rajouter 3,8 milliards d’euro…
Le Chancelier de l’Échiquier s’engage enfin sur un
renforcement des dispositifs de lutte contre l’évasion fiscale ainsi que sur
des gains d’efficacité en matière de prélèvement fiscal.
L’économie de dépenses est estimée à 5 milliards £
(6,9 milliards d’euros), sur la période 2015-2020.
Sur le volet des recettes, le budget des Conservateurs
présente une série de dispositions visant à alléger la pression fiscale sur les
entreprises et sur les ménages.
Mesures sur les entreprises : Baisse du taux de
l’impôt sur les sociétés à 19 % en 2017 et 18 % en 2020 ; baisse de la
taxe bancaire de 0,21 % à 0,1 % ; extension des dispositifs de déduction
d'impôt en faveur de l'investissement productif.
Mesures pour les ménages : Relèvement du premier seuil
d’imposition de 10.600 £ à 11.000 £ ; relèvement du dernier seuil
d’imposition (40 %) à 43.000 £ ; réduction des droits de succession sur la
résidence principale ; suppression du régime fiscal des résidents
permanents non domiciliés…
L’objectif visé par « Os-borgne » est de
renforcer la compétitivité des entreprises installées au Royaume-Uni. À la
suite d’une forte diminution de l’impôt sur les sociétés (IS), passé de 28 % à
20 % entre 2010 et 2015, le Gouvernement prévoit de réduire encore l’IS à 19 %
en 2017 et jusqu’à 18 % en 2020. Via une extension à 200.000 £ du dispositif de
déduction d’impôt pour les entreprises réalisant des investissements
productifs. Ainsi il envoie un signal clair en faveur de l’investissement
privé.
L’enjeu pour le Royaume-Uni est de gagner en
attractivité en vue de rester compétitif vis-à-vis de l’Allemagne dans un
contexte d’incertitude croissante vis-à-vis d’une éventuelle sortie du
Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).
Les sociétés financières sont aussi mises à
contribution de l’effort de redressement des comptes publics, via les deux dispositifs
suivants : La création d’une taxe de 8 % sur les bénéfices des banques (2
milliards/an £) et des prélèvements supplémentaires sur les dividendes.
Par ailleurs, le budget prévoit une augmentation des
rémunérations dans le secteur public de 1 % par an entre 2016 et 2020. Et il
fixe pour objectif un salaire minimum à 9 £ par heure en 2020, soit 60 % du
revenu médian actuel.
Hausse du salaire minimum pour les plus de 25 ans (6
millions de travailleurs du public et du privé concernés) : Hausse de 6,5 £ à 7,2/H
£ (10 euros) en avril 2016.
Hausse jusqu’à 9/H £ (12,6 euros) en 2020.
Sur le fond, cette mesure sociale peut être
interprétée comme un signal fort en direction des partenaires économiques du
Royaume-Uni : Les entreprises britanniques entendent à présent gagner en
compétitivité hors-coût et le pays s’engage dans la voie d’une croissance
fondée sur l’investissement privé et l’innovation.
L’économie britannique affiche la plus forte
croissance parmi les pays développés (OCDE) : Le PIB a progressé de 3 % en 2014
et devrait croître de 2,4 % en 2015, selon les prévisions.
Sur le plan de l’emploi, le Gouvernement entend
prolonger la forte diminution du chômage. Selon l’OBR, le chômage devrait
diminuer de 6,2 % en 2014 jusqu’à
atteindre 5,1 % en 2016. Le taux d’emploi a également atteint un record
historique à 73,4 %.
Néanmoins, l’économie britannique présente plusieurs
fragilités structurelles : Une balance des comptes courants déficitaire
(5,9 % PIB en 2015) ; une productivité en baisse inférieure aux voisins
européens ; une forte exposition à des risques externes de déstabilisation
(crise en zone euro, relèvement des taux d’intérêt de la Fed et incertitudes
vis-à-vis de l’économie chinoise…)
Mais la présentation du budget se place dans un
contexte de très faible inflation : 0,1 % en 2015, contre 1,9 % en juin 2014,
principalement due à des facteurs extérieurs, parmi lesquels la chute des prix
du pétrole.
