Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
En juillet, après l’empoisonnement de ce couple britannique par le même
agent innervant que celui utilisé contre Sergueï Skripal et sa fille trois mois
plus tôt, le laboratoire britannique spécialisé dans la défense contre les
armements chimiques fait enfin l’objet de nombreuses rumeurs, un des effets préalablement
évalués comme « positifs » par les officiers du SVR, car celui-ci se
trouve à quelques kilomètres seulement du lieu des deux affaires :
formidable opportunité, même si il n’avait pas été prévu de l’exploiter par les
services de propagande et leurs « trolls » : un inopportun gâchis…
Déjà en mars, 180 de ses experts en guerre chimique et en décontamination,
ainsi que 18 véhicules, ont été déployés pour aider la Police Métropolitaine
dans ses investigations.
Le personnel comprenait des militaires du 8th Engineer Brigade, des
instructeurs de la Defence CBRN Centre, de la Royal Marine et de la Royal Air
Force.
Les véhicules ont été fournis par le Royal Tank Regiment.
Mais le nom de Porton Down est de nouveau omniprésent outre-Manche, deux
jours après la découverte d’un nouvel empoisonnement au Novichok, ce qui n’est
pas plus mal.
Les deux citoyens britanniques, Charlie Rowley et sa compagne Dawn
Sturgess, d’abord dans un état critique, auraient cette fois-ci pu entrer
accidentellement en contact avec un objet contaminé par le poison.
Comme dans le cas des deux membres de la famille Skripal, le laboratoire
militaire de Porton Down a confirmé que le couple avait bien été empoisonné par
la même substance.
« La police a lancé une enquête pour
meurtre après que la femme exposée à l’agent Novichok à Amesbury, dans le
Wilstshire, est décédée dimanche 8 juillet au soir », a annoncé Scotland
Yard. « Elle a été identifiée comme étant
Dawn Sturgess, âgée de 44 ans, de Durrington ».
Charlie Rowley, son compagnon, 45 ans, survivra.
La Première ministre Theresa May a immédiatement réagi à cette annonce. « Je suis horrifiée et choquée par la mort de
Dawn Sturgess », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Mes pensées et mes condoléances vont à sa
famille et à ses proches ».
« La police et les agents de
sécurité travaillent pour établir les faits de manière urgente », a-t-elle
ajouté. « Le gouvernement apporte tout
son soutien à la population locale, confrontée à cette tragédie ».
Curieusement, cette fois-ci elle ne fait pas allusion à la Russie…
Elle n’a probablement pas été prévenue au préalable, comme il a été
possible de l’imaginer pour les Skripal…
Selon Scotland Yard, une bouteille du poison mortel a été récupérée chez
Charlie Rowley : il l’avait trouvé sur son chemin et croyant avoir affaire
avec un flacon de parfum onéreux et il l’avait offert à sa compagne, mère de
trois enfants. Elle s’en était aspergée avant de s’effondrer.
Une enquête est en cours pour déterminer s’il s’agit du même lot qui a
empoisonné Sergei et Yulia Skripal à Salisbury en mars apprend-on dans la foulée.
« Je me souviens avoir trouvé une
bouteille de parfum que j’ai ramassée et offerte à Dawn », relate-t-il.
Dawn Sturgess se serait aspergée le pseudo-parfum sur les poignets au domicile
de son compagnon à Amesbury, dans le Wilstshire.
Rapidement, elle se plaint de maux de tête puis s’effondre. De la mousse
sortait de sa bouche, confiera un ami. Elle est transportée à l’hôpital de
Salisbury, suivie quelques heures plus tard par Charlie Rowley.
Charlie Rowley passera trois semaines dans cet hôpital.
Ce dernier ne se rappelle de ces instants que de manière très confuse.
Aujourd’hui, il se souvient seulement que le flacon s’est cassé dans ses mains.
Charlie Rowley l’aurait trouvée à proximité du parc Elizabeth, à
Salisbury.
« J’ai eu de la chance d’avoir
survécu mais j’ai beaucoup perdu aussi », reconnaît-il. Visiblement diminué
selon les dires du Sun, le Britannique porte désormais sur ses épaules le poids
du décès de sa compagne. « Je me sens
très triste de ce qui lui est arrivé, c’est affreux et traumatisant. J’étais
encore sous traitement quand on m’a annoncé sa mort. Je ne pense pas que je
m’en remettrai », confie-t-il.
Mais Charlie Rowley en veut surtout aux personnes qui ont laissé traîner
le poison.
« C’est très imprudent de leur part
de laisser traîner des choses derrière eux », a-t-il affirmé au Sun.
« C’était destiné à quelqu’un, c’est
mal de l’avoir laissé traîner avec la possibilité que quelqu’un le ramasse.
»
Et d’ajouter : « Des enfants
auraient pu jouer avec ».
Selon Scotland Yard, les tests effectués ont confirmé que le flacon contenait
du Novichok. Des examens plus approfondis doivent déterminer si le poison
incriminé est du même lot que celui utilisé pour attaquer l’ex-espion russe
Sergueï Skripal et sa fille au mois de mars à Salisbury.
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques dépêche sur place
une équipe pour « déterminer de manière
indépendante la nature » de la substance incriminée.
Neil Basu, chef de la police antiterroriste britannique déclare alors de
son côté : « Il s’agit clairement d’une
évolution significative et positive (…).
