Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux,
des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Évidemment, le Service des renseignements extérieurs
de la Fédération de Russie (SVR) a rejeté les accusations sur son éventuelle
implication dans l’empoisonnement de cet ancien officier du FSB : « Le SVR n’a rien à voir avec le mauvais état
de santé d’Alexandre Litvinenko », aura déclaré le chef du bureau de presse
du SVR, Sergueï Ivanov considérant que les informations diffusées par certains
médias sur l’implication du Service dans cet incident sont « purement fausses et infondées ».
Sergueï Iastrjembski, représentant spécial du président
russe pour les relations avec l’Union européenne, a de son côté qualifié de « coïncidence inquiétante » les décès d’opposants
au régime russe en place avec la tenue de forums internationaux où le président
de la Fédération de Russie participe : la journaliste Anna Politkovskaïa
avait déjà trouvé la mort le 7 octobre 2006.
« Un nombre
manifestement excessif de coïncidences de morts retentissantes de personnes
qui, de leur vivant, se sont positionnées en opposants au pouvoir russe en
place, avec les manifestations internationales auxquelles participe le
président de la Fédération de Russie est pour le moins inquiétant », a-t-il
notamment déclaré à Helsinki à l’issue du sommet Russie-UE.
Et de préciser que n’étant pas un partisan de la
théorie des complots, « quoi qu’il en
soit, on a bien l’impression d’être en présence d’une campagne bien orchestrée
ou même de tout un plan de dénigrement continu de la Russie et de sa direction
», a-t-il ajouté.
De son côté, l’agence russe ITAR-TASS allume un
contrefeu en accusant l’agence britannique des relations publiques Bell
Pottinger, proche de Berëzovski, d’être derrière la campagne de dénigrement du
président russe.
Pour faire écho, des analystes russes, et même le
président des affaires extérieures de la Douma Konstantin Kosatchev, accusent
les milieux proches des séparatistes tchétchènes (dont l’émissaire de l’Itchkérie
Akhmad Zakhaev recherché pour meurtres par la Russie et réfugié à Londres,
ainsi que son sympathisant Berëzovski, avec lesquels Litvinenko avait de
multiples contacts) d’être impliqués dans cet assassinat, pour effectivement
discréditer le président russe.
D’ailleurs, selon le quotidien londonien « The
Independent », des traces de polonium 210 auraient été trouvées dans les
bureaux de Boris Berëzovski.
Mais une « Inquest » (enquête judiciaire en
cas de mort suspecte), menée par Sir Robert Owen, juge de la Haute Cour
agissant en tant que médecin légiste, devait débuter le 1er mai 2013,
a finalement été repoussée sine die.
Le ministre des Affaires étrangères, William Hague,
jugera en effet la procédure trop coûteuse et délicate, du point de vue
diplomatique, au regard des relations entre Londres et Moscou à ce moment-là.
Bien que des procureurs russes soient associés à cette
enquête, Andrei Lugovoi, élu à la Douma en décembre 2007 et bénéficiant
désormais de l’immunité parlementaire qui lui évite l’extradition, annonce de
son côté en mars 2013 qu’il refuse de collaborer à cette enquête.
Toutefois, en janvier 2016, Sir Robert Owen, qui a été
juge mais intervient ici en dehors du système judiciaire, reprenant les
éléments de l’enquête publique, aboutit à la conclusion selon laquelle le
Kremlin, dont le président russe Vladimir Poutine en personne, a « probablement approuvé le meurtre à Londres
de l’opposant russe Alexandre Litvinenko ».
Le magistrat implique également l’ancien chef du
Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), Nikolaï
Patrouchev, dans ses imputations.
Owen déclare qu’il fonde ses conclusions sur des
preuves, mais que ces preuves, en raison de leur caractère « sensible », ne seront pas portées à la
connaissance du public.
Peut-on prendre, en haut lieu, le risque d’une seconde
affaire de cette ampleur, se demande le capitaine Igor, même si le Kremlin
« couvre » ses agents jusque dans le « shoot » du MH 17
au-dessus de l’Ukraine ?
Un poison radical ferait bien mieux l’affaire, d’autant
que plusieurs nations font tourner des laboratoires militaires autour de ces
substances, dont les britanniques.
Ce qui peut générer le doute et brouiller les pistes
sur les commanditaires d’une telle agression.
C’est probablement et justement « le nœud »
d’embrouilles recherché.
Dans l’épure suivante du projet que le capitaine
soumet au patron du SVR, il s’agit donc de perpétrer un attentat anonyme à l’aide
de cette substance (ou d’une autre) laissant croire à une signature des
services secrets russes, et de mandater « Charlotte » de la CIA pour
tenter de prouver le contraire moyennant une belle enveloppe d’euros
clinquants…
Avec son logiciel de traque qui aura impressionné
« l’honorable correspondant » venue la tester il y a de ça quelques
semaines à peine, elle doit pouvoir faire des miracles.