N’étant pas membre de la zone euro, le Royaume-Uni
dispose pleinement de la souveraineté monétaire.
Alors que la faible progression des prix a permis aux
salaires réels d’augmenter outre-manche, le Gouvernement a à présent tout
intérêt à stimuler l’inflation pour faciliter la dynamique de rééquilibrage
budgétaire (policy mix).
Aussi, le Gouverneur de la Banque d’Angleterre, « Deutsch-Mark
Car-né », a affiché son intention de maintenir le taux directeur au niveau
très bas de 1,5 %, fixé en 2009. L’objectif de 1,1 % en 2016 s’inscrit dans une
stratégie de convergence vers la cible de 2 % d’inflation en 2020.
Le Ministre des Finances s’est, de surcroît, engagé à
introduire dans la loi la « règle d’or » de la discipline budgétaire.
Cette contrainte vise en effet à imposer la norme de l’excédent budgétaire
durant les périodes dites « normal
economic times ».
Si cette expression reste à définir en termes
d’indicateurs macro-économiques précis, cette disposition érigée en « règle
d’or », s’inscrit clairement en faveur de la soutenabilité financière et
économique de la reprise au Royaume-Uni : Une garantie d’indépendance nationale
et un gain réel en termes de crédibilité.
Et le Ministre des Finances s’engage en parallèle à
rénover en profondeur le modèle britannique, en le fondant sur un nouveau pacte
État-entreprise. À la hausse du salaire minimal versé par les entreprises vient
en compensation une série de dispositifs en faveur de l’investissement
productif. Ainsi, la charge de la protection sociale est-elle transférée de
l’État aux entreprises.
Loin d’ignorer les exigences de l’équité sociale,
l’État libéral place de toute façon les plus vulnérables au centre du système
de protection sociale.
Quant à « Matteo Rhin-tzi » en Italie, il a
promis de son côté une baisse d'impôts de 45 milliards d'euros !
Et il compte sur ses réformes structurelles pour
stimuler la croissance qui justifiera cette baisse massive des revenus de l'État.
Une fois de plus, il relance l'interminable débat sur « l'IMU »,
l'impôt municipal unifié.
Cette taxe assise sur la résidence principale est
honnie des Italiens qui sont très majoritairement propriétaires de leur
logement (80 %). Elle est tellement détestée qu'elle est régulièrement au centre
des débats électoraux : La droite promettant tantôt de la supprimer, tandis que
la gauche s'inflige la besogne de rétablir cette taxe impopulaire une fois
revenue au pouvoir.
Et ça fait quinze ans que cela dure.
Le président du conseil italien veut aller plus loin
et relancer son mandat. Il a annoncé samedi 18 juillet un ambitieux paquet
fiscal. Il a évoqué une « révolution fiscale » de 45 milliards d'euros
étalés sur cinq ans.
Il estime bénéficier d'une marge de manœuvre
financière grâce à un déficit public inférieur aux critères de Maastricht. Il
est vrai que celui-ci s'élève à 2,7 % du PIB et devrait approcher les 1,8 % en
2018.
Il n'empêche que les comptes publics restent
déficitaires et le déficit continue de creuser la dette colossale du pays qui a
dépassé les 130 % du PIB.
Pour financer cette « révolution copernicienne »,
il escompte sur un redémarrage de l'activité consécutif à ses réformes
structurelles dont le « job act », sa réforme du marché du travail.
Mais il devra surtout convaincre Bruxelles qui
s'interroge déjà sur les conséquences que ce paquet fiscal pourrait avoir sur
la trajectoire financière du pays.
Il tente également de jouer un coup politique en
prenant les devants face à une droite très mobilisée contre les impôts.
Le taux de prélèvement obligatoire rapporté au PIB
doit passer de 43,5 % à 44,5 % entre 2015 et 2016 d'après les prévisions du
gouvernement.
Du coup, il a jusqu'en 2018 pour faire mentir le sobriquet
donné à son parti de « parti des impôts ».
Un sobriquet qui irait parfaitement au PS des « soces
de Gauloisie-écrasée », même si « Bling-bling », lors de la
dernière année de son quinquennat n’a pas été absent de la compétition.
