Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« DD », la spécialiste-maison de la recherche d’informations en
milieu « ouvert » remonte des informations supplémentaires. Ainsi, le
secrétaire d’État des États-Unis Rex Tillerson aura publié une déclaration le
12 mars, soutenant pleinement la position du gouvernement britannique et ses
allégations selon lesquelles « la Russie
est probablement responsable de l'attaque qui a eu lieu à Salisbury ».
Le lendemain, le président Donald Tremp aura déclaré : « il semble que les Britanniques croient qu’il
s’agit de la Russie. Dès que nous aurons les faits, si nous sommes d’accord
avec les Britanniques, nous condamnerons la Russie. Nous soutenons les
Britanniques ».
Et d’en avoir précipitamment fait dégager plusieurs dizaines d’agents
diplomatiques russes du territoire…
D’ailleurs l’ambassadeur des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, a
déclaré au Conseil de sécurité le 14 mars 2018 : « les États-Unis estiment que la Russie est responsable de l’attaque sur
deux personnes au Royaume-Uni à l’aide d’un agent neurotoxique de qualité
militaire » engageait bien l’amorce d’une « épuration » rapide.
C’est à la suite des recommandations du Conseil de sécurité nationale des
États-Unis que le président Tremp aura ordonné le 26 mars l’expulsion de 60
diplomates russes et la fermeture du consulat de Russie à Seattle.
Une décision présentée comme « une
réponse à l’utilisation par la Russie d’un agent chimique de qualité militaire
sur le sol du Royaume-Uni, dernier en date d’une série d'actes déstabilisateurs
à travers le monde ».
On saura un peu plus tard, le 8 août 2018, que les États-Unis arrivant à
la conclusion d’une implication de la Russie annoncent la mise en œuvre de
sanctions économiques à l’encontre de ce pays.
Quant au directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes
chimiques (OIAC), Ahmet Üzümcü, il a fait part de « sérieuses inquiétudes » lors d’une réunion du conseil exécutif : « il est extrêmement inquiétant que des agents
chimiques sont encore utilisés pour nuire aux individus. Les responsables
devront répondre de leurs actes ».
Pourtant, le docteur Ralf Trapp, ancien secrétaire du Conseil scientifique
de l’OIAC, avait déclaré dans une interview qu’à ce stade, il n’y a pas de
preuve que la Russie soit responsable de l’attaque ou qu’elle ait créé un programme
de développement pour l’agent neurotoxiques de type Novichok.
On se rappelle que l’OIAC publie un rapport d’enquête dès le 12 avril
2018, dans lequel l’organisation confirme les résultats du Royaume-Uni
concernant l’identité du matériel chimique toxique, en se fondant sur les
substances récoltées « d’une grande pureté
», sans préciser qu’elles étaient diluées, et des prélèvements sanguins sur les
Skripal et sur un policier britannique intoxiqué en portant secours.
Elle indique que le nom et la structure de la substance chimique identifiée
sont contenus dans « le rapport classifié
complet » disponible aux États membres.
En riposte, « DD » rapporte que le 14 avril 2018, le ministre
russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov accuse l’OIAC d'avoir « trafiqué » les résultats de son enquête,
en ne mentionnant pas dans son rapport la présence de substance BZ « découverte dans tous les échantillons »
par le laboratoire suisse Spiez, un des laboratoires désignés par l’OIAC,
lequel aurait envoyé ces résultats à l’OIAC après analyse des échantillons
prélevés à Salisbury.
Le ministre convient toutefois que « les
échantillons ont également révélé la présence dans sa forme originale et en
concentration importante de l’agent neurotoxique A234 », tout en estimant
la conclusion de l’enquête de l’OIAC « extrêmement
suspecte », arguant qu’une forte dose de ce composé aurait tué les Skripal
et que la haute volatilité de cet agent chimique aurait dû effacer toute trace
alors que plus de deux semaines s’étaient écoulés entre l’attaque et la
collecte d’échantillons.
