Très exceptionnellement,
Je suis désolé de vous annoncer la suspension sine die et inopinée du
rythme des publications quotidiennes « d’un billet/jour » sur ce
blog.
Des problèmes personnels m’empêchent provisoirement d’assumer.
Je vous explique en deux mots…
Ma « Môman-personnelle » à « moâ-même » s’en va.
Depuis lundi dernier, la médecine curative ne peut plus rien pour elle.
Terminé : Tout aura été fait.
Je l’ai donc transportée, entre une véritable haie d’honneur du personnel
soignant, dans un hôpital de soins palliatifs.
Ce qu’elle peut espérer de mieux dans son état.
Depuis, elle s’éteint à vive allure.
Quand je « dialogue » avec elle, elle n’ouvre plus les yeux et
je « décode » en de longues séances épuisantes, entre deux de ses somnolences,
en épiant les mouvements de son pouce droit sur ma main, ceux de ses sourcils
ou des mouvements intermittents de ses lèvres voire ses esquisses de grimaces.
Je la connais par cœur pour avoir vécu plus de 6 décennies à sa proximité
(toute relative).
Je lis sur son visage « Mon gros bébé », je lui réponds « Je
suis là. Tu as soif ? »
On ne peut rien lui donner à boire de peur qu’elle s’étouffe, rien à
manger non plus.
Je compte les secondes entre deux inspirations : « Ventile ! »
fais-je en lui secouant la main.
Et elle respire.
Elle n’est reliée à la vie que par deux sondes et une intraveineuse de
morphine, tout juste un peu de chlorure de sodium, pas de glucose.
Elle me fait penser à Vincent Lambert, sauf que chez elle, plus rien ne fonctionne,
bouffé par son crabe et les chimios successives.
C’est la fin.
Question d’heures, peut-être de journées.
Je sais déjà la suite.
Elle aussi.
Elle avait mis en ordre ses affaires, passé ses derniers coups de
téléphone à ses amies les plus chères.
Je vous raconterai… un jour peut-être pour… évacuer.
Je sais qu’il va me falloir être disponible, pour elle d’abord, pour « ma
nichée » ensuite qui perd sa dernière grand-mère, soigner les blessures et
les regrets, les occasions perdues et celles qui n’existeront plus jamais, des
uns (et des autres).
Je sais le chemin de croix que cela représente…
Leur monde nourri d’affection et d’admiration va s’effondrer. Alors le
monde « des autres » peut s’effondrer à son tour, je me dois à son
entourage d’abord, à « ma nichée » en priorité, et à tous ceux pour qui
elle comptait ensuite : Je lui dois bien ce « si peu » que ça.
Aussi…
Navré donc : Vous, mes « fans » étonnamment encore restés si
fidèles, je vous abandonne quelques temps, le temps de faire le tri, le temps
de cicatriser les urgences.
Souhaitez-moi bon courage.
Après je vous raconterai… un jour peut-être…
Ces temps-ci, je ni le temps ni l’esprit à ça.
Bonne continuation à toutes et à tous !
I3
PS : Je vous avoue que j’aurai pu faire autrement en, comme par le
passé, vous laissant les posts déjà prêts de la suite de « Alex
cherche Charlotte » comme j’ai déjà fait lors de mes propres « accidents
de la vie » : Ils sont près et même déjà publiés.
Mais rien que l’idée de devoir passer plusieurs heures à vous mettre en
ligne et programmer plus d’une trentaine de posts, je ne peux vraiment pas
assumer en ce moment.
Navré, vraiment désolé.
Pardonnez-moi, pour une fois : Une partie de moi-même s’en va, il
faut que je l’accompagne.
Je rajoute ce matin, que ma "Môman-à-moâ" est morte dans la nuit...
RépondreSupprimerTrès sincères condoléances.
RépondreSupprimerMerci bien.
SupprimerC'est "dur"...
Bien à vous !
I-Cube
Que la force soit avec vous et la lumière éternelle avec Elle.
RépondreSupprimerComtesseÔPiedNu
Merci à vous, Vénérée Comtesse au pied dénudé !
SupprimerLa lumière, elle est en est probablement inondée…
La force, je ne sais pas : Je me balade avec ses clés et sa carte d'identité sur moi et j'attends son appel téléphonique comme un kon pour les lui rendre.
C'est dire.
Bien à vous !
I-Cube