Il y a deux visages…
Celui d’une « parodie vivante » et celui d’un
« manichéen génial ».
Examinons le premier de ces aspects.
Autrefois, on pouvait rire de tout, mais il devient de
plus en plus difficile de ridiculiser les grands de ce monde. Les plus crétins
d’entre eux reçoivent des Prix Nobel… sont nommés à la tête du FMI… ou sont
élus président !
Les sarcasmes en viennent à se confondre avec les louanges
sérieuses.
Nos moqueries tombent à plat. Ces personnages se
moquent d’eux-mêmes mieux que nous ne pourrions jamais le faire.
L’auto-parodie du président « McDo-Trompe »
lors de son intervention à l’Economic Club de New York, mardi dernier, en est
une expression : Chacun pensait qu’il chanterait ses propres louanges en
une fanfare de triomphalisme, annonçant une grande victoire dans la guerre
commerciale qui ferait s’envoler les marchés. À la place, il a principalement
évité la question du commerce et a profité de l’occasion pour présenter tout un
orchestre de musiciens désaccordés, de fausses notes et d’absurdités bruyantes.
« Des affirmations insensées », écrivait un journaliste.
Mais le président américain n’est pas si cinglé que ça,
c’est un homme de spectacle… et un maître de la bouffonnerie. C’est-à-dire
qu’il passe tout au moulin du burlesque : Lui-même, la Maison Blanche, le
gouvernement, la démocratie, la politique, la célébrité, l’argent, l’économie…
et quasiment tout le reste.
Mieux encore, il le fait sans paraître le savoir.
Il a par exemple affirmé que sa fille avait « créé
14 millions d’emplois ». Quelle femme !
L’économie américaine toute entière n’a créé que cinq
millions d’emplois durant les années « Trompe ». Et Ivanka n’a pas
créé un seul de ceux-là.
Les observateurs n’ont pas manqué de dénoncer cette
impossibilité mathématique, mais ils étaient à côté de la plaque : « Trompe »
ne faisait que ce qu’il fait d’habitude, c’est-à-dire satiriser les prétentions
des économistes et des statisticiens… et de lui-même.
« Nous avons mis fin à la guerre contre les
Travailleurs Américains, nous avons arrêté l’assaut contre l’Industrie
Américaine et nous avons lancé un boom économique comme on n’en a encore jamais
vu ! ».
Ah oui ?
Lors de son discours, il a déclaré que son
administration avait « rempli nos promesses » et « dépassé
les attentes » sur l’économie US, « en dépit du nombre
quasi-record d’augmentations de taux et de resserrement quantitatif »
qui était « une augmentation bien trop grosse et une réduction bien
trop lente. »
Non, non, on n’en rigole pas…
Même si la croissance économique réelle a été plus
lente sous « Trompe » que sous « Baraque-Au-Bas-Mât », car
les dépenses gouvernementales sont inclues dans le PIB. Plus un gouvernement
dépense, moins il reste d’argent pour que les gens puissent investir ou dépenser
eux-mêmes.
Mais ça reste du PIB…
Si « Trompe » a augmenté les dépenses
gouvernementales plus rapidement que tout autre président depuis Lyndon B.
Johnson, vous les supprimez et la croissance du PIB est inférieure de 0,5 % à
ce qu’elle était durant les années de son prédécesseur.
Une croissance plus lente aide-t-elle les travailleurs
américains ? Bien sûr que non.
En comparant les 11 trimestres de « Tromponomics »
avec la période équivalente sous « Au-Bas-Mât », on découvre ceci : « Les
ventes finales réelles ont baissé, au taux de croissance annuel de 2,6 % à 2,5 %.
Les créations de nouveaux emplois ont décliné, de 227.000
à 191.000 par mois.
Le taux de croissance du nombre d’heures travaillées a
chuté, passant de 2,3 % sous « Au-Bas-Mât » à 1,9 % sous « Trompe ».
Les dépenses de consommation personnelles ont
également chuté, d’un taux de croissance de 3,4 % contre 2,7 % avec « Trompe ». »
Et puis il y a la richesse réelle. Elle dépend, au
bout du compte, de la productivité. Il y a beaucoup de turbulences dans ces
chiffres, mais la production par heure augmentait au taux de 1,9 % entre le
début du XXIème siècle et le jour où « Trompe » a été élu.
Depuis, elle « performe » en moyenne 1,3 %.
Une image réelle de l’économie US montre que les
ventes des entreprises s’effondrent… que les stocks grimpent… tandis que les
profits des entreprises avant impôts sont en fait plus bas aujourd’hui qu’il y
a sept ans.
Et… 3.000 Md$ de dettes supplémentaires ont été
ajoutés aux compteurs.
Un peu de moquerie s’impose donc et il est le premier
à le faire.
Et pendant ce temps, l’économie se dégrade et la vie
aux Etats-Unis dégénère.
« Vous savez, ce qu'écrivent (les médias)
n’a pas beaucoup d’importance, tant que vous avez un jeune et joli petit cul »,
affirmait-il en 1991 dans une interview à Esquire magazine.