« Oui mais
je ne comprends pas. Elle va découvrir que nos agents sont à l’origine de cet
attentat. Quel intérêt ? »
Lui expliquer la guerre souterraine entre les services
et mettre en cause le GRU…
« Une
connerie ! C’est vrai qu’on peut penser de l’extérieur que c’est le
foutoir dans notre communauté du renseignement, mais de là à laisser mettre son
nez dans nos affaires à un petit détective privé, il y a une marge ! »
s’exclame, outré, le directeur du service.
« Pas si
l’objectif est de l’extrader jusque chez nous. »
Ah oui ?
Et il détaille une nouvelle fois son plan, en laissant
de côté bien des variantes déjà discutées avec son colonel : manifestement,
le directeur ne s’encombre pas de tous les détails pour ne pas être au
courant de tout !
« Je
m’explique : elle retrouve la piste de nos agents et nous en fait part.
Nous nous montrons dubitatifs et nous revenons vers elle pour lui expliquer
qu’on est très satisfait de ses recherches, mais que c’est plus compliqué que
ça. Et nous l’invitons à Moscou visiter la Loubianka pour lui expliquer ce
qu’on veut lui dire ».
Qu’il n’y pense même pas…
« Mais si,
au contraire ! Soit elle mord à l’hameçon du grand honneur qu’on lui fait ainsi
et de la « mise en confiance » recherchée, et on lui sert notre
guerre des services. Alors elle en devient « complice » pour nous
aider à prévenir des « écarts » futurs, voire passés comme avec le
shoot du MH 17 au-dessus de l’Ukraine. Elle est de toute façon officiellement « compromise ».
Soit elle ne mord pas et on la garde au chaud le temps qu’il faudra pour faire
sortir notre cible de sa retraite océanique. »
Ah oui…
Et s’il ne sort pas ?
« Bien
briffée, elle le fera sortir. Ou alors on lui fait savoir notre marché : une
visite guidée par nos agents de ses installations contre sa libération ! »
Et la menace de quelques autres exactions à suivre.
Trop dangereux… « Et pour tout le monde ! »
Et il pourrait la sacrifier…
Ils ont déjà eu maintes fois cette conversation…
« Mais non.
Ce sont de vieux complices ! Et puis un enlèvement, ça pourrait l’inciter
à penser qu’il a autour de lui des personnes qui lui sont plus chers au cœur… »
Pas question de toucher à sa famille : « Ordre formel du Kremlin ! »
Une menace n’engage que ceux qui y croient…
« Admettons ! »
Pour ça, il faudrait opérer en France et choisir une
cible sans importance, tel que cela ne mobilise pas trop les services du
contre-espionnage tricolore, ni même leur diplomatie.
« À moins
que l’on évite justement la France pour opérer directement en Allemagne ou en
Angleterre… ».
C’est plus facile compte tenu des moyens humains déjà
en place.
Pas l’Allemagne : « On a des opérations en cours qui méritent de ne pas soulever trop de
vagues. L’Angleterre, au point où nous en sommes avec eux, c’est mieux. »
D’autant mieux si on se sert d’une molécule
chimique : ça retournera les regards vers leurs laboratoires militaires.
Igor se frotte les mains : une opération en pays anglo-saxon,
ça a toujours fait frémir les tchékistes…
Les effets de leur vieille histoire.
« Toutefois,
capitaine, en admettant que nous détenions cette fille-là, comment allez-vous
faire pour convaincre notre cible de trahir ses objectifs et son
patriotisme ? »
À partir du moment où la fille, déjà
« compromise » et où un « honorable correspondant » entre
en contact avec Paul de Bréveuil, quel que soit le schéma de l’opération,
« il est irrémédiablement compris
aux yeux de ses autorités et de leurs alliés. On peut même imaginer d’en
rajouter en faisant circuler des informations comme quoi il travaille en fait
pour Pékin, ce qui est assez crédible parce qu’il l’a déjà fait pas le passé,
et qu’il continue dans le dos de tout le monde… »
Ce n’est jamais qu’un rappel de son idée initiale.
Pour son « stage » en Chine, il semble qu’il
avait l’autorisation des autorités françaises, puisqu’il était officiellement rattaché
aux effectifs de l’usine d’Airbus à Tianjin.
« Exact,
mais il n’y est resté que quelques heures et a développé son avion suborbital « tout
en un » par la suite à Chengdu. Très en avance sur les américains… et sur
nous ! »
Un pas de géant vers un « avion orbital » complet,
il faut bien le reconnaître[1].
La question est : est-ce que cela sera
suffisant ?
Parce que tout cela reste « bien léger ».
Le capitaine Igor n’en disconvient pas. « D’autant qu’il est désormais indépendant sur
le plan financier… »
Il peut ne plus répondre à personne.
« Dans une
troisième phase, on peut très bien entraver ses projets en lui pourrissant la
vie… »
Il est bien présomptueux, le petit capitaine, là.
« Et lui
offrir un soutien… »
C’est ça : présomptueux !
« Vous
n’avez donc rien d’autre à proposer ? »
Pas pour le moment.
« Bon,
alors étudiez encore tous les aspects de cette opération. Je ne vous garantis
rien. »
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