De mon côté, avec mon forfait fiscal italien et mes
charges sociales monégasques, le champagne, j’aurai pu le boire autour de la
fin février, début mars : Je ne sais pas trop, je n’ai pas fait le calcul.
Mais ce coup-là, je vais être solidaire : J’ouvre
un Dom Pérignon amené à grands frais jusqu’au fond de mon frigo-rital pour l’occasion.
À votre santé de « libérés », jeunes gens…
c'est tout de même curieux : plus on diminue les impôts et plus le taux des prélèvements obligatoires augmente! Plus on diminue les dépenses sociales et plus le déficit augmente! La dette publique, rapportée au PIB, augmente continument!
RépondreSupprimerPour la France, n'est-il pas temps de sortir de l'OTAN, de se déclarer neutre et de réduire les dépenses militaires en commençant par cesser d'intervenir sur des "théâtres d'opérations extérieures" alors que la menace est à l'intérieur?
Bonjour !
SupprimerVous êtes sûr que les taux d'imposition diminuent ?
Idem pour les taux de charges sociales ?
Personnellement, je calcule plutôt l'inverse.
Il n'empêche que plus les taux augmentent, plus l'assiette se réduit et ça devient sensible, effectivement.
Donnant ainsi raison à "Made-lin" a contrario : Lui, "l'affreux libéral", il voulait diminuer les prélèvements obligatoires pour faire croître les assiettes et on le prenait pour un fou !
Il n'empêche, l'italien, plutôt soce-démocratouille, c'est ce qu'il s'apprête à faire.
Quant au britannique, il l'a déjà fait sous l'impulsion des ses ex-allié "Lib-Dem" et qu'il s'apprête à accélérer, les deux avec les résultats que l'on sait...
Y'a vraiment que nos dogmatiques "soces" et "déclinistes" qui imagine encore l'inverse et on voit où il nous on rendu en 3 ans avec plus de 300.000 chômeurs par an de plus.
Que forcément, notre PIB, il a tendance à faire du surplace !
Donnant d'ailleurs l'impression que si le gâteau ne croît plus, il faut en faire des parts plus équitables.
Les sots !
Des autistes-trisomiques.
Enfin quant à réduire les dépenses de défense, voire quitter l'Otan et se replier sur soi en fermant les frontières à toutes les menaces, non seulement "Bou-bouche"- fiston a été tenté de le faire dans la première partie de son premier mandat et ils se sont mangé le 11 septembre à redevenir "impérialiste-tous-azimuts" pour au moins une bonne décennie.
La décision, contrainte et forcée, exactement contre-productive !!!
La menace use de citoyen "en interne", mais elle est bien d'origine étrangère : Faudrait ouvrir les yeux, Monsieur mon Conseiller omnipotent !
Bonne journée à vous !
I-Cube
Je maintiens! Il faut faire des économies et, par conséquent, envisager SERIEUSEMENT, de quitter l'OTAN! Nous pourrions de la sorte redevenir "compétitif" ... Les dépenses militaires ne seraient pas forcément réduites : elles seraient avant tout réorientées!
SupprimerMais elles le sont déjà, "orientées" et participent à soutenir nos "marchands de canon" et leurs emplois.
SupprimerPour le reste, il faut vraiment faire des économies : Même "Bling-bling" nous l'avait promis (notamment en réduisant le format de la fonction publique (souvenez-vous du Un sur Deux !)
Ce n'est naturellement pas suffisant : On peut suspendre les dépenses d'investissement - la plupart du temps inutile : on ne vit pas mieux avec 70 à 100 milliards de travaux de plus tous les ans, même quand il s'agit de planter des poteaux indicateurs le long de nos routes... ou de tracer des routes et ronds-points nouveaux), ni en embauchant toujours plus de monde !
Un fonctionnaire de plus, c'est 3,5 M€ de plus engagés tout au long de sa carrière, même sans "tâches à exécuter" pour autant.
Quid de la "création de valeur" qui devrait aller en face ?
Quid du "confort" du citoyen-usager ?
Enfin bref, nous vivons en marchand sur la tête et tout le monde semble en être heureux...
Alors là-dedans, les dépenses de "défense & sécurité", non seulement ce sont des dépenses "régaliennes", mais en plus, ce sont gouttes d'eau dans un océan de gabegie.
Bien à vous !
I-Cube