Une réplique qui s’accorde bien au personnage qui aura
inventé et promu le mot devenu courant de « Fake-news »…
Et la dernière charge vient de son électorat féminin :
Il n’en a rien à faire !
« Alors que la taille des mains de Donald
Trump deviendrait par la suite un phénomène de curiosité publique, à l’époque,
elles étaient tristement célèbres pour une toute autre raison » (…) « C’était
un tripoteur. Il plaçait toujours ses mains où il ne fallait pas. Quand il
embrassait quelqu’un, sa main se retrouvait sur les fesses ou les hanches de la
personne ».
Il s’en moque : Il prend les femmes « par la
chatte » !
C’est le comportement masculin de prédateur et
aucunement le comportement de ces femmes.
La première à avoir compté dans la vie de « McDo-Trompe »
et à lui avoir inspiré son attitude misogyne vis-à-vis des femmes, était sa
mère, Mary.
Mary a souffert de complications après la naissance de
son cinquième enfant, Robert, et a dû être hospitalisée durant une assez longue
période. Son absence a eu lieu à un moment crucial du développement du petit
enfant qu’était alors « McDo ». À son retour au domicile familial,
Mary est devenue la parfaite femme au foyer pendant que son magnat de mari
assurait sa fonction de traditionnel soutien de famille. Pour son fils, « elle
était la femme idéale ».
Ne jamais capituler, toujours rendre les coups et
ensuite se proclamer vainqueur quelle que soit la réalité, telle est la devise
du petit « McDo » devenu adulte. C’est un homme qui, non seulement,
traite les femmes (la moitié de l’humanité tout de même) comme des objets et
les rabaisse, mais qui se vante aussi ouvertement de la facilité avec laquelle
il peut les agresser sexuellement.
L’humiliation est un élément central de sa relation
aux femmes. Il concentre sa prédation sur les femmes bien plus jeunes et moins
puissantes que lui.
Meryl Streep en dit : « Quand une
personnalité publique a ce genre de comportement, cela a un effet dans la vie
de chacun parce que cela donne aux autres la permission de faire la même chose.
L’irrespect appelle l’irrespect, l’usage de la violence incite à la violence.
Quand les puissants utilisent leur position pour harceler les autres, nous
sommes tous perdants ».
Pas « toutes » perdantes, mais « tous
perdants »…
Dans les années 1980, la vie du petit « McDo »
devenu adulte tourne autour des mannequins, les plus jeunes possibles. L’homme
d’affaires devient tellement obsédé par les jeunes mannequins qu’il finit par
lancer sa propre agence : Trump Model Management. De 1996 à 2015, c’est
également lui qui détient le concours de Miss Univers.
C’est dans les années 1990 qu’il fait même la
connaissance de Jeffrey Epstein un autre « prédateur ». Aux
États-Unis, des dizaines de victimes du financier américain, affirment avoir
été agressées au sein d’un réseau de trafic sexuel orchestré par Epstein.
Ce-dernier s’est soi-disant suicidé dans sa cellule au début du mois d’août 2019.
En août, la police de « Gauloisie-impériale »
a ouvert une enquête sur des allégations de viol et d’abus sexuels concernant
des accusations contre Epstein.
Jeudi 14 novembre, Jean-Luc Brunel, un agent de
mannequins suspecté d’avoir procuré de jeunes femmes au milliardaire américain,
a été formellement accusé de harcèlement sexuel, ont déclaré des sources
judiciaires hexagonales.
« Je pense que la mort de Jeffrey Epstein a
permis à beaucoup d’hommes d’éviter d’être éclaboussé par l’affaire, et Donald
Trump en fait partie », avance la journaliste Monique El-Faizy.
Pour décrire son ami, « McDo-Trompe » Jeffrey
Epstein en disait que c’est « un gars super ».
« On se marre bien avec lui. On dit même qu’il
aime les femmes autant que moi, et beaucoup d’entre elles sont plus jeunes ».
Auraient-ils aussi croisé le « rital » « Berlu-la-quéquette-sauvage-en-liberté » ?
Pour un homme qui s’accommode si facilement de sa
propre morale, le « petit-McDo » devenu adulte s’accroche à la
religion et l’utilise de façon éhontée pour contrôler les États-clés. Récemment
sa propre pasteure personnelle, Paula White, a rejoint son administration à la
Maison blanche.
« Je ne pense pas qu’il soit sincère vis-à-vis
de la religion ».
Il sait que s’il obtient le vote des évangéliques, il
peut gagner et c’est un public qu’il peut facilement rallier à sa cause. « Mais
je pense qu’il y a du cynisme des deux côtés. La communauté chrétienne se
montre lâche dans ce partenariat. Il est clair que Trump ne partage pas leurs
valeurs. Mais beaucoup d’entre eux disent qu’ils s’en moquent, que Trump fait
ce dont ils ont besoin et que cela leur suffit. »
Ses prises de positions dans le débat sur l’avortement
ont poussé de nombreux États à réexaminer l’arrêt de la Cour suprême datant de
1973 et qui affirme que le droit à la vie privée, en vertu de la Due Process
Clause du quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis, s’étend à
la décision d’une femme de se faire avorter. « Je pense que Donald
Trump nuit également mondialement aux femmes. »
Mais les agissements du président américain ont aussi
servi les femmes. Depuis son élection, le féminisme connaît une nouvelle
vitalité aux États-Unis. Le président a également joué un rôle dans l’émergence
du mouvement #MeToo.