Alors, « forte concentration » ou « coupé au BZ »,
s’interroge Charlotte ?
Le laboratoire Spiez s’est refusé à tout commentaire, déclarant que « seule l’OIAC peut commenter cette
déclaration » du ministre russe.
C’est Peter Wilson, représentant britannique à l’OIAC, qui déclare en
réplique le 18 avril 2018 : « Les
résultats (de l’OIAC) confirment nos
résultats concernant l’usage d’un agent innervant de qualité militaire de type
Novichok à Salisbury. Le Defence Science and Technology Laboratory (DTSL), nos laboratoires de Porton Down, ont
établi que la plus haute concentration de se trouvait sur la poignée de porte d’entrée
de M. Skripal… Évidemment, bien que l’identification de l’agent innervant
utilisé est un élément technique de preuve essentiel dans notre enquête, ni l’analyse
du DSTL ni le rapport de l’OIAC n’identifient le pays ou le laboratoire à l’origine
de la production de l’agent utilisé dans cette attaque. Laissez-moi donc
replacer cette attaque dans une perspective plus générale, celle qui a mené le Royaume-Uni
à estimer qu’il n’y a pas d’autre explication plausible à ce qu’il s’est passé
que la responsabilité de l’État russe. Nous croyons que seule la Russie possède
les moyens techniques, l’expérience opérationnelle et les motivations pour cibler
les Skripal ».
Il a également déclaré qu’aucun des 4 laboratoires désignés par l’OIAC n’a
détecté de substance BZ dans les échantillons de Salisbury, le secrétariat
technique et le directeur général de l’OIAC étant « très clairs sur ces points ».
En effet, le même jour, le directeur général de l’OIAC avait déclaré dans
un communiqué : « Les laboratoires
(désignés par l’OIAC) ont pu confirmer l’identité
de l’agent chimique en appliquant des procédures existantes bien établies.
Aucun autre agent chimique n’a été identifié par les laboratoires. Le
précurseur du BZ, connu sous le nom de 3Q, (...) était contenu dans un échantillon de contrôle préparé par le
laboratoire de l’OIAC en accord avec les procédures standard de contrôle de
qualité. Autrement, il n’y a aucun rapport avec les échantillons collectés par
l’équipe de l’OIAC à Salisbury ».
Clair : les autorités russes s’embourbent dans le mensonge.
C’est que logiquement, elle cache au moins leur embarras ou une opération
bien réelle.
Mais quoi au juste ?
Avec toujours « DD » à la manœuvre, elle complète sa
documentation « ouverte » en sortant le numéro du 3 mai 2018 du « New
York Times » faisant état d’un entretien où Ahmet Üzümcü, directeur
général de l’OIAC, lui a dit qu’une quantité de 50 à 100 grammes de neurotoxique
a été utilisée dans l’attaque contre les Skripal.
Le 4 mai 2018, le « Guardian » fait écho à cet entretien, où
Ahmet Üzümcü, arguant de la grande quantité de neurotoxique utilisée selon lui,
conclut que ce neurotoxique ne provient pas d’un laboratoire où le produit est
fabriqué à des fin de recherche et qu’il a donc vraisemblablement été créé pour
servir d’arme.
Plus tard mais le même jour, ces deux journaux font état d’un communiqué
où l’OIAC dément son propre directeur général et déclare que le neurotoxique
doit être mesuré en milligrammes au lieu des grammes (et du quart ou de la
moitié de tasse) dont avait parlé Ahmet Üzümcü…
Le « Guardian » ajoute que Maria Zakharova, porte-parole du
ministère russe des affaires étrangères, s’était montrée incrédule envers les
affirmations d’Ahmet Üzümcü et avait déclaré que, selon des experts, la
quantité qu’il avançait aurait tué tout le voisinage.
Selon la déclaration rectificative de l’OIAC, le neurotoxique utilisé à
Salisbury était d’une grande pureté, persistant et résistant aux conditions
météorologiques.