Cependant, nous ne pouvons pas garantir qu’il n’y a plus de substance et les
cordons resteront en place pendant un certain temps. Il s’agit de permettre la
poursuite des recherches approfondies à titre de mesure de précaution pour la
sécurité publique et pour aider l’équipe d’enquête. J’apprécie également que
cela suscite beaucoup d’intérêt, mais nous ne sommes pas en mesure de divulguer
d’autres détails concernant le flacon à ce stade. »
Les détectives disent qu’ils essaient de déterminer d’où vient le flacon
et comment cela s’est passé dans la maison de M. Rowley.
Environ 100 détectives antiterroristes travaillent alors sur l’enquête de l’empoisonnement,
avec des agents de la police du Wiltshire.
Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle le nom de Porton Down est
cité.
Comme le rappelle alors « The Independent », ce centre de
recherche, en pointe sur les armes chimiques et biologiques, est en effet situé
à quelques kilomètres seulement au nord de Salisbury lieu du premier empoisonnement,
sur la route de Londres, et d’Amesbury, à moins de 5 kilomètres à vol d’oiseau
un peu plus au nord, lieu du second.
« Il n’y a absolument aucune preuve
que l’emplacement soit autre chose qu’une coïncidence », précise « The
Independent ».
Et celle-ci déclenche de nombreuses rumeurs et théories du complot.
Le « New York Times » cite ainsi les propos de Nikolaï Kovalyov,
un ancien directeur du Service fédéral de Sécurité (FSB). L’ancien espion
suggère qu’un « scientifique voyou » du laboratoire de Porton Down aurait pu
mener des expériences sur des personnes vivant à proximité : « Nous pouvons anticiper une nouvelle
désinformation du Kremlin, comme nous l’avons vu suite à l’attaque de Salisbury
», a réagi le ministre britannique de l’Intérieur, Sajid Javid.
Ces rumeurs largement diffusées sur les réseaux sociaux sont alimentées
par le passé controversé de l’établissement scientifique, alors que Londres,
qui a pointé du doigt le rôle de la Russie, n’a pour l’instant apporté aucune
preuve de l’implication de Moscou.
C’est Porton Down qui a en effet bien démontré qu’il s’agissait de
Novichok, mais n’a pas découvert le lieu de fabrication de cette substance
chimique.
Ce centre de recherche militaire très secret, qui fait l’objet
d’interrogations depuis plusieurs années sur ses activités pendant la guerre
froide, emploie à ce jour plus de 3.000 scientifiques, dispose d’un budget
annuel de 500 millions de livres (558 millions d’euros) et s’étend sur près de
1.100 hectares.
Il a été créé en 1916 pour permettre initialement aux soldats britanniques
de se protéger pendant la Première Guerre mondiale contre certaines attaques de
l’armée allemande, qui avait recours au gaz moutarde, au chlore et au phosgène,
des gaz toxiques. Dans les années 1950, les chercheurs de Porton Down ont,
d’après la BBC, mis au point le gaz CS, plus connu sous le nom de gaz
lacrymogène, ainsi que le gaz innervant VX, dont certains médias britanniques
supposent qu’il a été utilisé pour empoisonner Sergueï Skripal.
Compte tenu des conventions internationales qui interdisent le recours aux
armes chimiques, les recherches menées à Porton Down ont donc un objectif
défensif.
Et d’après le ministère britannique de la Défense, elles visent seulement
à améliorer les équipements de protection des troupes ou à protéger la
population.
Ces dernières années, le laboratoire a ainsi participé au programme de
recherche sur le virus Ébola et a pris part à la lutte contre l’épidémie qui a
frappé en Sierra Leone à partir de 2013.
Il a aussi mené des recherches sur l’usage d’armes chimiques dans le
conflit syrien, notamment sur le gaz sarin.
Le secret qui entoure ses travaux alimente de nombreuses rumeurs et des
accusations contre les expérimentations menées sur des humains et des animaux.
En 1999, la police avait ouvert une enquête sur des expériences qui auraient
mis en danger la vie de certains soldats à leur insu.
L’enquête n’avait pas abouti, mais en 2008, le ministère de la Défense a
accordé une compensation de 3 millions de livres (4 millions d’euros) à 360
anciens membres des forces armées qui affirmaient avoir servi contre leur gré
de cobayes pour des essais chimiques pendant la Guerre froide.
« De 1945 à 1989, Porton a exposé
plus de 3.400 cobayes humains à des agents innervant. Il semble probable que,
sur une aussi longue période, Porton a exposé plus de sujets humains à ces gaz
qu’aucun autre établissement scientifique à travers le monde ».
Le ministère n’avait cependant pas admis une quelconque responsabilité.
Il a en revanche reconnu la mort d’un soldat de l’armée de l’air, Ronald
Maddison, décédé en 1953 après avoir participé à une expérimentation avec du
gaz sarin.
Rappelons que c’est le gaz VX qui a par exemple été à l’origine de la
mort, début 2017, de Kim Jong-nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen, Kim
Jong-un, ayant été soupçonné d’avoir commandité cet assassinat. Bien que
considéré, avec le gaz sarin, comme l’une des armes chimiques les plus
terribles, elle serait néanmoins cinq à dix fois moins puissante que le
Novichok.
« Le passé que Porton Down ne peut
pas se cacher », titrait déjà le « Guardian » en 2014, qualifiant
le laboratoire « d’un des plus infâmes
établissements scientifiques de Grande-Bretagne ».
Les choses étant désormais « mûres », au
capitaine Igor de la jouer « fine » !
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