« Nous avons un nombre record de six femmes
candidates à l’élection présidentielle et je ne pense pas que cela soit une
coïncidence. Donald Trump a incité les femmes à ne plus se montrer
complaisantes et à se lancer en politique ».
Est-ce l’effet recherché ?
Si encore ledit président faisait l’unanimité contre
lui chez ses adversaires politiques, voire quelques-uns de ses « amis »,
ce ne serait qu’un problème de politique interne US.
Mais pas du tout.
Songez qu’en moins d’un seul mandat il aura mis à
terre une géopolitique globale qui aura démarré avec l’arrivée du général
Pershing débarquant en Europe pour gagner la première guerre mondiale.
Depuis, le centre de gravité du monde s’est déplacé de
Londres (et ses banquiers) vers Washington (et ses banquiers).
Les USA dominaient (et dominent encore) ses deux
océans bordant ses côtes depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Et avec l’aide et les restes de l’empire britannique, le
troisième océan, planté au milieu de l’Afrique, de l’Australie et du sous-continent
indien.
Une puissance globale sinon mondiale…
Qu’en reste-t-il ?
Prosioniste, il réussit à se mettre à dos ses alliés
historiques de la péninsule arabique qui le suspectent de n’avoir d’intérêt que
pour le pétrole, capable de les abandonner en rase-campagne dès la première
averse.
Depuis combien de temps dure la guerre civile au Yémen ?
Qu’a-t-il renoncé à faire plier l’Iran Perse, l’ennemi
héréditaire Chiite ?
Ceux-là persistent à enrichir de l’uranium malgré les
sanctions…
Bon, 5 % seulement, pas à 95 % nécessaires pour en
faire une munition, de quoi seulement faire du MOX pour faire tourner des
centrales civiles.
L’après-pétrole passe de toute façon par là…
Un visionnaire feu le « Chah ».
Idem en Irak.
La Syrie, n’en parlons pas… juste les champs pétrolifères.
L’Ukraine ? Juste des sanctions économiques après
le putsch sur la Crimée et la guerre civile dans le Donbass.
L’Ukraine, juste une « serpillière » qui,
grâce au « clown » (son premier métier) nouvellement élu, lui sert
aussi à nettoyer ses écuries intérieures.
La Corée de « Kim-tout-fou » ? Ils sont
devenus de « grands-potes » : Lui aussi aime les « jolies danseuses ».
La Chine de Xi ? Le grand cirque du tango à deux
balles pour des accords commerciaux impossibles.
Même la Turquie achète ses munitions anti-aériennes à
la Russie… et se croit permis d’envahir et d’occuper la Syrie.
La Russie de « Poux-tine », justement
invitée au prochain G7 + 1 en Floride…
L’UE ? Un faire-valoir dont les banquiers et les grosses
entreprises payent régulièrement les amendes astronomiques pour persister à « dealer
du dollar », à la merci de la menace de droits de douanes dirimants.
Yalta aura volé en éclat sans tirer un coup de feu !
Un mandat finalement désastreux qui sera probablement
renouvelé, les Gi, les « boys » rentrés comme promis dans leurs
foyers.
Il a gagné sa guerre, dans l’opinion, sans avoir eu à
faire le coup de feu, contrairement à ce que je croyais. Il n’a même pas d’adversaire
à sa hauteur à la veille des premières primaires.
Même sa destitution reste improbable malgré les féroces
attaques de ses adversaires, avant et après le flop des « Russiangates ».
On le prend pour un cinglé du « Twist-ravageur »
et, même s’il est probable qu’il le soit, il en devient un « génie-politique ».
C’est qu’il y a du Janus dans ce personnage
hors-normes.
C’est bien plus que Machiavel au XXIème
siècle.
Songez seulement à la convergence des calendriers :
2024, ce sera la fin de son second mandat et le dernier de « Poux-tine ».
« Jupiter » en sera à la moitié de son
second mandat (qui se termine normalement en 2027, sauf coup d’état
institutionnel), l’UK aura assimilé son « Brexit » et l’UE formera
une nouvelle commission « réformée » fin 2025.
Et Pékin sera toujours la kapitale de l’Empire du
Milieu, celui qui reste central.
Nous y reviendrons, car derrière toutes ces simagrées
allusives, notamment à l’égard des femmes (qui pourraient se « libérer »,
se rebeller et se révolter en 2020 par leurs votes), il y a un volet qui passe
inaperçu, « sous les radars ».
Celui d’un « McDo-Trompe » bien plus calculateur
qu’il n’y paraît.
Ce n’est pas seulement un « bateleur » qui ne
négocie que par la pression et l’humiliation, plus ou moins directe, la seule
chose qu’il sache mettre en avant.
Il poursuit un autre but pour protéger ses citoyens à
lui : « First America ».
Nous y reviendrons, vous dis-je…
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