Voilà qui est incohérent, puisque la ncivité du Novichok resterait
sensible à l’humidité… même s’il est soluble dans l’eau.
Si d’une façon générale les autorités européennes soutiennent les
britanniques allant jusqu’à envisager de revoir les liens financiers avec la
Russie, sur la chaîne ARD, le coordinateur du gouvernement allemand pour la
Russie, Gernot Erler exige de son côté que Londres doit apporter des preuves de
l’implication de la Russie en affirmant que les conclusions du laboratoire
militaire « contredisent ce qui a
été dit jusqu’ici » par les nombreuses personnalités politiques
britanniques et par conséquent Londres devrait donc étayer ses accusations
contre Moscou en fournissant des preuves.
Les dirigeants de la France, de l’Allemagne, des États-Unis et du
Royaume-Uni auront publié une déclaration commune le 15 mars, soutenant le
Royaume-Uni et sa position sur l’incident, affirmant qu’il était seulement
comme « très probable que la Russie soit
responsable ». Ils ont appelé la Russie à divulguer à l’Organisation pour l’Interdiction
des Armes Chimiques ses recherches sur les agents neurotoxiques.
Il se trouve qu’un mois plus tard, dans la nuit du 13 au 14 avril 2018,
durant la guerre civile syrienne, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France
procèdent aux bombardements de Barzeh et de Him Shinshar.
Bien que pour la France et les États-Unis le bombardement ne soit pas lié
à l’affaire Skripal – il est présenté avant tout comme une réaction à l’attaque
chimique de Douma - la Première ministre britannique Theresa May admet
également que le Royaume-Uni envoie aussi un message à la Russie – alliée du
régime syrien – lié à la crise diplomatique provoquée par les empoisonnements
des Skripal.
Bref, le jeu habituel des « coups de menton » entre puissances
qui se disputent la suprématie mondiale.
Rien de très folichon.
Alors Charlotte enquête, réfléchit, vérifie.
Il y a un « truc » qui la chiffonne dans tout ce fatras
d’informations qui relève de l’intox, de la fake-news, de la manipulation et
contre-manipulation dont les protagonistes font manifestement un usage
immodéré.
C’est un détail, mais peut-être a-t-il son importance : dans le vol
Londres-Moscou qui ramenait les deux agents du GRU (ça, elle en était sûre), il
était loin d’être complet, mais chose étonnante, un certain Léonid Valsarski
n’avait pas embarqué.
Ce sont des choses qui arrivent et les raisons peuvent multiples et
parfaitement légitimes, sauf que…
Elle a eu beau puiser dans les archives électroniques de diverses compagnies
et même ceux de l’émigration britannique, Valsarski n’est mentionné nulle part.
Aurélie lui fait comprendre que c’est peut-être quelqu’un qui est chez les
anglais depuis très longtemps.
Peut-être même un citoyen de la couronne, un émigré de seconde ou
troisième génération, avec un nom pareil.
« Sauf qu’il n’existe pas dans
les fichiers de la sécurité sociale. Pas d’identité, pas de domicile, rien… »
Le fichier BBR n’est peut-être pas complet. Il peut y avoir des failles…
Il n’est pas complet, puisqu’il est « borgne » et avec son
terminal crypté, elle n’a pas accès à la totalité de la data-base, elle le sait
bien.
« Bien sûr. Mais tout de même.
Un type qu’on ne connaît pas paye en liquide, des semaines à l’avance, un
billet dans une agence londonienne et ne se présente pas le jour de
l’embarquement. Ni à l’aller, ni pour un retour qu’il achète le même jour pour
un vol d’ici à une semaine plus tard, c’est curieux… »
Aucune trace.
Il faut qu’elle en parle à Dimitri sans éveiller ses soupçons.
« Sauf si un troisième agent,
jusque-là passé inaperçu, avait filoché la fille de Skripal depuis Moscou
? »
Mais non : une troisième personne, « le logiciel l’aurait repérée… Il n’est pas venu récemment. »
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